18 déc. 2016

Traversée Khéphren-Khéops

Participants : Daniel, Jérôme, Bernard, François, Mathieu, Franck et Frédéric
TPST : de 3h à 3h30

Dernière sortie de l'année et petite fête "rince dalle". On a effectué la traversée Khéphren-Khéops, avec arrêt pour manger et boire quelques coups dans la salle du Khéphren. L'occasion pour le nouveau, Franck (3ème sortie), de constater qu'on peut allier sérieux et plaisirs ! C'était sa première traversée. Il a pu aussi goûter à de l'étroiture et à du puits étroit !
Après toutes ces agapes, nous nous sommes dirigés vers la sortie par le Khéops. Premier sorti, Dada, à 14h20, et dernier à 14h50, sous un temps clément. On est reparti vers 16h.

Frédéric












14 déc. 2016

Grotte des Trois Mille-pattes

Participants : Daniel et Frédéric
TPST : 10h05 (de 9h15 à 19h20)

On a travaillé sur divers endroits des Trois Mille-pattes, entre autre Salle du Cierge Blanc : on a fait une boucle ! On s'est rendu ensuite dans la salle n°3 : avancée sur une suite possible. On a aussi fait un tir dans la lucarne sur le côté droit de la 1ère salle. Suite au prochain numéro...

Frédéric






11 déc. 2016

Grotte du Chaos

Participants : Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 30 minutes !

Lors de la dernière réunion, le Président avait décrété que la sortie dominicale suivante serait consacrée à de la prospection au-dessus de Vence. En langage présidentiel, cela veut dire que le père Dada avait repéré des trous au cours d’une vadrouille précédente et qu’il voulait approfondir la question. Neuf heures trente : nous voilà donc partis en ce frais dimanche brumeux vers le Puy de Naouri, sur les contreforts du Col de Vence. Après une heure et demie de marche sur un GR de bonne tenue et à travers quelques traces de sangliers au milieu des ronces,  nous débouchons sur un chaos rocheux avec vue imprenable sur Vence et la Côte.


Comme nous l’avions deviné, le Président repère en un clin d’œil un trou au milieu des blocs (« Ah, c’est là que je l’avais vu ! ») et s’y engouffre, décamètre à la main. Le temps de passer un bleu de travail, Mathieu furète à quelques mètres de là et tombe sur un deuxième orifice dans lequel il s’enfile prestement. Ne voulant point pourrir mes vêtements, je laisse les deux acolytes à leur exploration souterraine, me contentant de pointer au GPS les deux entrées. Elles seront baptisées, de façon très originale, « Grottes du Chaos n°1 et n°2 ».


D’un point de vue géologique, il ne s’agit pas de creusements karstiques mais de cheminements sous des éboulis. C’est peu profond, instable à souhait, mais pénétrable et totalement obscur passé quelques mètres : ces boyaux peuvent donc être répertoriés à l’inventaire des cavités, dixit le Président du CDS06. J’entends papoter sous mes pieds, signe que les fonctions vitales de mes compagnons sont intactes et qu’ils ne se sont pas pris un bloc de roche sur la cafetière.

Alors que je commence à me peler délicatement le jonc, le soleil finit par pointer au-dessus des nuages et j’en profite donc pour explorer le chaos, manquant me casser la figure plusieurs fois dans les ronces. Ma seule trouvaille est un orifice quasi rectangulaire recouvert de mousse dont le fond terreux un mètre plus bas laisse deviner un départ horizontal. Je le pointe au GPS.

Finalement, Dada et Mathieu s’extirpent de leurs trous respectifs et me révèlent que les deux entrées se rejoignent au bout de quelques mètres pour ne plus faire qu’un seul boyau plutôt confortable agrémenté de deux ou trois petits volumes. Tels deux gamins comparant la longueur de leur zizi, les explorateurs du dimanche m’annoncent le développement de leurs parcours respectifs. Mathieu gagne avec 24 mètres, Daniel devant se contenter d’une petite vingtaine de mètres.

Pour pallier à la déconfiture présidentielle, il est décidé à l’unanimité de déboucher sur le champ une excellente bouteille de Moulin à Vent 2014 tirée du sac de Mathieu, midi sonnant au clocher de Vence. Un café bien chaud agrémenté de quelques chocolats conclut le déjeuner. Peu après retentit le bruit de la massette et du burin : Dada marque la grotte du Chaos du sceau officiel du GSV. En voilà une que les autres n’auront pas, et comme le dit le Président : « c’est bon pour les statistiques ! ». 

Pendant que Daniel grave, Mathieu jette un œil sur le trou moussu que j’ai repéré un peu plus loin. Il descelle quelques pierres instables histoire d’agrandir le passage et provoque un éboulement de belle facture qui comble au tiers la cavité : pas de regrets, ce que je croyais être un départ horizontal ne donnait en fait sur rien.

Le soleil disparaissant derrière la crête il est près de 14h quand nous entamons la redescente vers la voiture.

Jérôme


1 déc. 2016

Désobstruction Décembre 2016: 10 sorties


SUR VENCE: 5 sorties.

-Grotte des Trois Mille-Pattes (Baou des Blancs): 3 sorties (Dada et Fred); ils continuent d'ouvrir différents départs entrevus lors des séances topo estivales. Ils ne font que des boucles, mais pas de 1ère intéressante. Ils en profitent pour calibrer d'anciens passages.
-Plan des Noves: 1 sortie (Dada). Déséquipement de la grotte des randonneurs et de l'aven Marion (157 X4). Prospection et découverte d'un nouveau départ à ouvrir.
 
-Haut Malvan (colle des Naouries): 1 sortie (Dada, Jérôme, Mathieu). Suite à un mini-interclub courant novembre qui a regroupé Britt, René (ASPTT), Dada et Christophe (GSV) partis à la recherche des fameuses sources du Malvan, nos trois compères ont bravé le temps froid pour aller voir ce que notre président avait repéré le mois précédent. Il faut dire qu'en novembre, sur le trajet des sources, alors que Britt René et Christophe ouvraient courageusement le chemin à travers les ronces, Dada avait disparu; nous n'avons pas mis longtemps à le retrouver, il suffisait de suivre les blocs qui volaient; il errait en fait dans un chaos de blocs, voyant du noir partout. Il nous a finalement rejoints, disant qu'il faudrait revenir dans ce lieu prometteur. Ce qui fut donc fait ce 11 décembre, Dada ayant réussi à embringuer dans son périple les 2 naïfs Mathieu et Jérôme (Christophe lui a préféré rester au chaud, ayant noté en bon géologue que cet endroit correspondait un petit effondrement gravitaire, laissant voir de ci de là un peu de "noir" entre les blocs, donc avec peu de chances de découvrir un magnifique aven). Toute cette journée est d'ailleurs racontée (et mes dires confirmées) par l'article du 11 décembre que MonPetitJérôme a rédigé.

 
SUR ROQUEFORT les PINS: 4 sorties.

Embut du Débram (105 F1): Dada. Calibrage du début du boyau de 17m de long à -12m. La 1ère partie de ce boyau est ingrate. En allant en direction du fond, c'est déjà galère; alors en revenant du fond, fatigué, trempé, avec le kit rempli d'un perfo 36V, de 2 ou 3 accu, d'une combi de plongée humide, c'est la goutte d'eau...Dada s'est donc armé de patience et de son perfo pour calibrer ce passage à la con. Ce travail devenait vraiment nécessaire car cette partie à elle seule pouvait décourager l'attaque du chantier au fond. Depuis le temps qu'on en parlait, il l'a fait.
Il a aussi calibré le passage vers -40m, en haut du ressaut de 3m, où de l'eau stagnait dans des cuvettes après chaque pluie légère (et à plus forte raison après chaque crue). Faut dire que ce passage se trouve à l'aplomb de l'endroit où on retrouve l'actif que l'on perd juste avant le boyau de 17m dont je pale plus haut. Encore un chantier à attaquer!
Et il a aussi continué son chantier du siècle, à savoir le creusement d'un tunnel pour shunter la voute mouillante et ainsi permettre de jonctionner la Grande Salle sans (trop) se mouiller.
 
SUR TOURETTES SUR LOUP: 1 sorties.

Prospection dans le secteur de Pie Lombard: Dada trouve 2 cavités dans les pentes du Pic Martin dont 1 petit aven (puits de 4m et développement de 6m; désob à terminer).

Christophe

27 nov. 2016

Aven Obscure

Participants : Franck, Bernard, Daniel, Mathieu et François
TPST : 3h15

Le but de la sortie de ce beau week-end ensoleillé est l’Aven Obscur sur Saint Vallier. Quelle idée d’aller s’enfermer dans ce trou alors qu’il fait beau dehors, après cet épisode pluvieux que nous avons essuyé. Mais le jeu en valait la chandelle !! 
Le rendez-vous a été fixé à 10 heures sur le parking du cimetière de Saint Vallier.  J’arrive un peu avant et pour occuper le temps, je prospecte et trouve un trou repéré 129 Z3, situé à une trentaine de mètres face au parking, mais apparemment personne ne le connait même pas par notre cher président, qui pourtant en connait quelques uns ?
Un bon quart d’heure après, tout le monde arrive enfin, c'est-à-dire Mathieu, Dada, Bernard, Franck (un nouveau attiré par la spéléo lors du forum), et moi-même.  Nous nous équipons et partons pour la cavité. Nous comptons entrer pour 11h, mais catastrophe : Dada étant chargé d’équiper la cavité n’a pas pris la clef de 13 très utile pour mettre en place les amarrages car sans elle, impossible ! Ah... Alzheimer quand tu nous tiens ?
Finalement Dada descend vers 11h30 et commence à équiper. Nous suivons tous ensuite, Mathieu encadrant à la descente Franck qui n’a pas encore l’expérience, mais se débrouille bien. Après trois puits de 12m, 23m, et 25m qui est beau, on arrive dans la grande salle de -60.
Dans cette salle, les concrétions sont de toute beauté, avec des excentriques remarquables pour le département ! Mais heureusement l’entrée difficile à retrouver la préserve des risques de dégradations que l’on rencontre souvent sous terre.
On casse la croute, puis on remonte, Bernard en tête suivit de Mathieu et Franck, moi ensuite, et Dada qui déséquipe. Nous sortons échelonnés entre 14h15 et 14h45, où nous retrouvons le beau soleil que nous avions quitté quelques heures auparavant.

François



6 nov. 2016

Affluence à l’Ollivier

Participants : Daniel, Jérôme, Mathieu, Ondine
TPST : 4h15

Il y avait embouteillage à la Moulière en ce frais dimanche de novembre, le spéléo Magnan et le GSV ayant eu la même riche idée de visiter l’aven Ollivier. Pour les six Niçois, l’objectif était de gagner la jonction avec l’aven des Primevères à -126 m. Pour les quatre Vençois, il s’agissait surtout de promener dame Ondine dans le réseau Philippe et dans le réseau conduisant à l’ancien terminus à – 87 m, la promenade en question s’accompagnant de la dégustation d’un Pommard millésime 2004 de derrière les fagots du père Mathieu. Dès 10h15, heure d’entrée dans le trou, le Président nous fait comprendre qu’il a déjà soif, et qu’on devra donc cavaler…

L’Ollivier est une cavité sympathique squattée par Michel Siffre dans les années 70 pour ses expériences « hors du temps » et qui permet aux spéléologues de tous niveaux de contempler de beaux volumes bien décorés. Nous descendons avant les Magnan qui attendent des retardataires sur le parking et Mathieu équipe donc rapidement le puits d’entrée. Nous nous retrouvons en un clin d’oeil devant la chatière d’accès au réseau Philippe qui fait toujours son petit effet. Mathieu s’y enfile avec délectation. Jérôme, délesté de sa quincaillerie s’y introduit tout en se faisant tirer par Mathieu et pousser par Dada. Ondine, que sa taille de guêpe lui permet de ne se faire tripoter par personne, passe l’étroiture en cinq sec. Nous nous émerveillons devant la succession de salles à la hauteur démesurée et richement concrétionnées.

A midi tapantes, le Président décide qu’il est l’heure de déjeuner et que le Pommard a été assez secoué dans le kit de Jérôme. Nous faisons donc une halte dans un endroit pas trop crado au fond du réseau Philippe et procédons à la dégustation. Le Cru Classé tient toutes ses promesses tant en bouquet qu’en retour et Dada est prêt à avoir une fille dans l’année rien que pour pouvoir finir la bouteille ! Mais Mathieu qui a fermement l’intention d’avoir, lui, une fille dans l’année, lui brûle la politesse et siffle les dernières gouttes. Ondine et moi contemplons le fond de nos verres vides avec résignation.

Légèrement titubants (un plein gobelet et demi de Pommard à 14°, ça perturbe l’équilibre...), nous nous acheminons vers l’ancien point le plus bas de l’aven. Nous croisons en chemin les Magnan (sobres, eux) qui bifurquent vers la jonction Primevères-Ollivier. Nous les laissons et empruntons au passage une corde installée par leurs soins. Nous jetons un coup d’oeil au puits terminal qui marqua jadis la fin de l’exploration dans cette partie du gouffre et nous entreprenons la remontée. Ondine et Jérôme qui à eux deux ont autant le sens de l’orientation que Fred et Jef réunis repartent joyeusement vers le réseau Philippe avant que les sarcasmes présidentiels ne les remettent dans le droit chemin.

Nous mettons le museau dehors vers 14h10 et Mathieu s’extirpera du trou à 14h30. Le mistral s’est levé et pour se réchauffer pendant que Mathieu déséquipe, Ondine (qui fait aussi de la plongée sous-marine) nous fait une conférence sur l’anus amovible des concombres de mer : d’après ce que j’ai compris, tout un tas de petites bêtes s’engouffrent dans le rectum de l’holothurie (nom scientifique du concombre de mer) et lui boulottent l’intérieur. Pour connaître la suite, un petit film ici : https://www.youtube.com/watch?v=Amm_XqmS8-E. Si Bernard avait été là, il aurait regardé son anus artificiel d’un autre œil...

C’est donc avec des spaghettis collants et des rectums volants plein les yeux que nous regagnons les voitures. Qui a dit qu’on n’apprenait rien lors des sorties spéléo  ?

Jérôme

1 nov. 2016

Désobruction et autres en Novembre 2016 : 13 sorties

Vence (9) :

Essentiellement de la désobstruction et de la prospection:
  • 3 Mille Pattes (Baou des Blancs): Dada, Christophe, Frédéric (3 sorties). Ouverture de suites vues pendant les séances topo de l'été. On s'est bornés à ouvrir des passages que l'on croyait prometteurs mais qui se sont avérés donner sur des parties connues, donnant soit dans la Salle du Carrefour, soit dans la Salle en U, soit dans le réseau des Lucarnes. Le point positif, c'est qu'une fois qu'on aura à nouveau topographié ces suites, cela permettra de renforcer les boucles topo!
  • R1-Cocon (Baou des Blancs): Dada, Christophe, Frédéric (2 sorties). Calibrage de plusieurs passages dont la jonction R1-Cocon et haut du grand toboggan. Découverte d'un nouveau réseau (première sur 40/50m) situé sur le toboggan. On descend d'une bonne quinzaine de mètre en dénivelé; la partie est jolie et concrétionnée. Plusieurs suites sont à ouvrir. On jonctione aussi avec la 2e salle.
  •  L'Aspirateur (Colle Bertrand) : Dada, Frédéric (2 sorties). Ils travaillent dans le "nouveau réseau" mais il n'y a plus trop de suite évidente malgré le courant d'air.
  • Haut Malvan (2 sorties): Dada, Christophe + Britt et René (ASBTP). Désobstruction de l'entrée d'une petite résurgence trouvée par René et Britt Carlin qq années auparavant. En tentant de retrouver cette résurgence (ce qui nous a pris la matinée, en étant partis de Notre Dame des Fleurs), Dada est tombé sur une entrée de grotte basse, située en rive gauche du Malvan, sous une petite falaise, au contact entre les argiles et le calcaire. Dada reviendra seul bosser sur cette petite grotte sans suite évidente. La résurgence quant à elle se présente sous la forme d'une entrée étroite avec une cloche derrière. En crue, l'eau sourd d'une interstrate impénétrable; à l'étiage, l'eau sort d'un orifice situé 80cm sous l'entrée de la grotte. Du boulot mais à mon avis, cela en vaut la peine. Résurgence située en rive droite. On reviendra.  

Roquefort (2) :

  • Embut du Debram (105 F1) : Dada. Calibrage du boyau à -12m et  suite de la désobstruction du shunt vers la Grande Salle à -50 (cf explications au mois de Décembre 2016).

Caille (1) :

  • Visite Aven Ollivier

Saint Vallier (1) :

  • Visite initiation à l'Aven Obscur
Daniel

30 oct. 2016

Aven du Casteou n°3

Participants : Daniel, Jérôme, Mathieu, Léo
TPST : 4h30

Seize ans que le Président n’avait pas mis la botte dans ce joli trou situé à une heure de marche de Saint-Jeannet (Mathieu était à peine né) ! Je soupçonne cette heure d’ascension assez raide d’être pour une grande part responsable du manque d’assiduité de Dada quant aux visites de la grotte du Grand Duc (autre nom du Casteou n° 3). C’est pourtant le GSV qui, en novembre 1976, a découvert la magnifique suite de cette cavité découverte dans les années 50. Nous décidons donc qu’il est plus que temps de célébrer sur place le quarantenaire de la première exploration du « Réseau des Vençois », le bien nommé.

En ce dimanche de fin octobre doux et ensoleillé, nous nous retrouvons à 8 h 30 sur le parking des Pompiers à Vence pour un covoiturage vers Saint-Jeannet. Le passage à l’heure d’hiver marque les visages (une façon élégante de dire que nous avons tous plus ou moins la tête dans le cul). C’est lestés de lourds sacs à dos que nous entreprenons vers 9 h 00 la montée au Baou dont les cinq cents premiers mètres sont particulièrement hard.


Nous croisons à plusieurs reprises des traileux qui dévalent le sentier à fond la caisse (certainement des psychopathes qui se sont levés aux aurores pour attaquer le baou à la fraîche…).

Nous atteignons la grotte un peu avant 10 h 00. Pendant que la piétaille s’habille, le Président équipe le puits d’entrée de 12 m et s’étonne à haute voix que le chêne rabougri planté de façon improbable à l’aplomb du trou (et qui sert d’amarrage naturel) ne soit pas complètement pourri : ça rassure…


A 10 h 30, Mathieu est le dernier à descendre, Léo l’ayant précédé. Quant à moi, je cherche partout Dada qui, après seize ans d’abstinence, ne peut s’empêcher de fureter dans tous les coins à la recherche de souvenirs du bon vieux temps. Si le GSV  a délaissé la cavité pendant des années, cela ne semble pas être le cas d’autres groupes car un fil d’ariane récent a été tendu pour guider le spéléo-touriste vers les trois belles salles très concrétionnées qui constituent le Réseau des Vençois .


Délaissant une échelle de bois fossilisée dont les barreaux ont dû connaître les semelles du père Martel en personne, nous suivons le fil d’ariane jusqu’à la base d’une corde au sommet de laquelle une étroiture nous conduit à la première salle dite de « la licorne ». Nous y découvrons avec ravissement un riche concrétionnement fait de fistuleuses et de petites draperies. La licorne en question est une interprétation fantasmatique (voire cauchemardesque) de notre Président qui a vu dans une coulée de calcite surmontée d’une stalagmite la représentation du célèbre animal légendaire.


Une petite grimpette un poil casse-gueule (l’endroit est plutôt glaiseux) nous conduit dans la deuxième salle, en fait la partie supérieure de la première, dont le plafond décoré de centaines de fistuleuses est absolument magnifique.


Dans un coin, nous nous extasions devant un gour cristallisé qui scintille sous nos éclairages.


C’est dans ce somptueux décor que nous casserons la croûte non sans avoir débouché une bonne bouteille de Côtes de Bordeaux en l’honneur des 40 ans de la découverte du Réseau des Vençois.


Après avoir conclu notre collation par des crêpes maison aimablement fournies par la maman de Léo, nous nous hissons tant bien que mal à travers une chatière qui débouche sur la dernière salle dite « des minarets ».


Les minarets en question sont en fait des stalagmites et des colonnes particulièrement travaillées.






Certains visiteurs n’ont pu s’empêcher de toucher la calcite immaculée de leurs grosses pattes boueuses, et force est de constater que le taux de crétins sous terre est à peu près équivalent à celui qui prévaut en surface…

Nous avons croisé lors de notre progression trois chiroptères profondément endormis que nous avons pris soin de ne pas réveiller.


La sortie se fait sans encombres et Léo passe les doigts dans le nez le fractionnement plein vide et quelque peu acrobatique qui couronne le puits d’entrée.


Il est 15 h 00 lorsque le Président passe la tête hors du trou et décrète que nous n’y retournerons que dans 16 ans parce que ça fait quand même beaucoup de marche à pied et qu’il a plus l’âge pour toutes ces fantaisies et que les spits sont cracras et que le sac est trop lourd et que scrogneugneu… Bref, nous nous donnons rendez-vous en 2032 et redescendons tranquillement vers la voiture.

Jérôme

16 oct. 2016

[SSF] Aven Cyclopibus (83) - 14, 15 et 16 Octobre 2016

Participants : environ 35 spéléologues et 20 pompiers
Représentants SSF 06 : Virginie, Mélanie, Michel, Nicolas, Loïc, Paul, Pascal et Mathieu (GSV)
TPST : 20h en tout, moins de 8h pour moi

Le temps étant résolument à l'orage le vendredi 14 Octobre, j'opte pour la solution "départ le samedi de bonne heure", car je ne suis pas très chaud pour monter la tente sous le déluge. Le réveil est donc programmé à 5h. J'arrive à décoller à 6h15. La pluie a cessé. Par moment il y a encore des bancs de brouillard sur l'autoroute. J'arrive sans difficulté jusqu'à Solliès-Toucas. Je compte sur le GPS pour la suite. Je loupe la première bifurcation et je gagne une traversée du vieux village. Il me faudra quelques manœuvres pour arriver à tourner dans la petite rue en angle droit sur la place de l'église, mais le GPS finit par retrouver son chemin. On quitte rapidement la civilisation. La route forestière semble particulièrement longue. On ne trouve plus que des voitures de chasseurs garées sur le bas-côté de temps en temps. Heureusement, je finis par apercevoir des camions de pompiers qui sont déjà au rendez-vous. J'arrive donc pour 8h pile.

Comme prévu dans la procédure, je me rends directement au PC pour m'inscrire. La fiche à peine remplie, on me demande si je suis prêt à descendre tout de suite. Je me retrouve inscrit dans la première équipe, celle chargée de refaire l'équipement.

Je parts me préparer, puis je retourne attendre mes coéquipiers près du PC. Je retrouve quelques personnes connues et j'en profite pour aller étudier un peu la topo du trou. La "victime" se trouvera dans le réseau des Marseillais qui démarre vers -250, 50m au-dessus du fond du P160.

A 9h, l'équipe 1 est prête à partir du PC. Elle se compose de Laurent, qui refera l'équipement, de Seb et moi-même, les deux porteurs de kits. Laurent nous annonce tout de suite la couleur : le trou a des passages assez étroits et on va en chier.

A 9h15, Laurent rentre dans le trou. On lui laisse un quart d'heure d'avance pour équiper le premier puits et on s'engage à notre tour. Assez rapidement, on peut se rendre compte que le trou tient toutes ses promesses. C'est une cavité comme je les aime, je ne serais pas venu pour rien.

Au passage le plus célèbre, dit de "La Banane", je m'engage sans suffisamment me méfier et je me retrouve avec la main gauche coincée derrière le descendeur. C'est une expérience assez douloureuse, il faut donc assez rapidement trouver une solution. Je me remonte un petit peu pour libérer ma main, mais il reste toujours le problème de comment débloquer le frein maintenant. Je remonte encore une deuxième fois pour prendre un peu de mou et ça finit par passer. En connaissance de cause, je peux conseiller à Seb de mettre son descendeur en bout de longe.

Il y a encore quelques passages ma fois fort sympathiques et après une remontée et la descente du puits Marina, on arrive au départ du P160. A première vue, il n'y a aucune chance d'arriver à passer une civière, mais il y a des anciens qui jurent avoir déjà réussi, il y a longtemps. Pour élargir, il faudrait déséquiper tout le P160, ce qui n'est pas prévu dans l'exercice. Laurent conclut la discussion en disant : "Chacun son métier !".

La suite de notre intervention se fait sur ce fameux P160, qui va être équipé en double sur sa plus grande partie. Je suis Laurent sur la corde déjà en place et je peux donc tester le passage de nœud que l'on veut épargner aux équipes secours. La descente se fera sur la nouvelle corde et la remontée sur l'ancienne.

On marque un arrêt sur le pallier pendant que Laurent cherche à équiper juste à l'aplomb du départ du réseau des Marseillais. Malheureusement, la corde n'est pas assez longue et il repasse sur l'autre corde. Du coup, je me charge de déséquiper la nouvelle corde pour l'arrêter proprement sur le pallier.

Laurent a pendulé jusqu'à départ du réseau, mais la corde en place est accrochée plus bas. Je descends pour aller la décrocher. En bas du puits (-303), celle-ci est encore utilisée pour le puits suivant. Je descends jusqu'à -312 pour la défaire et je remonte. Je fais le pendule à mon tour pour installer la corde et rejoindre Laurent. Je lui passe les deux mousquetons et plaquettes que j'ai récupérés plus haut pour le laisser finir d'équiper la main courante. Malheureusement, faute de matériel on ne pourra pas aller plus loin, alors que l'exercice devait démarrer au font du réseau des Marseillais. Le point chaud va être assez intime.

Comme l'endroit est un peu boueux, je reste en opposition à l'entrée, puis je fais demi-tour pour attaquer la remontée pendant que Laurent jette un coup d’œil à la suite. Au pallier, Seb me laisse remonter encore en premier.

Nous mangeons un peu avant 14h, au départ du P160. L'équipe ASV réduite nous rejoint à cet endroit peu de temps après. Nous leur expliquons la situation et nous leur transmettons nos instructions pour l'installation du point chaud. Ils vont pouvoir apprécier un endroit exigu et pourri du sol au plafond.

J'attaque de nouveau la remontée en premier. Nous retrouvons l'équipe téléphone avec Pascal en haut du puits Marina. Ils sont suivis par les premières équipes d’évacuation qui vont nous laisser passer dans les passages délicats. Avec la lumière dans les yeux, je ne reconnais même pas Loïc qui fait parti de la fête.

On profite aussi du téléphone pour contacter le PC et faire notre premier rapport. Notre remontée est annoncée à l'équipe désobstruction qui va nous laisser le passage de la banane dans son état naturel avant de l'éclater. J'aurais regretté de ne pas l'avoir connue à la remontée. Je pousse même le plaisir jusqu'à la passer sans pédale et sans bloqueur de pied, qui m'a abandonné en plein milieu. Elle est un peu lisse, mais ça passe tout seul. A la sortie, les trous sont prêts. Un casseur me laisse passer pour aller à la salle où je retrouve Michel et Hervé (il n'y en a qu'un connu dans tout le quart Sud-Est de la France).

Comme la perspective d'éclater la banane a fait très envie à Laurent, celui-ci demande au PC la permission de se joindre à l'équipe désobstruction, permission qui lui sera accordée.

On l'abandonne à toutes ces réjouissances et je reprends la remontée, suivi de Seb. Nous sortons à 17h. Il y a un gros ventilateur juste au-dessus de l'entrée. Je fais attention à la tête, ce sera donc pour l'épaule...

Je termine par un passage au PC pour le rapport. Vu qu'on a laissé le chef dans le trou, c'est donc moi qui m'en charge. Ils sont assez avides d'information sur la reconnaissance de la cavité. Notamment, ils aimeraient bien savoir comment j'ai fait pour ressortir aussi trempé. C'est juste la pluie d'hier ; les puits sont un peu arrosés. Je les laisse noté le pallier du P160 en top position et un peu le puits Marina, car on ne va pas tout noter non-plus.

Ils me sondent aussi pour savoir si je ne veux pas redescendre dans deux heures avec une équipe d'évacuation, mais vu que je me suis levé à 5h, que j'ai fait deux heures de route, que je suis descendu à -312 dans un trou pas facile, qu'on a pas trainé pour remonter, et que j'ai encore la tente à installer, je décline poliment.

Grand bien m'en a pris, car avec la suite qu'ont pris les événements, j'allais passer les 24h d'efforts d'affilé, ce qui n'est clairement pas dans mes capacités...

Je rentre me changer. Je croise pleins de gens inquiets, qui ont attendu toute la journée et qui attendent encore. Il y a notamment Virginie et Mélanie qui font partie d'une équipe ASV 2 qui n'est toujours pas sur le départ à 17h passées...

Je finis par me débarrasser de mes affaires détrempées. J'installe la tente pour la nuit. J’engloutis une boite de petit salé froid. L'appel du duvet est le plus fort. Je me couche tout habillé.

Je ré-émerge à 21h. Il y a encore des gens qui se préparent pour descendre. Moi, je me prépare à aller me coucher pour de bon. La suite me sera racontée le lendemain matin.

Pour faire bref, ils y ont passé la nuit. Un pompier s'est démis l'épaule au passage de la banane et se l'est remise lui-même. Ses copains l'ont sorti à l'arrache, car il y avait encore largement de quoi élargir. Les derniers sont sortis à 6h du matin. Il n'auront même pas droit à une heure de sommeil avant que les chasseurs rentrent en action.

La matinée sera consacrée au rangement et au débriefing. Je repars vers midi.

Mathieu

http://www.fichiertopo.fr/display.php?details=1&indexid=800

Aven du Cocon

Participants : 6 initiés, Fred, Daniel et François
TPST : 3h

Nous avons rendez-vous à 9 heures sur le parking des pompiers. J’arrive le premier puis Dada, Frédéric, et le groupe d’amis à Fred (ils sont 6 en tout) arrive finalement à 9 h20 !
 
Nous montons à trois voitures au parking du Baou. On prépare les sacs et nous voila partis. Arrivés à la croix du Baou à 673m, certains sont déjà très marqués par cette montée spirituelle, qui en fait n’avait que le nom, car l’ambiance n’était pas propice à la méditation, vous vous en doutez !!
 
Finalement nous rentrons dans la grotte 157 R1 Dada en  tête, Fred au milieu et moi fermant le cortège, il est alors 11 h.
 
On déambule dans les diverticules et les boyaux par de bonnes reptations suivies de remontrances auprès de Fred qui leur avait dit : « c’est un trou cool et facile, avec quelques petits passages bas » !! Il voulait simplement, je pense, ne pas les décourager de continuer, ou alors il a la caisse et sous estime la difficulté pour les débutants !
 
On arrive dans la salle du carrefour où on casse la croute, sans beuverie ni mots déplacés, noblesse oblige mon cher J…. ! Une charmante jeune femme  était avec nous !!! 
 
On visite la salle concrétionnée qui est juste à coté, et qui mérite le détour, c’est la plus belle partie de la grotte, qui pour moi est plus belle que la grotte des 3 milles pattes. Dada descend tout au fond pour voir si le tir précédent a bien fonctionné, et c’est le cas. A mon avis si jonction il y a, elle doit se situer dans ce secteur, mais il faudra vérifier sur la topo ? Finalement après ce plaisir des yeux parmi ces concrétions, on remonte vers la sortie, où un beau soleil nous accueille avec un beau panorama sur la côte, il est 14 h.  
 
La redescente est plus cool, comme dirait Fred. Les participants ont été ravis de la visite, certes un peu fatigués pour certains, mais maculés de boue pour tous. On a même entendu : « C’est quand la prochaine sortie » ! Mais pour cela, Fred garde le contact avec le groupe, si une autre sortie serait envisagée.

François.

2 oct. 2016

Initiation à l’aven Cresp sans aucun certificat médical

Présents : Franck, Thibaud, Camille, Léo, Daniel, Christophe, Mathieu et Jérôme
TPST : 4h30 en tout

A l’heure où la spéléophère s’enflamme pour ou contre la dernière lubie de notre ministère de tutelle, le GSV persiste à faire découvrir la discipline à de nouveaux venus à même de faire chuter la moyenne d’âge et améliorer l’état de santé moyen des pratiquants actuels.

Ainsi Franck, Thibaud et Camille, rencontrés lors du forum des associations vont s’initier en ce beau dimanche d’octobre aux joies de la descente sur corde. Ils sont pour l’occasion accompagnés par notre ami Léo qui fait son grand retour au club après quelques mois d’absence. Mathieu, Christophe, le président Dada et votre serviteur font office de formateurs. Les exercices « sous l’arbre » débutent vers 10h30 et la première descente « en live » sera celle de Léo à 11h. Le président propose de faire exécuter une descente-montée à chaque novice avant de déjeuner au grand air puis de partir ensuite explorer le trou. Mathieu stimule les troupes en exhibant une alléchante bouteille de givry 2013. C’est fou comme la perspective d’un verre de bon vin peut conduire des élèves à s’appliquer. Résultat : à 12h30 Franck, Thibaud et Camille ont réalisé impeccablement leur exercice sous l’oeil blasé de Léo. Les agapes débutent par la dégustation du pinard de Mathieu sur lequel tout le monde est unanime, même Léo… Thibaud fait remarquer à cette occasion qu’une bouteille de 75 cl pour sept ça fait un peu juste et que la prochaine fois il amènera un cubi de 3 litres au cas où. Le sens de l’intitiative de ce garçon surprend agréablement le président Dada qui lui prédit un avenir radieux au sein du GSV.

C’est donc l’esprit clair que tout ce joli monde descend une nouvelle fois le puits d’entrée de 12 m (il faut dire qu’avec un verre de vin par personne seulement, l’esprit ne peut être que clair…). En parcourant le petit boyau qui fait suite au P12, Franck me confie qu’il a déjà rêvé la nuit d’être resté coincé dans ce genre de passage. Le sentant hésitant, je lui mets la main au cul, et en sursautant, il s’extirpe à vitesse grand V du boyau en reconnaissant que finalement, « ça passe tout seul ». Nous dévalons joyeusement la galerie du rasoir jusqu’aux champs-enlisés qui ne tenteront personne à part Camille qui est prêt à s’y glisser tout nu pour ne pas pourrir ses fringues et ses baskets. Le président lui conseille de plutôt faire çà en fin de visite pour ne pas risquer de choper la crève. Nous bifurquons donc en direction de l’ex-labo du CERGA où le président nous sert sa petite conférence traditionnelle sans bafouiller et sans trou de mémoire (finalement on a bien fait de se contenter d’une seule bouteille). Nous rebroussons chemin vers la base du P12 pour une dernière remontée (Camille a finalement oublié ses velléités de nudisme dans les champs-enlisés et c’est tant mieux). Le dernier à sortir est Mathieu vers 15h10, mais comme Christophe a oublié ses gants en bas, il ne s’extirpera définitivement du trou qu’à 15h20.

Le débriefing laisse apparaître une certaine satisfaction de nos initiés qui semblent partants pour une nouvelle sortie. Thibaud s’étonne qu’il n’y ait pas de filles aux sorties du GSV. Christophe lui répond qu’elles sont tellement difficiles à capturer qu’il vaut mieux qu’il en invite lui-même. Thibaud note donc sur son petit carnet, en dessous de « amener un cubi de vin à la prochaine sortie club » : « inviter Julie, Mélissa, Manon et Irina à la prochaine sortie club ». Mathieu se frotte les mains, le président décide qu’il étrennera une nouvelle combinaison à cette occasion, et Léo demande si elles ne sont pas trop vieilles pour lui.

La routine du GSV, quoi...

Jérôme

1 oct. 2016

Désobstruction Octobre 2016 (15 Sorties)

Vence (11 sorties) :

  • 3 Mille Pattes (Baou des Blancs): Dada, Christophe (2 sorties). Ouverture de suites vues pendant la topo au niveau du réseau de la grande coulée (Dada), de la 2e grande Salle (Dada) et de la salle en U (Dada et Christophe). On continue de faire des boucles et de tomber dans des parties connues. Peut-être une lueur d'espoir du côté du réseau de la Grande coulée où un départ va en direction de l'Est ou du Nord (à préciser).
 
  • R1-Cocon (Baou des Blancs): Dada, Frédéric (2 sorties). Ils continuent d'ouvrir le boyau de terre entrevu par Fred et Christophe l'année passée. C'est étroit et des blocs empêchent de bien voir la suite; à suivre. Ouverture d'une suite très prometteuse sur le côté gauche du Grand Toboggan.
 
  • Baou des Blancs (1 sortie): cheminement extérieur entre l'entrée des 3 Mille Pattes et la falaise remontant vers le Nord, afin de bien situer la topo des 3 Mille Pattes par rapport à cette falaise et aux entrées de grottes s'y trouvant. En tout, une petite quinzaines de mesures mais ô combien importantes. On en a profité pour aller voir l'extrémité S de la falaise et le futur cheminement vers la Grotte du Cocon.
 
  • Plan des Noves(3 sorties): Dada et Fred. Suite de la désob dans la Z3 et dans la Grotte des Randonneurs. Un joli puits de qq mètres de haut. Photo à venir.
 
  • Source à Léo (Lubiane, 2 sorties) : Dada et Fred. Dernières séances car la suite est trop pénible à dégager: siphon de sable, suite pas très large et on se gaze après avoir passé qq minutes au fond. Dommage car le potentiel y était!
 
  • Fracture (la Sine, 1 sortie):  Dada et Christophe. Séance topo dans cette petite grotte ouverte par Dada (à la massette et au burin, à préciser) et qui se développe sur une fracture se dirigeant "sous" le mas des Oliviers, situé au dessus de la carrière.

Roquefort (4) :

  • Embut du Debram (105 F1) : Dada. Début du calibrage du boyau à -12m. Suite de la désobstruction du shunt vers la Grande Salle à -50. Jonction entre le réseau remontant (celui par lequel on accède après le boyau de 17m et le 1er puits de 5m, en remontant en amont) et le haut du 1er ressaut de 4m à proximité de l'entrée.
Christophe

DECOUVERTE DE LA GROTTE DES 3 MILLE PATTES (VENCE, 06)


Résumé: nous allons vous présenter dans les lignes qui suivent la découverte d'une grotte dans l'arrière-pays vençois. Il a fallu beaucoup d'abnégation pour progresser et agrandir le réseau naissant mais ce n'est pas connaitre la motivation des taupes du Groupe Spéléologique de Vence, motivés par l'ampleur de la découvert. Séance après séance, les spéléos n'ont pas hésité à gravir le chemin abrupte menant à la cavité pour avancer à chaque fois un peu plus loin sous le Baou, pour en fin de compte battre le record de longueur et de profondeur des cavités de la commune de Vence.

Introduction et rappels!


Le Baou des Blancs donne sa signature si typique au paysage vençois depuis des millions d'années. Mais un Baou, qu'est-ce que c'est? A priori, ce mot proviendrait de l'Occitan et signifierait "un rocher, une colline escarpés et dont le sommet est plat". Sur la région, il existe plusieurs Baous, dont le plus connu et imposant est celui de Saint-Jeannet plus à l'Est. Mais ce que la plupart des personnes qui regardent le Baou des Blancs ignorent -à part les irréductibles 'désobstructeurs' du GSV- c'est que ce Baou est "creux" et que se trouvent derrière ses falaises calcaires des vides karstiques conséquents, de grosses trémies, le tout formant un labyrinthe de conduits de toutes tailles, séparés par des belles salles…

Pour celles et ceux intéressés par un peu de géologie, reportez-vous à ces quelques cartes et coupes géologiques ci-dessous qui expliquent visuellement le contexte actuel du Baou. Ensuite, vous pourrez j'espère mieux comprendre la mise en place de ce magnifique promontoire, qui n'est, en terme géologique, que le résultat d'un simple "chevauchement géologique" (c'est une faille inverse poussée à son extrême, où un bloc du Jurassique Moyen, donc plus ancien géologiquement parlant vient se poser sur une formation plus récente, à savoir le Miocène Inférieur, suite à des mouvements tectoniques dont l'origine est à rechercher dans un contexte plus général que le simple cadre de Vence).

Pour les autres, celles et ceux à qui la géologie a laissé un grave sentiment d'ennui profond lorsque le ou la prof de SVT parlait des divers minéraux du granite ou du gneiss ou du basalte, et bien, ne passez surtout pas votre chemin, bien au contraire, lisez ces lignes! Vous verrez ainsi que la géologie, c'est quelque chose de dynamique qui fait travailler les méninges et voyager dans le temps!

Pour finir cette introduction: dans le club, nous avons décidé de partager notre découverte avec le "monde extérieur". Sachez que par nature, la spéléo est une activité (tant physique qu'intellectuelle) extrêmement intéressante mais risquée. Certes, les risques se calculent mais nous sommes expérimentés, nous connaissons nos limites, celles de notre matériel (par exemple, de manière basique, nous connaissons la consommation de nos lampes, comment nous vêtir pour mieux lutter contre le froid, l'humidité). Nous sommes assurés par une assurance spécifique prenant en compte les risques liés à cette activité considérée comme extrême. Et certains d'entre nous faisons partie d'un corps (d'auto-sauvetage) qui s'appelle le Secours Spéléo Français, composé uniquement de bénévoles spéléos (n'hésitez pas à aller voir le site internet sur https://www.speleo-secours.fr/). Donc j'en viens au fait: il est très fortement déconseillé de s'aventurer seul -ou à plusieurs- dans cette cavité qui présente des particularités propres à sa formation. Le récit que j'en fait est certes tentant aux yeux de certains MAIS NE VOUS Y AVENTUREZ PAS SANS QUE L'UN ou l'AUTRE DU CLUB NE VOUS Y ACCOMPAGNE; si vous décidez de vous mettre à la spéléo et de visiter cette grotte (ou n'importe laquelle de manière plus générale) dans les meilleures conditions de sécurité, mieux vaut passer par une structure fédérale comme la notre plutôt que de s'y aventurer seul ou en groupe, en amateur pseudo-éclairé..

Tout le monde aurait à y perdre quelque chose. Le risque principal (sans parler de dommages physiques, nous n'osons même pas y penser) serait 1/une décision légale d'interdire la pratique de la spéléo à cet endroit au même titre que certaines communes interdisent la pratique du canyoning ou de la plongée spéléo suite à un accident, et 2/ la décision de la fermeture définitive de la cavité par nos soins. Nous l'avons découverte et ouverte, nous pouvons aussi bien la fermer définitivement. Ce serait vraiment dommageable, lourd moralement et financièrement pour nous citoyens de mettre en branle une machine 'secours spéléo' dans cette grotte pour aller y chercher une bande d'amateurs abrutis -pas forcément conscients des risques- qui s'y seraient perdus. Alors qu'il aurait juste suffit de nous contacter avant pour une initiation (cristofe71@yahoo.fr)...

Le Baou des Blancs vu vers l'Est

Un peu de géologie!



Carte géologique des environs du Baou des Blancs, au Nord de Vence (Source BRGM).


Carte géologique simplifiée du Baou des Blancs; légende ci-dessous (source: InfoTerre)

Légende de la carte géologique simplifiée ci-dessus:

Le chevauchement auquel il est fait allusion plus haut est figuré par un trait noir épais. Le réseau routier est figuré par un trait blanc fin. Chaque triangle inversé jaune représente une cavité naturelle inventoriée.

Au Sud de ce trait noir épais, se trouve le Miocène inférieur (env. -23 Millions d'années, appartenant à l'ère Cénozoïque):
L'Aquitanien inférieur figuré en beige clair (molasse de Vence, comme on trouve à la sortie de Tourrettes sur Loup, en direction de Bar sur Loup); l'Aquitanien Moyen/Burdigalien figuré par des points bleus sur fond jaune pâle (marnes bleues de Vence).
Des éboulis récents sont présents à l'Ouest, figurés par des carrés bleus sur fond "taupe" (Quaternaire et + récent). 


Au Nord de ce trait épais, se trouve le Jurassique Moyen; de bas en haut du Baou, les étage géologiques sont
Le Bajocien figuré en couleur taupe (Calcaires à silex avec localement des lits marneux minces et dolomies); le Bathonien figuré en bleu foncé (calcaires plus ou moins dolomitiques); le Callovien/Oxfordien non différenciés figuré en bleu clair pâle (calcaires et calcaires marneux).
Ces 4 étages appartiennent au Jurassique Moyen (Bajocien/Bathonien/Callovien: -170 à 163Ma) - début du Jurassique Supérieur (Oxfordien: -163 à -157Ma), dans l'ère Mésozoïque.

Il y a en gros un "trou" de 140 Millions d'années qui sépare les formations géologiques de part et d'autre du chevauchement.




Schéma structural du chevauchement des Baous.

Coupe géologique Nord Sud passant par le Baou (C.Salti)


Légende de la coupe géologique précédente

La découverte!



Dans la suite de ce récit, nous allons décrire de manière chronologique la découverte faite par Daniel Cavani au pied d'une falaise du Baou des Blancs qui est situé au Nord de la ville de Vence. Nous agrémenterons le récit de photos prises à certains endroits et de petites remarques géologiques. Bien évidement, toute personne intéressée par une visite de cette grotte doit s'adresser à l'un de nous car la cavité est toujours en cours d'exploration et présente 1-de gros risques d'égarement du fait de sa complexité et 2- un danger potentiel du fait de l'instabilité de certains blocs. Et 3- elle est toujours en cours d'exploration.

Donc un beau jour d'avril 2013 (le 30 pour être plus précis), Dada, qui a repéré l'entrée minuscule quelque temps auparavant, revient au pied de la falaise, attiré comme un aimant par le très fort courant d'air qui sort de ce trou. Il ouvre l'entrée à coup de massette et de burin et progresse jusqu'à la 1ère petite salle qui est suivie d'une courte galerie sans suite. L'entrée est étroite mais au bout de 1m, on progresse à 4 pattes, puis on se relève au bout de 3m. Il entrevoit une suite possible entre les concrétions, sur la gauche de la petite salle. Il y aurait aussi une suite à ouvrir au sol. Une autre grotte (les Ballons) se trouvant juste sous l'entrée de celle ci, la jonction est tout à fait plausible.

Le découvreur de la cavité Daniel dans l'étroiture d'entrée.
Le 4 mai, il revient, motivé par la perspective d'une suite intéressante, alléché par le courant d'air toujours présent. Il élargit néanmoins l'entrée car s'il faut revenir travailler régulièrement dans ce trou, c'est quand même plus agréable si on passe sans devoir se déboiter l'épaule pour mieux passer…Il ouvre aussi le passage à gauche qu'il avait vu le 30 avril; la suite donne sur une petite  descente de 2m puis s'arrête sur des concrétions qui bloquent le passage.


Daniel et Frederic se préparant pour une séance topo, à l'entrée de la cavité.

Le 6 mai, il remonte au Baou. Dans la 1ère salle, il voit une chauve souris qui après plusieurs va et viens, plonge soudain dans le passage ouvert 2 jours auparavant. Indiquerait-elle à notre désobeur en chef le passage à ouvrir vers la suite de la grotte??? Il s'engage donc dans le passage qu'il a ouvert et casse sans scrupule les quelques concrétions au sol qui l'empêchait de passer (Dada, pas la chauve souris…). Il déboule dans une salle basse (quand on dit basse, c'est qu'on y tient allongé…). Il s'arrête quelques mètres plus loin sur un ressaut de 1m de haut au départ étroit.

Le 9 mai, muni de sa b… et de son couteau, il revient ouvrir le départ étroit (dont l'étroitesse n'est plus actuellement qu'un souvenir lointain). Il descend sur 2m puis commence à ouvrir à nouveau un passage à gauche. Il entrevoit alors une suite plus large 1m plus loin.


Le 19 mai, il revient au 3 Mille-Pattes (TMP) aidé d'une autre "taupe" en la personne de Florian. Avant d'entrer dans les TMP, Dada lui montre les quelques grottes du coin (par coin, j'entends le pied des falaises). Ils travaillent un peu dans la grotte des Agaves; sur le chemin des TMP, on rencontre 2 ou 3 magnifiques Agaves qui ont donné leur nom a une petite grotte située à proximité de l'entrée des TMP; ils pique-niquent à l'entrée de la grotte des Ballons qui est située juste sous l'entrée des TMP. Puis ensuite, dans les TMP, ils font des photos dans la 1ere salle et vont ouvrir le passage sur lequel Dada buttait la séance précédente. Ils tombent sur plusieurs départs; ils décident d'ouvrir celui le plus en hauteur, à droite. Et Florian débouche enfin dans une salle digne de ce nom. Le plafond est à au moins 3 ou 4m, et sur la droite, il aperçoit une coulée, à 5 ou 6m de lui, avec des feuille dans un gours, indiquant une possible arrivée depuis la surface (ou la falaise). Deux belles ouvertures vont nous mener dans une série de petites et grandes salles. Plusieurs suites sont à ouvrir. Ce réseau s'appellera par la suite le "Réseau Florian" du nom du 1er Homo Erectus à y avoir posé ses bottes. Le réseau précédent, menant au réseau Florian, portera le nom de son 1er habitant,  le réseau de la Chauve -Souris.





Daniel, Frédéric et la fameuse Lucarne dans la 1ere Grande Salle.

Florian dans la 1ere Grande Salle, regardant vers la Grande Coulée.

Florian dans la 2ème Grande Salle.


Florian au pied d'une colonne dans la 2ème Grande Salle.
Florian dans la 2ème Grande Salle.


Florian dans une petite alcôve, quelque part dans la salle du Carrefour.

Cette 1ère Grande Salle est visiblement orientée sur une fracture. Elle fait au moins 3m de large, une dizaine de metres de longs et sa hauteur varie mais peut faire jusqu'à 4 ou 5m de haut. Le sol est encombré de blocs petits à moyens, calcifiés entre eux. Il y a peu de concrétions dans cette salle.

Le 23 mai, Dada revient calibrer les passages jusqu'à la Grande Salle. Il pose 2 barreaux pour faciliter la remontée de la Grande Coulée (à ne pas confondre avec la Coulée du Grand Bronze) car il y a une suite à ouvrir. Il ouvre aussi un passage sous la grande salle, qui permet de descendre de quelques mètres. Il prend aussi des mesures et directions pour faire le plan.

Le 29 mai, il continue de calibrer les passages jusqu'à la 1ere Grande Salle. Il élargit ensuite l'étroiture en haut de la Grande Coulée. Il sort en début d'aprés midi afin de prospecter un peu sur la barre, 25m au dessus et trouve plusieurs grottes non encore inventoriées.

Le 31 mai, suite du calibrage des passages jusqu'à la 1ère Grande Salle et des différents petits départs, qui ne donneront pas de suite évidente. Il ouvre le passage en haut de la Grande Coulée et pose des broches pour installer une main courante. Il découvre une petite salle avec une suite à ouvrir au plafond.

Le 12 juin, il ouvre le passage dans le réseau en haut de la Grande Coulée. Ca continue visiblement mais cela semble étroit. En redescendant, il ouvre une lucarne située sur une des extrémités de la 1ère Grande Salle. Il s'arrête dans une grande fracture (petite salle qui sera évidemment appelée plus tard "la Grande Fracture"…), avec une suite verticale encombrée de blocs.

Le 16 juin, Mathieu, Frédéric et Florian montent à la grotte. Dada doit les rejoindre plus tard dans la journée (là, c'est l'erreur du chef….). Arrivés au terminus de Dada, les 3 stooges dégagent les blocs laissés par le désobeur en chef et descendent un ressaut de 4m (sous plusieurs blocs empilés mais qui ont l'air de tenir car bien calcifiés). Ils atterrissent dans une salle en forme de U, assez spacieuse. Un passage les mène dans une très grande salle, qu'on nommera par la suite la Salle du Carrefour. Les sols et les voutes de ces 2 salles sont constitués de très gros blocs, voire de blocs énormes, de plusieurs m de côtés. Nous sommes dans une méga trémie. On se demande comment ces blocs tiennent en place. La hauteur sous plafond est d'au moins 5m par endroit et du haut de salle, on a un vision d'au moins 15m en contrebas. C'est impressionnant.

Un gours dans la Salle du Théatre.
Bernard en admiration devant une colonnette

Mais je vais laisser Mathieu décrire la 1ère ce jour-là:

"Il y a effectivement eu un passage beaucoup trop facile à ouvrir pour attendre un retardataire (Dada, ndlr). Deux blocs à soulever, un bout de corde à récupérer et le tour était joué pour descendre dans la première salle (salle en U, ndlr).

Vu les dimensions inattendues, les pieds à peine posés par terre, je suis parti en courant avec Florian et Fred à mes trousses (vers la salle du carrefour, SdC, ndlr).

La suite s'est par contre montrée beaucoup plus sélective. Il s'agissait de descendre entre les blocs d'une trémie. Mes poursuivants ont abandonné là et sont allés voir une partie remontante (dans la SdC). Pour ma part, j'ai fini par déboucher dans un étage inférieur qui se trouve sous cette première salle. J'ai pu faire une liaison visuelle et sonore avec mes deux acolytes car un puits donne sur la salle du dessus (la salle en U; cette salle s'appellera la "salle puits", sorte de carrefour entre le réseau des Champignons, la salle du Théatre et la salle du Carrefour; un puits d'une 15aine de metres permettrait de relier   la salle en U qui est située au dessus à la salle puits mais le passage n'a pas été entièrement ouvert, ndlr).

Après, il m'a fallu effectivement un temps certain pour retrouver la sortie. J'ai fait plusieurs remontées qui malheureusement nécessitent une corde à quelques mètres de l'arrivée. J'ai fini par ressortir par l'itinéraire qui sera élargi par la suite.

Nous sommes ressortis de la grotte pour manger et Daniel nous a rejoints. Nous lui avons donc raconté nos découvertes et j'ai dû user de tous mes talents de persuasion pour que lui au moins accepte de venir voir par où j'étais passé.

Je me ré-engage donc pour la deuxième fois dans la trémie avec Daniel et les deux autres à ma suite. Mais comme je n'avais pas vraiment mémorisé tous les passages, au lieu de prendre à gauche, je prend à droite et je débouche dans une grande salle que je ne reconnais pas (la future salle du Théatre).

Encore une fois, je ne me pose pas de question et je pars en courant. J'arrive sur un balcon, je fais demi-tour, je contourne un massif de colonnes pour faire la dé-escalade, je vais en bas de la salle, je fais la dernière descente pénétrable et je remonte. Je trouve Daniel au balcon qui se demande bien comment j'ai pu descendre sans voler. Après quelques explications, il finit par me rejoindre.
Ayant noté une certaine ressemblance, Daniel baptisera cette salle "la salle du théâtre".

Mais comme je lui avais promis de lui faire voir mes découvertes de la matinée, on repart donc vers la suite des "réjouissances". Ce n'était finalement pas très loin et on tombe assez rapidement sur la salle située en dessous de la première salle (salle en U) de cette nouvelle partie.

On peut alors apprécier à plusieurs la recherche de la sortie et ceux qui se moquaient de moi le matin rigolent moins...

Ainsi, après s'être fait piqué la 1ère de la première salle par Florian (Réseau Florian), notre malheureux président -qui n'est pas rancunier mais qui a de la mémoire- décide de baptiser cette nouvelle partie le Réseau Mathieu (pour ne pas oublier). De rage, il passera des séances et des séances à tout élargir de façon disproportionnée. Et maintenant, chaque j'y suis retourné, je n'ai pu retenir ma peine en pensant comment elle était la première fois
…".

Cette salle du Théatre est vraiment très belle, avec de beaux gours actifs, des concrétions de couleur jaune, ocre, marron, des coulées, des draperies. Ils repèrent dans ce secteur 2 suites à ouvrir. Comme souligné par Mathieu, ce secteur sera appelé du nom de celui qui a eu à bouger des tonnes de blocs cyclopéens pour passer: le réseau Mathieu.


La Salle du Théâtre
La Salle du Théâtre

La Salle du Théâtre (vue sur la partie gauche descendante)
La Salle du Théâtre (du rouge, du jaune).


La Salle du Théâtre


Petite parenthèse géologique: à maints endroits de cette grotte (tout comme dans la Grotte du Cocon située à quelques dizaines de mètres plus à l'Est), les yeux habitués remarqueront qu'un grand nombre de spéléothèmes ont naturellement été cassés, qu'ils ont pu être repris dans la calcite au sol ou entre eux, et s'ils sont encore en place, d'autres épisodes de croissance ont pu se superposer dessus; de plus,certains blocs ont été basculés. Cela tend à prouver que la grotte a subi au cours de son histoire géologique des "évènements" brutaux, probablement liés à son mode de formation, à l'histoire géologique de la région (l'Arc de Castellane sur lequel se trouve cette grotte ainsi qu'une majeure partie des cavités de la région a connu une génèse agitée) et/ou à des seismes plus récents comme a pu le prouver Eric Gilli dans d'autres cavités de la région. 


Il est judicieux ici de rappeler que la formation des Baous est liée -tout comme celle des plateaux de Calern/Caussol/La Malle et d'autres (cf liens)- à des phases de compressions (racourcissement) en gros NNE-SSW de la couverture sédimentaire lors de la surrection des Alpes au cours du Miocène. A un moment donné, les contraintes été telles que le seuil de résistance des roches a été dépassé, qu'elles se sont fracturées, puis des failles inverses sont apparues, se sont transformées en chevauchements, donnant des écailles qui forment le paysage actuel. Les Baous, ce sont en fait une partie autochtone située à la base -du Miocène dans le cas des Baous- et une partie allochtone qui a été transportée sur plusieurs kilomètres, située au dessus - les calcaires du Jurassique. Il a été calculé que les quantité de  raccourcissement au niveau du chevauchement des baous serait de 13km. Le chevauchement des Baous (tout comme celui de Calern) est considéré comme un chevauchement à faible pendage. Pour plus d'informations techniques, n'hésitez pas à lire l'article dont la référence figure en bas de page, écrite par des Géologues de la Faculté de Nice (Géodynamique Interne).
L'ordre stratigraphique "normal" est que le Miocène (plus récent) doit être situé au dessus du Jurassique (plus ancien). Dans le cas des Baous, les calcaires Jurassiques se trouvent au-dessus du Miocène. Aucune étude n'a été faite sur la formation de cette grotte (à mon avis, les scientifiques autres que les spéléos  n'y portent pas d'intérêt) et je ne me lancerais donc pas dans des hypothèses fumeuses…Tout ce que je puis faire, c'est constater ce qui se passe "sous" le Baou des Blancs. A plusieurs endroits de la Grotte, on retrouve le calcaire massif, avec le pendage des strates qui colle tout à fait avec la photo prise au début de cet article, à savoir un pendage vers le Nord (entre N345 et N355, variant entre 35 et 55°). Nous n'avons pas trouvé de trace de failles ni de stries (telles qu'on peut en voir sous le plateau de Calern, dans le Calernaum). 
Pour les lecteurs habitués de ce blog, vous saurez que le GSV travaille aussi sur un autre réseau situé sur la partie Est du Baou des Blancs - la Grotte du Cocon et la Grotte R1 et qui développe environs 750m de petites galeries, salles et boyaux; ce réseau comporte aussi une grosse trémie; à un endroit de ce réseau se trouve une belle salle -de dimensions modérée par rapport à celles de la grotte des TMP- bien concrétionnée et présentant les mêmes spéléothèmes fracturés que dans la salle du Théâtre. Cela ne peut pas être une coïncidence et témoigne d'un processus de formation qui semble général au Baou des Blancs (il n'y a pas de raison pour que certaines cavités dans les 3 autres Baous situés plus à l'Est -Baou des Noirs, Baou de Saint-Jeannet et Baou de la Gaude ne se soient pas formés de la même manière). Daniel m'a parlé de plusieurs cavités dans le Baou des Noirs qui se développent sur de grosses fractures, à fort courant d'air). Allez jeter un coup d’œil aux photos sur la page "désobstruction" de notre Blog, Mai 2016, sous le résumé et les photos prises lors de notre sortie à l'aven de la Grenouille.





Au pied de Daniel, un grosse concrétion fracturée, reprise dans la calcite au sol.
Grosse concrétion fracturée et calcifiée au sol (Salle du Théâtre).
Stalactite dont l'extrémité est cassée et sur laquelle croît une fistuleuse.
D'autres concrétions dont l'extrémité est cassé et sur lesquelles croissent des fistuleuses (SdT)


Concrétion cassée (SdT)


Le sol de la salle du Cierge Blanc est constellé de concrétions cassées et recalcifiées.


Colonne fracturée mais non déplacée latéralement (mouvement vertical de la salle du Cierge Blanc?)


Encore des concrétions cassées et reprises dans la calcite au sol (Salle du Cierge Blanc)



La base d'une colonne fracturée et posée sur le sol, à côté du Cierge Blanc.


Encore des concrétions cassées et reprises dans la calcite au sol (Salle du Cierge Blanc)

Encore des concrétions cassées et reprises dans la calcite au sol (Salle du Cierge Blanc)



Au pied du ressaut menant au Réseau du Haut: bloc à l'origine vertical





Le 17 juin, Dada revient seul pour calibrer le passage en haut de la Grande Coulée et pour ouvrir la suite qu'il avait vu lors d'une sortie précédente dans ce coin. Il calibre aussi les passages pour arriver sur la Grande Fracture puis le ressaut de 4m donnant dans la salle en U. Il pose une main courante pour faciliter la désescalade de ce ressaut. Il remonte aussi la trémie dans la salle du Carrefour jusqu'à une petite salle. Il calibre aussi la sortie de la boucle.

Le 26 juin, séance calibrage: il ouvre un passage en haut de la Grande Coulée. Il s'arrête sur 2 passages très étroits à ouvrir. Il calibre ensuite le passage avant la Grande Fracture. Il calibre après le passage en sortie de boucle de la salle du Carrefour. Juste en dessous, il ouvre un autre passage, puis avance de 5m, avec arrêt sur étroiture. Pour finir sa journée calibrage, il calibre un passage dans la trémie qui donne accès à la salle du Théâtre ; c'est vrai que certains passages pour accéder à cette salle nécessitaient un régime poussé avant d'oser affronter les étroitures.


Jean-François (après avoir goûté les champignons du réseau des Champignons)


Dans le réseau des Champignons.


Dans le réseau des Champignons.


Dans le réseau des Champignons.


Dans le réseau des Champignons.

Le 2 juillet, il revient calibrer à nouveau les différents passages avant la salle du Carrefour et un passage dans la trémie qui donne accès à la salle du théâtre. Il entre aperçoit 2 autres passages à ouvrir, avec une suite visible sur le côté de la Grande Fracture et dans la salle en U.

Le 5 juillet, il remonte calibrer l'accès à la salle du Théâtre. Il ouvre ensuite le passage au bas de la salle et arrive au terminus actuel des TMP. A noter que ce terminus est toujours d'actualité lors des séances topo de Juillet, Aout et Septembre 2016 et qu'il le restera à mon avis à tout jamais, à moins q'un spéléo ne décide de s'attaquer à un passage qui fait 15cm de haut et autant de large sur au moins 4m de long, avec très peu de place pour stocker les déblais au dessus…Mais on ne sait jamais, la communauté spéléo étant très étrange, ce genre de personnage n'est pas si rare que cela…


Dans la salle du Théâtre.

Le 11 juillet, il calibre un passage vers -5m puis ouvre un passage dans la Grande Fracture qui jonctionne avec la salle du Carrefour (en fait, on ne prend pas le ressaut qui descend à droite mais on prend le passage qui part en face lorsqu'on déboule dans la GF). Il pose ensuite une main courante sur broches dans le passage "sortie de boucle" qui va devenir le passage principal pour se rendre à la salle du Théâtre. A noter que ce passage semble très instable. Au niveau de cette main courante, de très gros blocs sont soutenus par des blocs de petites dimensions et il faut à mon avis, lorsqu'on visite cette partie de la grotte passer 1 à 1 et éviter de toucher à quoi que ce soit. Les blocs sont calcifiés entre eux mais on ne sait jamais… Il ouvre ensuite un passage en haut de la salle du Théâtre, donnant accès à une nouvelle petite salle; arrêt sur étroiture, donnant sur une galerie.


Dans la salle du Théâtre.


Le Château (salle du Théâtre).

Le 15 juillet, toujours pas encore lassé de calibrer, il entreprend le calibrage du passage donnant accès à la 1ere grande salle du réseau Florian. Il pose un main courante pour accéder au plafond de la 2e grande salle (située à proximité de la 1ere grande salle du réseau Florian). Il ouvre une étroiture (terminus du 11 juillet), progresse de 7m dans une petite galerie et arrêt sur une cheminée calcifiée qui pince en hauteur. Il débute l'ouverture d'un passage au bas de la salle du Carrefour, au départ de la boucle.

Le 24 Juillet: ouverture d'une étroiture située en hauteur de la 2è Grande Salle. Elle donne sur une très jolie petite salle bien concrétionnée, avec un gros gours. Il n'y a pas de suite évidente. Dans le bas de la salle du Carrefour, ouverture d'un passage bas de plusieurs mètres dans la trémie, mais pas de suite à ce niveau là de même. Et finalement, ouverture de 2 passages dans le secteur de la boucle, avec une progression de quelques mètres et arrêt sur 2 étroitures à ouvrir.


Le gours dans la petite salle en haut de la 2eme Grande Salle



Le gours dans la petite salle en haut de la 2eme Grande Salle


En haut de la 2eme Grande Salle



En haut de la 2eme Grande Salle.
 
Le 8 août, séance photo avec Bernard et Christophe. On visite la cavité puis on se rend dans la salle du Théâtre où on fait d'abord une séance photo et où l'on casse la croûte ensuite. Les photographes repartent ensuite vers 14:00 laissant le président seul aller vaquer à ses occupations du côté d'une petite galerie à proximité de la salle du Théâtre; il montera ensuite en haut de la 2e Grande Salle afin de poser une main courante car l'escalade devenait un peu scabreuse.

Le 21 août, ouverture d'un passage au bas de la 1ère Grande Salle. La suite est en laminoir. Dada continue la remontée en haut de la 2è Grande Salle. Il parvient à une autre petite salle mais une étroiture reste à ouvrir pour progresser au-delà.


Dans la salle du Théâtre.

Le 25 août: séance visite de la grotte avec Florian, Frédéric, Angela et une amie. Quelques photos de Fred.

Le 28 août: Dada continue d'élargir le passage dans la remontée en haut de la 2ème Grande Salle. Il progresse de 3,5m puis ça pince, comme on dit en jargon spéléo. Pas de suite! Ce n'est pas grave, les suites ne manquent pas dans cette grotte! Il revient ensuite sous la 1ère Grande Salle, où il élargit un passage dans le petit réseau qui descend vers -12m. La suite est malheureusement en fissure, on ira pas plus profond par là.

Le 23 septembre (petite pause…): Dada ouvre un puits de 2,5m dans la 1ere Grande Salle (PGS), sans suite. Il termine d'ouvrir le passage au bas de PGS, suite en fissure. Il commence à ouvrir un passage au bas de la Grande Coulée (GC), puis avance de 2m. Il élargit la Lucarne au bout de la PGS (celle qui donne sur la suite du réseau).


Dans la salle du Théatre.

Le 6 octobre: sortie initiation de Mathieu et Jérôme dans la cavité.

Le 30 octobre, ouverture du passage à droite au bas de la GC. Dada avance de qq mètres mais pas de suites évidente. Il ouvre ensuite un départ de puits situé juste après la Lucarne, où il descend de 3,5m mais là aussi pas de suite évidente. Il ouvre un passage dans le réseau à gauche après la Lucarne. Il fait quelques mètres et voit de nombreux départs à ouvrir. Toute cette partie se développe dans la trémie. Nous ne sommes plus dans le calcaire massif.

Le 4 novembre, Dada continue de travailler dans le réseau à gauche après la Lucarne. Cette partie s'appellera désormais la Grande Lucarne et le réseau sera celui de Lucarne (RL). Il fait encore qq mètres de 1ere. Un passage donne sur un gros puits vaste de 2m et profond (attention, il faut rester humble…) de 4m. A la base, un carrefour. En prenant au fond à gauche, on remonte et on arrive dans une autre petite salle sous de gros blocs. En remontant, il trouve le chemin pour faire une jonction avec le haut de la Grande Fracture. Par contre, en prenant la suite au fond du puits de 4m, il jonctionne avec le bas du ressaut de 4m et se retrouve dans la salle en U. C'est la genèse du Labyrinthe, ça commence à devenir complexe… Cela promet pour la topo (qui sera faite en juillet 2016, 9 séances en tout)…

Le 19 novembre Dada continue de travailler dans le RL. Il calibre plusieurs passages (c'est sympa de penser aux gros du club).

Le 25 novembre, Dada continue de travailler dans le RL. l calibre plusieurs passages mais sans faire de 1ère (il commençait à prendre de mauvaises habitudes, le Président…).

Le 27 décembre Dada continue de travailler dans le RL. Il ouvre un passage donnant sur une bulle, avec vue sur 2 suites à ouvrir. Puis il descend au terminus au fond de la salle du Théatre, où il voit de l'eau qui coule et qui s'en va dans le minuscule conduit…

Le 3 janvier 2014, il continue de travailler dans le RL. Il ouvre partiellement des suites dans la bulle, suites qui jonctionneront dans une autre partie connue du réseau. Il fait une 2e jonction avec le point de la salle en U (depuis la GF). Il calibre un passage dans le réseau en haut de la SdT.

Le 13 janvier, il continue de travailler dans le RL. Il ouvre un passage en haut d'une cheminée qui va jonctionner avec une petite salle située au dessus de la trémie au dessus de la salle du Carrefour. Juste au dessus de la jonction, il trouve une petite cheminée encombrée de blocs et qui aprés déblayage donnera accès au "Réseau du Haut" (RH; pour une fois cette acronyme signifie qq chose d'intéressant…), se terminant par une autre grande salle, celle qu'on nommera la Salle du Cierge Blanc (SCB).


Le fameux Cierge Blanc



Le fameux Cierge Blanc


Le 17 janvier, Florian l'accompagne pour visiter le RH. Il pose 2 mains courantes dans les petites cheminées. Ils explorent les nombreux départs au niveau de la SCB. Ils font des photos de cette partie du réseau.


La salle du Cierge Blanc (pendage des strates visible au plafond)







Le 22 janvier, exploration dans le RH. Ouverture de qq passages sous la SCB qui devient vraiment labyrinthique. Pose de main courante au départ de certains passages.

Le 27 janvier, exploration dans le RH, sous la SCB. Sur la gauche de cette salle, en hauteur, ouverture d'un passage donnant sur 3 autres salles.

Le 2 février, Frédéric et Mathieu l'accompagnent pour visiter et explorer le RH. Séance photo; Frédéric s'entraine à se perdre dans les boucles sous la SCB.

Le 12 février, exploration dans le RH. Calibrage de certains passages; pose d'échelons et de broches dans les ressauts. Début d'ouverture de 2 étroitures avec suite, vue sur 2-3m. Prises de mesures pour compléter le plan.







Le 23 mars, Jérôme, Christian, Frédéric, Florian, Aurélie et Ondine se joignent à Dada pour visiter la cavité. Séance photo et réalisation d'un film (TRI production).

Le 25 avril, Claude Chausson, 1er Président du GSV en 1968 vient visiter la cavité.




Le 11 juin, Dada retourne dans le RH où il fait encore qq m de 1er, en haut de la cheminée d'accès au réseau. Il fait qq photos pour terminer une pellicule dans la SdT (et oui, notre irréductible président ne s'est pas encore mis au numérique; et c'est pas demain la veille).

Le 10 juillet, François et Bernard l'accompagnent pour visiter la cavité. Il trouve un nouveau passage à ouvrir à droite de la SCB.


Quelque part dans la salle du Cierge Blanc


Quelque part dans la salle du Cierge Blanc



Quelque part dans la salle du Cierge Blanc


Le 16 juillet, Dada retourne dans le RH, ouvre encore 2 passages et fait qq m de 1ere en faisant des boucles. Dans la salle du Carrefour, il ouvre un méandre situé en hauteur et fait 3-4m de 1ere. Il ouvre un nouveau passage dans le secteur de la Grande Boucle. La suite est très étroite dans la trémie. Un autre départ ne sera pas ouvert car il y a trop de belles concrétions et ce serait dommage de les détruire.


Quelque part dans la salle du Cierge Blanc



Une des gardiennes des lieux…

Le 13 novembre (on dirait que notre président s'est calmé…), il va dans le secteur de la salle du Théâtre, ouvre encore 2 passages et fait 6-7m de 1ere. Il va ensuite au point bas de cette salle pour ouvrir l'éventuelle suite mais à cet endroit, seule l'eau continuera son chemin vers la Lubiane…

Le 6 mars 2015, rendez vous avec Alain Staebler pour visiter la cavité.

Le 29 mars 2015, rendez vous avec JL Sztuka, A Durupt et C Pasquale, nouveaux membres du club pour visiter la cavité.

Le 12 août 2015, Christophe et Jean-François visitent la cavité avec Daniel. Il nous mène eu réseau des Champignons qui se développe sous la grande trémie, à proximité de la SdT.


Quelque part dans la salle du Cierge Blanc

Le 29 novembre 2015, Mathieu et Léo, notre plus jeune membre du club vient visiter la cavité.


Quelque part dans la salle du Cierge Blanc


On pourrait croire que l'aventure s'arrête là, mais non! Entre temps, une nouvelle cavité a été trouvée par notre inépuisable président sur la face Est du Baou des Blancs. Il s'agit de la Grotte du Cocon, qui jonctionnera avec la R1. A 2m prés, l'entrée se trouve à la même altitude que l'entrée de la GTMP.

Par la suite, Daniel fera d'autres séances dans cette cavité et ouvrira d'autres passages. Entre autres, mi août 2016, il remonte dans le réseau en haut de la GC et ouvre 25m de conduits qui ne seront pas comptabilisés dans le développement total. Mais le plus gros des découvertes à été fait malgré la trentaine de suite possibles à ouvrir. 


Le pendage vers le NORD au dessus du personnage (45-50°)






Petite colonnette dont l'extrémité a été naturellement noircie. 



Plafond de la salle du Cierge Blanc montrant le pendange vers le N.
 
Voilà, nous avons maintenant un bel aperçu de cette cavité au travers du récit des découvertes et des photos des endroits remarquables!

Il nous reste maintenant un gros travail de synthèse à faire dans le but de "quantifier" notre découverte, à savoir faire la topographie complète de la cavité. Nous n'avons pas fait la topo au fur et  à mesure, Daniel prenant des directions et des mesures pour faire un croquis. Mais sans la rigueur d'un vrai travail de topographie, il faut tout reprendre à 0. Nous avons donc décidé de nous lancer dans une campagne de topographie intensive au cours de l'été 2016. 
C'est ainsi qu'armé d'un décamètre et de son carnet de notes pour Daniel, d'un Disto X2 (merci Mr Heeb) et du logiciel Auriga (merci M. Leblanc) pour Christophe, de son Thermos d'eau chaude et de sa bonne humeur pour Frederic, nous nous sommes attaqués à ce que le Baou des Blancs a de plus beau à nous offrir. Il nous aura fallu 9 séances topo intensives, chacune durant environs 11h pour venir à bout de plus de 1400m de développement et des plus de 50m de dénivelé (390 stations, 430 visées en comptant les visée d'habillage). Maintenant que les données ont été prises, il nous reste à mettre tout cela en forme, ce qui ne va pas être facile car la grotte est une gigantesque trémie qui tient dans un carré de 50m de cotés et que toutes les salles sont superposées, avec l'entrée se situant dans la partie Sud-Est du plan et la Salle du Théâtre dans la partie Nord Ouest du plan. Nous mettrons à jour plus tard les valeurs définitives du développement et du dénivelé total de la cavité mais il s'agit sans aucun doute d'une cavité majeure de la commune de Vence.




Copie d'écran (Auriga) montrant le plan de la cavité. C'est un labyrinthe. Topo en cours.



Copie d'écran (Auriga) montrant la coupe développée de la cavité. Topo en cours.




Les séances de topographie ont eu lieu le 26/07/2016 (Dada, Fred et Christophe), le 4/08/2016 (Dada et Christophe), le 9/09/2016 (Dada et Christophe), le 11/08/2016 (Dada et Christophe), le 18/08/2016 (Dada et Christophe), le 2/09/2016 (Dada et Christophe), le 7/09/2016 (Dada, Fred et Christophe), le 21/09/2016 (Dada, Fred et Christophe) et le 28/09/2016 (Dada, Fred et Christophe). Il y a eu d'autres séances en 2018 et 2019, qui seront décrites dans un autre compte rendu, afin de mettre à jour les chiffres!

Christophe à la fin de la 9ème séance topo, dans l'étroiture d'entrée.

Si vous êtes intéressé de connaitre la suite de nos explorations et découvertes sous le Baou des Blancs, vous trouverez des photos de notre nouvelle cavité dans le blog (Page de Mai 2016, désobstruction; ou bien copiez http://gsv06.blogspot.fr/2016/05/desobstruction-mai-2016-17-sorties.html); il s'agit d'un réseau formé par deux cavités :

-la R1, déjà connue depuis de nombreuses années et que Daniel a topographié après avoir élargi certains passages et rallongé la cavité de plusieurs dizaines de mètres.

-la grotte du Cocon, découvertes en 2014 par Daniel, ouverte et explorée en 2015 en solo puis en avec Frederic et Christophe les mois suivants. Ce réseau totalise environs 750m. 

La partie la plus à l'Ouest de ce réseau est à moins de 45m de distance horizontale de la partie la plus à l'Est de la Grotte des 3 Mille Pattes. La distance verticale n'a pas encore été calculée. Mais il est raisonnable de croire que ces cavités sont -d'un point de vue hydrogéologique et tectonique- en liaison. Il est clair (de notre point de vue spéléo) qu'une de ces prochains années, nous arrivions à faire jonctionner ces 3 cavités. Le résultat sera un réseau de plus de 2km sous le Baou. Nous n'y sommes pas encore, mais "impossible" ne fait pas partie de notre vocabulaire. Et puis on peut toujours rêver.
A noter que dans le prochain Bulletin du Comité Départemental de Spéléologie de Décembre 2021, un article similaire à celui ci, plus tourné "spéléo" sera publié.

Christophe Salti
(aussi auteur des photos)

Références:

-http://www.planseisme.fr/IMG/pdf/failles_PACA_fiches2_p2.pdf

-Géoportail IGN.

-"Modalité de la structuration miocène de la branche sud de l'arc de Castellane (chaines subalpines méridionales)", O.Laurent, JF Stephan, M Popoff, Géologie de la France n°3 (disponible en pdf sur le net).

-Carte Géologique de la France, Feuille de Cannes-Grasse au 1/50.000 (affichable sur GoogleEarth).