19 oct. 2025
Baptême désob' à la Siagne
12 oct. 2025
Visite aux Trois mille pattes
Participants : Adeline, Daniel, Hélène, Jean-Paul I, Jean-Paul II, Nadine, Raphaël
TPST : 3h45
Le rendez-vous était à 9h au parking du Baou avec une équipe du Club Omnisports de Valbonne. Raphaël était déjà venu lors d'une sortie précédente. Jean-Paul Sounier accompagne les filles ainsi qu'un autre Jean-Paul. Nous entrons dans la cavité à 10h. Lors de la visite des premières salles, les Jean-Paul mitraillent à tout va. Nous allons ensuite vers le réseau des Champignons avant de descendre à la salle du Théâtre : quelques amateurs vont visiter le fond. Nous finissons par la salle du Cierge blanc pour une nouvelle rafale de photos. Nous sortons à 13h45 pour casser la croûte, nos amis préférant saucissonner au soleil. Nous convenons d'une prochaine visite pour découvrir les autres merveilles souterraines du Baou.
Daniel
5 oct. 2025
Baou des Blancs : trois baumes d'un coup
Participants : Daniel, Yannick,
Francis
TPST : 2h45
Après quelques semaines sans sorties découvertes pour cause d'indisponibilité des uns et des autres ou perturbations routières dues à nos "amis" (de moins en moins amis du coup) tri-athlètes, environ le tiers du GSV soient trois braves se retrouvent enfin ce dimanche matin à 9h non loin du domaine St Martin, sur les hauteurs de Vence. Comme d'habitude tout le monde est à l'heure voire en avance : encore une preuve du sérieux des membres du GSV quoiqu'on en dise.
Objectif : la découverte pour les deux novices pilotés par son Eminence Dada, de rien moins que trois grottes : la baume-qui-remonte, la baume Chabert et enfin la baume du sécateur ! Ne s'agissant pas d'un stage d'initiation à la retraite spirituelle en ermitage, c'est bien ensemble que se feront ces visites et non pas chacun dans son trou. L'expérience ne prévoyant pas de manipulation de cordes, c'est délestés de toute la quincaillerie que nous attaquons les 45 minutes de rando dans le maquis pour arriver à la première cavité, la fameuse baume-qui-remonte et ses multiples entrées (6 pour le moment voire 7 prochainement). Évidemment, seul le Président en connait l'accès et il a beau nous dire qu'il faut juste se repérer "par rapport à la barre rocheuse", nous autres acolytes-boulets serions infoutus de refaire le trajet le lendemain.
Le temps de nous équiper nous démarrons le ramping vers 10h. Le casse-croûte se fera au retour, en extérieur, pour profiter de la magnifique vue sur la côte et de la température idéale de ce début octobre. On rampe donc léger dans une petite partie du réseau (450m de développement à ce jour). Des boyaux et de sympathiques étroitures desservent de très belles salles dont celles du Minaret et du Champignon avec de remarquables concrétions.
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On descend par ici, on remonte par là, on s'enfile (non, ce n'est pas sale...) dans un sens, on revient dans l'autre, le tout en copiant au mieux les gestes du Vénérable qui aurait vite fait de nous larguer si nous prenions Yannick et moi un peu trop de temps à nous contorsionner dans les méandres. Un couple de chauve-souris roupille au plafond à l'aplomb d'une belle plage de guano. Le Président nous montre les restes d'un gamin préhistorique : un bout de crâne et de mandibule qu'on ne pourrait pas attribuer à une quelconque bestiole du type blaireau ou renard. L'Ancien nous fait grâce des étroitures trop merdiques et il est 11h45 quand nous ressortons de cette première baume vraiment très cholie (non je n'ai pas encore bu !) par l'entrée historique situé quelques mètres plus bas par rapport à la sortie par laquelle on est entrés (hips !). Ça va ? Vous suivez ?....
L'heure du déjeuner sonne dans le lointain. Yannick ayant picolé un peu, beaucoup, passionnément la veille, il ne nous est pas d'une grande aide pour dégommer la bouteille de 2018 que j'ai amené. Le bouchon de ladite ayant souffert au débouchage, on s'est donc fait un devoir de ne pas verser le divin breuvage bio ailleurs que dans nos gosiers desséchés à Dada et à votre serviteur. Néanmoins, comme ça titre 15°, nous prenons bien soin de nous caler l'estomac car la journée n'est pas finie. Pour éviter tout problème digestif le bon docteur Yannick nous prescrit deux doigts de sa verveine maison à 50° qu'il transporte toujours dans sa trousse de premier secours, bien calée entre les préservatifs et la pommade pour les hémorroïdes. Le remède est si puissant que j'en ai perdu la vue pendant une quinzaine de secondes. Le Président, lui, l'a trouvée un peu "légère". Quand on vous dit que cet homme est en inox !
Du coup, je ne sais plus à quelle heure on a commencé la visite de la baume Chabert, aussi bien boyautée que la précédente mais un peu moins jolie et un peu plus boueuse. Dada nous énumère bon nombre d'accès dont j'ai perdu le compte : la verveine, comme tout médicament, a des effets secondaires sur la mémoire. El Presidente nous confie que certains de ces accès sont devenus infréquentables car désormais infestés de puces. Les petites bêtes ont été amenées, probablement, par des bestioles amatrices des travaux de terrassement de Dada. En véritable amoureux de la faune il leur fabrique en effet de confortables terriers.
Toujours est-il qu'on ne lambine pas car notre infatigable Président mutant veut aussi bosser un peu sur l'entrée encore étroite de la baume du sécateur, troisième et dernière cavité du programme. Elle a ainsi été nommée car il a fallu jouer sérieusement de l'instrument pour accéder au site, c'est dire l'hospitalité de la végétation alentour. Un bon conseil : prévoyez des gants de jardin pour circuler dans le coin...
Pour élargir l'orifice de la demoiselle (cette baume quasi-vierge est une récente découverte), Daniel n'y va pas par quatre chemins : un coup de burin par ci, un coup de perforateur par là et pour finir ou presque, un petit coup de grisou pour éparpiller la caillasse. Le temps de balancer les gravats hors de l'entrée nous voilà repartis récupérer nos affaires sous le magnifique porche de la baume-qui-remonte et hop, après 45 minutes dans la pampa, nous retrouvons nos chignoles vers 17h.
Bref, encore un superbe dimanche souterrain entre potes avinés. Et selon la formule consacrée et éprouvée : les absents ont toujours tort !
Francis
(avec les photos de Yannick)
17 août 2025
Vigneron et bonne bouteille
27 juil. 2025
Topographie à l'embut du vallon de Pierrefeu (secteur Fourchu)
Participants : Daniel, Jérome, Francis
TPST : 3h
Une caractéristique des membres du GSV étant la ponctualité, tous (trois ce n'est pas foule non plus...) étaient au rdv à 9h30 au petit parking quelques kilomètres après Gourdon. Connaissant l'attrait du coin pour les cyclistes, chacun avait pris ses précautions pour arriver à l'heure; et heureusement car c'est probablement un bon millier de ces adeptes de la pédale qu'il a fallu côtoyer pendant la montée !
NPJ, même en moto, a galéré tant le troupeau était dense par endroit. C'est dire...
Bref, le temps de
s'équiper et de se frayer un passage dans le maquis (on est
content
d'avoir les bottes en pensant aux reptiles que l'on pourrait
déranger...) et nous voilà à l'entrée de l'embut vers 10h15.
Située 100 mètres en aval du célèbre aven du Fourchu, cette cavité récupère également les eaux de ruissellement du vallon de Pierrefeu. Le démarrage se fait plutôt en silence car ouvrir la bouche c'est avaler d'un coup plusieurs insectes du type moucheron et moustique. Même si c'est des protéines, on évite...
L'objectif de la
sortie
est de compléter la topographie de l'aven commencée par le Président. Dada et son fidèle
Jérome commencent rapidement à faire les relevés : à
l'ancienne, avec le décamètre pour la distance, le flacon de blanco pour marquer les visées, le très fiable Suunto Combi pour mesurer inclinaison et azimut et enfin l'indispensable petit carnet à spirales.
Votre serviteur fermant la marche à distance (car il n'y a pas la place dans ces méandres pour gesticuler à plusieurs), nous enquillons un ressaut de 3 mètres, un premier méandre avec une bulle boueuse au bout, puis un puits de 6,70 mètres et ainsi de suite jusqu'à -30 mètres où nous nous arrêtons à l'entrée du boyau boueux déjà cartographié par Son Éminence. C'est fastidieux car évidemment rien n'est d'équerre et il faut choisir judicieusement les points de visée afin de limiter les inévitables contorsions lors des relevés tridimensionnels dans les étroitures.
Dada gère ça tranquillement et note tout au fur et à mesure sur son antique petit carnet à spirale qui se révèle parfois un peu court, le dessin finissant souvent dans les spirales. Jérôme déconne comme d'habitude ce qui perturbe le Président qui a du mal à écrire en rigolant.
Votre serviteur, en bon novice, a amené un pointeur laser destiné au bricolage et à la mesure des pièces d'un appartement. Comme Saint-Thomas j'ai pu ainsi vérifier ce que m'avaient expliqué mes deux compères : ces bidules électroniques chinois ne fonctionnent pas sous terre. C'est ballot car ça a l'air tellement plus pratique. Aaah, l'expérience, toujours l'expérience...
Bref ce n'est pas tout
de
mesurer mais le meilleur moment c'est quand même le casse-croûte
et
comme je l'ai signalé plus haut, au GSV on est toujours à l'heure et il est
donc quasiment midi quand saute le bouchon de la bouteille d'excellent
rosé que Jérome a apporté (eh oui, il ne boit pas que du
rouge...).
Nous finissons sur un bon petit caoua Présidentiel avant la remontée qui se fait rapidement; MPJ, plein de sollicitude, nous rappelle que la sortie se fait bouche fermée, les bestioles n'ayant pas déserté les lieux pour aller à la plage. On est dehors vers 13h15. Nous retraversons le maquis et arrivons aux véhicules en espérant moins de casse-couilles vélocipédiques sur le trajet du retour vers la civilisation.
Francis
20 juil. 2025
Trois mous du genou au 105-N2
Participants : Daniel, François,
Francis
TPST : 1h30
Entre un président encore groggy après ses examens médicaux, le père François de retour après une abstinence spéléologique de 3 mois, évidemment en manque de condition physique et un Francis qui peut à peine marcher après un match de foot avec des jeunes, voila donc les 3 motivés au départ à 9h30 chemin du Debram. Objectif le N2 : un -30 mètres et la présentation, par le Président, des 3 ou 4 trous environnant (à 100 mètres maxi les uns des autres!) qui l'occupent, entre autres, en ce moment.
Le choix du N2 tient donc :
- de la mini
forme des participants,
- de l'envie du Président de suivre le tour
de
France l'après-midi,
- de la nécessité de faire découvrir ce trou à François qui
avait jeté l'éponge une première fois après s’être emmêlé les
pinceaux dans les cordes au bout de 5 minutes...
Bref, le temps de s'équiper et d'atteindre l'aven, il est déjà 10h30 quand on commence la descente.
Dada équipe le gouffre tout en notant les améliorations à apporter pour plus de confort. Comme on le sait, il est assez perfectionniste. Après un petit ressaut on atteint le P18, magnifique, notamment à mi chemin où je regrette bien de ne pas avoir eu la possibilité de faire des photos des très belles concrétions. Un palier un peu pentu et nous voilà devant le P8 final. Après avoir atteint le fond où l'on ne s'attarde pas car même à 3 on a vite fait de se marcher dessus, Dada nous fait découvrir un balcon au dessus du palier un poil casse gueule. Et c'est reparti pour la remontée du P18. Il est autour de midi, à quelques minutes près, quand on attaque la pause casse-croûte à l'extérieur. Sans d'alcool (si si c'est possible au GSV) mais avec un bon petit café pour finir. Coup de bol : ciel voilé et ombre du bois, il ne fait pas trop chaud... Pour digérer le Président nous entraîne dans un dédale forestier où il navigue comme un poisson dans l'eau à l'aide de ses propres cairns indicateurs. Et nous voilà à faire l'inventaire d'une partie de ses trouvailles, à tenter de faire le lien entre les différentes entrées et l'orientation des failles. Bref, un bon moment en bonne compagnie...
Désolé pour les photos, rien de vraiment d'exploitable, faut décidément que j'investisse dans du meilleur matériel..
Francis
29 juin 2025
Plan à quatre à l'aven Abel
Participants : Daniel, Mathieu, Ondine, Francis
TPST : 6h
Canicule oblige, les courageux du GSV accompagnés d'un éminent membre du Martel en la personne d'Ondine, se sont retrouvés un peu avant 9h. Pour limiter encore les potentielles pertes, l'objectif judicieux était l'aven Abel qui permet un parking a moins d'une portée de sarbacane. Sur la photo, l'arbre d'amarrage et les voitures visibles à 30 mètres à peine : trop pratique en cette saison caniculaire.
Vite fait, bien fait il n'est pas 9h30 quand on s'enfile sous terre. A l'exception d'un fractio un peu technique où l'antique padawan Francis a perdu un peu de temps, la descente s'est passée plutôt rapidement. La pose de longes à la mode fédérale, sécuritaire certes mais peu pratique a agacé le vénérable Président réfractaire aux nouvelles normes incompatibles avec la fluidité de la progression. L'objectif initial de -154 mètres, permettant au padawan d'éclater son précédent record de -118m de la semaine précédente, fut atteint bien avant la sacro-sainte pause casse-croûte. Il fut donc décidé de continuer. Et c'est un Francis tout fier qui atteignit alors presque -200 mètres !!!
La pause-déjeuner se passa dans la bonne humeur coutumière du GSV, avec quelques tentatives des uns et des autres dans la grivoiserie, pour compenser l'absence du maitre en la matière, c'est à dire MPJ. Comme il le sait, les absents ont toujours tort et ses oreiles ont dû siffler un peu... notamment à propos de la bouteille de rouge. C'était pourtant le même honnête cru que la dernière fois et elle ne fut qu'à moitié descendue ! Les pretextes étant la déshydratation, la longue remontée à venir et la nécessité de garder un minimum de forme, Ondine promit alors de se rinçer le gosier à la sortie.
Toujours encadré du Vénérable Dada et du fédéralissime Mathieu, le padawan donne tout ce qu'il a pour ne pas ralentir la troupe, notamment grâce a son nouveau super pote : le bloqueur de pied. Dada a quand même eu pitié de son padawan et l'a soulagé un moment de son kit sur un assez long passage à crapahutage, mi-quatre pattes, mi-ramping; bien sûr on s'est demandé si ce n'était pas pour avoir la main sur la 1/2 bouteille de rouge survivante...
Mathieu et Ondine ont néanmoins largement le temps de noter tous les réglages à améliorer sur l'équipement de votre serviteur. Là où je mets 5 mn avec une bonne débauche d'énergie, mes compères passent en 30s chrono sans perdre une goutte de sueur : un peu frustrant. Heureusement une paire de pauses hydratation ont permit de tenir mon cardio en état malgré une remontée au pas de course, de mon point de vue évidemment.
Comme il fallait un peu de galère, ce croll Petzl de merde (dixit Dada) n'a pas voulu se débloquer et a donc obligé notre Président à porter secours au pauvre Francis, un peu épuisé, au cerveau plus trop bien oxygéné, bloqué à 4 mètres de la sortie déjà dans la chaleur de la canicule !
Malgré tout, la sortie de ce bel aven mêlant puits, boyaux et galeries s'est terminée relativement tôt : 15h30, ce qui nous a permis de bien profiter des 35° extérieurs...
A noter qu'Ondine est une femme de parole et a donc fait honneur au picrate survivant une fois sortie car n'ayant pas à prendre le volant...
Francis
21 juin 2025
Plan à trois au Petit Renard à Mobylette
Participants : Daniel, Francis, Jérôme
TPST : 6h30
Eté 2025 oblige, les effectifs actifs du GSV sont à peu près aussi bas que le niveau des cours d'eau du nord de la France. Notre ami Francis, lui, ne connaît pas les saisons et il a toujours en vue la pulvérisation de son record de descente établi à l'aven Yvan pour moins 88 mètres. C'est donc à sa demande que le Président a organisé une sortie à trois à l'aven du Petit Renard à Mobylette, sympathique cavité du plateau de Saint-Vallier remarquable par ses concrétions, son magnifique puits de 50 mètres, ses trois chatières pas piquées des hannetons et surtout une profondeur de 125 mètres que Francis aimerait bien toucher du doigt.
Il est 9h30 quand, en ce beau samedi de juin pas encore caniculaire, nous nous retrouvons garés à quelques encablures de l'aven. Et oui, avantage du Petit Renard, et non des moindres : il pointe à une poignée de mètres de la route. Du coup il est 10 heures quand nous nous enfilons dans le trou à la suite de Daniel qui a emporté, outre les deux kits de corde, son perforateur Bosch. Objectif : restaurer les deux fractionnements du P51 dont les amarrages ont carrément été laissés à l'abandon (qui a dit : les spéléos d'aujourd'hui se foutent complètement de surveiller l'intégrité des équipements de paroi ?). Méticuleux, le Président a prévu des fixes de 12 avec plaquettes reliées par une solide chaîne en inox. Si c'est pas fédéral, ça...
Du coup, ces menus travaux risquent de ralentir un chouïa l'équipement des puits mais c'est pour la bonne cause. Francis et moi en profitons pour baver sur tous les absents, sachant qu'ils ont bien sûr toujours tort. Seul Yannick échappe à notre fiel car il serait bien descendu avec nous déboucher une bonne bouteille. Malheureusement il lui manque encore un peu de pratique du passage de fractios et surtout une incertitude subsistait quant à l'adéquation entre son tour de taille et le gabarit des trois chatières...
Finalement, et malgré son grand âge, le Président fait sa petite affaire en moins de 30 minutes et nous pouvons descendre le P14 ainsi que le P51, admirant au passage des deux fractios la qualité de l'ouvrage présidentiel.
Francis s'extasie devant les volumes et le riche concrétionnement.
Il s'extasie un peu moins devant la première chatière vulviforme qui garde l'accès au P10 suivant. L'étroiture se passe à l'horizontale et de profil en s'étant délesté de la quincaillerie trop encombrante. Sur mes conseils éclairés et basés sur une grande expérience (il y a vingt ans j'y suis resté carrément coincé sous les quolibets de mes petits camarades, les enfoirés), Francis la franchit tel le suppositoire introduit par le gros bout dans un anus accueillant.
Le P10 dévalé nous découvrons avec gourmandise la deuxième étroiture, cette fois verticale. La gravité aidant elle se passe sans problème (et toujours sans quincaillerie encombrante) mais le Président nous promet la misère à la remontée. Je rassure Francis : "Ne l'écoute pas, il est ronchon parce qu'il est midi passé et qu'on n'a toujours pas attaqué l'apéro". Et en guise de mise en bouche nous nous farcissons la dernière chatière verticale qui accède à l'ultime P20. Nous déjeunerons à la base de ce puits constituée d'une belle salle à moins 103 mètres, superbement concrétionnée.
Il est 12h40 quand le "plop" du bouchon de la bouteille de medoc cru bourgeois 2019 apportée par notre ami Francis résonne sous les draperies. Le pinard passe tout seul et ne survit pas à nos gosiers assoiffés.
Pour digérer, le Président nous amène au sous-sol du P20 et nous montre un méandre bien mouillé qui mène quelques mètres plus loin au siphon terminal marquant la cote moins 125. Nous nous dispensons volontiers de ce crapahut sans intérêt et Francis se contente avec satisfaction de son nouveau record de moins 118 mètres avec, cerise sur le pompon, la descente de son plus haut puits à ce jour (51 mètres). Daniel commence à s'exclamer "Ça s'arr...." quand il se rappelle que nous n'avons plus que de l'eau à boire.
La remontée s'effectue dans l'ordre "votre serviteur-Francis-Dada" (dans une partie à trois il en faut toujours un au milieu). Le Président ferme la marche pour déséquiper, je l'ouvre pour éventuellement assister celui du milieu dans les passages délicats. Je n'aurai finalement rien à faire car Francis s'affranchit les doigts dans le nez des étroitures et, enfin équipé de son bloqueur de pied chinois tout neuf, savoure sans modération le confort procuré par ce petit accessoire dans les ascensions. Tout juste si je l'entend appeler à l'aide depuis le premier fractio du P51 pour cause d'impossibilité d'ôter son crolle. Je le rassure depuis la tête de puits "pense à ton bloqueur de pied mon petit Francis : tu te hisses un petit coup et tu vas voir..." L'ayant entendu crier victoire je termine l'ascension du P14 avec mes deux kits et sors du trou vers 16h. C'est là que je constate avec étonnement que ma poignée est toujours accrochée à la vire d'entrée alors que je suis à deux mètres d'elle sans ressentir aucune traction côté longe : normal, le noeud de longe est défait, mousqueton et jumar etant restés sur la corde. Un frisson rétrospectif me parcours le bas du dos, mais un très court instant. L'incident a dû intervenir dans le ressaut d'entrée car je me souviens avoir retiré la poignée en sortie du P14 avec la longe bien accrochée. Ouf.
Francis pointe son museau cinq minutes plus tard, fatigué mais content. Dix minutes plus tard j'entends l'organe présidentiel : "Jerôme, viens me prendre les kits, j'en ai plein les roubignolles !" Et c'est un Daniel rouge comme un coquelicot qui s'extirpe du trou à 16h30. Plutôt rouge de colėre car il nous annonce avoir cassé sa pédale au départ d'un puits à force de pousser comme un âne pour hisser ses kits. Heureusement ce bricoleur de génie s'en est confectionnée une de secours avec une sangle et un mousqueton.
Lorsque je lui narre mon histoire de longe défaite il s'énerve encore un peu : "c'est normal tu as fait un noeud de merde, pour les longes faut un noeud de 8, ça se défait jamais !" Je proteste en lui rétorquant que ce n'est pas moi qui ai fait ces noeuds car j'en suis tout simplement incapable. "Alors trouve qui te les a bricolé et fais-lui un procès !" me lance-t-il avec un rictus diabolique digne d'un collabo zélé sous l'Occupation. Je me vois mal intenter un procès a mon ami Mathieu qui est mon fournisseur officiel de noeuds depuis plus de quinze ans ! Quand on vous dit que les absents ont toujours tort...
Jérôme
(avec les photos de Francis)






































