30 nov. 2019

Désobstruction Novembre 2019 (17 sorties)


SUR VENCE : 7 sorties (Dada).
-Baume qui remonte + C9 (Baou des Blancs ; 3 sorties, Dada) : calibrage du passage de jonction entre les 2 cavités et nettoyage. Désob du passage de la C9 vers l’ouest qui ventile bien, jonction avec la Petite Baume.

-Cocon (Baou des Blancs ; 1 sortie) : fin désob du passage et jonction avec la petite grotte située à l’ouest de la cavité. Suite désob du passage avant la 1ere main courante : suite en laminoir terreux (à la con)...
-L’Aspirateur (Colle Bertrand, 1 sortie) : désob du départ au point haut.
-La Foux (2 sorties): mesure et gravage des L9-M9 et N9.

SUR ROQUEFORT les PINS: 7 sorties (Dada, secteur Camptracier).
-Aven du nid d’Escargot (2 sorties) : avec Fred et Angéla, désob du méandre vu à -7m.
-Visites des 105-Y et & 105-Z  (1 sortie): trouvé 2 anciennes cavités non répertoriées, à savoir la grotte de la Perdrix (dev d’environ 34m) et l’aven Mandarine (dev 10m).
-Désob de la cavité trouvée précédemment (Aven Mandarine) : le méandre passe de 10m de développement à 27m.
-Grotte de la Chèvre d’Or (Pierre) : visite et essais de paille sur bloc…

SUR SAINT CEZAIRE : 2 sorties.

-Aven Yvan : calibrage de 2 départs de puits et désob du terminus bas, là où l’eau s’infiltre..
 SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 1 sortie.
- Craignos : avec Choucas et Patrick : désob terminus haut.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :
-Plane-sselve (Ondine, Var), Grotte des Cannois (Andon, Canaux).

Pour le club,
Christophe

10 nov. 2019

L’armistice aux Cannois

Participants : Daniel, François, Jérôme, Mathieu et Pierre
TPARLT (Temps Passé A Retrouver Le Trou) : 1h
TPST : 2h30

Pour cette veille des célébrations de l’Armistice de 1918, le Maréchal-Président-à-vie Dada nous propose de visiter la Grotte des Cannois, sur la commune de Canaux, cavité dans laquelle le GSV avait posé la botte pour la dernière fois en 2012. Rendez-vous est donc pris au col de la Sine à 9h50 en ce dimanche gris et glacial. Pierre et votre serviteur arrivons à la bourre avec la tête dans le cul. Après un équipement rapide (pas besoin de quincaillerie, il n’y a pas de puits) nous attendons que le Président se décide à nous mener à la grotte. Le grand homme a le regard vitreux de celui qui ne sait plus où aller. « C’est à côté d’un pin, on peut pas le rater », nous assène tout à coup Daniel qui semble avoir retrouvé la mémoire. Et nous voilà partis pour une heure de tours et détours dans la pampa à la recherche de ce sacré trou. François grommelle que, à l’instar d’un autre Maréchal célèbre qui est parti en couilles sur le tard, le nôtre devient complètement gâteux et qu’il y a des traitements pour ça. A 11h11 précises (ça ne s’invente pas une veille d’armistice), Mathieu nous hèle : il a retrouvé la grotte ! Sur place, Pierre fait remarquer qu’il n’y a pas de pin et qu’on pouvait toujours chercher. Dada, déconfit, marmonne qu’il était sûr qu’il y avait un pin. François lève les yeux au Ciel en invoquant le Seigneur Jésus, Marie, Joseph le bœuf et l’âne. Après un quart d’heure de discussion pour savoir s’il faut directement faire interner le Président ou juste lui augmenter sa dose de médocs, nous nous décidons à pénétrer la cavité.


Les Cannois est un trou sympathique et plutôt ludique dans la mesure où il offre au spéléologue pas trop enrobé toute une série d’étroitures et de boyaux coquets. Dès l’entrée, il faut ramper sur une bonne dizaine de mètres, le nez dans la terre, avant de déboucher sur la première des salles qui composent la grotte. On y trouve quelques concrétions dont deux colonnes de belle facture. Un peu plus loin, le cheminement est barré par un véritable mur de 2 mètres devant lequel Mathieu avait calé au retour, lors de la sortie de 2012 (s’étant aperçu de son absence, Daniel avait alors dû retourner dans la grotte pour l’aider à franchir l’obstacle). Afin d’éviter une nouvelle humiliation à son secrétaire général préféré, le Président pose avec maestria deux broches qui permettront, en revenant, de faire le mur dans le plus grand confort. La première grande salle, dite du Chaos, offre un beau volume architectural mais avec peu de concrétions. Au sol, une excavation façon trou d’obus (décidément, la Grande Guerre n’est jamais loin) réalisée dans les années 80 par le Spéléo Club de Cannes permet d’accéder à la suite du réseau moyennant un tortillement de bassin. Nous arrivons à la petite salle dite de la Coquille (dont nous ne trouvons pas trace) dans laquelle deux chauve-souris roupillent. Nous passons à pas de loup pour ne pas les réveiller et, une chatière plus tard, nous débouchons dans la deuxième grande salle dite « des Douze ». François demande si le Spéléo Club de Cannes l’avait ainsi baptisée par rapport aux Apôtres. Mathieu répond qu’ils étaient en fait douze équipiers lors de la première exploration, et Pierre complète en précisant qu’ils y avaient aussi fait une partouze à douze. Devant tant de poésie, le Président décide qu’il est temps de casser la graine et de s’humecter le gosier car les étroitures, ça donne soif. Je débouche donc un petit saint-chinian de derrière les fagots dont Dada s’envoie trois verres, certifiant que le tanin absorbé en grandes quantités est excellent pour la mémoire et qu’il en a bien besoin. En fin de repas, le docteur Mathieu nous sert quelques doigts de son limoncello fait maison dont il affirme que non seulement, il stoppe la maladie d’Alzheimer, mais résorbe aussi les fistules anales. Ça tombe bien, j’ai le derrière qui gratte.

C’est donc l’esprit clair et le cul net que nous nous présentons devant la dernière chatière de la série, dite de La Murène. C’est pas long (1m50), c’est étroit, ça monte, c’est quasiment vertical, et surtout il n’y a pas de prises pour les pieds et mains : c’est bien un repaire de murènes. Pour faire le malin, je passe le premier et me surprend à franchir le boyau sans trop ahaner. Le Président me soutiendra plus tard qu’il m’a aidé en poussant ma botte (compte tenu de l’état de sa mémoire, je me permets de douter…). Finalement la fine équipe se retrouve de l’autre côté pour visiter l’ultime salle dite Haute qui n’a d’autre intérêt que celui de nous avoir fait passer la Murène dans les deux sens. Compte tenu de la gravité terrestre, nous re-franchissons la Murène avec la célérité d’un suppositoire à la glycérine. Ici s’achève le réseau principal de la grotte des Cannois. Çà et là nous avons croisé des puits que, faute de cordes nous n’avons pu explorer, mais l’absence d’amarrages laisse penser qu’ils doivent déboucher sur rien, voire trois fois rien. Le retour s’effectue à une allure de sénateur (limoncello oblige), et à 14h00 le quintette spéléologique de Vence est dehors.

Le temps est toujours gris et il caille. On est bien la veille d’un 11 novembre...

Jérôme