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21 juin 2025

Plan à trois au Petit Renard à Mobylette

Participants : Daniel, Francis, Jérôme
TPST : 6h30

Eté 2025 oblige, les effectifs actifs du GSV sont à peu près aussi bas que le niveau des cours d'eau du nord de la France. Notre ami Francis, lui, ne connaît pas les saisons et il a toujours en vue la pulvérisation de son record de descente établi à l'aven Yvan pour moins 88 mètres. C'est donc à sa demande que le Président a organisé une sortie à trois à l'aven du Petit Renard à Mobylette, sympathique cavité du plateau de Saint-Vallier remarquable par ses concrétions, son magnifique puits de 50 mètres, ses trois chatières pas piquées des hannetons et surtout une profondeur de 125 mètres que Francis aimerait bien toucher du doigt.

Il est 9h30 quand, en ce beau samedi de juin pas encore caniculaire, nous nous retrouvons garés à quelques encablures de l'aven. Et oui, avantage du Petit Renard, et non des moindres : il pointe à une poignée de mètres de la route. Du coup il est 10 heures quand nous nous enfilons dans le trou à la suite de Daniel qui a emporté, outre les deux kits de corde, son perforateur Bosch. Objectif : restaurer les deux fractionnements du P51 dont les amarrages ont carrément été laissés à l'abandon (qui a dit : les spéléos d'aujourd'hui se foutent complètement de surveiller l'intégrité des équipements de paroi ?). Méticuleux, le Président a prévu des fixes de 12 avec plaquettes reliées par une solide chaîne en inox. Si c'est pas fédéral, ça...

Du coup, ces menus travaux risquent de ralentir un chouïa l'équipement des puits mais c'est pour la bonne cause. Francis et moi en profitons pour baver sur tous les absents, sachant qu'ils ont bien sûr toujours tort. Seul Yannick échappe à notre fiel car il serait bien descendu avec nous déboucher une bonne bouteille. Malheureusement il lui manque encore un peu de pratique du passage de fractios et surtout une incertitude subsistait quant à l'adéquation entre son tour de taille et le gabarit des trois chatières...

Finalement, et malgré son grand âge, le Président fait sa petite affaire en moins de 30 minutes et nous pouvons descendre le P14 ainsi que le P51, admirant au passage des deux fractios la qualité de l'ouvrage présidentiel.

Francis s'extasie devant les volumes et le riche concrétionnement. 

Il s'extasie un peu moins devant la première chatière vulviforme qui garde l'accès au P10 suivant. L'étroiture se passe à l'horizontale et de profil en s'étant délesté de la quincaillerie trop encombrante. Sur mes conseils éclairés et basés sur une grande expérience (il y a vingt ans j'y suis resté carrément coincé sous les quolibets de mes petits camarades, les enfoirés), Francis la franchit tel le suppositoire introduit par le gros bout dans un anus accueillant.

Le P10 dévalé nous découvrons avec gourmandise la deuxième étroiture, cette fois verticale. La gravité aidant elle se passe sans problème (et toujours sans quincaillerie encombrante) mais le Président nous promet la misère à la remontée. Je rassure Francis : "Ne l'écoute pas, il est ronchon parce qu'il est midi passé et qu'on n'a toujours pas attaqué l'apéro". Et en guise de mise en bouche nous nous farcissons la dernière chatière verticale qui accède à l'ultime P20. Nous déjeunerons à la base de ce puits constituée d'une belle salle à moins 103 mètres, superbement concrétionnée.

Il est 12h40 quand le "plop" du bouchon de la bouteille de medoc cru bourgeois 2019 apportée par notre ami Francis résonne sous les draperies. Le pinard passe tout seul et ne survit pas à nos gosiers assoiffés.

Pour digérer, le Président nous amène au sous-sol du P20 et nous montre un méandre bien mouillé qui mène quelques mètres plus loin au siphon terminal marquant la cote moins 125. Nous nous dispensons volontiers de ce crapahut sans intérêt et Francis se contente avec satisfaction de son nouveau record de moins 118 mètres avec, cerise sur le pompon, la descente de son plus haut puits à ce jour (51 mètres). Daniel commence à s'exclamer "Ça s'arr...." quand il se rappelle que nous n'avons plus que de l'eau à boire. 

La remontée s'effectue dans l'ordre "votre serviteur-Francis-Dada" (dans une partie à trois il en faut toujours un au milieu). Le Président ferme la marche pour déséquiper, je l'ouvre pour éventuellement assister celui du milieu dans les passages délicats. Je n'aurai finalement rien à faire car Francis s'affranchit les doigts dans le nez des étroitures et, enfin équipé de son bloqueur de pied chinois tout neuf, savoure sans modération le confort procuré par ce petit accessoire dans les ascensions. Tout juste si je l'entend appeler à l'aide depuis le premier fractio du P51 pour cause d'impossibilité d'ôter son crolle. Je le rassure depuis la tête de puits "pense à ton bloqueur de pied mon petit Francis : tu te hisses un petit coup et tu vas voir..." L'ayant entendu crier victoire je termine l'ascension du P14 avec mes deux kits et sors du trou vers 16h. C'est là que je constate avec étonnement que ma poignée est toujours accrochée à la vire d'entrée alors que je suis à deux mètres d'elle sans ressentir aucune traction côté longe : normal, le noeud de longe est défait, mousqueton et jumar etant restés sur la corde. Un frisson rétrospectif me parcours le bas du dos, mais un très court instant. L'incident a dû intervenir dans le ressaut d'entrée car je me souviens avoir retiré la poignée en sortie du P14 avec la longe bien accrochée. Ouf.

Francis pointe son museau cinq minutes plus tard, fatigué mais content. Dix minutes plus tard j'entends l'organe présidentiel : "Jerôme, viens me prendre les kits, j'en ai plein les roubignolles !" Et c'est un Daniel rouge comme un coquelicot qui s'extirpe du trou à 16h30. Plutôt rouge de colėre car il nous annonce avoir cassé sa pédale au départ d'un puits à force de pousser comme un âne pour hisser ses kits. Heureusement ce bricoleur de génie s'en est confectionnée une de secours avec une sangle et un mousqueton.


Lorsque je lui narre mon histoire de longe défaite il s'énerve encore un peu : "c'est normal tu as fait un noeud de merde, pour les longes faut un noeud de 8, ça se défait jamais !" Je proteste en lui rétorquant que ce n'est pas moi qui ai fait ces noeuds car j'en suis tout simplement incapable. "Alors trouve qui te les a bricolé et fais-lui un procès !" me lance-t-il avec un rictus diabolique digne d'un collabo zélé sous l'Occupation. Je me vois mal intenter un procès a mon ami Mathieu qui est mon fournisseur officiel de noeuds depuis plus de quinze ans ! Quand on vous dit que les absents ont toujours tort...

Jérôme 

(avec les photos de Francis)


5 févr. 2023

Et si nous allions chercher un petit renard à mobylette ?

Participants : Daniel, François, Jérôme, Mathieu et Nicolas
TPST : 5h

Cela fait 2 ans que je voulais y aller dans ce coin de Saint Vallier de Thiey, mais cela n’a pu se faire car je me suis retrouvé absent à chaque sortie programmée sur ce lieu. Mais ce dimanche c’était ok, alors merci les copains !

La journée commence à 9h30 où l’on se retrouve sur le parking de l’école (pour spéléos du dimanche).

Dada part en avance pour équiper le puit d’entrée.


Je pars en second avec le 2ème kit de corde. Je ne tarde pas à le rattraper alors qu’il joue à l’acrobate au niveau du palier. D’un point de vue historique, cet endroit possède un vieux spit foiré, un trou où était fixé un spit depuis arraché et un dernier spit valide pour compléter les deux amarrages règlementaires. L’embouteillage commence à se former.

La fiche d’équipement indique un fractio que le club n’utilisait jamais car il n’a pu être identifié qu’à la remontée lors de la dernière sortie. Cette fois-ci, notre président a décidé de l’utiliser. Une conversion et quelques acrobaties plus tard, nous pouvons reprendre la descente. Sauf que voilà, le dernier fractio à équiper présente un spit défaillant. Quelques grognements plus tard, le puit d’entrée est finalement équipé en entier. La consigne est la suivante : « Le spit tient sans tenir, privilégiez le second amarrage (en naturel) et descendre molo-molo ». Je finis par atterrir au fond du puit sans trop de problèmes.



Mathieu me suis tandis que Jérôme commence à descendre. François reste dehors le temps que le trafic se fluidifie. Je pars avec Dada équiper le second puit tout en repérant un réseau parallèle au réseau principal. Tout se rejoint et notre passage présente l’avantage de ne pas être trop humide. Dada est parti pour le dernier puit et n’entendant pas de mouvements derrière moi, je remonte jusque la lucarne séparant la base du puit d’entrée du reste du réseau. Mathieu et Jérôme discutent puis j’entends du bruit de remontée dans le puit d’entrée. Nous apprendrons plus tard que le saint esprit a cessé de retenir le spit foireux lors du passage de Jérôme. Celui-ci décide alors de remonter pour en informer François qui décide de rester à la surface tout en partageant le regard dubitatif de Jérôme sur la qualité des amarrages.




Mathieu remonte également pour reprendre un peu de matos pour remplacer le spit manquant par du « nat » afin de permettre aux spéléos du fond de pouvoir remonter sereinement après une petite visite des lieux ainsi que des concrétions.




Il nous rejoint au fond pour le repas. Repas qu’il a failli perdre lorsque que la sangle de son kit s’est cassée. Sous terre, nous mangerons donc à trois. Je fais quelques photos des concrétions pendant que Dada remonte. Je le suis en second puisque c’est Mathieu qui déséquipera.

De retour au puit d’entrée (ou issue de secours), je remarque que la corde s’est tonchée au niveau d’une concrétion à la forme peut arrangeante. Tout le monde arrive à regagner la surface sous les encouragements de François pendant que Jérôme s’active à nous préparer une boisson plus élaborée que de l’eau des cavernes.



Ces derniers n’ont pas chômés et se sont baladés dans le lapiaz pendant que nous déjeunions sous terre. Les avens jumeaux ainsi qu’un semblant de départ colmaté ont été trouvés. Nous avons eu droit à une petite visite guidée de ces découvertes avant de regagner nos mobylettes à 4 roues (ou pas).

Bilan de la journée. Le GSV sera resté fidèle à ses habitudes et aura cassé son spit dans le puit d’entrée (comme lors des 3 dernières sorties) mais également une sangle de kit ainsi qu’une corde qui sera à couper. La seule tradition non respectée sera celle de la pluie aujourd’hui absente puisqu’en sortant du trou seuls les nuages et la brume étaient au rendez-vous.

Nicolas (récit et photos)