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25 mai 2025

Du sang neuf à la Mescla

Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Margaux, Vanessa, William
TPST : 4h

Notre ami Francis ayant à coeur de faire baisser la moyenne d'âge lors des sorties Club, il nous proposa lors de la dernière réunion de faire découvrir le monde souterrain à trois de ses ami(e)s. "Il y aura des filles ?" sursauta Dada en sortant de sa torpeur après une dure journée d'excavations dans la vallée du Loup. "Et oui, jeunes et jolies en plus" le rassura Francis. "Bon il y aura aussi un garçon au milieu..." compléta-t-il. Maintenant parfaitement réveillé, notre omniprésident farfouilla dans ses fiches cartonnées toutes jaunies (il est toujours allergique à l'informatique) et marmonna "Tiens, ça fait longtemps qu'on n'est pas allés à la Mescla, ça nous permettra en même temps de voir s'ils ont remplacé les cordes aux endroits scabreux".

Et c'est donc par un beau dimanche bien ensoleillé dont nous avions perdu l'habitude que la fine équipe se rejoint à 9h30 dans la vallée du Var à une giclée de la fameuse grotte. Vanessa et Daniel tombent dans les bras l'un de l'autre car ils ont travaillé dans la même boîte qui précéda la retraite présidentielle. Certes, Dada pourrait être son père mais ils ont quand même été collègues.

Margaux et William, les grands enfants, sont présents d'autant que c'est la fête des Mères et que, entre nous, une virée sous terre c'est toujours plus gratifiant qu'un bouquet Interflora. Francis leur avait bien précisé d'apporter des vieilles fringues qui craignent pas, des bottes ou des godasses avec crampons ainsi que des gants. Bien entendu nos trois invité(e)s sont sapé(e)s de neuf avec des baskets immaculées à la semelle parfaitement lisse. Heureusement l'encadrement du GSV brille une fois de plus par son efficacité et Dada exhibe trois combinaisons de travail et en farfouillant dans mon coffre je trouve une paire de bottes en 43 que William arrive à enfiler malgré son 46 fillette, et une autre en 42 que le 39 de Margaux adoptera moyennant l'enfilage de chaussons néoprène. Vanessa s'étant sacrifiée pour ses mômes gardera ses superbes Puma slick dernier cri. Du coup, en souvenir du bon vieux temps, Dada a pour mission de l'assister dans les passages glissants.

Il est dix heures quand nous franchissons la grille métallique désormais close par deux boulons. Nous laissons les kits sur l'aire de pique-nique et emboîtons le pas au Président en direction du Lac Suspendu. Je ferme la marche tandis que Francis s'intercale au milieu de la file, en appui. D'emblée nos initié(e)s de frais sont confrontés à la manipulation du Jumar et la pauvre Vanessa a hérité du modèle Petzl à gâchette plastique qui a déjà emmerdé pas mal d'invités par le passé. Ça fait rigoler les mômes au début puis ça les fait râler assez vite "Allez M'man, bouge-toi, Daniel a dit qu'on devait être revenu à midi pour l'apéro !". Sales gosses ! Sachant le Président très à cheval sur les horaires j'échange ma poignée de compétition avec celle de Vanessa et le convoi s'ébranle à nouveau le long de cette paroi bien raide et bien glissante. Nous quatrepattons ensuite vers le siphon Spada qui, vu les dernières bonnes pluies, ne doit pas être à l'étiage. Effectivement il y a du trempage de roubignolles en vue avec remplissage de bottes : le Président est catégorique "Y a trop de flotte, moi j'y vais pas". Connaissant son intolérance à l'eau liquide nous n'insistons pas. Vanessa va lui tenir compagnie pour cause de Puma neuves et non étanches. Francis, Margaux et William me suivent dans les quarante centimètres d'eau du siphon avec passage surbaissé. William y craque le fond de sa combinaison. Dada a dû lui donner la plus petite des trois alors que le garçon frôle le mètre quatre-vingt dix et que Margaux flotte dans la sienne : décidément la vieillesse est un naufrage. Francis le rassure "C'est comme chez Carglass, tant que ce n'est pas plus grand qu'une pièce de deux euros, tu n'as pas l'impression de subir un lavement à l'eau froide". Quel poète ce Francis, il a assimilé tous les codes rhétoriques du GSV. William est dubitatif sur le coup de la pièce de deux euros et Margaux est morte de rire.

Nous nous trempons encore un peu et attaquons les échelles rouillées qui mènent au Lac Suspendu. Là ça rigole moins car ça branle pas mal. Nos jeunes invités les gravissent avec précaution. Margaux commence un peu à tirer la langue (ou alors c'est l'effet de la soif pré-apéro) et la pièce de deux euros de William s'est transformée en billet de cinq euros. Les eaux du Lac Suspendu sont toujours aussi cristallines et turquoise, ce qui donne lieu à une séance photo.


Le retour se fait rapidement car nous sommes à vingt minutes de midi. Nous retrouvons Vanessa et Dada (qui ont du sûrement échanger des souvenirs de guerre pendant tout ce temps) et dévalons la cheminée. Vanessa est dispensée de Jumar (déjà qu'à la montée ça n'était pas évident, on imagine dans l'autre sens). Elle descendra donc à la longe et je ferai le parachute juste en dessous.

Il est exactement 12h09 quand notre ami Francis débouche un excellent rouge de 2020 des Pyrénées Orientales qui titre 15 degrés. Les mômes assoiffés se ruent dessus sous le regard à la fois réprobateur et attendri de leur mère. Nous concluons par une bouteille de champagne que j'ai été forcé d'apporter pour fêter un anniversaire déjà lointain (une semaine) et nous initions nos invité(e)s au trempage de biscuits, rite incontournable du GSV. Après un petit café, nous suivons le Président dans la boucle touristique vers l'amont et le Siphon S2 (780 mètres) de triste mémoire. Heureusement que nous n'avons pas débouché la deuxième bouteille de Francis car ça glousse sec lors du passage de la poutre. Quelques photos plus tard nous sommes de retour au camp de base et concluons la visite vers 14 heures.

La Mescla est toujours un spot idéal pour l'initiation à la spéléologie car on y tâte de la corde, de la reptation, de l'équilibrisme et même (mais ce sera pour une prochaine fois) de la baignade dans une eau à 21 degrés. Dire qu'en 1936, les découvreurs du siphon Spada avait envisagé d'aménager la grotte pour des visites touristiques !

Retour au voitures avec vidage de bottes et travaux de couture en perspective pour le Président car la déchirure de William est désormais grande comme un billet de cinq cents euros. Finalement les trous au cul c'est comme l'inflation : par nature, ça ne peut que s'accroître...


Jérôme
(avec les photos de Francis)

20 avr. 2025

Chinoiseries tchécoslovaques à la Belle-Borie

Participants : Daniel, Francis, Jérôme, Sacha, Yannick
TPST : 5h

Après des semaines de temps pourri empêchant toute sortie dominicale, le GSV (Groupe Spéléologique Viticole) retrouve enfin le chemin des sous-sols. Pour l'occasion le Président a convoqué la fine fleur des initiés de frais du club. L'affaire n'était pas gagnée car un déluge s'était abattu sur la région la nuit d'avant.

Nous sommes convoqués à 9h30 au parking du plan des Noves à partir duquel 45 minutes de marche nous seront nécessaires pour atteindre l'aven de la Belle-Borie : 53 mètres de profondeur découpés en quelques petits puits et un P20 terminal. Idéal pour une reprise en douceur et pour la paire Yannick-Sacha (paire et fils) qui ne se voyait pas trop se manger des fractionnements de corde jusqu'à moins 150 mètres. Francis, qui avait un souvenir mitigé de sa dernière expédition au Calernaum, applaudit des deux mains. C'est donc dans un air limpide fraîchement nettoyé par la pluie et sous un soleil bienvenu que nous traversons le plan des Noves au milieu des restanques effondrées, bories et autres bergeries ruinées témoins du passé agro-pastoral du plateau. Comme à son habitude le Président nous désigne deci delà l'un des mille cinq cents trous qu'il a découvert dans le secteur. Son doigt pointe régulièrement quelques touffes de thym par-ci ou un amas de cailloux par là qui dissimulent en général un terrier de blaireau infesté de puces, élargi par ses soins et ne descendant pas à plus de quelques mètres dans les entrailles de la terre. L'aven de la Belle-Borie, avec ses 53 mètres, s'avère être la plus profonde découverte présidentielle sur le plan des Noves.

Il est 10h30 quand nous arrivons à l'aplomb du trou qui, comme son nom l'indique, est situé à une vingtaine de mètres d'une borie à la curieuse architecture géométrique, et dénuée de tout confort moderne.




Nous nous équipons, ce qui permet à Yannick et Sacha d'exhiber fièrement leurs baudriers tchécoslovaques achetés sur les conseils de votre serviteur. Avantage de ces harnais : une vraie taille unique qui convient aussi bien au très svelte Sacha qu'au très confortable Yannick. Francis, pas en reste, nous brandit sous le nez un bloqueur de pied chinois tout neuf qui est une contrefaçon très fidèle de la première génération de Pantin Petzl. Comme ce n'est pas un équipement de sécurité, le Président (gardien du dogme fédéral en l'absence de notre ami Mathieu) l'autorise à l'étrenner sous terre. Ce que Francis, en bonne tête de linotte, s'empressera de ne pas faire en l'oubliant dans sa voiture.


Il est 11h quand Daniel s'enfile dans le trou (déjà équipé de cordes). Francis lui colle au train, suivi de Yannick et Sacha, tandis que je ferme la marche. Nous descendons tranquillement le petit puits d'entrée que nous quittons deux mètres avant le fond pour nous insérer en marche arrière dans un boyau latéral menant au ressaut suivant. Cela donne lieu à d'aimables contorsions et à quelques ralentissements. L'inaction spéléologique récente n'a pas rouillé nos amis et les gestes reviennent naturellement. Nous dévalons une vingtaine de mètres avant de monter en main courante vers l'exigüe mais ô combien concrétionnée jolie salle qui accueillera notre déjeuner. 




Entre les champignons, les aragonites, les stalactites et les draperies qui s'élèvent jusqu'à huit mètres de haut (c'est en fait un puits remontant obturé) poser ses bottes et son cul au milieu est une tâche peu aisée : le Président surveille nos mouvements, prêt à excommunier le premier qui niquera une concrétion.






Comme par hasard il est midi tapant quand nous achevons de nous extasier et de mitrailler le décor. C'est l'heure de l'apéro. Francis, réglé comme du papier à musique, débouche un puisseguin-saint-émilion de 2020 qui s'accordera à merveille avec les petits-fours de Yannick. 



Le repas se déroule dans la bonne humeur habituelle avec le déglinguage en règle de tous les absents (qui ont de toute façon toujours tort) et de leurs pratiques sexuelles déviantes respectives. A la fin du  déjeuner Dada exhibe une bouteille de crémant d'alsace qu'il a apportée pour fêter son anniversaire. J'en profite pour sortir un sachet d'oeufs en chocolats car nous sommes aussi le dimanche de Pâques. Le jeune Sacha me chuchote "C'est rigolo, j'avais jamais remarqué que le Président était coiffé comme un oeuf !". Ces gamins ne respectent rien ni personne. Après le café, Yannick nous sort une fiole médicinale remplie d'un liquide rougeâtre qui n'est pas sans rappeler l'urine sanguinolente d'un malade en phase terminale. Fier de son effet, le garçon nous fait son plus beau sourire d'ancien médecin nazi et nous révèle qu'il s'agit de sa dernière composition à base de rhum et de pétales de roses de Pont-du-Loup cristallisées dans le sucre. Reconnaissons honnêtement que c'est bien meilleur que de l'urine sanguinolente. Et surtout beaucoup plus traître.




C'est donc dans une béatitude toute éthylique mâtinée de nonchalance digestive que nous descendons les deux P5 et P20 terminaux qui n'ont de remarquable que le seul fait de nous faire toucher le fond. Et donc de remonter.


L'alcool ayant un peu brouillé l'ordonnancement de la progression, Francis part comme une fusée, suivi de Yannick et Sacha plutôt du genre limace. L'encadrement fédéral (le Président et votre serviteur) reste à la traîne en finissant de cuver le rhum urinaire. Dada avait naturellement demandé à nos oiseaux de ramasser leurs kits respectifs dans la salle du repas à mi-chemin de la sortie. Soit le Président avait mal articulé, soit le cerveau de Francis n'avait pas imprimé, toujours est-il qu'arrivé pratiquement au puits d'entrée, ce dernier dut redescendre récupérer son sac sous les quolibets de ses impitoyables camarades.



A seize heures la mauvaise troupe était dehors après une remontée sans problèmes au cours de laquelle Yannick put apprécier les bienfaits du bloqueur de pied que je lui avais prêté. Seul Sacha eut à se plaindre de son baudrier des balkans un peu trop lâche qui lui laminait ses tendres roubignolles.




Francis en profita pour se maudire d'avoir oublié son Pantin chinois tout neuf dans la voiture. Il le récupéra pour nous le montrer une dernière fois et je lui demandai quelle était cette mystérieuse marque SOB gravée sur l'engin. Yannick, qui parle plusieurs langues, dont la langue fourrée, nous donna une traduction en anglais ("Son Of a Bitch") et en mandarin ("Petit papillon flatulent s'éloignant dans le crépuscule triomphant"). Dada rassura les deux fétichistes du Pantin (chinois ou original) en leur promettant un nouveau trou encordé très prochainement. Le jeune Sacha marmonna que c'était encore un truc de vieux et que lui n'en avait pas besoin pour remonter tant qu'on lui tenait la corde. Ils sont quand même gonflés ces gosses...



Jérôme 
(avec les photos de Yannick et Francis)

28 janv. 2024

Fondue savoyarde à la grotte de Combrières

Participants : Daniel, François, Jérôme, Marion, Mathieu, Nina, Noam, Rémi, Sacha, Vincent, Yannick

TPST : 4h30

Parmi les bonnes résolutions pour 2024, le Président avait mis en tête de liste la reprise de la traditionnelle fondue savoyarde souterraine du GSV souvent copiée, jamais égalée. La date du 28 janvier fut bloquée afin de pouvoir réunir à la fois la crème (rance) du club et le dessus du panier (percé) des initiés les plus assidus. La grotte de Combrières (aussi appelée grotte de Mons) fut choisie pour sa facilité d'accès, son infrastructure quasi-hotelière, et sa configuration propice aux ébats de jeunes enfants : ça tombait bien, il y avait trois mômes de prévus parmi les convives.

Mathieu, notre savoyard de service, avait, pour l'occasion, fait mûrir une sélection de fromages du terroir. C'est donc la voiture envahie par le délicat fumet de frometons en train d'agoniser qu'il rejoignit, en compagnie de Rémi, le reste de la fine équipe à 10h30 au carrefour de l'usine hydroélectrique de la Siagne. "Covoiturage" fut le maître-mot de l'expédition car les places de stationnement sont rares à proximité de la cavité. Le contenu de cinq véhicules fut donc transféré dans trois en entassant victuailles, réchaud, novices, casques spéléo, boissons, marmaille, bottes, spéléologues périmés, caquelon et vieillards plus ou moins cacochymes. A onze heures, le groupe se changeait sous le porche d'entrée et à onze heures trente il pénétrait la grotte. Le Président ayant fait remarqué qu'il était pratiquement l'heure de l'apéro, les grignotages furent déployés en un clin d'oeil et le gewurtztraminer de notre ami Yannick fut servi dans la foulée, le tout avec une rigueur toute militaire : au GSV on ne badine pas avec les horaires. 

La présence de mineurs excluant toute conversation déviante, il fut habilement suggéré à Nina, Noam et Sacha d'aller compter les chauve-souris à l'autre bout de la cavité afin que les adultes puissent débiter les cochonneries qui émaillent habituellement les discussions dans tout club spéléo qui se respecte. Effectivement, le temps que les gamins reviennent du fond sans avoir vu la queue d'une ombre d'un chiroptère, nous avions évoqué :

1) la technique de Yannick pour couler un bronze le matin sans en foutre partout (ben oui, il est fondeur...)
2) les différentes traductions de l'expression "anus horribilis" par notre latiniste distingué François (Vincent ayant à tort compris : "cul qui gratte")
3) l'accouplement des spéléologues de même sexe sous les latitudes tropicales (Rémi nous ayant ainsi fait part de ses souvenirs humides à Bornéo et à Madagascar)
4) l'invention fortuite de la lyophilisation par un vieillard du XIXème siècle qui, éjaculant en poudre compte tenu de son grand âge, rajoutait systématiquement de l'eau pour mieux contenter sa vieille compagne qui avait du mal à avaler (anecdote ayant attiré la compassion de notre infirmière Marion pour cette pauvre femme)

- Ça veut dire quoi "éjaculer" ? 

Oups ! Nous n'avions pas entendu Sacha (13 ans) qui était revenu subrepticement parmi nous. Dès lors plus aucune insanité ne fut proférée jusqu'à la fin du repas.

Pendant ce temps Mathieu avait lancé la cuisson de la fondue sur son butagaz de compétition, votre serviteur s'étant porté volontaire pour touiller (j'aime jouer du manche en premier).

 La recette toujours secrète de Mathieu (vin d'apremont, fromage-qui-pue et ail) fit des miracles : une fondue onctueuse et délicate dans laquelle il était impossible de perdre le moindre morceau de pain, sauf lorsqu'on s'appelle François. Notre jésuite maladroit fauta par deux fois ce qui lui valut d'être condamné à lécher les bottes sales de Mathieu et du Président . Lequel Président, magnanime et pour ne pas infliger ce spectacle à nos jeunes convives, autorisa François à les emporter chez lui pour les faire reluire à coup de langue (les bottes, pas les jeunes convives, suivez un peu, quoi...). Notre couleur de bronze Yannick ayant apporté, en alternative au pain, de divines petites patates de Caussols délicatement bouillies, cette fondue souterraine 2024 prit tout de suite une dimension métaphysique : un vrai nirvana de saveurs. Ce goinfre de Mathieu qui, en bon Savoyard, déteste gaspiller le mangement, se porta volontaire pour engloutir l'ultime bouchée de fromage qui avait approximativement la taille du poing de Nina (10 ans). D'une part cela lui fit une tête de hamster avec les joues gonflées (à Mathieu, pas à Nina) et d'autre part il batailla près de cinq minutes pour essayer d'avaler le brouet afin de ne pas perdre la face. Finalement il recracha le tout, ayant manqué de s'étouffer. Une fois les éclats de rire passés, Dada nous convia, en guise de trou normand, à aller explorer la grotte histoire de tasser le fromage au fond des estomacs.



Une demi-heure plus tard nous étions de retour à table pour attaquer LES desserts, en tête desquels le gâteau d'anniversaire de François. Daniel, perplexe : "C'était pas le premier novembre ton anniversaire ?". "Si, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme disait Jésus" rétorqua Don Francesco. A Marion qui lui demandait son âge, notre théologien dévoyé répondit : 56 ans. Vincent s'étonna : "C'est bizarre, tu fais vraiment beaucoup plus vieux...". Et alors là, François se lança dans une démonstration médico-physico-mathématique absconse d'où il ressortait qu'en multipliant la longueur de son pénis en érection par le diamètre de son anus dilaté divisé par sa fréquence cardiaque, on tombait sur son âge réel : donc il avait 56 ans et pas 73. Rémi marmonna que le vieux était quand même vachement souple pour se mesurer la taille du trou de balle sans choper un torticolis. "C'est quoi une érection ?" demanda Noam (7 ans). "Tiens, mange du gâteau et arrête de poser des questions idiotes" le gronda Marion, sa mère. Bref, François finit par glavioter sur ses 73 bougies, et nous nous empifrâmes de tarte à la frangipane, de petits fours amoureusement choisis par Marion et Vincent, de galette des rois et de mandarines de Corse, le tout arrosé de Champagne. 

Pour faire passer la fondue.

C'est donc à quatre pattes (le ventre touchant presque le sol) que notre équipe de morfales sortit de la grotte aux alentours de 16 heures. Ceux qui avaient une Tesla à conduite autonome (c'est-à-dire personne) purent rentrer chez eux en roupillant au volant, les autres rentrèrent aussi chez eux en roupillant au volant. Aux dernières nouvelles chacun est arrivé à bon port.

Jérôme

(avec les photos de Yannick)


La sortie en images qui bougent :



20 nov. 2022

Les vieillasses vont aux Asperges

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : le temps d'un film    

La traversée 105-M1 - 105-K2 ayant déjà été effectuée et narrée en septembre 2019, nous nous contenterons cette fois-ci d'un compte-rendu en images qui bougent.




20 févr. 2022

Attention 5 - 3 - 6 - 4 au Danger

Participants : Bernard, Daniel, François, Mathieu, Nicolas
TPST : 6h

Par 3° ce matin à 9h30, le rdv est au col de l’Ecre. Dada me rejoint, suivi par François et Bernard. Le temps de se préparer et de rassembler le matos, une auto des SophiTaupes se gare. Ils viennent initier une demoiselle au Cresp. Pendant notre bavardage interclub, Mathieu, qui devait venir pour midi, arrive à son tour au moment où avec Dada nous prenons le chemin pour aller ouvrir la porte du Danger. Nous serons 5.

Dada équipe, je suis derrière. Mathieu mène la 2ème vague avec Bernard et François. Notre octogénaire Bernard va s’arrêter au pied du premier puits et remontera à la surface avec François.

Entre temps, avec Dada, nous sommes arrivés à la salle des -70m. Mathieu qui a attendu que les sortants soient à l’abri en surface, nous rejoint pour le repas, il est midi.

Nous nous retrouvons à 3. Le club renoue alors avec ses principes, puisque le ravitaillement en boisson a repris timidement du service avec un petit cidre qui accompagne le gâteau au chocolat que j’ai fait pour souffler mes bougies d’anniversaire.



Afin d’aider à la digestion festive, notre trio part à l’exploration de la suite du réseau. Deux petits puits et une étroiture humide plus loin, nous voici au fond à -95m. Le temps de quelques photos et nous entamons la remontée.











A la surface, nous retrouvons Bernard et François, qui reviennent de la grotte des trépassés (plus facile pour Bernard). Rémi, qui passait par là s’est arrêté ayant reconnu la voiture de Mathieu. Nous voici donc à 6. Un fois tous changés, je propose un goûter afin de finir le gâteau et le cidre. Nous trinquons une 2ème fois. Bernard et François s’en vont et nous continuons notre bavardage à 4 encore un moment avant de repartir vers nos chemins respectifs…

Nicolas

31 janv. 2021

Un banquet réglementaire à l'Aven du Lapin

Participants : François, Mathieu, Daniel, Jérôme et Rémy (dans l'ordre d'arrivé)
TPST : 4h30 environ

Le GSV ayant dû renoncer à son traditionnel repas de Noël et à sa non-moins traditionnelle fondue savoyarde de début d'année, nous pouvions craindre légitimement que le "jamais deux sans trois" ne soit encore vérifié et que l'anniversaire de votre serviteur ne soit aussi tristement renoncé.

Face à ce qui pourrait être considéré comme un drame national, le gouvernement a décidé de prendre des mesures. Premièrement, il était évident que dans ces conditions, un reconfinement n'était bien-sûr pas envisageable avant le début de la semaine, voire le plus tard possible. Deuxièmement, il était urgent de luter contre la déprime chez les ainés et chez ceux qui suivent. Troisièmement, ce n'est pas de sa faute si il y en a encore qui ne voient pas à quoi peut servir le protocole sanitaire, on ne peut plus rien faire pour eux.

Il va sans-dire que tous les vieux du club ont été ravis et ont juré la main sur le coeur d'être irréprochables avec les mesures de distanciation sociale de deux mètres.

Nous avons choisi l'Aven du Lapin avec sa grande salle afin d'assurer les deux mètres réglementaires entre chaque convive. Nous avons limité le nombre de participants à cinq. Et nous venons chacun avec notre véhicule individuel.

Le Président a voulu un rendez-vous à 9h30 pour être sûr d'avoir la place de se garer. Nous arrivons tous les deux pile à l'heure dite. François est déjà sur place. A 10h15, j'appelle Jérôme pour savoir quand il compte arriver. Il est encore aux fourneaux et il devrait pouvoir être là sur le coup de 11h. Il m'assure qu'il saura retrouver le trou et qu'on peut commencer à équiper. Quant à Rémy, il a prévu d'arriver à 11h30.

A 11h15, le trou est équipé. Le Président retourne au bord de la piste pour arrêter Jérôme au passage et le ramène illico, quel flair ! A priori la moto de Rémy est déjà au parking, il ne devrait pas tarder. A 11h30, celui-ci arrive par l'arrière de l'aven, après avoir visité la forêt de Roquefort en essayant de réactiver le GPS sur son téléphone. Tout le monde est toujours pile à l'heure.

A 11h45, une première équipe est dans la salle pour installer. Jérôme a apporté la table miniature de Madame. Je galère pour allumer les bougies d'ambiance, et au bout de cinq j'abandonne. Comme tout est prêt, nous pouvons commencer sans attendre la deuxième équipe qui doit arriver avec le dessert. Il n'en fallait pas plus pour la voir enfin rappliquer.

Le repas se déroule dans la bonne humeur à dire du mal des absents. Le vin est bon. Les mets disparaissent tout seuls. Je n'ai pas encore fini le fromage qu'ils veulent déjà attaquer le dessert. Je débouche le champagne. Rémy me propose la bougie des 18 ans de sa fille. Même si les temps sont dures pour les jeunes, avoir 18 ans je signe tout de suite et je souffle la double bougie très loin du gâteau pour éviter de postillonner dessus. On me sert une part gigantesque, puis je m'allonge un peu pour me remettre.

Malheureusement pour moi, le repos n'est pas réparateur du tout et en fait ça va de plus en plus mal. Je n'ai pourtant pas particulièrement fait d'excès. Autour de moi, la conversation va bon train autour des mesures sanitaires. Les bougies ont fini par s'éteindre. Au bout d'un moment, ils se sont rendu compte que je ne vais pas bien et décident de plier le camp. Je me fais violence pour repartir. On me porte mon kit. Daniel est parti devant. Je remonte le puits de 25m au plus vite, impatient de quitter ce trou et un peu inquiet quand-même.

Une fois dehors, je vais miraculeusement mieux. Jérôme en conclu doctement que ça ne peut pas être dû à l'alcool, car il aurait fallu d'abord l'expulser de l'estomac. Pour le Président, il s'agit plutôt de CO2 et je n'aurais pas dû m'allonger sur le sol. Je dois avouer qu'ils m'ont convaincu et que je n'ai pas été ravi par l'expérience.

Mais peu importe, tout le monde a été content de sa journée et attend le prochain anniversaire avec impatience. L'objectif a été pleinement atteint. La prochaine fois, on pourra peut-être envisager de faire de la spéléo.

Mathieu