Participants : Bernard, Daniel, Francis, François, Jérôme, Mathieu, Ondine, Sacha, Yannick
TPST : 4h15
Chaque année le Président se gratte la tête : où trouver un trou inédit et facilement accessible pour accueillir la traditionnelle et annuelle fondue savoyarde du GSV ? Pour une fois l'idée est venue de votre serviteur qui avait gardé un souvenir sympathique de la dernière sortie club à l'aven du Haut-Pibou à Roquefort-les-Pins. Avec ses sept mètres de puits et une entrée soigneusement élargie par Dada, il permet de descendre sans soucis, et bien enkités, victuailles et nécessaire à fondue. La salle à manger est tout simplement la plus grande salle souterraine des bois de Roquefort. L'invitation est lancée et rassemble les fidèles soiffards et goinfres, plus, cette, année notre chère amie Ondine qui a sauté sur l'occasion pour se replonger avec nous dans les belles années du club de la décennie 2010. En plus elle doit fêter son anniversaire, ce qui, avec celui de Mathieu prévu le même jour, promet maintes célébrations...
Le rendez-vous est donné à 10h au chemin du Debram. La journée s'annonce belle et fraîche : on est en janvier quand même. A 9h45 tout le monde est déjà là, signe que le thème du jour passionne les foules. Il faut dire que, comme chaque année, notre ami Mathieu a ramené du bled d'exquis fromages au lait cru qui fleurent bon les pâturages de Savoie et les bouses de vache qui vont avec. Après nous être équipés nous nous retrouvons avec une dizaine de kits à trimballer. Un oeil spéléologique non averti des pratiques déviantes du GSV pourrait croire que nous allons équiper un gouffre de 450 mètres. Que nenni, à part une misérable corde de 10 mètres pour accéder à la grande salle, il n'y a que boustifaille et boissons dans ces sacs. On est des warriors de la fourchette ou pas ?
Vers 10h45 nous sommes à l'aplomb du trou. Francis fait un pointage GPS car, comme moi, il serait bien incapable de retrouver cet aven caché au milieu des bois. A 11h15 tout le monde est en bas, les deux vestiges Bernard et François étant descendu en dernier, vieillesse oblige. Ondine, qui a certainement fait un stage en EHPAD les a accueilli à la base du deuxième et dernier petit puits pour les conduire à table. Nous qui pensions avoir la place de nous installer confortablement sur les parties planes de la grande salle devons nous rabattre sur un coin bien caillouteux et moins confortable, la faute aux infiltrations d'eau dues aux dernières grosses pluies. Pour éviter la boue et la flotte dans le caquelon, nous aménageons comme nous pouvons le seul endroit sec de la cavité : priorité à la stabilisation du réchaud. Puis les gestes millénaires s'enchaînent avec une fluidité qui ne se retrouve qu'au GSV : onction du caquelon avec la gousse d'ail, ajout des petits morceaux de frometon plus faciles à faire fondre, ennoyage avec une bouteille de blanc d'Apremont, puis touillage. Chacun a son rôle et grâce à cette mécanique bien huilée, verres et estomacs sont soigneusement remplis. Il est à noter que cette année, nulle perte de morceau de pain n'est à signaler, donc absence de gage. Même le père François, méfiant, à confié le trempage de sa pique de pain au Président sous prétexte qu'il était assis trop loin du caquelon. Mon oeil : le séminariste d'opérette craignait de devoir une fois de plus nettoyer les bottes de Mathieu (le gage traditionnel au GSV). Nous avons aussi noté le robuste appétit du jeune Sacha qui n'a rien à envier à celui de son père, le bon Yannick. Après une petite salade verte pour faire semblant de manger équilibré, nous passons aux galettes des rois et autres tartes aux pommes. Auparavant un petit "trou antillais" à base du rhum arrangé au pain d'épices de Yannick nous permet de nous tapisser l'intérieur pour mieux digérer les sucreries. Ondine et Mathieu soufflent ensemble la bougie symbolique qui marque le pas de plus (de trop ?) vers la tombe sous les acclamations de la foule. Le Président tire la fève et devient le roi, mais un roi sacrément fatigué par les libations. Le coup de grâce viendra de Mathieu avec sa verveine de la mort-qui-tue à 55 degrés amoureusement concoctée par sa maman. Il en distribue un doigt à tout le monde sauf à Sacha qui n'aime pas la verveine et à François qui ne boit que de l'eau bénite. A tout réfléchir, et en en parlant avec Ondine, je crois que ce n'est pas la première fois que Mathieu nous met un doigt, le sacripant...
Pendant que la vieille garde plie les gaules, les plus jeunes vont explorer les jolis recoins concrétionnés de la grande salle du Haut-Pibou avant une remontée courte mais laborieuse. Curieusement les kits allégés nous paraissent plus lourds... A 15h30 tout le monde est sorti. Le temps est beau, les estomacs sont pleins, le moral est au plus haut et certains disparaissent en bondissant dans les fourrés pour des évacuations sanitaires d'urgence. Une sortie spéléologique de plus comme on les aime au GSV...
Jérôme
Le compte-rendu en images qui bougent :