31 août 2019

Désobstruction Août 2019 (15 sorties)



SUR VENCE : 6 sorties (Christophe et Dada).
-Baume qui remonte + C9 (Baou des Blancs ; 3 sorties, Dada) : désob suite au 2e niveau terminé, pas de suite évidente. Prise de mesures à l’extérieur (cheminement et intérieures). Dans le C9 : désob du boyau ventilé qui aspire (point bas) : trouvé un autre départ plus ventilé sur la droite ; au-dessus, entrevu suite plus large : 1ere sur 9,5m, suite ventilée. Prise de mesures extérieure et intérieure pour topo et comparaison situation C9 par rapport à Baume qui remonte.
-Petit Nicolas (Mangiapan ; 1 sortie, Dada) : désob de 2 passages au 2e niveau : pas de suite évidente, fin des travaux ! Manque plus qu’à faire la topo (yakafokon).
-Le Hachoir (Mangiapan, même sortie qu’au Petit Nicolas) : revisite et désob d’un passage entrevu il y a qq années avec Christophe : pas de suite, terminé lui aussi ! 
-Aspirateur (Colle Bertrand ; 2 sorties, Christophe et Dada) : topo de la cavité jusqu’en haut de la grande galerie (117m en tout; topo à continuer dans les nouvelles parties); début de la désob de la suite entrevue en haut de la grande galerie.

SUR ROQUEFORT les PINS: 5 sorties (Christophe et Dada).
-Aven des Asperges (2 sorties, 105K2) : remontée au 2e niveau, désob du passage à droite avec Pierre, pas de suite évidente. Terminé.
-Aven du nid d’Escargot (2 sorties, Dada) : désob du terminus à -3m : 1ere sur 11-12m, puis arrêt sur méandre à élargir.
-Résurgence des Fougères (1 sortie, Dada et Christophe): tentative de pompage ‘artisanal’ sans succès. Evidence de présence temporaire d’eau dans la cavité (crue venant de la voute mouillante ou bien crue du Loup qui est entrée dans la cavité ???). A continuer, avec éventuellement une vraie pompe thermique…

SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 1 sorties (Dada, Choucas).
- Le Craignos (Pont du Loup, 68M5) : travail conjoint avec l’équipe de Choucas.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :
Grotte des 3 Mille Pattes (Vence, initiation avec Laurence, Marie, Louis, Tristan, Franck, Christophe et Dada) ; aven Abel (Saint Vallier, Pierre et Dada) ; aven Yvan (Saint Vallier), Baume des Caranques (Pierre).

Pour le club,
Christophe

13 août 2019

Grotte ornée de Pair-non-pair

Participants : Jérôme (GSV) et Philippe (GSV – Girondin et Spécialiste Viticole)
TPST : 50 minutes

Le Président Dada m’ayant sournoisement prié d’améliorer la sélection des crus que j’amène habituellement sous terre (autrement dit, il voudrait boire à la rentrée autre chose que du pichetegorne trois étoiles), je me suis senti obligé d’effectuer un raid de prospection chez un mien ami domicilié au milieu du doux vignoble des Côtes-de-Blaye, en Gironde. Entre deux visites de chais, je tombe sur un panneau énigmatique annonçant la grotte de Pair Non-Pair. Ma fibre spéléologique l’emportant momentanément sur ma mission oenologique, je demande à mon ami Philippe de nous conduire au trou. Il s’agit bien sûr d’une cavité ouverte au public mais ses dimensions sont si réduites (environ 30 mètres de développement pour une hauteur moyenne de 3 mètres que les 8 visites quotidiennes ne peuvent excéder 18 personnes. C’est donc à la bourre (mais à jeun) que nous nous joignons au groupe de 14h30 ce jour-là.

Creusée par la percolation de l’eau dans du calcaire à astéries (cette pierre jaunâtre farcie de petits fossiles utilisée depuis des siècles pour bâtir les maisons dans le Bordelais), la grotte ne comporte aucune concrétion, et se compose d’une salle principale située à l’entrée et de quatre « alcôves » plus réduites disposées autour et vers le fond. Découverte fortuitement à la fin du XIXème suite au coincement de la patte d’une vache dans une anfractuosité du sol, elle était remplie de sédiments divers et variés. On doit à un certain François Daleau, préhistorien du coin, le déblayage et la découverte progressifs des gravures de la « grande » salle d’entrée. Au passage, il collectera quelques milliers d’outils, d’ossements et autres babioles préhistoriques qui sont actuellement exposés dans plusieurs musées girondins.

Habitués de Lascaux et Chauvet, ne vous attendez pas à des peintures rupestres en couleurs. Les Picasso Néanderthaliens qui ont oeuvré ici procédaient par gravage pointilliste (pointeau et massette) de la roche tendre. Si le sieur Daleau a répertorié près de 60 dessins lors de ses fouilles, on arrive péniblement à en déchiffrer une petite dizaine lors de la visite grâce au pointeur laser de la guide et quelques éclairages rasant. A ce sujet, il faut reconnaître que l’exploitant de la grotte ne fait pas trop d’efforts pour améliorer la visibilité des gravures avec sa demi-douzaine de lampes à incandescence préhistoriques délivrant une lumière chiche et jaunâtre. Peut-être est-ce fait exprès pour laisser au guide toute latitude de dévoiler les gravures avec sa torche à LED rasante…

En plissant les yeux, on va donc deviner une paire de mammouths, une paire de bouquetins, une paire de chevaux et une paire de mégacéros, sorte de daim géant aujourd’hui disparu. Je vois venir les humoristes de cabaret qui vont attribuer à cette manie du pair le nom bizarre de la cavité. Et bien non, « Pair-non-pair » serait une déformation du nom d’un ancien propriétaire du terrain au-dessus de la cavité. D’ailleurs même pas un mètre sépare le plafond de la « grande » salle de la surface. Au plafond de cette salle figure un oculus de 50 cm de diamètre dans lequel la fameuse vache se serait coincée la patte. Aux dire des spécialistes, c’était sous la préhistoire, la seule source lumineuse importante de la grotte et cela expliquerait que seule cette salle d’entrée ait été décorée. On ne va pas épiloguer sur la qualité artistique des dessins, on va juste préciser que Pair-non-pair est la troisième grotte ornée découverte dans le monde et que, contrairement aux parc d’attractions que sont devenus les fac-similés de Lascaux et Chauvet, on visite ici la cavité originale (d’où les petits groupes et les visites contingentées).

Dernière particularité : les alcôves en fond de cavité étaient des habitats avec couchettes et foyers où les artistes troglodytes séjournaient à demeure. A priori une tribu complète (de 12 à 20 personnes) habitait la grotte. C’est plutôt unique par rapport aux autres grottes ornées que les hommes de l’époque ne pénétraient que le temps d’exécuter leurs œuvres.

Au final Philippe et moi sommes ressortis de là plutôt agréablement surpris de l’intérêt archéologique de la cavité malgré une mise en lumière misérabiliste et plus assoiffés qu’en y entrant. Ca tombait bien, la prochaine cave était à deux kilomètres et nous allions sans transition passer de 14 degrés celsius à 14 degrés d’alcool...

Jérôme

PS : pas de photos pour cette sortie en raison d’une interdiction de l’exploitant : « vous comprenez, c’est une grotte originale, films et photos sont prohibés ». Allez comprendre...