25 mars 2018

Cappuccino avec crème

Participants : Ondine, Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 4h45

La crème du GSV avait rendez-vous au Col de l'Ecre en ce beau dimanche de mars pour une promenade de santé en direction du fond de l'aven Cappuccino. Il s'agit donc bien d'un Cappuccino avec la crème, sachant que les habituels tire-au-cul que sont Bernard, François et tous les autres ont imaginé les prétextes les plus fallacieux pour ne pas venir, le plus utilisé étant : «Je me suis fait avoir par le changement d'heure, du coup je me suis pas réveillé ».

Le président Dada qui voulait faire une « grosse » sortie pour changer un peu des escapades habituelles au réseau « moins 100 » nous avait ordonné d'être au rendez-vous à 9h35 pétantes. Mathieu et votre serviteur ayant fait valoir que le passage à l'heure d'été allait nous amputer d'une heure de sommeil bien précieuse pour une sortie spéléo tonique, le sage homme transigea à 10h. C'était sans compter le retard du train d'Ondine qui fit que la troupe s'ébranla vers le trou aux alentours de 10h30. Alors que nous faisions remarquer à notre amie qu'elle avait l'air d'avoir la tête dans le cul, elle nous répondit qu'avec trois heures de dodo dans le cornet, elle était moins que fraîche et qu'on allait devoir se la traîner comme un boulet. Le très fédéral Mathieu la rassura en invoquant la nouvelle « Charte d'Ethique et de Déontologie » de la FFS qui proscrit fermement de se traîner un spéléologue de sexe féminin comme un boulet, justement. Rassurée de n'être plus considérée comme un poids mort conformément aux textes officiels, voilà notre Ondine gambadant allègrement parmi les genêts direction le Cappuccino. Je demande au Président pour quelle raison obscure le gouffre a été ainsi baptisé. Selon lui, les découvreurs avaient bu des cappuccino au bar du coin, soit avant soit après l'invention de l'aven, et l'ont ainsi nommé pour les fichiers du CDS. Je fais finement remarquer que s'ils étaient allé déféquer plutôt que boire un café, le nom du trou aurait été plus trivial. Dada lève les yeux au ciel et nous enjoint aimablement de nous manier le fion si on ne veut pas ressortir à 22h.

Le soleil brille mais une petite bise de crête bien perfide nous incite à nous préparer en quatrième vitesse. Le Président, en charge de l'équipement de la cavité, est le premier à y pénétrer vers 11h15. 



Si le Cappuccino est l'un des trous les plus appréciés et les plus fréquentés du coin, c'est aussi celui dont la topographie est la plus fantaisiste. Les spéléologues successifs qui s'y sont essayé ont estimé les profondeurs et développements au pifomètre ou en jetant des cailloux, et ont visiblement dessiné les plans et coupes du réseau en état d'ébriété ou sous l'effet de substances interdites. La preuve : aux dernières nouvelles le gouffre n'afficherait plus les 400 mètres de dénivelé indiqués dans les guides spéléo-touristiques mais plutôt moins 320 mètres... La fiche d'équipement de l'aven provoque également l'ire présidentielle, Dada maugréant tout au long de la descente contre la longueur excessive des cordes préconisées par la fiche pour les différents puits et ressauts. « Ils se rendent pas compte, c'est pas eux qui lavent les cordes, et patati et patata... ».


Fort heureusement, nous voici déjà arrivés au bas de ce que les guides appellent un P80 mais qui, aux yeux d'aigle de Notre Président, ne doit pas dépasser 63 mètres. En tous cas, il s'agit d'un très beau tube fractionné en trois fois qui à lui seul justifie la visite du gouffre. Pour calmer l'Irritation Présidentielle, il n'existe qu'un seul remède : il titre 13 degrés, vient du Languedoc-Roussillon, et affiche une belle robe grenat trahissant la présence de tanins excellents pour le cœur. Le déjeuner expédié, nous nous glissons dans un boyau conduisant à quelques ressauts précédant eux-mêmes le P25 au bas duquel le Président s'aperçoit qu'il n'a pas assez de corde pour aller plus loin. Il aurait fallu pour cela un kit supplémentaire mais comme il nous manquait un porteur, le père Dada s'en prend à nouveau aux dégonflés qui ont préféré rester sous la couette ce dimanche... Nous entamons donc une remontée tranquille, Mathieu en tête suivi de votre serviteur et de la sémillante Ondine dont le babillage incessant prouve, si besoin était, qu'elle n'a plus du tout la tête dans le cul. Dada ferme la marche en déséquipant. En repassant sur le lieu du casse-croûte, nous finissons la bouteille de pinard (deux doigts pour les hommes, un doigt pour Ondine) et attaquons ensuite le P80. Grand seigneur, et suivant scrupuleusement la Charte d'Ethique et de Déontologie de la FFS, Mathieu récupère le lourd kit de cordes qui devait normalement échoir à Ondine. A la sortie, celle-ci décide de redescendre le puits d'entrée et de le remonter chargée dudit kit afin d'évaluer la difficulté de l'opération. Mathieu et moi ricanons, tandis que plus bas, le Président braille en demandant à notre amie ce qu'elle trafique avec son kit. Rouge comme une tomate, Ondine reconnaît en ressortant que « se coltiner un sac de cordes trempées c'est pas de la tarte ».






Il est 16h quand Dada se heurte à la lourde grille que votre serviteur a espièglement refermé sur le trou. Il se remet naturellement à brailler, ce qui nous rassure sur son excellente capacité pulmonaire. C'est qu'il doit nous faire de l'usage encore longtemps, notre bon Président !


Jérôme
(Avec les photos de Mathieu)

18 mars 2018

[SSF] Entraînement évacuation au Vigneron

Participants : Ondine, Mathieu (GSV) sur environ 25 personnes
TPST : 7h environ

En règle générale, les spéléologues du département sont plutôt frileux. Il ne leur viendrait pas à l'idée de marcher dans la neige et de ressortir sur le plateau de Calern de nuit en plein hiver. Malheureusement le bon sens appartient au passer. Notre petit Florian nous revient de région Rhône-Alpes et il n'a pas tardé à se faire remarquer pour son endurance au froid, son insouciance et son respect des horaires. Dire qu'il nous avait presque manqué...

Face à de nouveaux challenges auxquels il n'a jamais été confronté, le SSF06 a de suite programmé un entraînement en conditions hivernales. Nous nous retrouvons donc le dimanche 18 Mars à la Moullière sous la neige pour un entraînement évacuation dans l'Aven Vigneron.

Ayant laissé le Président au chaud et ayant laissé Florian récupéré Ondine en guise de punition, j'arrive donc seul sur place à 9h précises sous une petite neige. Je m'approche le plus possible du trou avec la voiture. A première vue, il n'y a pas âme qui vive, ni dehors, ni dedans. Comme cela est quand-même un peu louche, je vais faire un tour à pied. Je les retrouve tous sous l'abri de la buvette qui est désespérément fermée. Vu le temps qu'il fait, je dois reconnaître que c'est une bonne idée, quitte à devoir marcher un peu.

A la composition des équipes, Paul qui n'a pas oublié que Florian n'est pas frileux, en profite pour lui confier le puits d'entrée. Pour ma part, je me retrouve avec Alex, Sylvain et Jean-Michel sur le P25 du font. Ondine, pour sa première participation au SSF, sera au P10 juste au-dessus, avec les gonzesses que Pascal s'est gardées pour lui.



Alex et Sylvain se dépêchent de partir équiper le trou en nous laissant une corde de 60 et de quoi faire un répartiteur. A première vue, ça semble assez minimaliste. Bien que personne n'ait prévu de planter un spit aujourd'hui, je réclame quand-même une trousse à Serge au cas où. Au passage, Serge fait vider à Jean-Michel tout le matériel personnel qu'il voulait emporter sous-terre pour ne pas le mélanger avec celui du SSF. Il faut dire que Jean-Michel est un ancien du PGHM qui a appris à être prévoyant.

Une fois prêts, nous partons tous les deux rejoindre le trou. On retrouve Alex et Sylvain en bas du plan incliné, au départ du P10. Sylvain équipe et Alex lui enseigne les bonnes pratiques fédérales. Une fois en bas de celui-ci, Alex nous demande si on a pas une sangle de rab pour faire une main courante afin de stocker toute l'équipe sur le petit pallier. Comme le rab est en opposition frontale avec le minimalisme, je lui réponds donc par la négative. Mais heureusement, Jean-Michel a réussi à cacher un peu de matériel personnel à l’œil inquisiteur de Serge et à le faire passer en fraude. Pour la sangle, il suffisait de demander. On n'a plus qu'à grappiller un ou deux mètres de corde sur l'équipement et le tour est joué.

Pour le positionnement du répartiteur, ce serait bien de planter un autre spit. Cette fois, on ne discute pas, je sors directement la trousse à spit. Tout le monde est content de devoir faire un peu de tamponnoir. Jean-Michel commence. A mi-course, je prends le relai. Comme on plante dans la calcite et que j'ai fait une petite ébréchure, je laisse Sylvain vérifier et écraser le cône.


Après, j'installe le répartiteur et la corde de traction, histoire de vérifier que je sais encore faire. Pour la reprise de traction, vu que nous n'avons rien prévu, nous en concluons que c'est le problème de l'équipe du dessus. Mais encore une fois, Jean-Michel nous sort de son kit de quoi faire une déviation largable pour la corde du dessus. Avec tout ce qu'il a laissé dehors, j'ai comme l'impression qu'au départ il devait avoir un plein kit de matériel personnel en rab.

On fait ensuite un premier exercice avec Sylvain en victime, moi en contre-poids et Jean-Michel en régulateur pour se mettre en appétit. Une fois en bas, je n'ai plus qu'à remonter par la corde de progression pour rejoindre les autres qui ont attaqué le repas.

Vu la taille du pallier, le repas est assez intimiste. Je n'ai pas encore fini de manger que des gens des équipes de dessus arrivent pour visiter le trou. Du coup, Sylvain descend avec eux pour finir d'équiper le ressaut qui permet l'accès à la galerie. Une fois le repas terminé, je les rejoins à mon tour pour aller faire la visite.








Au retour, je ferme la marche, je déséquipe le ressaut, et je remonte. J'arrive juste à l'heure au pallier où je croise Michel qui va faire la victime, Virginie son ange gardien, et José qui supervise l'opération.

L'évacuation démarre dans la foulée. Avec Jean-Michel nous réceptionnons la civière sur le pallier pour l'accompagner avec délicatesse jusqu'à son décollage dans le puits suivant.




Nous remontons ensuite rapidement car il y a besoin de personnel pour le plan incliné. Pour ma part, comme je fais parti des grands, je sers à boucher un petit puits de mon corps. Il n'y a plus qu'à laisser la civière glisser sur mon dos. Une fois celle-ci passée, nous montons tous la récupérer plus haut et ainsi de suite, jusqu'à arriver en haut du plan incliné.

Ensuite, comme le déséquipement est encore une affaire de grand, je me porte volontaire et personne ne s'en plaint. Mélanie qui a aussi son atelier à déséquiper, vient avec moi. Celui-ci est encore plus aérien que la progression, j'ose alors une petite touche de galanterie française d'un autre siècle pour devancer l'embarras devant lequel elle se trouvait. Contrairement à ses habitudes de féminisme militant, elle accepte de bon coeur et me laisse faire une exception à la règle. Il ne me reste plus qu'à éviter de faire un vol au dessus de 35 mètres de vide (P10+P25) sous le regard de la belle...

Je finis tant bien que mal à m'acquitter de la tâche et à revenir sain et sauf. Ressentant une grande soif après cet exercice, c'est à mon tour de me trouver dans l'embarras car mon kit personnel a été embarqué par quelqu'un. Elle m'offre avec bienveillance de quoi me désaltérer. Elle ne voit pas d'inconvénient à ce que nous partagions nos microbes. J'accepte avec reconnaissance et beaucoup de fierté.

Puisque nous sommes partis pour tout partager et que nous ne sommes plus que tous les deux, elle exprime alors le désir que nous partagions aussi le déséquipement. Il en sera bien-sûr fait selon son désir : elle me laisse terminer de remplir mon kit, puis elle prend le relai. Je n'ai absolument rien à redire. Je suis même sur le point de concéder que le féminisme a du bon quand celui-ci est pratiqué par une fille compétente, ce qui mine de rien revient à remettre en cause des années d'expérimentations scientifiques...

Arrivé en bas du petit puits, je trouve Paul qui désespère de trouver un kit à remonter. Sensible à sa détresse, je lui cède le mien dans un élan de générosité. Il a aussi remarqué qu'il y a une fille avec moi qui déséquipe. Il est persuadé qu'il s'agit d'Ondine et il aurait aimé pouvoir la féliciter, mais à sa question je réponds du font du coeur : "Mais non, c'est Mel !", sur un ton d'étonnement face à une telle méprise. Je n'ai pas le temps de lui dire qu'il n'y a aucune chance qu'Ondine soit volontaire pour ça et qu'en plus vu le savon que je lui ai passé pour avoir pris part aux imprudences de Florian, elle ne risque pas de s'approcher trop près aujourd'hui, que Paul ayant noté l'utilisation d'un diminutif affectif, s'exclame : "Mel ?",  "Vous êtes intimes ???" et de perfidement rajouter : "C'est dommage, elle part bientôt...", avant de disparaitre comme un voleur de kit SSF.

Mélanie nous ayant entendu, je me permets de l'interroger lorsque elle me rejoint. Elle part dans quelques jours au Québec pour préparer une thèse. Autant dire qu'on ne la reverra pas avant plusieurs années. Le coup aurait pu être rude, mais c'était oublier mes années de pratiques du stoïcisme. Je relance la conversation. Après tout, c'est le dernier moment pour lui poser des questions sur elle...

Du haut du puits, Paul nous annonce qu'il nous laisse (enfin) tranquilles, et nous recommande de ne pas trop trainer quand-même. Il n'en faut pas plus pour que Mélanie déclare qu'elle se ferait un plaisir de le contrarier, mais qu'elle a peur que les autres repartent sans elle. Je la rassure comme je peux en lui disant que j'ai une voiture. Elle me rétorque qu'il lui faut aussi ses affaires pour se changer. Je lui dit qu'ayant déjà été abandonné par des personnes peu recommandables de mon club, j'avais trouvé mon sac sous une voiture. Il y a même eu une fois où j'ai trouvé des clefs de voiture accrochées en bas de la corde d'un puits d'entrée... A défaut d'être rassurée, elle note au moins : "Dis donc, ça craint dans ton club !", ce qui est d'ailleurs assez vrai...

Enfin, notre discussion est restée purement théorique car nous retrouvons la civière dans la première salle. Michel a vraiment une patience d'ange car ça doit faire un bon moment qu'il est stocké ici. Mélanie se rend compte tout de suite que quelque chose d'anormal s'est produit. Elle interroge quelqu'un et file précipitamment à l'autre bout de la salle. Je pose la question à mon tour. Je comprends mieux sa précipitation : Virginie, sa complice, a reçu un bloc sur le casque et elle est un peu sonnée. J'ai comme l'impression que Mélanie doit ressentir de la culpabilité de ne pas avoir été là pour elle et d'avoir pris autant son temps...





Un moment plus tard, Virginie remonte les quelques mètres du puits d'entrée par ses propres moyens. Nous pouvons alors terminer l'exercice et finir d'évacuer la civière de Michel.




Chacun remonte l'un après l'autre. Dehors il ne neige plus, le paysage est tout blanc.



Il fait encore jour, mais ça ne durera pas longtemps. Je retourne me changer sans trop tarder. A 19h15, je salue tout le monde et je rentre avant qu'ils ne prennent l'idée de faire un débriefing. Comme, il y a de la neige sur la route, je roule prudemment. Sur la route entre Andon et Gréolière, la chaussée est de nouveau au noir. Deux biches prennent peur et se jettent devant ma voiture juste à quelques mètres. J'en tape une avec amour et délicatesse au niveau de l'arrière train. Elle se relève et repart. Je me demande encore comment j'ai pu freiner suffisamment pour qu'elle soit encore vivante. Les dégâts sont relativement minimes, je peux reprendre la route.

Mathieu


15 mars 2018

Désobstruction Mars 2018 : 11 sorties


SUR VENCE : 5 sorties.

-Grotte des Trois Mille-Pattes (Baou des Blancs) : 1 sortie, séance dans la galerie Frédéric, petite désob car le secteur est humide. Vu sur suite à ouvrir.

-Réseau R1-Cocon (Baou des Blancs) : 1 sortie : ouverture du passage à droite du début du réseau des excentriques. 3m de 1ere, pas de suite ! Puis désob dans la salle du Carrefour au niveau du boyau de sable ; fin de séance dans la 2e salle, avec ouverture du passage en plafond ; il avance sur 2m, suite à ouvrir ; pose de 2 barreaux pour faciliter la grimpette.

-Grotte des Pénitents (157E et 157N) : 3 sorties.

SUR TOURRETTES: 4 sorties.
-Pie Lombard : prospection, trouvé 3 cavités.
-Pie Rascas : prospection, trouvé 1 cavité.
-Pie Martin : topo de 2 cavités et suite prospection, trouvé 1 cavité.
-Georges du Loup : prospection sous le Mounard entre vallon de Pescaras et celui du Claret, trouvé 1 cavité (située 50m au dessus de la route sur site d’escalade ; barrage en dessous au bord du Loup).

SUR ROQUEFORT les PINS: 1 sortie.
Prospection dans les gorges du Loup, du C2 (source du Noyer, captage) vers l’aval, jusqu’au 105R. Trouvé 5 cavités et 1 résurgence dans le lit du Loup.


SUR PONT DU LOUP: 1 sortie.
Désob avec Choucas dans le Craignos (68M5).

SORTIES CLUB (en vrac, et sans forcément de CR et en plus non comptées dans le titre !):

Capuccino, Revest (Ondine et Florian), Calernaum (Ondine et Florian), Mescla et Vigneron (SSF).

Pour le club,
Christophe

8 mars 2018

Aven du Calernaum - Réseau I

Participants : Ondine (GSVence) & Florian (CAF Martel)
TPST : 11h30

 Je passe chercher Ondine pour 7h30 histoire d'arriver pas trop tard à Calern, un peu avant 9h. On se change tranquillement au soleil, il ne fait pas trop froid et le vent est faible. On discute avec quelques curieux venus courir sur le plateau jusqu'à ce qu'un technicien en bleu de travail avec ses outils viennent nous saluer. On papote spéléo, du plateau, des clubs ("dis donc, il en connait un paquet" je me dis !). Puis j'en viens à citer les fouilleurs contemporains comme Dada, Mellot, Gomez...
"Ah bah oui, c'est moi Gomez"...
Je peux enfin mettre un visage sur le nom !!! (depuis le temps que j'en entends parler et les chantiers que Dada récupérait de lui et où j'ai aidé... mes années de torture :'( )
Bref, on papote pendant presque une heure au final ce qui fait que l'on rentrera sous terre vers 11h. J'ouvre la voie et on descend assez rapidement.

Je voulais aller au réseau 2 mais mes souvenirs étant diablement lointains, je me mélange les pinceaux, alors on se fie aux cairnes et au balisage.
A la jonction des réseaux I & II, on monte pour suivre notre premier objectif et après un court ramping, le passage bas est un peu aquatique (rien de bien méchant mais on était encore sec jusqu'à là, alors on se dit que l'on reviendra après avoir baladé dans le réseau I plutôt).
On rechoppe la rivière et on s'ensuit toujours le balisage au top. Le P8 est plus ou moins équipée : une corde lauvée est stockée avec le noeud en Y de prêt mais impossible d'ouvrir les deux maillons rapides ! J'utilise deux squifs perso (forcement j'avais laissé mon rab en bas des puits...) pour équiper sur les broches et on poursuit.
Quelques souvenirs refont surface pour certains passages et d'autres sont en blackout complets. Beaucoup de faufilages à faire pour un gros cul comme moi quand même...

Galerie du Dolmen - CalernaumOn grignote à la salle des Magots et repartons toujours sur ce même réseau. Dans l'éboulis au plafond bas tout penché, je me souviens que l'on avait déjà galéré à trouver le chemin à "l'époque" et ça sera la même ici ! On laisse les kits contre une dalle pour éviter de les flinguer en bas (surtout celui pour la photo) en me disant que le toboggan pour accéder à l'escalade des Mounta Cala est juste derrière, que l'on ne fera qu'un aller-retour rapide. Finalement, c'est bien plus long et on a dû mettre 2h30 je pense pour faire l'aller-retour aux kits ! On est descendus le grand toboggan également (une fois devant et tout pourri, autant le faire non ?).

Récup' kits au retour et petite photo à la galerie du Dolmen.
Et il est déjà 18h quand on remballe le matos et que l'on fini un petit grignotage. Vu le chemin encore à faire et la fatigue qui commence à se faire sentir, c'est fini pour les photos (suis triste :( ).
On prend donc le chemin de la sortie où l'eau semble légèrement plus couler mais c'est très abordable et peu dérangeant. On gagne péniblement la base des puits, le crapahute dans les blocs à la montée nous flingue bien. Ondine entame la corde et fera quelques petites erreurs de fatigue sur les manip' (genre passer le bloqueur sur le mauvais brin de corde), rien d'alarmant car toujours en sécu' mais elle se fatigue encore plus inutilement :(

On sort à 22h30, le temps de chopper le téléphone et prévenir Paul, il m'appelle juste à ce moment. On essaie de débriefer sur notre erreur de parcours pour le réseau II mais ça caille trop et j'interromps (Paul, faudra que l'on revoit ça du coup :) ).
Un peu tourné à droite à gauche pour retourner au parking (pas évident quand on est habitués au plateau sans neige pour se repérer). On se change et profitons du chauffage de la voiture pour ranimer nos orteils et défoncer un brownie au chocolat :)

Merci aux Taupes pour l'équipement clean !


Florian

4 mars 2018

Grotte de la Mescla

Participants : Léa, Audrey, Bernard, François, Daniel et Mathieu
TPST : 4h

Certains en lisant ces pages, ont pu se demander ce qu'une fille de vingt ans pouvait trouver d'intéressant à venir passer ses dimanche sous terre avec une bande de vieux débris. La recherche scientifique n'a pour le moment réussi qu'à avancer des explications tautologiques ("c'est parce qu'elle aime ça") qui illustrent parfaitement l'étendue de son incompétence. Aussi, je me demande bien ce qu'elle va trouver à dire face à une recrudescence du problème, quand deux filles de vingt ans viennent passer leur dimanche sous terre avec une b..., je voulais dire la fine fleur du GSV !

Ainsi, Audrey a réussi à trouver une autre fille qui la comprend (ce qui n'est quand-même pas gagné) et qui trouve qu'elle a de la chance de pouvoir faire ce qu'elle fait (ce qui reste à démontrer). Elle m'en a parlé il y a quelques semaines pour savoir quoi faire. En grand ami des femmes, je n'ai pu que céder à la vanité de faire exposition de ma grande expérience en la matière devant une petite jeune : "Commence par fixer une date avec elle !". En effet, avec les filles ce qui compte le plus, c'est que ce soit le bon moment. Elle s’exécute et revient avec la date du dimanche 4 Mars. Vient alors seulement la question du quoi : "Il faut que ce soit suffisamment difficile pour que ce soit existant, sans que ça le soit trop et que ça devienne décourageant !". Après avoir énuméré quelques exemples, elle conclut que le Cresp, ce serait bien.

Tout ça, c'est pour la théorie. Mais dans la pratique quand il a neigé pendant la semaine et que la météo essaie maintenant de prévoir les accalmies au milieu de la pluie, vient alors la règle numéro trois : "Il faut savoir faire preuve d'adaptabilité !". J'annonce donc à Audrey que nous pouvons juste aller à la Mescla et que nous ferons l'initiation sur corde la prochaine fois. Elle approuve la pertinence et l'intérêt d'un choix qui permet à la fois d'initier "sa" nouvelle recrue avec une cavité plutôt sympathique et de surtout sauver son week-end.

Dimanche matin, avec Dada nous passons récupérer les deux filles à Saint Laurent, à l'arrêt de bus préféré d'Audrey. La nouvelle recrue s'appelle Léa. Elle fait les mêmes études de Géologie et elle est a priori plutôt sportive. Je me garde bien de lui dire que quand elle va se rendre compte du niveau général du club, elle risque d'être déçue...

Nous retrouvons Bernard et François à la Mescla. Comme il y a encore de la neige sur le bord de la route, nous allons nous changer dans l'entrée de la grotte. Audrey fait mettre à Léa la sous-combinaison et la combinaison que je lui faisais mettre au début ; le tour est joué, François n'est plus capable de savoir laquelle est laquelle, Léa peut tranquillement passer pour Audrey.

Nous nous avançons jusqu'à la première salle. Dada part équiper la remontée en attendant que les deux anciens arrivent, me laissant tout seul avec les deux filles. Pour meubler la conversation, je parle de la source d'eau chaude et des plongées. Audrey se souvient qu'on était allé à la projection d'un film sur ce sujet et qu'elle avait fait ma connaissance à cette occasion. Je confirme l'information tout en cachant mon soulagement de ne pas être passé totalement inaperçu ce jour-là.

Une dizaine de minutes plus tard, les deux vénérables anciens nous rejoignent enfin. Bernard arbore fièrement un accessoire anti-agression du fond de combinaison, auquel Dada et Jérôme ont déjà succombé. Avec le sac de dame qu'il a trouvé dans les poubelles pour lui servir de mini-kit, c'était effectivement plus prudent...

Nous nous dirigeons vers la rivière sans plus attendre, Daniel saura bien nous retrouver. Je passe devant, suivi de Léa, puis d'Audrey. Avec le passage sur la poutre, j'essaie de faire les premières photos, mais la buée se dépose instantanément sur l'objectif. Les photos vont être artistiques...





Au siphon, le niveau d'eau est assez haut. Côté aval les remous génèrent un bruit inquiétant. Nous allons ensuite jusqu'en-dessous de la poutre pour voir la suite de la rivière, dont le niveau a effectivement bien monté.



Au retour, nous faisons la boucle et j'en profite pour aller voir le départ de la sortie par la rivière. Le niveau n'est plus qu'à 15 cm de la main courante. Je ne ferai pas ressortir les filles par là aujourd'hui, même si elles ne demandaient que ça.



Je retrouve la troupe qui a commencé la remontée vers le réseau supérieur. C'était justement au tour de Léa, on me la confie avec soulagement. A peine lui ai-je donné l'autorisation de commencer la remontée qu'elle est déjà parti comme une fusée. Plus haut, j'entends Dada qui est en train de lui passer un savon car elle a passé sa poignée avant sa longe, ce qui fait qu'elle n'était plus assurée contre une chute de plusieurs mètres. Vu qu'ils s'entendent déjà à merveille, je crois que je vais pouvoir laisser Dada veiller sur elle.

Dans la galerie, je réclame une pause afin de pouvoir quand-même faire quelques photos. Le groupe s'y prête de bon coeur, mais je ne sais pourquoi je ressens alors le manque de ne pas avoir fait de photos avec un vrai appareil depuis longtemps. Peut-être serait-il aussi temps de céder à la tentation d'acquérir un ou deux exemplaires de cette merveille de flash-ampoule chinois qui pèse un âne mort et qui coute un bras, mais dont l'éclairage nous ramène aux temps bénis des ampoules au magnésium. Mais je m'égare, car il faudrait d'abord que je puisse compter sur une équipe motivée et compétente...






Initialement, Dada pensait s'arrêter à l'ancien siphon Spada vu toute l'eau qui est tombée, mais son niveau n'est finalement pas suffisamment haut pour l'empêcher de passer sans se mouiller. Sur la pointe des pieds, ça passe juste. Pour les autres, c'est a priori beaucoup moins évident. Je me décide alors à montrer à Léa comment passer en lévitation au-dessus de l'eau, ce qu'elle assimile avec une facilité déconcertante et arrive avec les pieds secs de l'autre côté.

Le passage de la voute mouillante ne présente non-plus aucune difficulté pour elle. Je n'ai même pas eu le temps de sortir l'appareil photo pour immortaliser le moment, mais heureusement Audrey arrive et accepte de se prêter au jeu.


A l'échelle, je dois encore calmer tout le monde afin de pouvoir faire des photos. Dada est déjà en haut. Bernard est en pleine ascension. Je dois lui dire de s'arrêter pour pouvoir l'immortaliser sous son meilleur profile.


Puis vient le tour de Léa pour laquelle j'essaie de placer François et Audrey afin d'obtenir un éclairage un peu plus esthétique. Je me retrouve malheureusement avec un temps de pose d'un quart de seconde, ce qui commence à être un peu long pour éviter le bougé.


Audrey souhaite monter à son tour, mais je m'empresse de lui refuser car j'ai prévu de la prendre par dessus. Elle cherche à argumenter en me disant qu'aujourd'hui il y a Léa, que je devrais en profiter pour la prendre elle, qu'elle peut parfaitement comprendre que je finisse par me lasser et que je lui préfère une fille plus jeune... D'un ton qui ne tolère aucune contestation, je lui dit que c'est elle que j'ai décidé de prendre maintenant ! Fin de la discussion.

Elle se soumet tout en n'arrivant pas à croire comment une épreuve de vérité qui appelait une issue dramatique, a pu lui être malgré tout favorable. Elle ne s'y attendait pas, elle est visiblement soulagée.

Je monte donc en premier, puis elle me rejoint sur l'échelle pour faire cette photo. Comme il me faut un éclairage arrière, je sollicite l'aide de François, mais celui-ci n'arrive visiblement pas le stabiliser. Je dois alors me montrer beaucoup plus explicite et autoritaire : "François, éclaire lui le c... !". Celui-ci ayant été formé chez les Jésuites, ne trouve rien de mieux que de déclarer : "Audrey, excuse-moi, il faut que je regarde !", ce qui comme prévu ne manque pas de la mettre dans l'embarras.


Au lac suspendu, je profite encore une dernière fois des bonnes dispositions d'Audrey et je l'envoie prendre la pose au bord de l'eau. Il ne faut pas lui dire, mais j'aurais vraiment été bête de la mettre au rebut alors qu'elle commence tout juste à être bien...


Le retour se fait en quatrième vitesse. Léa est partie devant et a pris en charge les deux anciens qui attendent le repas avec impatience. Elle nous attend quand-même en haut de la première descente, afin d'éviter de se prendre un deuxième savon dans la journée. Je la surveille mais ce n'est qu'une formalité.

A l'arrivée dans la salle, on se dépêche d'attaquer le repas car Audrey est toute mouillée. Je n'ai pas vu comment elle a réussi à se mettre dans cet état, mais je ne résiste pas à la tentation de la taquiner en lui disant que Léa se débrouille déjà mieux qu'elle... L'effet escompté ne se fait pas attendre, elle me déclare que si c'est ça, elle ne m'amènera plus de copines ! Ce que je ne crois pas une seule seconde, car ce qu'Audrey aime c'est d'être mise en concurrence, mais uniquement avec des filles qu'elle a choisies elle, et qui sont suffisamment sympathiques pour faire semblant de la laisser triompher sans effort...

Il suffit de les voir toutes les deux, l'une à côté de l'autre, sortir le même thermo de soupe et manger dans un mimétisme parfait, pour se dire qu'elle sont inséparables et qu'on pourrait les confondre. Pourtant en creusant bien, on arrive à identifier une différence fondamentale. Ce qui attire Léa c'est justement ce qui met Audrey en difficulté, par exemple un certain puits chatière à la Glaciaire qu'Audrey se remémore avec beaucoup d'émotions (et Bernard aussi !). Je dois donc en conclure que 1) Léa est une fille intéressante, 2) Audrey va avoir du mal à la suivre, 3) il faut qu'elle commence par signer au club si elle veut pouvoir y goûter aussi (Ce n'est pas autorisé par l'assurance initiation !).

En attendant, pour le désert, je donne la plaquette de chocolat blanc de la victoire à Audrey, en lui disant bien de partager avec Léa. Daniel s'empresse de rajouter : "Et avec nous !!!". Audrey me remercie en me disant "Tu nous gâtes...", d'un ton qui veut dire "Dis-moi seulement pourquoi si tu l'oses !". La réponse étant évidente, celle-ci est annoncée clairement : "C'est pour que tu reviennes !", ce qui ne manque pas de la faire rougir de plaisir et de lui clouer le bec.

Les filles prennent un peu d'avance pour aller se changer, car Audrey tient à réserver son striptease intégral pour Léa. Nous les rejoignons une dizaine de minutes plus tard. Dehors il fait froid et il pleut un petit peu. Après avoir chargé la voiture, nous saluons les deux anciens rapidement pour que les filles puissent se mettre au chaud. Je les ramène au même arrêt de bus que ce matin. En les embrassant, je me garde bien de réclamer à Léa le paiement de l'assurance initiation, ce qui est une veille ruse pour la faire revenir. Je n'ai pas fait 100m que je reçois déjà un SMS à ce sujet. Le poisson est ferré. Il ne me reste plus qu'à rappeler Audrey pour lui expliquer que Léa payera la prochaine fois...

Mathieu