31 juil. 2019

Désobstruction Juillet 2019 (11 sorties)

SUR VENCE : 5 sorties (Christophe, Frederic et Dada).

-Grotte des 3 Mille Pattes (Baou des Blancs ; 1 sortie, Christophe & Dada): topo dans le réseau de la Grande Coulée. Développement total de 1507m (Disto et Auriga). Surement une des dernières séances topo dans la grotte, tout a quasiment été ouvert et topographié.
-Grotte du Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie, Fred et Dada) : désob de 4 passages situés au début de la grotte.
-Baume qui remonte + C9 juste à côté (Baou des Blancs ; 1 sortie, Dada) : désob suite au 2e niveau. Dans la C9, désob d’un petit boyau ventilé
-Aven du Petit Nicolas (Mangiapan ; 1 sortie, Dada) : désob du laminoir au 2e niveau (encore et encore).
-Aven de l'Aspirateur (Colle Bertrand ; 1 sortie, Dada) : désob au terminus vu par Christophe.

SUR ROQUEFORT les PINS: 3 sorties (Dada, Christophe).

-Aven des Asperges (1 sortie, 105M1 et K2, Dada) : désob de la suite au 2e niveau.
-Secteur Péguière (2 sorties): repérage des suites à ouvrir dans les 105X2/Y2 et D3 (trous trouvés par Robert Faivre).
-Faille du Lauron (1 sortie, Dada; en rive droite du Loup, 50m en aval de la résurgence ; trou trouvé et ouvert dans les années 90 par E.Couillerot et C.Salti) : équipement de la remontée pour ‘voir’ : pas de suite possible. Topo puis fin de chantier. Visite de l’actif du Lauron.
-105 F2 (1 sortie, Dada et Christophe; en rive droite du Loup, 100m en amont du captage du Noyer, Gorges du Loup). Pour rappel, trou re-ouvert années 90 par E.Couillerot et C.Salti, puis repris par le GSV avec arrêt sur siphon impénétrable après gros travaux de désob. Ce coup-ci, c'est un séance -la der des der pour Dada- pour ouvrir une suite potentielle mais rien de transcendant (trop boueux et trop étroit). Siphon toujours siphonnant et plein d’eau !

SUR GRASSE : 1 sortie (Dada).

-Zone de la Sarrée : grotte du chemin de l’oratoire : désob du boyau remontant.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :

Aven des Chardons bleux (Caussols) ; Aven Fourchu (Gourdon) ; grotte du Revest (Gourdon, Pierre) ; aven Abel (Saint Vallier, Pierre) ; aven KKG (Saint Vallier, Pierre et Ondine) ; aven de la Glacière (Caille).

Pour le club,
Christophe

28 juil. 2019

Recherche d’itinéraire à l’aven de la Glacière

Présents : Dada, Mathieu et Pierre.
TPST : environ 5h30

Avant son départ en vacances, Mathieu voulait faire un trou frais et propre. L’effectif étant réduit, le GSV a jeté son dévolu sur l’aven de la Glacière avec pour objectif le lac à -161m.

Arrivés sur le parking, un inconnu filme le Président et Mathieu en pleine séance d’effeuillage et d’équipement, puis nous commençons la descente dans l’aven. Dada équipe la cavité, suivi de près par Mathieu avec le reste des cordes et Pierre qui profite de la balade. Le puit chatière passe super bien à la descente et les puits de 25 et 27m suivants sont vraiment splendides, avec même une petite pluie qui nous arrose dans le P27. Après un passage sur un pont de câbles, les méandres commencent. Entrecoupés de quelques ressauts en désescalade, ceux-ci sont plutôt agréable jusqu’au « salon ».








La suite est un petit peu plus intime. Le méandre est à passer à l’égyptienne, en recherche permanente du passage le moins étroit. Nous arrivons à la base du puit de la table à 12h pétante pour entamer le repas.


Ici commencent les péripéties : Dada ne se souvient plus de l’itinéraire de la suite. Le président s’enfile dans un méandre étroit suivant l’actif avec Mathieu aux fesses. Pierre reste en retrait observant les fin limiers en action. Au bout de 15 minutes les voilà qui reviennent sur leur pas en couinant et repartent aussitôt tester un autre passage qui leur donnera satisfaction. Pierre quant à lui teste un passage supérieur plus agréable qui rejoint l’itinéraire de nos deux explorateurs de tête, mais s’arrête devant un passage exigu, préférant concentrer ses efforts sur un problème technique, sous l’œil d’un profil à la Jean Cocteau.





Pendant ce temps Dada et Mathieu ont pu aller jeter un coup d’œil au Lac comme prévu. Une fois la troupe reformée nous commençons la remontée. Et on peut le dire, le méandre passe moins bien dans le sens du retour : que de l’amour tout du long! Par la suite les puits s’enfilent tranquillement et même le puit chatière passe facilement après un allongement de la pédale.

Au final, tout le monde pointe le bout de son nez hors du trou aux alentours de 16h, profite du soleil pour se réchauffer et offrir un véritable show burlesque aux touristes de la station.

Pierre.

21 juil. 2019

Mou du genou aux Chardons Bleus

Participants : Daniel, Jérôme, Mathieu
TPST : 5h

M’étant fait au ski une méchante entorse au genou en février 2019, je me vis privé de spéléo pendant près de 6 mois, le temps que le bazar se remette plus ou moins en place. Le Comité Orthopédique du GSV sous la présidence des Professeurs Dada et Mathieu ayant estimé qu’il était temps de tester ma rotule pour me délivrer (peut-être) un certificat de reprise, il fut décidé que nous me traînerions ce dimanche à l’aven des Chardons Bleus. Ce trou, découvert par le GSV en 1987, se caractérise par une série ininterrompue de puits à même de mettre à mal le genou le plus robuste.

Il est dix heures quand les deux charlatans et leur patient se retrouvent à Caussols et près de 11 heures quand l’équipe médicale s’enfile dans l’aven. La spéléo c’est comme le vélo, ça s’oublie pas, sauf que, une fois au bas du P17, je m’aperçois que j’ai oublié mon bloqueur de pied à la voiture. Ce petit accessoire étant pour moi le graal de l’ascension plan-plan de tout gouffre qui se respecte, je dévale les 148 mètres de dénivellation avec l’appréhension de la remontée. Comment vais-je faire sans mon indispensable gadget ? Quid de mon genou improbable qui va devoir bloquer la corde sur la pédale ? Dans quel état vais-je arriver en haut ? Est-ce que le brancard mou du spéléo-secours pourra éventuellement me récupérer à la cote – 148 ? Toutes ces questions existentielles me tournicotent à l’intérieur du ciboulot tandis que le Président, imperturbable, équipe de main de maître le trou qu’il a lui-même découvert trente-deux ans plus tôt. Mathieu me fait même remarquer qu’il l’équipe de façon quasi-fédérale en multipliant les amarrages et en recourant le moins possible aux fixations naturelles. Nous subodorons que, pour briguer un second mandat à la tête du CDS06, il tente de s’attirer les bonnes grâces de la Fédération…

Nous babillons allègrement tout en descendant les beaux puits non concrétionnés, mais aimablement calibrés. Au bas du P30, Mathieu me montre une anfractuosité dans laquelle le père François (excusé pour cette sortie) avait réglé un problème urgent de chiasse lors de la dernière expédition. Nous nous recueillons un moment devant les restes du Saint-Homme et poursuivons la descente sous les encouragements du Président : « Vous allez quand même pas rester plantés devant la merde de François, allez, bougez-vous, on doit attaquer le repas à 12h30 ! ». Pas de chance pour Daniel, il est quasiment 12h45 quand nous touchons le bas du dernier P29. Lorsque je lui demande pourquoi nous ne descendons pas à la cote finale de 160, il me chuchote que, non seulement en bas c’est de la bouillaque infâme, mais qu’en plus, les spéleos de passage aiment bien à pisser du haut des quinze mètres du dernier puits… Effectivement, ça calme. Nous déboucherons donc là la demi-bouteille de Côtes-du-Rhône que j’avais apportée pour fêter mon retour sous terre. Après 6 mois d’abstinence éthylique souterraine, le Président a l’oeil qui frise, même s’il me fait remarquer, l’air de rien y toucher, qu’un flacon de 75 cl eût plus été approprié à l’importance de l’évènement.

Nos agapes vite expédiées, il est temps de procéder au test grandeur nature de résistance de mon genou gauche et, sans bloqueur de pied, et la boule au ventre, j’attaque la remontée. Lorsque j’arrive au bas du P40, je m’aperçois, consterné, que le genou va plutôt bien, malgré les sollicitations multi-axiales que je lui inflige, mais que côté poumons, je suis au bord de l’étouffement. Je vais donc finir l’ascension en mode « phtysique-tuberculeux », c’est-à-dire avec une pose tous les cinq mètres. Dans le silence sépulcral qui règne ici-bas, et au milieu de mes halètements, j’entends le corps médical qui persifle quelques mètres plus bas : « tu trouves pas qu’il est encore moins rapide que l’ami Fred ? ». Je reconnais la voix mielleuse de cet empaffé de Mathieu. Vexé comme un pou, je prends sur moi d’escalader un peu plus prestement les cinq derniers puits qui me séparent de la sortie. Las, l’orgueil ne peut supplanter longtemps la faiblesse physique et c’est hors d’haleine que je me traîne comme une limace hors du puits d’entrée. Il est alors 15h45. Mathieu me suit cinq minutes plus tard et il sera 16h06 quand le Président passe la moustache hors du trou en soufflant et en geignant. Tiens, ne serais-je pas le seul à souffrir d’un manque d’exercice ? Je garde ma réflexion pour moi et guette avec anxiété le verdict du Président du Comité Orthopédique du GSV. Les deux carabins d’opérette me signifient alors avec toute la solennité dont est capable le GSV que je suis apte à redescendre sous terre moyennant une fréquence accrue des sorties spéléo. Ca veut dire que : un, je vais devoir améliorer mon taux de participation aux sorties club et deux, ne pas oublier de préparer plusieurs bouteilles d’avance.

Cette discipline est décidément un gouffre sans fond…

Jérôme

7 juil. 2019

Aven du Fourchu

Présents : Daniel et Mathieu
TPST : 5h01

Au GSV, les temps sont durs. Il ne reste plus grand-monde pour sortir le dimanche et en plus il fait chaud. Mais comme on ne va pas se laisser abattre et qu'on n'est pas superstitieux, j'ai proposé à Daniel d'aller rendre une petite visite au Fourchu. J'ai glissé le mot bouteille au milieu de la phrase. Il a dit oui tout de suite.

On n'est pas superstitieux, mais tout bien réfléchi, ce trou a quelque chose de spécial, comme une présence... maléfique ? A chaque visite que j'ai faite là-bas, il y a eu comme un détail... quelque chose qui aurait pu vraiment mal se passer...

Aujourd'hui ça commence mal d'entrée de jeu. A Vence le temps est à l'orage. Le tonnerre gronde. Sur la route, il fait de plus en plus de vent. Mais heureusement, au-dessus de Gourdon, ça va un peu mieux.  On aurait pu pousser un ouf de soulagement. Sauf qu'une fois sur place, on ne peut que constater que le parking a été transformé en décharge sauvage et qu'on peut à peine garer la voiture. Serait-ce la marque d'une soumission au Démon ?

Nous nous changeons rapidement avant que l'orage ne vienne faire un tour par ici, et nous gagnons l'entrée du trou. Le Président regarde sa montre et déclare : "Entrée 10h07 !". Puis après un moment d'hésitation et avec un sourire en coin : "1007, ne serait-ce pas l'année de naissance de Saint Pierre Damien ?". J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour l'érudition de l'excellent homme, mais ayant parfaitement compris où il veut en venir, je l'arrête tout de suite. Maintenant que le législateur a légiféré pour pouvoir récupérer l'adresse IP des pauvres blogueurs anonymes, il ne faut plus laisser passer aucun dérapage. Si on commence à ressortir des critiques sur l'Eglise du XI-ème siècle, le gouvernement va se sentir visé, il pourrait mal le prendre.

Un peu triste, il me demande : "On ne peut plus rigoler ?". M'en rendant subitement compte, je ne peux que laisser échapper un : "Non, plus maintenant..." .

Je laisse le Président se précipiter dans le trou de dépit. Moi, je descends à un rythme de sénateur pour ne pas briser la précieuse bouteille que Jérôme m'a offert pour mon anniversaire. C'est sentimental, on ne l'a plus revu sous terre depuis, à cause d'un malencontreux accident de ski. Refera-t-il de la spéléo un jour, personne ne peut le dire.

Arrivé après la lucarne du P25, je demande au Président si on peut abandonner le matériel là comme on fait d'habitude pour les balades pépère au Fourchu. Il me réponse par la négative. Il compte profiter de l'absence de boulets pour aller le plus loin possible dans l'amont. C'est une riche idée, mais si la bouteille survit jusque là, c'est qu'il y a un Dieu pour les ivrognes.

Même avec une cavité particulièrement bien ventilée en cette saison, c'est tout dégoulinant de sueur que nous arrivons à midi à l'endroit prévu. La bouteille est intacte, nous pouvons donc servir sans lui laisser le temps de se reposer un peu.

Tout semblait s'être bien passé jusque là, sauf que le Diable se cache dans les détails : le verre en carton présidentiel fuit, ayant été un peu cabossé pendant le voyage. Qu'à cela ne tienne, le Président le rafistole avec de la cellophane. Ca tiendra le temps de le vider.

A la fin du repas, la bouteille est encore à moitié pleine. Nous décidons de la garder pour la sortie. Il faudra donc qu'elle reste intacte même pour le retour...

Nous visitons un peu les amonts et même une partie de la rivière. Mais quand nous arrivons sur une belle vasque qu'il faut traverser sur un matelas gonflable, le Président n'a bizarrement plus envie de continuer. Il faut dire qu'il n'a jamais beaucoup aimé l'eau et qu'une moitié de bouteille nous attend en principe à la sortie.

Nous prenons donc le chemin du retour encore plus rapidement que nous sommes venus. A la base des puits, je bois de grandes gorgées d'eau minérale sous le regard dégouté du Président. Puis je file pour le laisser déséquiper.

Nous sortons à une minute d'écart. Le Président regarde sa montre et déclare : "Sortie 15h08 !".

Puis, après un instant d'hésitation : "1508 ? Ne serait-ce pas cette année-là que Raphaël a commencé l'Ecole d'Athènes ?

L'érudition présidentielle est vraiment prodigieuse, mais là je commence à avoir du mal à voir où il veut en venir et je crains le pire. Il n'y a aucune chance que j'arrive à trouver sur lequel des cinquante-huit personnages il a bien pu trouver un détail piquant. Tout au plus, je peux dire qu'au centre Platon montre le ciel et Aristote le sol.

Heureusement, au bout d'une demi seconde qui semblait éternelle, la lumière se fît. Il ne fallait pas chercher un détail dans la fresque. Le Président voulait juste rappeler qu'une reproduction en tapisserie des Gobelins a été placée en 1879 dans un certain lieu pour que certaines personnes n'oublient jamais que l'Ecole d'Athènes les regarde.

La finesse de vue Présidentielle est implacable. Décidément, le Président ne rigole plus !

Histoire de détendre un peu l'atmosphère, je ressors la moitié de bouteille et les verres cabossés. Le mien fuit aussi maintenant, nous sommes à égalité. Le vin est cette fois franchement secoué, mais nous le boirons quand-même.

Mathieu