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17 nov. 2024

Traversée Revest-Feu : une épopée éthylique

Participants : Anthony, Daniel, Jérôme, Mathieu, Philippe, Sacha, Yannick
TPST : 5h15

Convoquée à 9h30 ce dimanche au parking des Caranques, la fine équipe du Groupe Speleologique Viticole affiche complet, moins notre ami Francis empêché pour raisons médicales, plus notre nouvel ami Anthony, explorateur de vides sanitaires. Au programme : la traversée grotte du Revest-grotte du Feu, déjà reportée une fois pour cause de crue. L'équipement complet est requis car s'il n'y a pas à proprement parler de verticale à descendre, il y a le grand toboggan menant au lac que le Président équipera en double et que nous dévalerons au descendeur et remonterons au Jumar. 

La rugueuse ascension à travers bois et pierriers jusqu'au trou est expédiée en trente minutes, le harnachement des troupes en vingt et la pendule présidentielle sonne 10h45 quand nous attaquons la descente vers le toboggan. Les blocs de roche qui jalonnent le parcours paraissent plus nombreux qu'à notre dernière visite, signe que la crue de fin octobre a dû méchamment brasser du caillou. 

Une douzaine de chiroptères forment une grappe dans une anfractuosité du plafond. "Qu'est-ce qu'elles font toutes ces chauves-souris collées les unes aux autres ?" questionne le jeune Sacha. "Elles font des petits" lui répond sobrement Mathieu qui veut éviter d'entraîner une fois de plus son jeune disciple sur le terrain glissant de la reproduction des mammifères (cf : sortie à la grotte de Pâques du 26 juin 2022). "On peut avoir des bébés à la suite d'une partouze ?" s'étonne le petit curieux. Décidément, ce gamin est particulièrement éveillé pour son âge...

Partouze cavernicole

Arrivés en haut du toboggan, Dada installe les deux cordes, et les couples se forment pour la descente.

On se croirait sur un chantier public : 1 qui bosse, 4 qui surveillent

Mathieu ouvre la marche avec le jeune Sacha qui manipulera un descendeur pour la première fois. Philippe, fraichement initié à l'Alziary, les suit en solo. Daniel accompagne ensuite Anthony pour qui c'est aussi la première fois sur corde. Yannick qui effectue sa reprise après de longs mois d'abstinence spéléologique et votre serviteur descendons les derniers.

Tout cela prend pas mal de temps et il est presque 12h30 quand nous nous installons sur la plage de graviers au bord du petit lac pour faire ripaille.

Je sors de mon kit molletonné le côteaux d'Aix bio apporté par Philippe et l'indispensable "réserve du président AOP vin de corse" qui me permet de fayoter auprès de Dada. Les deux quilles de bon rouge ne survivent pas longtemps à nos gosiers assoiffés. 

Pique-nique sur la plage

Le jeune Sacha aurait aimé y goûter mais son père, Yannick, est intraitable : "pas d'alcool avant ta majorité, c'est ta mère qui l'a dit et ta mère a toujours raison"."Maman m'a obligé à mettre des gants en laine et des baskets pourries, sur ce coup-là elle a pas eu trop raison" rétorque le petit insolent. Il est vrai que le pauvre gosse fait un peu pitié avec ses mitaines mitées et ses sneakers usés. Pour évacuer le sujet, Yannick exhibe opportunément un sachet de chouquettes et une bouteille de Seven Up contenant un liquide mystérieux de sa fabrication. 

Boisson prohibée

Il n'en faut pas plus pour faire sursauter le Président qui commençait à s'assoupir dans les vapeurs de pinard. Notre bronzier cavernicole nous fait ainsi déguster son rhum arrangé au pain d'épices. Cette divine boisson lui attire les compliments unanimes de l'aimable assemblée. Sera-ce le verre de trop ? Nous allons vite le savoir car Mathieu nous invite, pour digérer, à traverser le petit lac, aller-retour, par la vire. L'eau est haute et froide et ne demande qu'à engloutir le clampin qui glisserait sous ladite vire. Autant dire qu'il s'agit d'un éthylotest grandeur nature...

Mathieu part en éclaireur et aidé par ses bras et jambes interminables, franchit la douzaine de mètres sans encombres. Je lui emboîte le pas et je regrette alors immédiatement :

1. d'avoir fait honneur aux deux bouteilles de rouge
2. d'avoir sifflé 2 gobelets du rhum maléfique de Yannick (tiens, ça rime...)
3. de ne pas avoir une queue préhensile comme les singes tellement je n'y arrive pas avec mes deux bras

Le narrateur en difficulté

Néanmoins je parviens sec de l'autre côté sous les quolibets de cette bande de jaloux. Anthony passe le rite d'initiation les doigts dans le nez (pas facile quand on n'a que deux mains), le Président passe son tour vu son état de fatigue digestive, et Sacha passe à deux doigts de réussir n'eut été le handicap constitué par ses gants en laine et ses baskets lisses (merci maman...). 

Anthony échappant à un bain d'eau glacée


Ce pauvre Sacha mal ganté et ma chaussé...

Yannick, en bon père indigne, fait semblant de voler au secours de son fils mais use de ce prétexte pour s'économiser la traversée. Finalement les seuls membres téméraires du groupe reviennent sans encombre et il est temps d'attaquer la remontée du toboggan direction la grotte du feu. Pour garantir une sécurité optimale, les binômes sont cette fois formés d'un individu plus ou moins sobre et d'un individu complètement torché.

Philippe et Mathieu, un binôme moyennement saoûl

Pour ne pas infliger à nos initiés de frais la descente d'un vrai puits vertical, en l'occurence le P12 précédant la grotte de l'ours, le Président Dada décide de l'éviter en empruntant un contournement fait de chatières glaiseuses et de broches rouillées. Ce crapahut finit de dissiper les dernières vapeurs d'alcool et après les quelques mounta-cala caractéristiques de la grotte du feu, nous sortons par l'étroiture finale que notre fondeur et poète Yannick compare à un oeil de bronze. D'autres y voient plutôt un vagin tant la sortie de l'orifice ressemble à un accouchement.

Le narrateur pris de démangeaisons au mauvais moment

Mathieu plié en quatre, mais pas de rire

Anthony pas fâché d'en avoir terminé

Sacha mis au monde une deuxième fois...

Cette escapade du Groupe Spéléologique Viticole (une division du Groupe Spéléologique de Vence spécialisée dans la zoophilie et l'alcool) s'achève sous les auspices d'une belle journée finissante de novembre. La descente vers les voitures s'avère plutôt glissante et très mal adaptée aux chaussures de Sacha qui se retrouve une demi-douzaine de fois le cul par terre. Pauvre gosse...


Jérôme

(avec les photos de Yannick, le mari de la mère du gamin martyrisé)





21 mai 2023

Traversée Grotte du Revest - Grotte du feu

Participants : Aline, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Philippe, Yannick
TPST : 5h50

En ce beau mois de mai pluvieux lors duquel Sainte-Claire a remis les pendules à l'heure en ouvrant grand les vannes célestes, le Groupe Spéléo de Vence a organisé une sortie pour les nouveaux arrivants au club. 

Suite à la visite du 30 avril à la Baume des Caranques avec nos quatre initiés de frais, deux gars et deux filles trés sympathiques, et devant leur envie de repiquer au truc, nous avons programmé la traversée Grotte du Revest - Grotte du Feu dont les entrées ne sont distantes que de 25 mètres l'une de l'autre. Une traversée spéléo c'est vraiment spécial et ça plait ! Pensez donc : vous entrez par un trou et vous sortez par un autre ! C'est le rêve de tout homme... mais ne nous égarons pas. Je ne pensais qu'à la spéléo et rien d'autre, bande d'obsédés !

Après une montée assez raide de 170 mètres de dénivelé, nous nous présentons à sept devant la grande entrée du Revest (68B). Nous descendons la belle galerie jusqu'à -65 où d'habitude un petit lac nous oblige à un passage en tyrolienne, mais hélas, à la suite d'un printemps plutôt sec, pas une goutte d'eau  ! Nos trois amis ont la joie de découvrir la descente sur corde avec descendeur, mais le sage Dada a pris la précaution d'équiper le P25 en double, afin que nous formions des binômes (et pas des couples MPJ) pour rassurer les participants lors de leur première vraie descente sur corde. La remontée au jumar ne fut pas évidente pour certains, pourtant il suffisait de penser au mouvement alternatif vertical pour saisir la technique de montée sur corde. Nous allons voir le départ du second P25 , mais nous n'y descendrons pas, car les nouveaux devront au préalable travailler la technique du va et vient vertical (et non vous ne me ferez pas dire ce que je n'ai pas dit...).

Après un copieux casse-croûte bien arrosé de rouge sur la plage bordant le lac à sec à -65, nous entamons la remontée mais en bifurquant vers la grotte dite de l'ours (68H5), ainsi nommée car des ossements d'ursus spéléus y ont été trouvés. Dans la galerie menant vers la sortie nous tombons sur un groupe de jeunes visitant la cavité, et nous devons attendre un bon moment pour y mettre nos cordes et y descendre à notre tour. Nous sortons enfin de l'entrée basse de la grotte du Feu vers 16h35. Nous avons ainsi passé 5h50 pour faire la traversée à sept.

Les nouveaux participants séduits par cet aspect vertical de la spéléologie sur corde, ne demandent qu'à refaire une autre sortie avec d'aussi bonnes sensations. Chacun ayant des occupations personnelles et ne pouvant se libérer avant les vacances d'été qui arrivent à grands pas, avec leur dose de touristes et de chaleur, nous avons fixé un nouveau rendez-vous spéléo à nos amis pour début septembre. Ce sera un grand plaisir de nous retrouver, dans un esprit de franche camaraderie et de bonne humeur. 

François   



La sortie en images qui bougent :