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28 janv. 2024

Fondue savoyarde à la grotte de Combrières

Participants : François, Daniel, Jérôme, Marion, Mathieu, Nina, Noam, Rémi, Sacha, Vincent, Yannick

TPST : 4h30

Parmi les bonnes résolutions pour 2024, le Président avait mis en tête de liste la reprise de la traditionnelle fondue savoyarde souterraine du GSV souvent copiée, jamais égalée. La date du 28 janvier fut bloquée afin de pouvoir réunir à la fois la crème (rance) du club et le dessus du panier (percé) des initiés les plus assidus. La grotte de Combrières (aussi appelée grotte de Mons) fut choisie pour sa facilité d'accès, son infrastructure quasi-hotelière, et sa configuration propice aux ébats de jeunes enfants : ça tombait bien, il y avait trois mômes de prévus parmi les convives.

Mathieu, notre savoyard de service, avait, pour l'occasion, fait mûrir une sélection de fromages du terroir. C'est donc la voiture envahie par le délicat fumet de frometons en train d'agoniser qu'il rejoignit, en compagnie de Rémi, le reste de la fine équipe à 10h30 au carrefour de l'usine hydroélectrique de la Siagne. "Covoiturage" fut le maître-mot de l'expédition car les places de stationnement sont rares à proximité de la cavité. Le contenu de cinq véhicules fut donc transféré dans trois en entassant victuailles, réchaud, novices, casques spéléo, boissons, marmaille, bottes, spéléologues périmés, caquelon et vieillards plus ou moins cacochymes. A onze heures, le groupe se changeait sous le porche d'entrée et à onze heures trente il pénétrait la grotte. Le Président ayant fait remarqué qu'il était pratiquement l'heure de l'apéro, les grignotages furent déployés en un clin d'oeil et le gewurtztraminer de notre ami Yannick fut servi dans la foulée, le tout avec une rigueur toute militaire : au GSV on ne badine pas avec les horaires. 

La présence de mineurs excluant toute conversation déviante, il fut habilement suggéré à Nina, Noam et Sacha d'aller compter les chauve-souris à l'autre bout de la cavité afin que les adultes puissent débiter les cochonneries qui émaillent habituellement les discussions dans tout club spéléo qui se respecte. Effectivement, le temps que les gamins reviennent du fond sans avoir vu la queue d'une ombre d'un chiroptère, nous avions évoqué :

1) la technique de Yannick pour couler un bronze le matin sans en foutre partout (ben oui, il est fondeur...)
2) les différentes traductions de l'expression "anus horribilis" par notre latiniste distingué François (Vincent ayant à tort compris : "cul qui gratte")
3) l'accouplement des spéléologues de même sexe sous les latitudes tropicales (Rémi nous ayant ainsi fait part de ses souvenirs humides à Bornéo et à Madagascar)
4) l'invention fortuite de la lyophilisation par un vieillard du XIXème siècle qui, éjaculant en poudre compte tenu de son grand âge, rajoutait systématiquement de l'eau pour mieux contenter sa vieille compagne qui avait du mal à avaler (anecdote ayant attiré la compassion de notre infirmière Marion pour cette pauvre femme)

- Ça veut dire quoi "éjaculer" ? 

Oups ! Nous n'avions pas entendu Sacha (13 ans) qui était revenu subrepticement parmi nous. Dès lors plus aucune insanité ne fut proférée jusqu'à la fin du repas.

Pendant ce temps Mathieu avait lancé la cuisson de la fondue sur son butagaz de compétition, votre serviteur s'étant porté volontaire pour touiller (j'aime jouer du manche en premier).

 La recette toujours secrète de Mathieu (vin d'apremont, fromage-qui-pue et ail) fit des miracles : une fondue onctueuse et délicate dans laquelle il était impossible de perdre le moindre morceau de pain, sauf lorsqu'on s'appelle François. Notre jésuite maladroit fauta par deux fois ce qui lui valut d'être condamné à lécher les bottes sales de Mathieu et du Président . Lequel Président, magnanime et pour ne pas infliger ce spectacle à nos jeunes convives, autorisa François à les emporter chez lui pour les faire reluire à coup de langue (les bottes, pas les jeunes convives, suivez un peu, quoi...). Notre couleur de bronze Yannick ayant apporté, en alternative au pain, de divines petites patates de Caussols délicatement bouillies, cette fondue souterraine 2024 prit tout de suite une dimension métaphysique : un vrai nirvana de saveurs. Ce goinfre de Mathieu qui, en bon Savoyard, déteste gaspiller le mangement, se porta volontaire pour engloutir l'ultime bouchée de fromage qui avait approximativement la taille du poing de Nina (10 ans). D'une part cela lui fit une tête de hamster avec les joues gonflées (à Mathieu, pas à Nina) et d'autre part il batailla près de cinq minutes pour essayer d'avaler le brouet afin de ne pas perdre la face. Finalement il recracha le tout, ayant manqué de s'étouffer. Une fois les éclats de rire passés, Dada nous convia, en guise de trou normand, à aller explorer la grotte histoire de tasser le fromage au fond des estomacs.



Une demi-heure plus tard nous étions de retour à table pour attaquer LES desserts, en tête desquels le gâteau d'anniversaire de François. Daniel, perplexe : "C'était pas le premier novembre ton anniversaire ?". "Si, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme disait Jésus" rétorqua Don Francesco. A Marion qui lui demandait son âge, notre théologien dévoyé répondit : 56 ans. Vincent s'étonna : "C'est bizarre, tu fais vraiment beaucoup plus vieux...". Et alors là, François se lança dans une démonstration médico-physico-mathématique absconse d'où il ressortait qu'en multipliant la longueur de son pénis en érection par le diamètre de son anus dilaté divisé par sa fréquence cardiaque, on tombait sur son âge réel : donc il avait 56 ans et pas 73. Rémi marmonna que le vieux était quand même vachement souple pour se mesurer la taille du trou de balle sans choper un torticolis. "C'est quoi une érection ?" demanda Noam (7 ans). "Tiens, mange du gâteau et arrête de poser des questions idiotes" le gronda Marion, sa mère. Bref, François finit par glavioter sur ses 73 bougies, et nous nous empifrâmes de tarte à la frangipane, de petits fours amoureusement choisis par Marion et Vincent, de galette des rois et de mandarines de Corse, le tout arrosé de Champagne. 

Pour faire passer la fondue.

C'est donc à quatre pattes (le ventre touchant presque le sol) que notre équipe de morfales sortit de la grotte aux alentours de 16 heures. Ceux qui avaient une Tesla à conduite autonome (c'est-à-dire personne) purent rentrer chez eux en roupillant au volant, les autres rentrèrent aussi chez eux en roupillant au volant. Aux dernières nouvelles chacun est arrivé à bon port.

Jérôme

(avec les photos de Yannick)


La sortie en images qui bougent :



22 oct. 2023

Tourisme aux trois mille-pattes

Participants : Aline, Daniel, Jérôme, Mathieu, Océane, Philippe, Sacha, Yannick

TPST : 5h

Aline et Philippe ayant, lors d'une sortie précédente, exprimé leur appétence pour les étroitures et le plat-ventre, le Président a décidé que ce dimanche 22 octobre serait consacré à la visite de la grotte des trois mille-pattes. Cette cavité, découverte par Daniel et explorée par le GSV, est si labyrinthique que sa topographie 3D réalisée par notre ami Christophe ressemble grosso-modo à une boule de poils régurgitée par un chat épileptique. Autrement dit, on ne peut se fier qu'à la mémoire présidentielle pour naviguer dans ce dédale. Nos intermittents de la spéléo ont tous répondu présent à l'invitation, même le jeune Sacha. 

A 8h15 l'équipe est au complet pour attaquer la montée vers le trou qui s'enfonce sous le baou des blancs, avec un développement répertorié de 1500 mètres. Le seul équipement prévu pour chaque convive est une ceinture (qui a dit "de chasteté" ?) avec longe qui permettra de s'assurer lors des passages en vire. A 9h30 la colonne s'insère dans la cavité. Le ton est donné d'emblée : quatrepattage et reptation. Aline et Philippe sont aux anges, Océane, Sacha et Yannick font contre mauvaise fortune bon coeur. Il vaut mieux car les genoux et les fesses seront mis à rude épreuve pour les cinq heures à venir. Ayant visité la grotte dans sa totalité il y a bien des années, je n'avais plus souvenir d'autant de boyaux, de ressauts, de méandres et de petites salles partant dans toutes les directions. Fermant la marche pour ramasser les éventuels retardataires, je me suis retrouvé plus d'une fois égaré avec lesdits retardataires, le Président ayant tendance à tracer tel un furet dans son terrier sans trop regarder derrière lui. De toute cette cavalcade je n'ai finalement retenu que le repas de midi pris dans la jolie salle du Théâtre, avec, au dessert, les toujours appréciées chouquettes-chantilly de notre amie Aline, le tout arrosé d'un bon chenas, d'un café, d'Elixyr de Grande Chartreuse et de Verveine Maléfique du Bon Frère Mathieu.

Lorsque qu'à 14h30 nous nous extirpons du trou, les visages sont marqués car hormis la pause déjeuner, nous n'avons pas chômé côté crapahut. Mention spéciale à Sacha, frais comme un gardon, qui nous confie être tout à fait prêt à y retourner. Ce qui ne semble pas être dans les projets immédiats de son géniteur, le brave Yannick, qui comme moi en a plein les rotules. Nos touristes de l'extrême reconnaissent toutefois que la cavité offre de très belles choses à voir pour qui s'en donne la peine. Je les recompte quand même des fois qu'on en ait oublié un(e) à l'intérieur.

La descente bien raide jusqu'aux voitures finit de nous pulvériser les genoux, dans les cailloux et sous le regard curieux des hiboux.


Jérôme

8 oct. 2023

Sortie familiale à la Baume-qui-remonte et à la Baume Chabert

Participants : Daniel, Hugues, Jérôme, Marion, Nina, Noam, Vincent,
TPST : 5h

La famille Addams étant depuis longtemps partante pour une initiation spéléo, Daniel et votre serviteur nous sommes portés volontaires pour encadrer papa, maman, fifille, petitgars et grand-papa en ce beau et chaud dimanche d'octobre qui ressemble fort à un dimanche de juillet. La Baume-qui-remonte et la Baume Chabert ont été choisies par le Président car susceptibles de plaire à une marmaille (10 ans pour Nina et 6 ans pour Noam) déjà rompue aux exercices endurants de type randonnée et escalade grâce à Marion et Vincent, leurs psychopathes de parents. N'oublions pas grand-papa Hugues qui, sous ses dehors de paisible retraité joueur de PMU, a un très lourd passé d'escaladeur, de varappeur et de traceur de chemins. Tout cela n'est finalement qu'affaire d'atavisme. Les deux cavités, proches l'une de l'autre, présentent aussi l'avantage de proposer aux novices de tous âges des petites salles bien décorées reliées entre elles par d'aimables boyaux. 

Rendez-vous est donc pris à 8h15 au départ du GR menant au Baou des Blancs, sur les hauteurs de Vence. Cette heure matinale nous est imposée à la fois par le confort d'une grimpette à l'ombre jusqu'au plateau et par la nécessité de trouver une place pour les voitures, le lieu grouillant autant de randonneurs que les sièges du métro parisien grouillent de punaises de lit. Nous grimpons sans tarder pour profiter de la fraîcheur et je dois reconnaître que la petite famille dépote côté cadence. Je ferme la marche et je tire la langue comme un vieux clebs. Même Papi Brossard cavale comme une gazelle ! Ces gens-là sont des mutants. 

Ça se calme un peu quand nous basculons de l'autre côté du plateau, là où seul Daniel connaît la trace scabreuse qui mène aux trous. Nous profitons d'une superbe vue sur la mer, Vence et le Baou de Saint-Jeannet.

Il est 9h10 à la montre présidentielle quand nous arrivons à la Baume de l'Oignon à la gauche de laquelle Dada a élargi l'un des trois accès à la Baume-qui-remonte. 



Neuf heures trente sonnent dans le lointain lorsque nous nous enfilons dans la cavité. Quelques mètres de reptation plus loin nous débouchons dans la grande salle du Champignon avec sa belle stalagmite si caractéristique et qui de fait accueillera notre repas de midi. Nous y laissons nos sacs.

Nous partons ensuite à la découverte d'un réseau qui se développe sur 300 mètres et s'étage sur trois niveaux. Pour ne pas effaroucher nos initiés de frais, le Président a décidé de shunter les coins problématiques (essentiellement des étroitures pas très engageantes menant à des culs-des-sac sans intérêt). Nous croisons quelques poignées de chauve-souris, lesquelles font fondre Marion qui n'en avait jamais vu d'aussi près. Daniel nous confie qu'il est censé les compter pour la commission "Chiroptères" du CDS06 mais qu'il n'en a finalement pas envie parce qu'on est dimanche et que le dimanche il a autre chose à faire que de compter des chauve-souris pour satisfaire des écolos chevelus amoureux des rats volants et non-mais-c'est-vrai-quoi.

Je sens que le Grand Homme s'échauffe un peu, aussi je l'invite délicatement à poursuivre la visite avec, au bout, la perspective d'une bonne bouteille de rouge. Nina et Noam furètent dans tous les coins tandis que leur père, Vincent, se prend d'une passion subite pour les chatières. Le garçon aime le challenge et de voir notre vieux Président se faufiler comme une anguille au milieu des concrétions chatouille quelque peu son amour-propre de quarantenaire sportif. 


Il s'en tire plutôt bien et Dada lui dit que s'il aime vraiment les étroitures, il en a un plein wagon à sa disposition dans de nombreux trous du département. Grand-Papa ne démérite pas mais me chuchote qu'il n'a pas la condition de son gendre pour aller faire l'andouille dans des boyaux aussi riquiquis. Je le rassure en lui confiant que c'est tout à fait normal et qu'au GSV les seuls goulots d'étranglement qu'on apprécie sont ceux qu'on trouve au sommet des bouteilles...

Et à propos de bouteille, il est quasiment 11h30 quand nous revenons à la salle du Champignon. C'est l'heure de l'apéro et j'exhibe donc un petit vin de l'Aveyron (et oui, ils font aussi du vin là-bas) qui excite notre curiosité : piquette ? Nectar ? Il n'existe qu'un moyen de trancher. Accompagné de quelques chips et d'un excellent pâté maison concocté par les parents de Vincent, le picrate s'avère finalement fort agréable et même un peu sournois, preuve en est la titubation de Marion qui s'était relevée pour mieux se rasseoir. C'est tout simplement l'ivresse des profondeurs. Et un seul verre suffit.

Le café avalé, nous sondons l'état de forme des pitchounets qui sont tout prêts à redécoller. Papi requinqué au gros rouge est également d'attaque, aussi ressortons-nous de la Baume-qui-remonte pour aller explorer la Baume Chabert, une centaine de mètres plus loin. 

Même concept : des petites salles décorées et plusieurs entrées. Le Président ayant jonctionné la cavité avec l'abri C9, un ancien gisement archéologique, cela nous permet d'aller tripoter quelques nonosses et bouts de poterie pour le plus grand plaisir des mômes. Grand-Papa, qui fut dentiste dans une vie antérieure, s'interroge quand même sur l'origine humaine d'un mandibule aux dents bien trop usées. 

Ça rampe pas mal, ça grimpe, ça descend et ça gadouille un poil, histoire qu'on ne ressorte pas tout propres comme les premiers blaireaux venus. 




Finalement nous sortons par l'entrée originelle du trou qui ressemble justement à un terrier de blaireau. Grand-papa et moi nous extirpons les premiers pendant que le reste de la petite famille suit Dada dans un cul-de-sac bien étroit. Si étroit et farci de concrétions que même Vincent, notre récent addict aux étroitures, renonce de peur de faire un carnage parmi les stalagmites.

Il est 14h30 et nous avons fait le tour de la question. Il est temps de remettre leur diplôme de nouveaux initiés à Noam et Nina, diplôme qui prend la forme d'une grosse sucette. 

Grand-papa en veut une aussi, mais Marion le tance : "Papa, voyons, tu as passé l'âge de sucer !". Sur ces considérations familiales, nous nous changeons et attaquons la remontée vers le plateau. 


Jérôme

(avec les photos de Hugues)


Les deux grottes lors de sorties précédentes :








21 mai 2023

Traversée Grotte du Revest - Grotte du feu

Participants : Aline, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Philippe, Yannick
TPST : 5h50

En ce beau mois de mai pluvieux lors duquel Sainte-Claire a remis les pendules à l'heure en ouvrant grand les vannes célestes, le Groupe Spéléo de Vence a organisé une sortie pour les nouveaux arrivants au club. 

Suite à la visite du 30 avril à la Baume des Caranques avec nos quatre initiés de frais, deux gars et deux filles trés sympathiques, et devant leur envie de repiquer au truc, nous avons programmé la traversée Grotte du Revest - Grotte du Feu dont les entrées ne sont distantes que de 25 mètres l'une de l'autre. Une traversée spéléo c'est vraiment spécial et ça plait ! Pensez donc : vous entrez par un trou et vous sortez par un autre ! C'est le rêve de tout homme... mais ne nous égarons pas. Je ne pensais qu'à la spéléo et rien d'autre, bande d'obsédés !

Après une montée assez raide de 170 mètres de dénivelé, nous nous présentons à sept devant la grande entrée du Revest (68B). Nous descendons la belle galerie jusqu'à -65 où d'habitude un petit lac nous oblige à un passage en tyrolienne, mais hélas, à la suite d'un printemps plutôt sec, pas une goutte d'eau  ! Nos trois amis ont la joie de découvrir la descente sur corde avec descendeur, mais le sage Dada a pris la précaution d'équiper le P25 en double, afin que nous formions des binômes (et pas des couples MPJ) pour rassurer les participants lors de leur première vraie descente sur corde. La remontée au jumar ne fut pas évidente pour certains, pourtant il suffisait de penser au mouvement alternatif vertical pour saisir la technique de montée sur corde. Nous allons voir le départ du second P25 , mais nous n'y descendrons pas, car les nouveaux devront au préalable travailler la technique du va et vient vertical (et non vous ne me ferez pas dire ce que je n'ai pas dit...).

Après un copieux casse-croûte bien arrosé de rouge sur la plage bordant le lac à sec à -65, nous entamons la remontée mais en bifurquant vers la grotte dite de l'ours (68H5), ainsi nommée car des ossements d'ursus spéléus y ont été trouvés. Dans la galerie menant vers la sortie nous tombons sur un groupe de jeunes visitant la cavité, et nous devons attendre un bon moment pour y mettre nos cordes et y descendre à notre tour. Nous sortons enfin de l'entrée basse de la grotte du Feu vers 16h35. Nous avons ainsi passé 5h50 pour faire la traversée à sept.

Les nouveaux participants séduits par cet aspect vertical de la spéléologie sur corde, ne demandent qu'à refaire une autre sortie avec d'aussi bonnes sensations. Chacun ayant des occupations personnelles et ne pouvant se libérer avant les vacances d'été qui arrivent à grands pas, avec leur dose de touristes et de chaleur, nous avons fixé un nouveau rendez-vous spéléo à nos amis pour début septembre. Ce sera un grand plaisir de nous retrouver, dans un esprit de franche camaraderie et de bonne humeur. 

François   



La sortie en images qui bougent :



30 avr. 2023

Initiations à la Baume des Caranques

Participants : Aline, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Océane, Philippe, Yannick
TPST : 3h00

En cette fin avril où la pluie de printemps nous fait défaut et se fait languir, la fine équipe du Groupe Spéléo de Vence a programmé une sortie initiation à la Baume des Caranques dans les Gorges du Loup. Avec la venue de quatre nouveaux en cette journée, la moyenne d'âge du club a brutalement chuté, ce qui fait plaisir à voir ! En effet deux charmantes jeunes filles, Aline et Océane, et deux gaillards dans la force de l'âge, Philippe et Yannick, nous ont rappelés nos jeunes années spéléologiques ! P... que c'est bon !! Ca fait plaisir ! la porte est grande ouverte au sang neuf ! 

Après cet intermède de pure nostalgie, revenons à nos moutons. Il est 9h30 quand tout le monde est là, enfin presque ! Il manque juste le trio mixte composé d'Aline, d'Océane et de Jérôme un peu à la bourre ! Il est dix heures lorsque, après nous être chargés des casques, des combis, de la bouffe et des quilles de rouge, nous attaquons la montée vers la Baume dans la brume, mais toujours en l'absence de pluie ! A l'issue de 35 à 40 mn de montée haletante dans la sueur (p... quelles est dure cette grimpette) nous arrivons ! Nous nous équipons sous le porche d'entrée et nous voilà dans le vif du sujet.

                                       

                                        

Nous nous introduisons dans la baume alors que ma montre indique 11 heures tapantes. Nos quatre nouveaux apprécient la beauté des concrétions. 

                                        

                                        

Il est vrai que cette cavité est l'une des plus belles du département. Je profite de la progression pour donner aux deux jeunes filles intéressées, quelques explications géologiques et karstiques sous l'autorité universitaire de notre ami Nicolas, étudiant en géologie. Quelle stupéfaction pour nos initié(e)s dans la salle de la méduse ! Les photographes avec leurs portables se régalent ! la star de la journée s'appelle la Grande Méduse, mais ce n'est quand même pas le radeau de Géricault ! En fait, c'est une superbe concrétion tombant du plafond. Oh ! Dame nature, quelles sont belles tes œuvres !!!

                                        

                                                    

Mais oui ! le festival n'est pas seulement à Cannes. Laissant les sacs de bouffe dans la Grande Galerie, nous continuons vers le fond de la cavité, et après quelques escalades nous arrivons dans la salle des Agoraphobes à prés de 200 mètres de l'entré

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 Nous nous arrêtons au sommet de l'infâme P37 dont le départ aérien et les ignobles étroitures boueuses permettent aux masochistes de rejoindre la grotte du Revest et la grotte du Feu. Nous stoppons là, pour une initiation c'est un bon début. 

                                          

Les estomacs de certains nous rappelant à l'ordre, nous retournons vers la salle de la Méduse pour casser la croûte.     

                                            

                                            

Après un pique-nique tout simple agrémenté de Pineau des Charentes de notre doyen Bernard, de quelques verres de rouge et d'une communication pharmaceutique du même Bernard et de son acolyte Jérôme sur les propriétés apaisantes du Baume des Caranques, nous retournons vers la civilisation. Arrivés sous le porche d'entrée, quelle agréable surprise : il pleut abondamment au dehors ! les prières de notre amis Jérôme ont été exaucées ! Merci Jérôme, heureusement que tu es là ! Mais à la redescente la joie n'y ést plus, ça glisse pas mal, on est trempés, les gamelles s'enchaînent, vivement qu'on se mette à l'abri ! Mais enfin, François, il faudrait savoir : il faut de l'eau, oui ou non ? Mais oui bien sûr, la question ne se pose pas ! Au final, journée trés agréable pour tous, avec d'amusantes péripéties, un aspect sportif, et quelques bonnes rigolades, mais toujours dans la convivialité et le respect mutuel.

                                            

                                            

 A renouveler, ce que je souhaite avec plaisir.


François.


26 juin 2022

Pâques en juin attire le pèlerin

Participants : Alice, Daniel, Jérôme, Loris, Mathieu, Sacha et Yannick
TPST : 4h00

Alice, Yannick et son cadet, le jeune Sacha, étaient conviés par le GSV à une découverte touristique de la grotte de Pâques en ce chaud dimanche de juin. A 9h30 la fine équipe était réunie sur le petit parking de l'usine EDF de Saint-Cézaire. 

Le temps de dire du mal du père François qui une fois de plus nous fait faux bond, nous nous équipons et nous mettons en marche vers le célèbre trou dans lequel je n'ai personnellement plus remis les pieds depuis vingt ans. Il faut dire qu'à l'époque, j'étais un spéléologue franc-tireur acoquiné avec deux branquignols et que nous avions réussi à nous perdre lors de chacune des trois visites effectuées dans la cavité. Ça calme. La grotte de Pâques est en effet connue pour être labyrinthique. Le Président Dada nous rassure à ce sujet : avec lui, aucune crainte, nous ne tournerons pas indéfiniment à l'intérieur jusqu'à épuisement de notre éclairage et blanchiment de nos os. Il est vrai que le Grand Homme a un sens de l'orientation souterrain supérieur aux meilleurs GPS. Certaines mauvaises langues disent qu'il décline. Je préfère croire qu'il a conservé toutes ses capacités...

L'ami Loris, toujours féru de technologie vintage, nous a sorti pour l'occasion son acéto-qui-pue dont nous devons reconnaître qu'il dispense un éclairage magique et inégalable malgré son côté pas très écolo. Comme il galère un peu à régler sa flamme, il nous inflige un chalumeau long de vingt centimètres au sujet duquel Alice, sa charmante compagne, constate "C'est bien lui çà, longue, droite et brillante !". Le ton est donné, on ne va pas s'ennuyer. 

Nous nous introduisons vers 10h30 dans la cavité et entamons la visite par 150 mètres de reptation et de quatrepattage qui nous font vite regretter d'avoir mis une petite polaire sous la combi. Rien de bien dramatique pour nos initiés de frais, mais une progression soutenue qui sollicite tous les muscles du corps. Alors que je rampe  le nez collé au sol, je tombe sur une petite flaque laiteuse d'un diamètre approximatif de deux centimètres. Les hypothèses les plus visqueuses me traversant l'esprit, je soumets le mystère à la sagacité de Yannick qui me suivait de près. Le garçon qui est passionné de chiroptères et a fait de longues études de zoophilie trempe un doigt circonspect dans la substance et le porte à sa langue. Il est formel : "C'est de la semence de chauve-souris". Sacha qui nous a rejoint entretemps demande à son père "Papa, c'est quoi de la semence ?". Mathieu qui trainait dans le coin et qui sait y faire avec les gosses tente une explication scientifique "Et bien vois-tu la semence c'est du jus de graine de bestiole". "Oui mais ça leur sert à quoi le jus de graine aux bestioles ?" interroge notre jeune curieux. Yannick et moi préférons nous éclipser subrepticement et laisser Mathieu s'enfoncer irrémédiablement dans ses explications au petit Sacha. Clairement, nous préférons ne pas entendre la suite. Dubitatif, je questionne Yannick : "C'est vrai que c'est du sperme de chauve-souris ? Tu reconnais ça au goût ?". "Mais non banane !" rigole notre joyeux luron "c'était juste pour refiler Sacha à Mathieu. En vrai, ça avait plutôt le goût de la vinaigrette..." Alice, qui nous a entendu, percute tout de suite : "Loris ! Dans quoi tu as mis la sauce pour nos salades de patates ?". "Dans un pot de confiture pourquoi ?". "Pour rien" soupire Alice. Effectivement, l'homme au chalumeau avait soigneusement emmailloté un bocal de vinaigrette en verre et l'avait amoureusement calé dans son kit. A presque cent mètres de l'entrée, le kit fait gling gling et les giclées de vinaigrette parsèment désormais notre parcours. Il y en a deux qui vont manger de la salade non assaisonnée à midi...

Ce dossier enfin clos, nous débouchons dans la salle de Minuit au plafond joliment concrétionné. Le Président nous propose d'aller d'abord explorer la belle galerie de la Cascade avant de nous aventurer plus loin vers l'est. Compte tenu de la sècheresse générale, la calcite est à peine humide et les petits gours tristement vides. Nous grimpons allègrement jusqu'à l'ancien siphon qui, paradoxalement, est encore rempli de flotte. Daniel étant toujours allergique à l'eau, surtout quand elle rentre dans ses bottes et lui humecte le dessous des roubignolles, propose à Alice, Yannick et Loris de franchir l'obstacle aquatique en leur faisant miroiter la perspective d'une méga-galerie façon tunnel de métro. Tout le monde se débine, surtout ceux chaussés de simples godasses de marche, et nous redescendons vers la salle de Minuit. En chemin nous croisons Mathieu et Sacha, le premier expliquant au second les secrets de la reproduction au moyen de petites figurines en glaise. Yannick, le père indigne, ricane "J'imagine la tête de sa mère quand le gamin va lui raconter sa sortie spéléo..."

Mon estomac commençant à gargouiller, je demande à Dada si par hasard il ne serait pas l'heure de casser la croûte. "Ça va pas non ? Il est à peine 11h20. On va pas manger comme les poules. Allez hop ! Galerie de l'oiseau !" Au GSV on ne remet jamais en cause l'autorité du Président ni sa précision toute chronométrique. La Galerie de l'oiseau est un gros tube qui étend ses parois de roche coupante sur plus de 120 mètres. Notre érudit Leader Maximo nous explique que les premiers explorateurs y ont trouvé un squelette de volatile préhistorique, peut-être un corbeausaure égaré, ce qui a valu son nom à cet impressionnant tunnel de plusieurs mètres de diamètre. Arrivé au bout, Daniel décrète que ceux qui le veulent peuvent poursuivre vers les gours de Tony. 

Loris, tout feu tout flamme persuade Mathieu d'aller y jeter un oeil et je me fais une douce violence pour les accompagner dans ce qui s'avère être un laminoir surbaissé. Nous traversons les fameux gours de Tony sans même nous en apercevoir et arrivons dans une petite salle où il est enfin possible de s'asseoir. Mes deux clampins, très en forme, décident de pousser plus loin. J'en ai ma claque de ramper et les préviens que je les attends là. Sauf que vingt minutes plus tard, ils ne sont toujours pas de retour. Considérant qu'ils sont définitivement perdus, je reviens sur mes pas et trouve le reste de l'équipe en train de pique-niquer tranquillement "Merci de nous avoir attendus, bande d'enfoirés" je rouscaille. Le Président, impavide, me rétorque : "Estime-toi heureux qu'on n'ait pas commencé à picoler sans toi. On a pas osé sortir ta bouteille de son fourreau de protection, la fermeture éclair est cassée". La belle excuse. J'arrive quand même à extraire mon saint-nicolas-de-bourgueil et à faire le service. Seuls Sacha et Alice déclinent, le premier parce qu'il est bien élevé et la seconde parce qu'elle préfère le blanc. Loris et Mathieu finissent par réapparaître avec de la boue par-dessus le casque et nous confirment que c'est bien merdique jusqu'à la salle du lac qui n'a d'ailleurs de lac plus que le nom vu l'absence d'eau.

Le déjeuner se termine pas quelques doigts d'un excellent limoncello artisanal macéré clandestinement par le couple Alice-Loris (tiens, ça rime...), lequel tandem a aussi pensé à amener le café, ce qui, compte tenu de notre situation statique dans un environnement frais et humide, réchauffe les corps et les esprits. Yannick nous exhibe une superbe boîte de biscuits connue pour ses cigarettes. Comme le pinard, le caoua et le limoncello, elle connaîtra un sort funeste et ce sont avec les kits allégés d'autant que nous retournons vers la sortie. En repassant à côté des petites flaques éjaculatoires, le jeune Sacha entreprend à nouveau le pauvre Mathieu sur les mystères de la procréation in vitro. Ce gosse a une soif de connaissance incroyable...

Nous débouchons dans la moiteur de la vallée de la Siagne vers 14h30. Nous n'avons perdu personne, Loris n'a pas foutu le feu à la forêt avec son chalumeau à l'acétylène, Alice a mangé sa salade de patates sans vinaigrette, ce qui dénote une grande adaptabilité indispensable en spéléologie, Yannick a décidé de revoir totalement l'éducation sexuelle de son fils de douze ans, et Mathieu s'est juré de fermer sa gueule la prochaine fois qu'un gamin posera une question éducative qui ne lui était pas destinée...

Le Président a peut-être recruté trois nouveaux adhérents.

Finalement, ce fut une belle journée.


Jérôme


30 avr. 2022

Désobstruction Avril 2022 (23 sorties)

 Sur la Colle sur Loup (5 sorties) 

-Secteur de la carrière, Aven Bianchi (44C, 2 sorties) : désob terminus, arrêt provisoire car trop étroit.

-Secteur des rives du Loup : Grotte des Barres : désob des principaux départs (3 sorties).

Sur Roquefort les Pins (11 sorties)

- Secteur du Pibou Haut, aven de la maison des chasseurs (1 sortie) : désob terminus mais la suite est très étroite.

-Secteur du Clos (5 sorties) : Aven des plumes, dev 35m, 1 suite à ouvrir.

-Secteur des Rives du Loup (5 sorties) : Grotte Fabre, 105S, pose de barreaux + corde neuve, revu boyau remontant (1 sortie). Grotte de la souche et grotte du Déracine : désob. Revisite de la Grotte de la Balle (trouvée par Pierre) et Baume du Loup : dev 8.5m (2 sorties).  Grotte de la terrasse : désob du boyau remontant, grotte RF (désob terminus). Grotte de la Solitaire : calibrage du boyau d’entrée, une suite à voir (2 sorties).

Sur Villeneuve Loubet (2 sorties) :

-Aven Dierlo (161D) : revisite, 1 sortie.

-Aven du Mardaric (161E) : visite, 1 sortie.

-Grotte du Mardaric (161B) : résurgence en rive droite du vallon dans laquelle nous avons déjà travaillé il fort longtemps (le SCCM et l’ESC ont travaillé dans cette cavité dans les années 80 et 90, vidant entièrement le siphon de sable. Nous avions alors arrêté devant la petitesse du post siphon étroit et boueux, pas d’eau active). Sur mon conseil, Dada a été voir cette cavité. Il a commencé la désob d’un boyau dans le petit réseau supérieur à droite en remontant vers le fond de la galerie (donc en rive gauche !) : 1 sortie mais il y en aura surement d’autres car le boyau dans lequel Zic s’est avancé sur plus de 10m est ensablé ! Prospection : trouvé 2 départs en laminoir et trouvé aussi 2 petites grottes.

Sur Gourdon (3 sorties, interclub avec Choucas) : désob de la grosse trémie dans la galerie de la Source.

Sur Coursegoules, Cheiron (1 sortie, Pierre) : pas de détails.

SORTIES CLUB : (sans forcément de compte-rendu ; sorties non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, sorties en club, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :

Aven Cresp pour initiation (Caussols).

Pour le Club,

Christophe