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29 juin 2025

Plan à quatre à l'aven Abel

Participants : Daniel, Mathieu, Ondine, Francis

TPST : 6h

Canicule oblige, les courageux du GSV accompagnés d'un éminent membre du Martel en la personne d'Ondine, se sont retrouvés un peu avant 9h. Pour limiter encore les potentielles pertes, l'objectif judicieux était l'aven Abel qui permet un parking a moins d'une portée de sarbacane. Sur la photo, l'arbre d'amarrage et les voitures visibles à 30 mètres à peine : trop pratique en cette saison caniculaire.

Vite fait, bien fait il n'est pas 9h30 quand on s'enfile sous terre. A l'exception d'un fractio un peu technique où l'antique padawan Francis a perdu un peu de temps, la descente s'est passée plutôt rapidement. La pose de longes à la mode fédérale, sécuritaire certes mais peu pratique a agacé le vénérable Président réfractaire aux nouvelles normes incompatibles avec la fluidité de la progression. L'objectif initial de -154 mètres, permettant au padawan d'éclater son précédent record de -118m de la semaine précédente, fut atteint bien avant la sacro-sainte pause casse-croûte. Il fut donc décidé de continuer. Et c'est un Francis tout fier qui atteignit alors presque -200 mètres !!!

La pause-déjeuner se passa dans la bonne humeur coutumière du GSV, avec quelques tentatives des uns et des autres dans la grivoiserie, pour compenser l'absence du maitre en la matière, c'est à dire MPJ. Comme il le sait, les absents ont toujours tort et ses oreiles ont dû siffler un peu... notamment à propos de la bouteille de rouge. C'était pourtant le même honnête cru que la dernière fois et elle ne fut qu'à moitié descendue ! Les pretextes étant la déshydratation, la longue remontée à venir et la nécessité de garder un minimum de forme, Ondine promit alors de se rinçer le gosier à la sortie.

Toujours encadré du Vénérable Dada et du fédéralissime Mathieu, le padawan donne tout ce qu'il a pour ne pas ralentir la troupe, notamment grâce a son nouveau super pote : le bloqueur de pied. Dada a quand même eu pitié de son padawan et l'a soulagé un moment de son kit sur un assez long passage à crapahutage, mi-quatre pattes, mi-ramping; bien sûr on s'est demandé si ce n'était pas pour avoir la main sur la 1/2 bouteille de rouge survivante...

Mathieu et Ondine ont néanmoins largement le temps de noter tous les réglages à améliorer sur l'équipement de votre serviteur. Là où je mets 5 mn avec une bonne débauche d'énergie, mes compères passent en 30s chrono sans perdre une goutte de sueur : un peu frustrant. Heureusement une paire de pauses hydratation ont permit de tenir mon cardio en état malgré une remontée au pas de course, de mon point de vue évidemment.

Comme il fallait un peu de galère, ce croll Petzl de merde (dixit Dada) n'a pas voulu se débloquer et a donc obligé notre Président à porter secours au pauvre Francis, un peu épuisé, au cerveau plus trop bien oxygéné, bloqué à 4 mètres de la sortie déjà dans la chaleur de la canicule !

Malgré tout, la sortie de ce bel aven mêlant puits, boyaux et galeries s'est terminée relativement tôt : 15h30, ce qui nous a permis de bien profiter des 35° extérieurs...

A noter qu'Ondine est une femme de parole et a donc fait honneur au picrate survivant une fois sortie car n'ayant pas à prendre le volant...


Francis


21 juin 2025

Plan à trois au Petit Renard à Mobylette

Participants : Daniel, Francis, Jérôme
TPST : 6h30

Eté 2025 oblige, les effectifs actifs du GSV sont à peu près aussi bas que le niveau des cours d'eau du nord de la France. Notre ami Francis, lui, ne connaît pas les saisons et il a toujours en vue la pulvérisation de son record de descente établi à l'aven Yvan pour moins 88 mètres. C'est donc à sa demande que le Président a organisé une sortie à trois à l'aven du Petit Renard à Mobylette, sympathique cavité du plateau de Saint-Vallier remarquable par ses concrétions, son magnifique puits de 50 mètres, ses trois chatières pas piquées des hannetons et surtout une profondeur de 125 mètres que Francis aimerait bien toucher du doigt.

Il est 9h30 quand, en ce beau samedi de juin pas encore caniculaire, nous nous retrouvons garés à quelques encablures de l'aven. Et oui, avantage du Petit Renard, et non des moindres : il pointe à une poignée de mètres de la route. Du coup il est 10 heures quand nous nous enfilons dans le trou à la suite de Daniel qui a emporté, outre les deux kits de corde, son perforateur Bosch. Objectif : restaurer les deux fractionnements du P51 dont les amarrages ont carrément été laissés à l'abandon (qui a dit : les spéléos d'aujourd'hui se foutent complètement de surveiller l'intégrité des équipements de paroi ?). Méticuleux, le Président a prévu des fixes de 12 avec plaquettes reliées par une solide chaîne en inox. Si c'est pas fédéral, ça...

Du coup, ces menus travaux risquent de ralentir un chouïa l'équipement des puits mais c'est pour la bonne cause. Francis et moi en profitons pour baver sur tous les absents, sachant qu'ils ont bien sûr toujours tort. Seul Yannick échappe à notre fiel car il serait bien descendu avec nous déboucher une bonne bouteille. Malheureusement il lui manque encore un peu de pratique du passage de fractios et surtout une incertitude subsistait quant à l'adéquation entre son tour de taille et le gabarit des trois chatières...

Finalement, et malgré son grand âge, le Président fait sa petite affaire en moins de 30 minutes et nous pouvons descendre le P14 ainsi que le P51, admirant au passage des deux fractios la qualité de l'ouvrage présidentiel.

Francis s'extasie devant les volumes et le riche concrétionnement. 

Il s'extasie un peu moins devant la première chatière vulviforme qui garde l'accès au P10 suivant. L'étroiture se passe à l'horizontale et de profil en s'étant délesté de la quincaillerie trop encombrante. Sur mes conseils éclairés et basés sur une grande expérience (il y a vingt ans j'y suis resté carrément coincé sous les quolibets de mes petits camarades, les enfoirés), Francis la franchit tel le suppositoire introduit par le gros bout dans un anus accueillant.

Le P10 dévalé nous découvrons avec gourmandise la deuxième étroiture, cette fois verticale. La gravité aidant elle se passe sans problème (et toujours sans quincaillerie encombrante) mais le Président nous promet la misère à la remontée. Je rassure Francis : "Ne l'écoute pas, il est ronchon parce qu'il est midi passé et qu'on n'a toujours pas attaqué l'apéro". Et en guise de mise en bouche nous nous farcissons la dernière chatière verticale qui accède à l'ultime P20. Nous déjeunerons à la base de ce puits constituée d'une belle salle à moins 103 mètres, superbement concrétionnée.

Il est 12h40 quand le "plop" du bouchon de la bouteille de medoc cru bourgeois 2019 apportée par notre ami Francis résonne sous les draperies. Le pinard passe tout seul et ne survit pas à nos gosiers assoiffés.

Pour digérer, le Président nous amène au sous-sol du P20 et nous montre un méandre bien mouillé qui mène quelques mètres plus loin au siphon terminal marquant la cote moins 125. Nous nous dispensons volontiers de ce crapahut sans intérêt et Francis se contente avec satisfaction de son nouveau record de moins 118 mètres avec, cerise sur le pompon, la descente de son plus haut puits à ce jour (51 mètres). Daniel commence à s'exclamer "Ça s'arr...." quand il se rappelle que nous n'avons plus que de l'eau à boire. 

La remontée s'effectue dans l'ordre "votre serviteur-Francis-Dada" (dans une partie à trois il en faut toujours un au milieu). Le Président ferme la marche pour déséquiper, je l'ouvre pour éventuellement assister celui du milieu dans les passages délicats. Je n'aurai finalement rien à faire car Francis s'affranchit les doigts dans le nez des étroitures et, enfin équipé de son bloqueur de pied chinois tout neuf, savoure sans modération le confort procuré par ce petit accessoire dans les ascensions. Tout juste si je l'entend appeler à l'aide depuis le premier fractio du P51 pour cause d'impossibilité d'ôter son crolle. Je le rassure depuis la tête de puits "pense à ton bloqueur de pied mon petit Francis : tu te hisses un petit coup et tu vas voir..." L'ayant entendu crier victoire je termine l'ascension du P14 avec mes deux kits et sors du trou vers 16h. C'est là que je constate avec étonnement que ma poignée est toujours accrochée à la vire d'entrée alors que je suis à deux mètres d'elle sans ressentir aucune traction côté longe : normal, le noeud de longe est défait, mousqueton et jumar etant restés sur la corde. Un frisson rétrospectif me parcours le bas du dos, mais un très court instant. L'incident a dû intervenir dans le ressaut d'entrée car je me souviens avoir retiré la poignée en sortie du P14 avec la longe bien accrochée. Ouf.

Francis pointe son museau cinq minutes plus tard, fatigué mais content. Dix minutes plus tard j'entends l'organe présidentiel : "Jerôme, viens me prendre les kits, j'en ai plein les roubignolles !" Et c'est un Daniel rouge comme un coquelicot qui s'extirpe du trou à 16h30. Plutôt rouge de colėre car il nous annonce avoir cassé sa pédale au départ d'un puits à force de pousser comme un âne pour hisser ses kits. Heureusement ce bricoleur de génie s'en est confectionnée une de secours avec une sangle et un mousqueton.


Lorsque je lui narre mon histoire de longe défaite il s'énerve encore un peu : "c'est normal tu as fait un noeud de merde, pour les longes faut un noeud de 8, ça se défait jamais !" Je proteste en lui rétorquant que ce n'est pas moi qui ai fait ces noeuds car j'en suis tout simplement incapable. "Alors trouve qui te les a bricolé et fais-lui un procès !" me lance-t-il avec un rictus diabolique digne d'un collabo zélé sous l'Occupation. Je me vois mal intenter un procès a mon ami Mathieu qui est mon fournisseur officiel de noeuds depuis plus de quinze ans ! Quand on vous dit que les absents ont toujours tort...

Jérôme 

(avec les photos de Francis)


25 mai 2025

Du sang neuf à la Mescla

Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Margaux, Vanessa, William
TPST : 4h

Notre ami Francis ayant à coeur de faire baisser la moyenne d'âge lors des sorties Club, il nous proposa lors de la dernière réunion de faire découvrir le monde souterrain à trois de ses ami(e)s. "Il y aura des filles ?" sursauta Dada en sortant de sa torpeur après une dure journée d'excavations dans la vallée du Loup. "Et oui, jeunes et jolies en plus" le rassura Francis. "Bon il y aura aussi un garçon au milieu..." compléta-t-il. Maintenant parfaitement réveillé, notre omniprésident farfouilla dans ses fiches cartonnées toutes jaunies (il est toujours allergique à l'informatique) et marmonna "Tiens, ça fait longtemps qu'on n'est pas allés à la Mescla, ça nous permettra en même temps de voir s'ils ont remplacé les cordes aux endroits scabreux".

Et c'est donc par un beau dimanche bien ensoleillé dont nous avions perdu l'habitude que la fine équipe se rejoint à 9h30 dans la vallée du Var à une giclée de la fameuse grotte. Vanessa et Daniel tombent dans les bras l'un de l'autre car ils ont travaillé dans la même boîte qui précéda la retraite présidentielle. Certes, Dada pourrait être son père mais ils ont quand même été collègues.

Margaux et William, les grands enfants, sont présents d'autant que c'est la fête des Mères et que, entre nous, une virée sous terre c'est toujours plus gratifiant qu'un bouquet Interflora. Francis leur avait bien précisé d'apporter des vieilles fringues qui craignent pas, des bottes ou des godasses avec crampons ainsi que des gants. Bien entendu nos trois invité(e)s sont sapé(e)s de neuf avec des baskets immaculées à la semelle parfaitement lisse. Heureusement l'encadrement du GSV brille une fois de plus par son efficacité et Dada exhibe trois combinaisons de travail et en farfouillant dans mon coffre je trouve une paire de bottes en 43 que William arrive à enfiler malgré son 46 fillette, et une autre en 42 que le 39 de Margaux adoptera moyennant l'enfilage de chaussons néoprène. Vanessa s'étant sacrifiée pour ses mômes gardera ses superbes Puma slick dernier cri. Du coup, en souvenir du bon vieux temps, Dada a pour mission de l'assister dans les passages glissants.

Il est dix heures quand nous franchissons la grille métallique désormais close par deux boulons. Nous laissons les kits sur l'aire de pique-nique et emboîtons le pas au Président en direction du Lac Suspendu. Je ferme la marche tandis que Francis s'intercale au milieu de la file, en appui. D'emblée nos initié(e)s de frais sont confrontés à la manipulation du Jumar et la pauvre Vanessa a hérité du modèle Petzl à gâchette plastique qui a déjà emmerdé pas mal d'invités par le passé. Ça fait rigoler les mômes au début puis ça les fait râler assez vite "Allez M'man, bouge-toi, Daniel a dit qu'on devait être revenu à midi pour l'apéro !". Sales gosses ! Sachant le Président très à cheval sur les horaires j'échange ma poignée de compétition avec celle de Vanessa et le convoi s'ébranle à nouveau le long de cette paroi bien raide et bien glissante. Nous quatrepattons ensuite vers le siphon Spada qui, vu les dernières bonnes pluies, ne doit pas être à l'étiage. Effectivement il y a du trempage de roubignolles en vue avec remplissage de bottes : le Président est catégorique "Y a trop de flotte, moi j'y vais pas". Connaissant son intolérance à l'eau liquide nous n'insistons pas. Vanessa va lui tenir compagnie pour cause de Puma neuves et non étanches. Francis, Margaux et William me suivent dans les quarante centimètres d'eau du siphon avec passage surbaissé. William y craque le fond de sa combinaison. Dada a dû lui donner la plus petite des trois alors que le garçon frôle le mètre quatre-vingt dix et que Margaux flotte dans la sienne : décidément la vieillesse est un naufrage. Francis le rassure "C'est comme chez Carglass, tant que ce n'est pas plus grand qu'une pièce de deux euros, tu n'as pas l'impression de subir un lavement à l'eau froide". Quel poète ce Francis, il a assimilé tous les codes rhétoriques du GSV. William est dubitatif sur le coup de la pièce de deux euros et Margaux est morte de rire.

Nous nous trempons encore un peu et attaquons les échelles rouillées qui mènent au Lac Suspendu. Là ça rigole moins car ça branle pas mal. Nos jeunes invités les gravissent avec précaution. Margaux commence un peu à tirer la langue (ou alors c'est l'effet de la soif pré-apéro) et la pièce de deux euros de William s'est transformée en billet de cinq euros. Les eaux du Lac Suspendu sont toujours aussi cristallines et turquoise, ce qui donne lieu à une séance photo.


Le retour se fait rapidement car nous sommes à vingt minutes de midi. Nous retrouvons Vanessa et Dada (qui ont du sûrement échanger des souvenirs de guerre pendant tout ce temps) et dévalons la cheminée. Vanessa est dispensée de Jumar (déjà qu'à la montée ça n'était pas évident, on imagine dans l'autre sens). Elle descendra donc à la longe et je ferai le parachute juste en dessous.

Il est exactement 12h09 quand notre ami Francis débouche un excellent rouge de 2020 des Pyrénées Orientales qui titre 15 degrés. Les mômes assoiffés se ruent dessus sous le regard à la fois réprobateur et attendri de leur mère. Nous concluons par une bouteille de champagne que j'ai été forcé d'apporter pour fêter un anniversaire déjà lointain (une semaine) et nous initions nos invité(e)s au trempage de biscuits, rite incontournable du GSV. Après un petit café, nous suivons le Président dans la boucle touristique vers l'amont et le Siphon S2 (780 mètres) de triste mémoire. Heureusement que nous n'avons pas débouché la deuxième bouteille de Francis car ça glousse sec lors du passage de la poutre. Quelques photos plus tard nous sommes de retour au camp de base et concluons la visite vers 14 heures.

La Mescla est toujours un spot idéal pour l'initiation à la spéléologie car on y tâte de la corde, de la reptation, de l'équilibrisme et même (mais ce sera pour une prochaine fois) de la baignade dans une eau à 21 degrés. Dire qu'en 1936, les découvreurs du siphon Spada avait envisagé d'aménager la grotte pour des visites touristiques !

Retour au voitures avec vidage de bottes et travaux de couture en perspective pour le Président car la déchirure de William est désormais grande comme un billet de cinq cents euros. Finalement les trous au cul c'est comme l'inflation : par nature, ça ne peut que s'accroître...


Jérôme
(avec les photos de Francis)

4 mai 2025

Aven Fourchu : est-ce que Satan l'habite ?

Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Sacha, Yannick
TPST : 7h

L'aven Fourchu fait partie des grands classiques spéléologiques des Alpes-Maritimes avec ses kilomètres de développement dont la plus grande partie se trouve derrière des siphons à plonger. Explorés dans les années 80, le réseau amont et la rivière noire sont accessibles non pas aux premiers blaireaux venus, mais très certainement à la fine équipe du Groupe Spéléologique Viticole. C'est pourquoi le Président nous y a convié ce dimanche 4 mai. La météo est incertaine : des nuages bas nous accueillent sur la route du col de l'Ècre où le rendez-vous était fixé à 9h30.

Le trou n'étant situé qu'à cinq minutes à pied au fond du vallon de Pierrefeu, nous avons à peine le temps de nous faire humecter la nuque par quelques goutelettes éparses. En cette période tempérée de l'année, la cavité a tendance à aspirer l'air du dehors, ce qui nous évite l'effet "climatiseur poussé à fond" qui la caractérise lorsqu'on l'approche en plein été par trente-cinq degrés à l'ombre. 

Nous y pénétrons vers dix heures, Daniel étant parti devant pour équiper. Nos amis Sacha et Yannick n'étant toujours pas devenus des aficionados du fractionnement de corde, ils apprécient les trois puits directs descendant à la cote moins 50. 



La désescalade de l'étroit ressaut équipé de barreaux métalliques nous permet d'observer que, petit un, nos ancêtres spéléos avaient des jambes démesurées, et que, petit deux, Yannick l'a effectuée sans pratiquement rentrer le ventre, ce qui témoigne de l'efficacité du programme diététique "Commejaime" (marque déposée). 

Francis, lui, piaffe d'impatience à l'idée d'utiliser son fameux bloqueur de pied chinois dont il nous rebat les oreilles depuis la dernière sortie. Comme il a pris soin de ne pas l'oublier dans sa voiture, nous espérons tous avoir son ressenti sur l'utilisation de ce clone de Pantin Petzl  à trois francs six sous. Le jeune Sacha, toujours passionné par les noms bizarres dont ont été affublées les cavités de notre belle région, interroge Daniel sur l'origine de l'appellation "Fourchu". Nous nous attendons à une explication bien sophistiquée dont il a le secret. Effectivement, ce n'est pas la présence supposée d'une créature cornue et solidement membrée dans ses tréfonds qui lui a valu ce nom, mais plus prosaïquement les températures élevées que l'on y rencontre. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette évocation tiédasse des feux de l'enfer caractéristique du fonctionnement cérébral des spéléos de la génération du Président (qui a dit "ils étaient déjà complètement séniles" ?).


Arrivés au bas des puits nous attaquons la progression vers la rivière noire qui doit son nom au calcaire dentelé et tâché de manganèse dans lequel l'eau a creusé un passage. Yannick et Sacha ont hâte d'y tremper leurs demi-bottes Décathlon flambant neuves. Mais il leur faudra pour cela se manger plusieurs dizaines de mètres de passages surbaissés et boueux façon montagnes russes avant d'ouïr le chuchotement de l'onde taquine. 




Lorsque nous arrivons au "lac", une cuvette qui garde l'accès à la suite du réseau, nous constatons que les dernières pluies ont bien rempli ladite cuvette, ce qui signifie une traversée "bottes pleines" et "roubignolles trempées" qui fait grimacer le Président. Devant l'enthousiasme général de la foule, ce dernier décrète le demi-tour et reporte l'accès à la rivière noire aux calendes grecques, d'autant que midi sonne à sa montre-gousset. Nous ne nous attarderons pas, cher lecteur, sur l'incontournable bouteille de rouge, les amuse-bouche, la charcuterie et le rhum arrangé à la violette dont nous n'abusons pas afin de garder l'esprit clair pour la suite de l'aventure.




Faute d'avoir pu accéder au sec à la suite vers la rivière noire, Daniel nous propose d'aller admirer dans les galeries supérieures la célèbre statue du Fourchu grandeur nature sculptée dans la glaise par des générations de spéléologues déviants (comme l'eau). Il nous promet un petit quart d'heure de progression, ce qui enchante le jeune Sacha, impatient de découvrir les organes reproducteurs de Satan fidèlement façonnés par nos Grands Anciens.

Le Président part devant, suivi de Francis, Yannick et Sacha. Je ferme la marche en priant pour que Dada, cavalant comme à son habitude, ne nous oublie pas dans le dédale des galeries. Les seuls que j'ai en visuel sont le père et le fils amateurs de statuaire priapique, et ce que je craignais arrive : à la bifurcation suivante, je les retrouve immobiles et perplexes. Le Président et son poisson-pilote Francis se sont volatilisés. J'avance dans les deux directions en braillant comme un âne. Bien entendu personne ne répond. Comme il ne faut pas compter sur votre serviteur pour avoir la moindre idée de la topographie de cette cavité, je nous décrète irrémédiablement perdus. Pour éviter à mes deux camarades un crapahut aléatoire qui entamerait leurs forces (nécessaires à la remontée), je décide de retourner à l'endroit où nous avons laissé les kits, point de passage obligé pour les deux fugitifs. Je suis un peu chafouin car le jeune Sacha n'a pu voir si le Fourchu, Satan l'habite. Les deux clampins débarquent au bout de quelques minutes et se font copieusement engueuler, surtout le Président qui, malgré son grand âge, n'a pas perdu cette sale manie d'avancer au pas de charge sans se retourner pour voir si tout le monde suit. 

Cette mise au point faite, nous retournons vers les puits. Je passe le premier pour surveiller, et éventuellement assister, la sortie des verticales. Curieusement, c'est Sacha qui tire la langue (sûrement un double effet de la fatigue et de la frustration de n'avoir pas vu le diable) alors que son père avale sans soucis la remontée aidé, il est vrai, par mon bloqueur de pied que je lui avais aimablement passé. A propos de bloqueur de pied, j'interroge Francis sur son impression au sujet de ce merveilleux engin : penaud, il m'avoue qu'il n'a pas su régler les lanières de son modèle chinois de compétition pour pouvoir l'enfiler. Magnanimes, nous évitons d'éclater de rire et passons la tête hors du trou vers 17h sous une pluie battante. Cela faisait longtemps que Daniel et moi ne nous étions pas aussi abondamment fait rincer la figure à la sortie d'une cavité. Le déluge ne parvient même pas à enlever la boue dont nous sommes couverts. Tout juste s'il la rend suffisamment liquide pour que nous en pourrissions l'intérieur des voitures au moment de nous changer. 

Au final, l'eau a perturbé par deux fois cette expédition, une fois au lac et une fois dehors, ce qui a conforté le Président dans sa méfiance viscérale vis-à-vis de cet élément démoniaque. Paraphrasant Bourvil il conclut ainsi la sortie: "l'alcool oui, l'eau ferrugineuse non !".


Jérôme
(avec les photos de Yannick)





20 avr. 2025

Chinoiseries tchécoslovaques à la Belle-Borie

Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Sacha, Yannick
TPST : 5h

Après des semaines de temps pourri empêchant toute sortie dominicale, le GSV (Groupe Spéléologique Viticole) retrouve enfin le chemin des sous-sols. Pour l'occasion le Président a convoqué la fine fleur des initiés de frais du club. L'affaire n'était pas gagnée car un déluge s'était abattu sur la région la nuit d'avant.

Nous sommes convoqués à 9h30 au parking du plan des Noves à partir duquel 45 minutes de marche nous seront nécessaires pour atteindre l'aven de la Belle-Borie : 53 mètres de profondeur découpés en quelques petits puits et un P20 terminal. Idéal pour une reprise en douceur et pour la paire Yannick-Sacha (paire et fils) qui ne se voyait pas trop se manger des fractionnements de corde jusqu'à moins 150 mètres. Francis, qui avait un souvenir mitigé de sa dernière expédition au Calernaum, applaudit des deux mains. C'est donc dans un air limpide fraîchement nettoyé par la pluie et sous un soleil bienvenu que nous traversons le plan des Noves au milieu des restanques effondrées, bories et autres bergeries ruinées témoins du passé agro-pastoral du plateau. Comme à son habitude le Président nous désigne deci delà l'un des mille cinq cents trous qu'il a découvert dans le secteur. Son doigt pointe régulièrement quelques touffes de thym par-ci ou un amas de cailloux par là qui dissimulent en général un terrier de blaireau infesté de puces, élargi par ses soins et ne descendant pas à plus de quelques mètres dans les entrailles de la terre. L'aven de la Belle-Borie, avec ses 53 mètres, s'avère être la plus profonde découverte présidentielle sur le plan des Noves.

Il est 10h30 quand nous arrivons à l'aplomb du trou qui, comme son nom l'indique, est situé à une vingtaine de mètres d'une borie à la curieuse architecture géométrique, et dénuée de tout confort moderne.




Nous nous équipons, ce qui permet à Yannick et Sacha d'exhiber fièrement leurs baudriers tchécoslovaques achetés sur les conseils de votre serviteur. Avantage de ces harnais : une vraie taille unique qui convient aussi bien au très svelte Sacha qu'au très confortable Yannick. Francis, pas en reste, nous brandit sous le nez un bloqueur de pied chinois tout neuf qui est une contrefaçon très fidèle de la première génération de Pantin Petzl. Comme ce n'est pas un équipement de sécurité, le Président (gardien du dogme fédéral en l'absence de notre ami Mathieu) l'autorise à l'étrenner sous terre. Ce que Francis, en bonne tête de linotte, s'empressera de ne pas faire en l'oubliant dans sa voiture.


Il est 11h quand Daniel s'enfile dans le trou (déjà équipé de cordes). Francis lui colle au train, suivi de Yannick et Sacha, tandis que je ferme la marche. Nous descendons tranquillement le petit puits d'entrée que nous quittons deux mètres avant le fond pour nous insérer en marche arrière dans un boyau latéral menant au ressaut suivant. Cela donne lieu à d'aimables contorsions et à quelques ralentissements. L'inaction spéléologique récente n'a pas rouillé nos amis et les gestes reviennent naturellement. Nous dévalons une vingtaine de mètres avant de monter en main courante vers l'exigüe mais ô combien concrétionnée jolie salle qui accueillera notre déjeuner. 




Entre les champignons, les aragonites, les stalactites et les draperies qui s'élèvent jusqu'à huit mètres de haut (c'est en fait un puits remontant obturé) poser ses bottes et son cul au milieu est une tâche peu aisée : le Président surveille nos mouvements, prêt à excommunier le premier qui niquera une concrétion.






Comme par hasard il est midi tapant quand nous achevons de nous extasier et de mitrailler le décor. C'est l'heure de l'apéro. Francis, réglé comme du papier à musique, débouche un puisseguin-saint-émilion de 2020 qui s'accordera à merveille avec les petits-fours de Yannick. 



Le repas se déroule dans la bonne humeur habituelle avec le déglinguage en règle de tous les absents (qui ont de toute façon toujours tort) et de leurs pratiques sexuelles déviantes respectives. A la fin du  déjeuner Dada exhibe une bouteille de crémant d'alsace qu'il a apportée pour fêter son anniversaire. J'en profite pour sortir un sachet d'oeufs en chocolats car nous sommes aussi le dimanche de Pâques. Le jeune Sacha me chuchote "C'est rigolo, j'avais jamais remarqué que le Président était coiffé comme un oeuf !". Ces gamins ne respectent rien ni personne. Après le café, Yannick nous sort une fiole médicinale remplie d'un liquide rougeâtre qui n'est pas sans rappeler l'urine sanguinolente d'un malade en phase terminale. Fier de son effet, le garçon nous fait son plus beau sourire d'ancien médecin nazi et nous révèle qu'il s'agit de sa dernière composition à base de rhum et de pétales de roses de Pont-du-Loup cristallisées dans le sucre. Reconnaissons honnêtement que c'est bien meilleur que de l'urine sanguinolente. Et surtout beaucoup plus traître.




C'est donc dans une béatitude toute éthylique mâtinée de nonchalance digestive que nous descendons les deux P5 et P20 terminaux qui n'ont de remarquable que le seul fait de nous faire toucher le fond. Et donc de remonter.


L'alcool ayant un peu brouillé l'ordonnancement de la progression, Francis part comme une fusée, suivi de Yannick et Sacha plutôt du genre limace. L'encadrement fédéral (le Président et votre serviteur) reste à la traîne en finissant de cuver le rhum urinaire. Dada avait naturellement demandé à nos oiseaux de ramasser leurs kits respectifs dans la salle du repas à mi-chemin de la sortie. Soit le Président avait mal articulé, soit le cerveau de Francis n'avait pas imprimé, toujours est-il qu'arrivé pratiquement au puits d'entrée, ce dernier dut redescendre récupérer son sac sous les quolibets de ses impitoyables camarades.



A seize heures la mauvaise troupe était dehors après une remontée sans problèmes au cours de laquelle Yannick put apprécier les bienfaits du bloqueur de pied que je lui avais prêté. Seul Sacha eut à se plaindre de son baudrier des balkans un peu trop lâche qui lui laminait ses tendres roubignolles.




Francis en profita pour se maudire d'avoir oublié son Pantin chinois tout neuf dans la voiture. Il le récupéra pour nous le montrer une dernière fois et je lui demandai quelle était cette mystérieuse marque SOB gravée sur l'engin. Yannick, qui parle plusieurs langues, dont la langue fourrée, nous donna une traduction en anglais ("Son Of a Bitch") et en mandarin ("Petit papillon flatulent s'éloignant dans le crépuscule triomphant"). Dada rassura les deux fétichistes du Pantin (chinois ou original) en leur promettant un nouveau trou encordé très prochainement. Le jeune Sacha marmonna que c'était encore un truc de vieux et que lui n'en avait pas besoin pour remonter tant qu'on lui tenait la corde. Ils sont quand même gonflés ces gosses...



Jérôme 
(avec les photos de Yannick et Francis)

28 juil. 2024

Climatisation naturelle au Chapeau II

Participants : Daniel, François
TPST : 3h00

Par ces temps de canicule où les climatiseurs sont à la fête, deux lascars de la vieille garde soixante-huitarde du GSV se sont donnés rendez-vous, faute de clims personnelles, dans un autre genre de climatiseur tout aussi efficace : une cavité souterraine de notre département !

Nous nous retrouvons à 9h30 au départ de la piste du Debram à Roquefort pour aller découvrir les nouvelles parties récemment trouvées par le Président à l'aven du chapeau II. Il est 10h 30 quand nous entrons nous mettre au frais dans le trou. Ah quel plaisir que cette fraîcheur cavernicole, et quelle angoisse à la perspective de retrouver la fournaise du dehors...

Dada voulait me montrer ces nouvelles parties et la déception n'est pas de mise puisque lesdites parties sont aussi concrétionnées que les premières ; il y aura certainement des images à faire et ça en vaut la peine ! Certes ce ne sont pas de gros volumes avec de grandes salles, mais comme dit le dicton : "tout ce qui est petit est mignon" (je ne rajouterai pas la suite, méconnue, de ce dicton : "tout ce qui est grand est con"). Bref c'est très concrétionné et il faut faire attention où on met les mains !

Nous visitons tous les départs trouvés par notre chère taupe présidentielle, dont une aimable escalade tout en haut d'une belle conduite forcée, qui pourrait peut-être déboucher en surface. Dans une autre petite galerie Dada pose deux broches en U, et lors d'une prochaine sortie il envisage sérieusement une corde, car certains passages sont assez acrobatiques. Sous terre on ne se rend pas compte du temps qui passe, et nos estomacs nous rappelant à l'ordre, nous décidons de revenir dans la salle à la base des puits d'entrée pour casser la croûte, mais hélas sans notre ami le rouquin ! En l'absence de ce mécréant tentateur de Jérôme, notre pourvoyeur de vin rouge, nous faisons oeuvre de tempérance et d'abstinence ainsi qu'on nous l'apprend au séminaire. Aprés la pause casse-croûte et toujours avec une température agréable, Dada pose à nouveau deux broches pour une escalade au bas des puits d'entrée à - 18 avec une petite corde afin que notre cinéaste, sa caméra et ses éclairages puissent aller filmer, sans se casser la figure, des fistuleuses de toute beauté au plafond de la salle sous un angle inédit.

Ayant rempli le programme de la journée, nous décidons à notre grand regret de remonter vers la chaleur du dehors. Arrivé à moins trois mètres on aurait dit dit qu'on ouvrait la porte d'un four à pizza, avec la chaleur mais sans la pizza... A ma montre il était alors 13h 30. Dada sortit 5 mn plus tard. En somme nous avons passé 3h au frais dans un milieu trés agréable et concrétionné. A renouveler avec plaisir et sans modération ! 

François. 

3 juil. 2024

Initiation aux trois mille-pattes

Participants : Daniel, François, Jérôme, Jérôme, Nina, Noam, Sylvie, Vincent
TPST : 4h45

En ce début d'été, les derniers survivants de la garde impériale du Speleus Imperator Dada 1er ont convié à une visite de la grotte des trois mille-pattes au Baou des Blancs un couple passionné de patrimoine Vençois, Sylvie et Jérôme. Tiens, nous nous retrouvons du coup avec deux Jérôme. Le proverbe dit bien : "si trois personnes ayant le même prénom se rencontrent on peut baptiser un âne" mais hélas pour le pauvre bourricot le troisième était absent. Complètent la liste notre ami Vincent et ses deux enfants Nina et Noam, Jérôme (celui du GSV), Dada le Prezi, et le rédacteur de ce compte-rendu, François. 
     
Suite à une mauvaise compréhension due à des vapeurs alcoolisées persistantes de la veille certains loupèrent le lieu de rendez-vous ce qui occasionna un brouhaha proche de l'émeute chez les vielles couennes du club. Mais l'indulgence et le pardon ayant guidé de tous temps les pèlerins du GSV, la bonne humeur reprit vite le dessus et nous voilà tous partis pour la dure grimpette vers la grotte. Aprés une demi-heure de sudagne, nous nous équipons prés de l'entrée de la cavité, dans l'équivalent de deux mètres carrés entre la paroi et le vide ("mais qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette boite, chantent les sardines !") Suivant alors notre Guide Suprême Daniel, le seul capable de nous conduire au coeur de ce labyrinthe, nous entrons dans le trou à 10h45. Nous faisons la tournée des différentes salles et boyaux avec étroitures, ressauts, et escalades. Aaah vous avez voulu venir : il ne faut jamais écouter les anciens kamikazes du club ! A part les deux enfants, tous tirent la langue. Les trois mille-pattes est le plus vaste réseau souterrain de la Commune de Vence, mais il demande quelques efforts pour livrer tous ses secrets. 






Ayant pris du retard au départ et compte tenu de l'état de fraîcheur plus qu'approximatif de la mauvaise troupe, nous ne monterons pas dans les parties hautes qui abritent notamment la salle du cierge blanc. Ce sera pour un prochain épisode ! Quelques petits incidents agrémentent le cheminement, à savoir des égarements de parcours pour François et Vincent,


 les genoux en lambeaux de Jérôme (celui de Sylvie), 


un jean déchiré aux fesses pour Sylvie, 


une mauvaise transmission des ordres présidentiels quant à l'endroit où laisser les kits de bouffe (mais çà on y est habitués), le tout dans la joie et la bonne humeur. Du coup, au lieu de déjeuner dans la très belle salle du théâtre, nous nous contentons de l'annexe. Après un repas arrosé d'un bon rouge pour les anciens, et de grenadine pour les enfants, nous décidons à l'unanimité de squizer les étages supérieurs de la grotte par charité chrétienne pour les jambes de Jérôme et les fesses de Sylvie. Seuls les deux inépuisables morpions Nina et Noam voulaient continuer, mais heureusement au GSV ce sont encore les vieux qui commandent !

ll est 15h30 lorsque le dernier touriste sort de la grotte. Surprise : la végétation est trempée par la pluie. Il est vrai que sous terre on est l'abri des caprices de la météo et facilement déconnecté des turpitudes du monde extérieur, qu'il s'agisse de nuit, de jour, de beau ou de mauvais temps...

Nous redescendons alors vers la civilisation avec ses bruits, ses odeurs, ses couleurs, et des préoccupations que nous avions laissées aux voitures. Mais c'est promis, nous remonterons au Baou des Blancs pour se finir les trois mille-pattes ou visiter d'autres cavités toutes aussi belles.

Reste à mettre le choix dans la date (contrepèterie préférée de notre ami Jérôme, celui du GSV...).



François.

(Photos de Sylvie)