19 oct. 2025

Baptême désob' à la Siagne

Participants: Daniel, Pierre, Francis
TPST: 3h à la louche

Objectif du jour : poursuivre la désob' d'une grotte de Pierre Mazoué surplombant la Siagne.

Pour les béotiens, quelques précisions sur le terme "désob'" souvent utilisé par nos amis cavitophiles : d'abord il s'agit d'un seul mot car, phonétiquement, les esprits déviants (comme l'eau) pensent tout de suite à une regroupement de pénis, alors que les révolutionnaires dans l'âme pensent plutôt désob'...eissance. Loin de tout cela, "désob'" est l'abréviation spéléologique de "désobstruction" c'est-à-dire l'art d'éjecter un maximum de matériaux empêchant l'accès au plus profond des conduits.

Pierre ayant épuisé le cheptel de son club (qui recrute qui veut bien s'y coller), il a demandé à son bon ami Dada s'il n'aurait pas du personnel GSV de dispo pour aller gratter sous terre. En bon tuteur, notre Président m'a donc proposé un baptème de désob'. En novice dévoué et curieux, j'ai évidemment accepté, autant pour découvrir le boulot de terrain que le bonhomme Pierre que je ne connaissais pas…

Rendez-vous est pris à 9h à Pré-du-Lac. Pierre nous invite à covoiturer et hop ! direction le quartier de la Baume Obscure. Déjà, dans la voiture, je me suis demandé si j'avais bien fait de venir : Pierre a tellement confiance en sa bagnole qu'il nous propulse à la vitesse de la lumière vers la cible; en chemin, j'ai remercié en pensée les quelques traîne-culs sur la route qui ont contribué à ralentir notre allure.

Le temps de ramasser les sacs plus ma "luge" de baptême, nous tentons de suivre Pierre, toujours branché sur le 380, qui s'élance ventre à terre pour quasiment une heure de rando dans les collines. Dada pourtant habitué à cavaler dans la nature le fait ralentir et votre serviteur, lui-même randonneur aguerri, tire la langue en maudissant son job de sédentaire. Nous sommes en période de chasse donc on surveille un peu les miradors, des fois que…

Que vient faire une luge là-dedans allez-vous me dire ? Il s'agit en fait d'un bidon en plastique coupé aux 3/4 dans le sens de la longueur et qui, attaché à une corde, sert à trimballer les gravats par glissement : pratique et pas cher !

L'accès final à la grotte, que l'on devine seulement si on nous le désigne du doigt, se fait en territoire pour chèvres sauvages, au milieu de pierriers mortels qui dévalent tous vers la Siagne, 40 mètres en contrebas. Restons concentrés...



La grotte profite d'une vue magnifique sur la rivière et dispose d'une terrasse confortable pour le déjeuner (les photos le prouvent). Son entrée est imposante, même si la déco de Pierre laisse un peu à désirer.



Après une petite montée de quelques mètres en  main courante, nous voilà à l'entrée de la galerie proprement dite. Il est environ 10h15. On s'enfile à la queue leu-leu (normal quand il y a des zobs désob') sur 30 mètres jusqu'au départ du boyau à partir duquel chacun ira à tour de rôle remplir sa luge de gravats pour ensuite la vider dans la pente en tête de galerie; c'est simple mais si ce n'est pas clair pour vous, tant pis…

Que dire de plus ? Et bien que c'est un vrai boulot de forçat et qu'au bout de quelque temps on a du mal à comprendre ce qu'on fait là étant donné qu'on ne cherche pas à se tirer d'une prison ! A chaque passage, je croise un Pierre hilare qui visiblement s'amuse comme un petit fou : encore un accro au terrassement souterrain aussi flingué que notre bon Président. De plus, si les premiers voyages se font avec des cailloux, c'est ensuite un amalgame boueux bien collant qu'il faut extraire et évacuer. Que du bonheur je vous dis.  Heureusement que c'est pour une bonne cause.

Ayant bien rampé 1h30 en trainant dans nos luges attachées à la taille je ne sais combien de kilos (au moins 5 ou 6 chargements par tête de pipe), voila enfin l'heure de déjeuner. Nous profitons bien de la terrasse et de la vue en reprenant quelques forces pour la suite. 


Pendant que Pierre prépare un tir d'élargissement avec l'aide de Dada pour les bourres (le Président aime bien bourrer en compagnie), je dégage les gravats de la pente pour les amener vers la sortie. Dada ressort me filer un coup de main pour amasser les déblais sur les cotés de l'entrée et nous nous retrouvons avec une pente bien propre, pas casse-gueule pour un sou. En attendant le retour de Pierre, annoncé par un coup de canon étouffé à peine plus sonore qu'un pet post-cassoulet, on se prépare au retour avec notamment un décrassage succint de nos fringues.

Ayant préparé le terrain pour une prochaine séance minière Pierre est en train de ressortir. Mais connaissant l'animal, Dada décide de prendre de l'avance et on décolle tous les deux fissa. Il est 15h et quelques. Désolé pour la précision horaire mais l'écran de ma montre disparait sous la boue. Nous nous concentrons au maximum pour franchir la partie scabreuse jusqu'à la passerelle sur la Siagne puis nous enquillons à nouveau 45 minutes de marche jusqu'à la voiture, avec une petite bruine pour nous rafraichir et surtout nous inciter à ne pas glander. Pierre parti dernier nous a rattrapé vite fait et ne supportant pas notre lenteur, a profité d'un raccourci pour nous faire l'intérieur et nous doubler à fond la caisse, tout cela avec un sac contenant le perfo, la batterie, etc.. Ce type est un mutant.

Après remplissage de la chignole, retour express à Pré-du-Lac avec, là encore, encore mille remerciements aux mous du genou qui ont su inconsciemment ralentir notre vitesse ! Le temps de débriefer un poil et, pour Pierre, de vérifier si le baptisé de frais est prêt à remettre ça (pourquoi pas ? Mais pas cette semaine parce que j'ai piscine...) il est déjà 16h30 quand on s'en serre cinq et qu'on part chacun retrouver nos pénates.

A celui qui dit que la spéléo n'est pas une activité physique, je propose une séance "l'excavation souterraine pour les nuls" avec l'ami Pierre et après on en rediscute...



Francis


 

12 oct. 2025

Visite aux Trois mille pattes

Participants : Adeline, Daniel, Hélène, Jean-Paul I, Jean-Paul II, Nadine, Raphaël
TPST : 3h45

Le rendez-vous était à 9h au parking du Baou avec une équipe du Club Omnisports de Valbonne. Raphaël était déjà venu lors d'une sortie précédente. Jean-Paul Sounier accompagne les filles ainsi qu'un autre Jean-Paul. Nous entrons dans la cavité à 10h. Lors de la visite des premières salles, les Jean-Paul mitraillent à tout va. Nous allons ensuite vers le réseau des Champignons avant de descendre à la salle du Théâtre : quelques amateurs vont visiter le fond. Nous finissons par la salle du Cierge blanc pour une nouvelle rafale de photos. Nous sortons à 13h45 pour casser la croûte, nos amis préférant saucissonner au soleil. Nous convenons d'une prochaine visite pour découvrir les autres merveilles souterraines du Baou.

Daniel

5 oct. 2025

Baou des Blancs : trois baumes d'un coup

Participants : Daniel, Yannick, Francis
TPST : 2h45

Après quelques semaines sans sorties découvertes pour cause d'indisponibilité des uns et des autres ou perturbations routières dues à nos "amis" (de moins en moins amis du coup) tri-athlètes, environ le tiers du GSV soient trois braves se retrouvent enfin ce dimanche matin à 9h non loin du domaine St Martin, sur les hauteurs de Vence. Comme d'habitude tout le monde est à l'heure voire en avance : encore une preuve du sérieux des membres du GSV quoiqu'on en dise.

Objectif : la découverte pour les deux novices pilotés par son Eminence Dada, de rien moins que trois  grottes : la baume-qui-remonte, la baume Chabert et enfin la baume du sécateur ! Ne s'agissant pas d'un stage d'initiation à la retraite spirituelle en ermitage, c'est bien ensemble que se feront ces visites et non pas chacun dans son trou. L'expérience ne prévoyant pas de manipulation de cordes, c'est délestés de toute la quincaillerie que nous attaquons les 45 minutes de rando dans le maquis pour arriver à la première cavité, la fameuse baume-qui-remonte et ses multiples entrées (6 pour le moment voire 7 prochainement). Évidemment, seul le Président en connait l'accès et il a beau nous dire qu'il faut juste se repérer "par rapport à la barre rocheuse", nous autres acolytes-boulets serions infoutus de refaire le trajet le lendemain.

Le temps de nous équiper nous démarrons le ramping vers 10h. Le casse-croûte se fera au retour, en extérieur, pour profiter de la magnifique vue sur la côte et de la température idéale de ce début octobre. On rampe donc léger dans une petite partie du réseau (450m de développement à ce jour). Des boyaux et de sympathiques étroitures desservent de très belles salles dont celles du Minaret et du Champignon avec de remarquables concrétions.

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On descend par ici, on remonte par là, on s'enfile (non, ce n'est pas sale...) dans un sens, on revient dans l'autre, le tout en copiant au mieux les gestes du Vénérable qui aurait vite fait de nous larguer si nous prenions Yannick et moi un peu trop de temps à nous contorsionner dans les méandres. Un couple de chauve-souris roupille au plafond à l'aplomb d'une belle plage de guano. Le Président nous montre les restes d'un gamin préhistorique : un bout de crâne et de mandibule qu'on ne pourrait pas attribuer à une quelconque bestiole du type blaireau ou renard. L'Ancien nous fait grâce des étroitures trop merdiques et il est 11h45 quand nous ressortons de cette première baume vraiment très cholie (non je n'ai pas encore bu !) par l'entrée  historique situé quelques mètres plus bas par rapport à la sortie par laquelle on est entrés (hips !). Ça va ? Vous suivez ?....





L'heure du déjeuner sonne dans le lointain. Yannick ayant picolé un peu, beaucoup, passionnément la veille, il ne nous est pas d'une grande aide pour dégommer la bouteille de 2018 que j'ai amené. Le bouchon de ladite ayant souffert au débouchage, on s'est donc fait un devoir de ne pas verser le divin breuvage bio ailleurs que dans nos gosiers desséchés à Dada et à votre serviteur. Néanmoins, comme ça titre 15°, nous prenons bien soin de nous caler l'estomac car la journée n'est pas finie. Pour éviter tout problème digestif le bon docteur Yannick nous prescrit deux doigts de sa verveine maison à 50° qu'il transporte toujours dans sa trousse de premier secours, bien calée entre les préservatifs et la pommade pour les hémorroïdes. Le remède est si puissant que j'en ai perdu la vue pendant une quinzaine de secondes. Le Président, lui, l'a trouvée un peu "légère". Quand on vous dit que cet homme est en inox !


Du coup, je ne sais plus à quelle heure on a commencé la visite de la baume Chabert, aussi bien boyautée que la précédente mais un peu moins jolie et un peu plus boueuse. Dada nous énumère bon nombre d'accès dont j'ai perdu le compte : la verveine, comme tout médicament, a des effets secondaires sur la mémoire. El Presidente nous confie que certains de ces accès sont devenus infréquentables car désormais infestés de puces. Les petites bêtes ont été amenées, probablement, par des bestioles amatrices des travaux de terrassement de Dada. En véritable amoureux de la faune il leur fabrique en effet de confortables terriers. 

Toujours est-il qu'on ne lambine pas car notre infatigable Président mutant veut aussi bosser un peu sur l'entrée encore étroite de la baume du sécateur, troisième et dernière cavité du programme. Elle a ainsi été nommée car il a fallu jouer sérieusement de l'instrument pour accéder au site, c'est dire l'hospitalité de la végétation alentour. Un bon conseil : prévoyez des gants de jardin pour circuler dans le coin...

Pour élargir l'orifice de la demoiselle (cette baume quasi-vierge est une récente découverte), Daniel n'y va pas par quatre chemins : un coup de burin par ci, un coup de perforateur par là et pour finir ou presque, un petit coup de grisou pour éparpiller la caillasse. Le temps de balancer les gravats hors de l'entrée nous voilà repartis récupérer nos affaires sous le magnifique porche de la baume-qui-remonte et hop, après 45 minutes dans la pampa, nous retrouvons nos chignoles vers 17h. 

Bref, encore un superbe dimanche souterrain entre potes avinés. Et selon la formule consacrée et éprouvée : les absents ont toujours tort !


Francis

(avec les photos de Yannick)