17 août 2025
Vigneron et bonne bouteille
25 mai 2025
Du sang neuf à la Mescla
Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Margaux, Vanessa, William
TPST : 4h
Notre ami Francis ayant à coeur de faire baisser la moyenne d'âge lors des sorties Club, il nous proposa lors de la dernière réunion de faire découvrir le monde souterrain à trois de ses ami(e)s. "Il y aura des filles ?" sursauta Dada en sortant de sa torpeur après une dure journée d'excavations dans la vallée du Loup. "Et oui, jeunes et jolies en plus" le rassura Francis. "Bon il y aura aussi un garçon au milieu..." compléta-t-il. Maintenant parfaitement réveillé, notre omniprésident farfouilla dans ses fiches cartonnées toutes jaunies (il est toujours allergique à l'informatique) et marmonna "Tiens, ça fait longtemps qu'on n'est pas allés à la Mescla, ça nous permettra en même temps de voir s'ils ont remplacé les cordes aux endroits scabreux".
Et c'est donc par un beau dimanche bien ensoleillé dont nous avions perdu l'habitude que la fine équipe se rejoint à 9h30 dans la vallée du Var à une giclée de la fameuse grotte. Vanessa et Daniel tombent dans les bras l'un de l'autre car ils ont travaillé dans la même boîte qui précéda la retraite présidentielle. Certes, Dada pourrait être son père mais ils ont quand même été collègues.
Margaux et William, les grands enfants, sont présents d'autant que c'est la fête des Mères et que, entre nous, une virée sous terre c'est toujours plus gratifiant qu'un bouquet Interflora. Francis leur avait bien précisé d'apporter des vieilles fringues qui craignent pas, des bottes ou des godasses avec crampons ainsi que des gants. Bien entendu nos trois invité(e)s sont sapé(e)s de neuf avec des baskets immaculées à la semelle parfaitement lisse. Heureusement l'encadrement du GSV brille une fois de plus par son efficacité et Dada exhibe trois combinaisons de travail et en farfouillant dans mon coffre je trouve une paire de bottes en 43 que William arrive à enfiler malgré son 46 fillette, et une autre en 42 que le 39 de Margaux adoptera moyennant l'enfilage de chaussons néoprène. Vanessa s'étant sacrifiée pour ses mômes gardera ses superbes Puma slick dernier cri. Du coup, en souvenir du bon vieux temps, Dada a pour mission de l'assister dans les passages glissants.
Il est dix heures quand nous franchissons la grille métallique désormais close par deux boulons. Nous laissons les kits sur l'aire de pique-nique et emboîtons le pas au Président en direction du Lac Suspendu. Je ferme la marche tandis que Francis s'intercale au milieu de la file, en appui. D'emblée nos initié(e)s de frais sont confrontés à la manipulation du Jumar et la pauvre Vanessa a hérité du modèle Petzl à gâchette plastique qui a déjà emmerdé pas mal d'invités par le passé. Ça fait rigoler les mômes au début puis ça les fait râler assez vite "Allez M'man, bouge-toi, Daniel a dit qu'on devait être revenu à midi pour l'apéro !". Sales gosses ! Sachant le Président très à cheval sur les horaires j'échange ma poignée de compétition avec celle de Vanessa et le convoi s'ébranle à nouveau le long de cette paroi bien raide et bien glissante. Nous quatrepattons ensuite vers le siphon Spada qui, vu les dernières bonnes pluies, ne doit pas être à l'étiage. Effectivement il y a du trempage de roubignolles en vue avec remplissage de bottes : le Président est catégorique "Y a trop de flotte, moi j'y vais pas". Connaissant son intolérance à l'eau liquide nous n'insistons pas. Vanessa va lui tenir compagnie pour cause de Puma neuves et non étanches. Francis, Margaux et William me suivent dans les quarante centimètres d'eau du siphon avec passage surbaissé. William y craque le fond de sa combinaison. Dada a dû lui donner la plus petite des trois alors que le garçon frôle le mètre quatre-vingt dix et que Margaux flotte dans la sienne : décidément la vieillesse est un naufrage. Francis le rassure "C'est comme chez Carglass, tant que ce n'est pas plus grand qu'une pièce de deux euros, tu n'as pas l'impression de subir un lavement à l'eau froide". Quel poète ce Francis, il a assimilé tous les codes rhétoriques du GSV. William est dubitatif sur le coup de la pièce de deux euros et Margaux est morte de rire.
Nous nous trempons encore un peu et attaquons les échelles rouillées qui mènent au Lac Suspendu. Là ça rigole moins car ça branle pas mal. Nos jeunes invités les gravissent avec précaution. Margaux commence un peu à tirer la langue (ou alors c'est l'effet de la soif pré-apéro) et la pièce de deux euros de William s'est transformée en billet de cinq euros. Les eaux du Lac Suspendu sont toujours aussi cristallines et turquoise, ce qui donne lieu à une séance photo.
Le retour se fait rapidement car nous sommes à vingt minutes de midi. Nous retrouvons Vanessa et Dada (qui ont du sûrement échanger des souvenirs de guerre pendant tout ce temps) et dévalons la cheminée. Vanessa est dispensée de Jumar (déjà qu'à la montée ça n'était pas évident, on imagine dans l'autre sens). Elle descendra donc à la longe et je ferai le parachute juste en dessous.
Il est exactement 12h09 quand notre ami Francis débouche un excellent rouge de 2020 des Pyrénées Orientales qui titre 15 degrés. Les mômes assoiffés se ruent dessus sous le regard à la fois réprobateur et attendri de leur mère. Nous concluons par une bouteille de champagne que j'ai été forcé d'apporter pour fêter un anniversaire déjà lointain (une semaine) et nous initions nos invité(e)s au trempage de biscuits, rite incontournable du GSV. Après un petit café, nous suivons le Président dans la boucle touristique vers l'amont et le Siphon S2 (780 mètres) de triste mémoire. Heureusement que nous n'avons pas débouché la deuxième bouteille de Francis car ça glousse sec lors du passage de la poutre. Quelques photos plus tard nous sommes de retour au camp de base et concluons la visite vers 14 heures.
La Mescla est toujours un spot idéal pour l'initiation à la spéléologie car on y tâte de la corde, de la reptation, de l'équilibrisme et même (mais ce sera pour une prochaine fois) de la baignade dans une eau à 21 degrés. Dire qu'en 1936, les découvreurs du siphon Spada avait envisagé d'aménager la grotte pour des visites touristiques !
Retour au voitures avec vidage de bottes et travaux de couture en perspective pour le Président car la déchirure de William est désormais grande comme un billet de cinq cents euros. Finalement les trous au cul c'est comme l'inflation : par nature, ça ne peut que s'accroître...
Jérôme
(avec les photos de Francis)
20 avr. 2025
Chinoiseries tchécoslovaques à la Belle-Borie

26 déc. 2024
[26/12/2024] Tanne du Névé
Spéléo hivernale au Margériaz
Un peu de neige est tombée en début de semaine. La route à travers les Bauges est dans le brouillard. Il fait -7 degrés. On ne voit que du blanc. La montée sur le Margériaz permet de trouver un ciel dégagé. Une belle journée s'annonce.
Comme dans ces conditions, la Spéléo ne peut pas concurrencer le Ski, on se retrouve à deux avec Julien. On a décidé de remettre le Fitoja Express à plus tard par manque de porteurs de kits. On a donc retenu la Tanne du Névé. Mais on se retrouve quand-même avec deux kits et demi. La différence n'est pas flagrante avec le FE.
Pour la marche d'approche, il a fallu monter les crampons sous les bottes. Pour trouver le trou, le parcours est fléché. Il est sur un sentier de découverte du Karst. Il y a même une petite rando souterraine aménagée avec des échelles en entrant par la Porte Cochère.
Nous, nous descendons directement le puit depuis la passerelle. Il est 10h. Il y a des coulées de glace sur les parois et il y a bien un névé au fond. Une échelle graduée est installée sur le coté pour mesurer la hauteur. Pour le moment, elle est encore modeste.
A la première salle, un panneau indique que la visite se termine là. Pour nous, c'est là qu'elle commence.
Nous allons nous relayer pour l'équipement. Julien fait les deux cordes en vrac, je fais le premier kit, puis il fait le second. C'est principalement de la main courante dans de beaux méandres avec arrivée sur des puits quand ça s'élargi.
La cavité est particulièrement propre. Il n'y a pas une trace de boue. Avec un petit courant d'air, elle est plutôt sèche.
On s'arrête à 12h20 pour manger. Comme il faut sortir le briquet qui se trouve au fond du sac étanche, ça me donne l'occasion de sortir la doudoune en vrai duvet et de faire un petit essai. Il n'y a pas à dire, avec ça on est comme à la maison.
Le temps a déjà tourné. On n'est plus certain d'arriver à remplir notre objectif. On se donne un horaire max. On a aussi la question de savoir si une corde de 130 peut remplacer une 60 et une 57 avec du méandre au milieu.
C'est passé juste. A 15h15, nous trempons les bottes dans la rivière de la mythique Tanne aux Cochons. A noter qu'avec deux équipes, la traversée Cochons-Névé est une grande classique savoyarde. La jonction est à -160 par rapport à l'entrée des Cochons et une quinzaine de mètres de moins par rapport à celle du Névé. Le fond du réseau est à -825. Comme j'ai compris, il y a plusieurs jours de progression et une crue ne pardonne pas.
Nous ressortons de nuit à 18h15. Par rapport à la cavité, il ne fait pas si froid que ça. Ca gèle à peine.
Le retour en voiture se fera dans un brouillard à couper au couteau. La Spéléo hivernale ça se mérite.
Mathieu