16 oct. 2016

[SSF] Aven Cyclopibus (83) - 14, 15 et 16 Octobre 2016

Participants : environ 35 spéléologues et 20 pompiers
Représentants SSF 06 : Virginie, Mélanie, Michel, Nicolas, Loïc, Paul, Pascal et Mathieu (GSV)
TPST : 20h en tout, moins de 8h pour moi

Le temps étant résolument à l'orage le vendredi 14 Octobre, j'opte pour la solution "départ le samedi de bonne heure", car je ne suis pas très chaud pour monter la tente sous le déluge. Le réveil est donc programmé à 5h. J'arrive à décoller à 6h15. La pluie a cessé. Par moment il y a encore des bancs de brouillard sur l'autoroute. J'arrive sans difficulté jusqu'à Solliès-Toucas. Je compte sur le GPS pour la suite. Je loupe la première bifurcation et je gagne une traversée du vieux village. Il me faudra quelques manœuvres pour arriver à tourner dans la petite rue en angle droit sur la place de l'église, mais le GPS finit par retrouver son chemin. On quitte rapidement la civilisation. La route forestière semble particulièrement longue. On ne trouve plus que des voitures de chasseurs garées sur le bas-côté de temps en temps. Heureusement, je finis par apercevoir des camions de pompiers qui sont déjà au rendez-vous. J'arrive donc pour 8h pile.

Comme prévu dans la procédure, je me rends directement au PC pour m'inscrire. La fiche à peine remplie, on me demande si je suis prêt à descendre tout de suite. Je me retrouve inscrit dans la première équipe, celle chargée de refaire l'équipement.

Je parts me préparer, puis je retourne attendre mes coéquipiers près du PC. Je retrouve quelques personnes connues et j'en profite pour aller étudier un peu la topo du trou. La "victime" se trouvera dans le réseau des Marseillais qui démarre vers -250, 50m au-dessus du fond du P160.

A 9h, l'équipe 1 est prête à partir du PC. Elle se compose de Laurent, qui refera l'équipement, de Seb et moi-même, les deux porteurs de kits. Laurent nous annonce tout de suite la couleur : le trou a des passages assez étroits et on va en chier.

A 9h15, Laurent rentre dans le trou. On lui laisse un quart d'heure d'avance pour équiper le premier puits et on s'engage à notre tour. Assez rapidement, on peut se rendre compte que le trou tient toutes ses promesses. C'est une cavité comme je les aime, je ne serais pas venu pour rien.

Au passage le plus célèbre, dit de "La Banane", je m'engage sans suffisamment me méfier et je me retrouve avec la main gauche coincée derrière le descendeur. C'est une expérience assez douloureuse, il faut donc assez rapidement trouver une solution. Je me remonte un petit peu pour libérer ma main, mais il reste toujours le problème de comment débloquer le frein maintenant. Je remonte encore une deuxième fois pour prendre un peu de mou et ça finit par passer. En connaissance de cause, je peux conseiller à Seb de mettre son descendeur en bout de longe.

Il y a encore quelques passages ma fois fort sympathiques et après une remontée et la descente du puits Marina, on arrive au départ du P160. A première vue, il n'y a aucune chance d'arriver à passer une civière, mais il y a des anciens qui jurent avoir déjà réussi, il y a longtemps. Pour élargir, il faudrait déséquiper tout le P160, ce qui n'est pas prévu dans l'exercice. Laurent conclut la discussion en disant : "Chacun son métier !".

La suite de notre intervention se fait sur ce fameux P160, qui va être équipé en double sur sa plus grande partie. Je suis Laurent sur la corde déjà en place et je peux donc tester le passage de nœud que l'on veut épargner aux équipes secours. La descente se fera sur la nouvelle corde et la remontée sur l'ancienne.

On marque un arrêt sur le pallier pendant que Laurent cherche à équiper juste à l'aplomb du départ du réseau des Marseillais. Malheureusement, la corde n'est pas assez longue et il repasse sur l'autre corde. Du coup, je me charge de déséquiper la nouvelle corde pour l'arrêter proprement sur le pallier.

Laurent a pendulé jusqu'à départ du réseau, mais la corde en place est accrochée plus bas. Je descends pour aller la décrocher. En bas du puits (-303), celle-ci est encore utilisée pour le puits suivant. Je descends jusqu'à -312 pour la défaire et je remonte. Je fais le pendule à mon tour pour installer la corde et rejoindre Laurent. Je lui passe les deux mousquetons et plaquettes que j'ai récupérés plus haut pour le laisser finir d'équiper la main courante. Malheureusement, faute de matériel on ne pourra pas aller plus loin, alors que l'exercice devait démarrer au font du réseau des Marseillais. Le point chaud va être assez intime.

Comme l'endroit est un peu boueux, je reste en opposition à l'entrée, puis je fais demi-tour pour attaquer la remontée pendant que Laurent jette un coup d’œil à la suite. Au pallier, Seb me laisse remonter encore en premier.

Nous mangeons un peu avant 14h, au départ du P160. L'équipe ASV réduite nous rejoint à cet endroit peu de temps après. Nous leur expliquons la situation et nous leur transmettons nos instructions pour l'installation du point chaud. Ils vont pouvoir apprécier un endroit exigu et pourri du sol au plafond.

J'attaque de nouveau la remontée en premier. Nous retrouvons l'équipe téléphone avec Pascal en haut du puits Marina. Ils sont suivis par les premières équipes d’évacuation qui vont nous laisser passer dans les passages délicats. Avec la lumière dans les yeux, je ne reconnais même pas Loïc qui fait parti de la fête.

On profite aussi du téléphone pour contacter le PC et faire notre premier rapport. Notre remontée est annoncée à l'équipe désobstruction qui va nous laisser le passage de la banane dans son état naturel avant de l'éclater. J'aurais regretté de ne pas l'avoir connue à la remontée. Je pousse même le plaisir jusqu'à la passer sans pédale et sans bloqueur de pied, qui m'a abandonné en plein milieu. Elle est un peu lisse, mais ça passe tout seul. A la sortie, les trous sont prêts. Un casseur me laisse passer pour aller à la salle où je retrouve Michel et Hervé (il n'y en a qu'un connu dans tout le quart Sud-Est de la France).

Comme la perspective d'éclater la banane a fait très envie à Laurent, celui-ci demande au PC la permission de se joindre à l'équipe désobstruction, permission qui lui sera accordée.

On l'abandonne à toutes ces réjouissances et je reprends la remontée, suivi de Seb. Nous sortons à 17h. Il y a un gros ventilateur juste au-dessus de l'entrée. Je fais attention à la tête, ce sera donc pour l'épaule...

Je termine par un passage au PC pour le rapport. Vu qu'on a laissé le chef dans le trou, c'est donc moi qui m'en charge. Ils sont assez avides d'information sur la reconnaissance de la cavité. Notamment, ils aimeraient bien savoir comment j'ai fait pour ressortir aussi trempé. C'est juste la pluie d'hier ; les puits sont un peu arrosés. Je les laisse noté le pallier du P160 en top position et un peu le puits Marina, car on ne va pas tout noter non-plus.

Ils me sondent aussi pour savoir si je ne veux pas redescendre dans deux heures avec une équipe d'évacuation, mais vu que je me suis levé à 5h, que j'ai fait deux heures de route, que je suis descendu à -312 dans un trou pas facile, qu'on a pas trainé pour remonter, et que j'ai encore la tente à installer, je décline poliment.

Grand bien m'en a pris, car avec la suite qu'ont pris les événements, j'allais passer les 24h d'efforts d'affilé, ce qui n'est clairement pas dans mes capacités...

Je rentre me changer. Je croise pleins de gens inquiets, qui ont attendu toute la journée et qui attendent encore. Il y a notamment Virginie et Mélanie qui font partie d'une équipe ASV 2 qui n'est toujours pas sur le départ à 17h passées...

Je finis par me débarrasser de mes affaires détrempées. J'installe la tente pour la nuit. J’engloutis une boite de petit salé froid. L'appel du duvet est le plus fort. Je me couche tout habillé.

Je ré-émerge à 21h. Il y a encore des gens qui se préparent pour descendre. Moi, je me prépare à aller me coucher pour de bon. La suite me sera racontée le lendemain matin.

Pour faire bref, ils y ont passé la nuit. Un pompier s'est démis l'épaule au passage de la banane et se l'est remise lui-même. Ses copains l'ont sorti à l'arrache, car il y avait encore largement de quoi élargir. Les derniers sont sortis à 6h du matin. Il n'auront même pas droit à une heure de sommeil avant que les chasseurs rentrent en action.

La matinée sera consacrée au rangement et au débriefing. Je repars vers midi.

Mathieu

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