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8 oct. 2023

Sortie familiale à la Baume-qui-remonte et à la Baume Chabert

Participants : Daniel, Hugues, Jérôme, Marion, Nina, Noam, Vincent,
TPST : 5h

La famille Addams étant depuis longtemps partante pour une initiation spéléo, Daniel et votre serviteur nous sommes portés volontaires pour encadrer papa, maman, fifille, petitgars et grand-papa en ce beau et chaud dimanche d'octobre qui ressemble fort à un dimanche de juillet. La Baume-qui-remonte et la Baume Chabert ont été choisies par le Président car susceptibles de plaire à une marmaille (10 ans pour Nina et 6 ans pour Noam) déjà rompue aux exercices endurants de type randonnée et escalade grâce à Marion et Vincent, leurs psychopathes de parents. N'oublions pas grand-papa Hugues qui, sous ses dehors de paisible retraité joueur de PMU, a un très lourd passé d'escaladeur, de varappeur et de traceur de chemins. Tout cela n'est finalement qu'affaire d'atavisme. Les deux cavités, proches l'une de l'autre, présentent aussi l'avantage de proposer aux novices de tous âges des petites salles bien décorées reliées entre elles par d'aimables boyaux. 

Rendez-vous est donc pris à 8h15 au départ du GR menant au Baou des Blancs, sur les hauteurs de Vence. Cette heure matinale nous est imposée à la fois par le confort d'une grimpette à l'ombre jusqu'au plateau et par la nécessité de trouver une place pour les voitures, le lieu grouillant autant de randonneurs que les sièges du métro parisien grouillent de punaises de lit. Nous grimpons sans tarder pour profiter de la fraîcheur et je dois reconnaître que la petite famille dépote côté cadence. Je ferme la marche et je tire la langue comme un vieux clebs. Même Papi Brossard cavale comme une gazelle ! Ces gens-là sont des mutants. 

Ça se calme un peu quand nous basculons de l'autre côté du plateau, là où seul Daniel connaît la trace scabreuse qui mène aux trous. Nous profitons d'une superbe vue sur la mer, Vence et le Baou de Saint-Jeannet.

Il est 9h10 à la montre présidentielle quand nous arrivons à la Baume de l'Oignon à la gauche de laquelle Dada a élargi l'un des trois accès à la Baume-qui-remonte. 



Neuf heures trente sonnent dans le lointain lorsque nous nous enfilons dans la cavité. Quelques mètres de reptation plus loin nous débouchons dans la grande salle du Champignon avec sa belle stalagmite si caractéristique et qui de fait accueillera notre repas de midi. Nous y laissons nos sacs.

Nous partons ensuite à la découverte d'un réseau qui se développe sur 300 mètres et s'étage sur trois niveaux. Pour ne pas effaroucher nos initiés de frais, le Président a décidé de shunter les coins problématiques (essentiellement des étroitures pas très engageantes menant à des culs-des-sac sans intérêt). Nous croisons quelques poignées de chauve-souris, lesquelles font fondre Marion qui n'en avait jamais vu d'aussi près. Daniel nous confie qu'il est censé les compter pour la commission "Chiroptères" du CDS06 mais qu'il n'en a finalement pas envie parce qu'on est dimanche et que le dimanche il a autre chose à faire que de compter des chauve-souris pour satisfaire des écolos chevelus amoureux des rats volants et non-mais-c'est-vrai-quoi.

Je sens que le Grand Homme s'échauffe un peu, aussi je l'invite délicatement à poursuivre la visite avec, au bout, la perspective d'une bonne bouteille de rouge. Nina et Noam furètent dans tous les coins tandis que leur père, Vincent, se prend d'une passion subite pour les chatières. Le garçon aime le challenge et de voir notre vieux Président se faufiler comme une anguille au milieu des concrétions chatouille quelque peu son amour-propre de quarantenaire sportif. 


Il s'en tire plutôt bien et Dada lui dit que s'il aime vraiment les étroitures, il en a un plein wagon à sa disposition dans de nombreux trous du département. Grand-Papa ne démérite pas mais me chuchote qu'il n'a pas la condition de son gendre pour aller faire l'andouille dans des boyaux aussi riquiquis. Je le rassure en lui confiant que c'est tout à fait normal et qu'au GSV les seuls goulots d'étranglement qu'on apprécie sont ceux qu'on trouve au sommet des bouteilles...

Et à propos de bouteille, il est quasiment 11h30 quand nous revenons à la salle du Champignon. C'est l'heure de l'apéro et j'exhibe donc un petit vin de l'Aveyron (et oui, ils font aussi du vin là-bas) qui excite notre curiosité : piquette ? Nectar ? Il n'existe qu'un moyen de trancher. Accompagné de quelques chips et d'un excellent pâté maison concocté par les parents de Vincent, le picrate s'avère finalement fort agréable et même un peu sournois, preuve en est la titubation de Marion qui s'était relevée pour mieux se rasseoir. C'est tout simplement l'ivresse des profondeurs. Et un seul verre suffit.

Le café avalé, nous sondons l'état de forme des pitchounets qui sont tout prêts à redécoller. Papi requinqué au gros rouge est également d'attaque, aussi ressortons-nous de la Baume-qui-remonte pour aller explorer la Baume Chabert, une centaine de mètres plus loin. 

Même concept : des petites salles décorées et plusieurs entrées. Le Président ayant jonctionné la cavité avec l'abri C9, un ancien gisement archéologique, cela nous permet d'aller tripoter quelques nonosses et bouts de poterie pour le plus grand plaisir des mômes. Grand-Papa, qui fut dentiste dans une vie antérieure, s'interroge quand même sur l'origine humaine d'un mandibule aux dents bien trop usées. 

Ça rampe pas mal, ça grimpe, ça descend et ça gadouille un poil, histoire qu'on ne ressorte pas tout propres comme les premiers blaireaux venus. 




Finalement nous sortons par l'entrée originelle du trou qui ressemble justement à un terrier de blaireau. Grand-papa et moi nous extirpons les premiers pendant que le reste de la petite famille suit Dada dans un cul-de-sac bien étroit. Si étroit et farci de concrétions que même Vincent, notre récent addict aux étroitures, renonce de peur de faire un carnage parmi les stalagmites.

Il est 14h30 et nous avons fait le tour de la question. Il est temps de remettre leur diplôme de nouveaux initiés à Noam et Nina, diplôme qui prend la forme d'une grosse sucette. 

Grand-papa en veut une aussi, mais Marion le tance : "Papa, voyons, tu as passé l'âge de sucer !". Sur ces considérations familiales, nous nous changeons et attaquons la remontée vers le plateau. 


Jérôme

(avec les photos de Hugues)


Les deux grottes lors de sorties précédentes :