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28 janv. 2024

Fondue savoyarde à la grotte de Combrières

Participants : François, Daniel, Jérôme, Marion, Mathieu, Nina, Noam, Rémi, Sacha, Vincent, Yannick

TPST : 4h30

Parmi les bonnes résolutions pour 2024, le Président avait mis en tête de liste la reprise de la traditionnelle fondue savoyarde souterraine du GSV souvent copiée, jamais égalée. La date du 28 janvier fut bloquée afin de pouvoir réunir à la fois la crème (rance) du club et le dessus du panier (percé) des initiés les plus assidus. La grotte de Combrières (aussi appelée grotte de Mons) fut choisie pour sa facilité d'accès, son infrastructure quasi-hotelière, et sa configuration propice aux ébats de jeunes enfants : ça tombait bien, il y avait trois mômes de prévus parmi les convives.

Mathieu, notre savoyard de service, avait, pour l'occasion, fait mûrir une sélection de fromages du terroir. C'est donc la voiture envahie par le délicat fumet de frometons en train d'agoniser qu'il rejoignit, en compagnie de Rémi, le reste de la fine équipe à 10h30 au carrefour de l'usine hydroélectrique de la Siagne. "Covoiturage" fut le maître-mot de l'expédition car les places de stationnement sont rares à proximité de la cavité. Le contenu de cinq véhicules fut donc transféré dans trois en entassant victuailles, réchaud, novices, casques spéléo, boissons, marmaille, bottes, spéléologues périmés, caquelon et vieillards plus ou moins cacochymes. A onze heures, le groupe se changeait sous le porche d'entrée et à onze heures trente il pénétrait la grotte. Le Président ayant fait remarqué qu'il était pratiquement l'heure de l'apéro, les grignotages furent déployés en un clin d'oeil et le gewurtztraminer de notre ami Yannick fut servi dans la foulée, le tout avec une rigueur toute militaire : au GSV on ne badine pas avec les horaires. 

La présence de mineurs excluant toute conversation déviante, il fut habilement suggéré à Nina, Noam et Sacha d'aller compter les chauve-souris à l'autre bout de la cavité afin que les adultes puissent débiter les cochonneries qui émaillent habituellement les discussions dans tout club spéléo qui se respecte. Effectivement, le temps que les gamins reviennent du fond sans avoir vu la queue d'une ombre d'un chiroptère, nous avions évoqué :

1) la technique de Yannick pour couler un bronze le matin sans en foutre partout (ben oui, il est fondeur...)
2) les différentes traductions de l'expression "anus horribilis" par notre latiniste distingué François (Vincent ayant à tort compris : "cul qui gratte")
3) l'accouplement des spéléologues de même sexe sous les latitudes tropicales (Rémi nous ayant ainsi fait part de ses souvenirs humides à Bornéo et à Madagascar)
4) l'invention fortuite de la lyophilisation par un vieillard du XIXème siècle qui, éjaculant en poudre compte tenu de son grand âge, rajoutait systématiquement de l'eau pour mieux contenter sa vieille compagne qui avait du mal à avaler (anecdote ayant attiré la compassion de notre infirmière Marion pour cette pauvre femme)

- Ça veut dire quoi "éjaculer" ? 

Oups ! Nous n'avions pas entendu Sacha (13 ans) qui était revenu subrepticement parmi nous. Dès lors plus aucune insanité ne fut proférée jusqu'à la fin du repas.

Pendant ce temps Mathieu avait lancé la cuisson de la fondue sur son butagaz de compétition, votre serviteur s'étant porté volontaire pour touiller (j'aime jouer du manche en premier).

 La recette toujours secrète de Mathieu (vin d'apremont, fromage-qui-pue et ail) fit des miracles : une fondue onctueuse et délicate dans laquelle il était impossible de perdre le moindre morceau de pain, sauf lorsqu'on s'appelle François. Notre jésuite maladroit fauta par deux fois ce qui lui valut d'être condamné à lécher les bottes sales de Mathieu et du Président . Lequel Président, magnanime et pour ne pas infliger ce spectacle à nos jeunes convives, autorisa François à les emporter chez lui pour les faire reluire à coup de langue (les bottes, pas les jeunes convives, suivez un peu, quoi...). Notre couleur de bronze Yannick ayant apporté, en alternative au pain, de divines petites patates de Caussols délicatement bouillies, cette fondue souterraine 2024 prit tout de suite une dimension métaphysique : un vrai nirvana de saveurs. Ce goinfre de Mathieu qui, en bon Savoyard, déteste gaspiller le mangement, se porta volontaire pour engloutir l'ultime bouchée de fromage qui avait approximativement la taille du poing de Nina (10 ans). D'une part cela lui fit une tête de hamster avec les joues gonflées (à Mathieu, pas à Nina) et d'autre part il batailla près de cinq minutes pour essayer d'avaler le brouet afin de ne pas perdre la face. Finalement il recracha le tout, ayant manqué de s'étouffer. Une fois les éclats de rire passés, Dada nous convia, en guise de trou normand, à aller explorer la grotte histoire de tasser le fromage au fond des estomacs.



Une demi-heure plus tard nous étions de retour à table pour attaquer LES desserts, en tête desquels le gâteau d'anniversaire de François. Daniel, perplexe : "C'était pas le premier novembre ton anniversaire ?". "Si, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme disait Jésus" rétorqua Don Francesco. A Marion qui lui demandait son âge, notre théologien dévoyé répondit : 56 ans. Vincent s'étonna : "C'est bizarre, tu fais vraiment beaucoup plus vieux...". Et alors là, François se lança dans une démonstration médico-physico-mathématique absconse d'où il ressortait qu'en multipliant la longueur de son pénis en érection par le diamètre de son anus dilaté divisé par sa fréquence cardiaque, on tombait sur son âge réel : donc il avait 56 ans et pas 73. Rémi marmonna que le vieux était quand même vachement souple pour se mesurer la taille du trou de balle sans choper un torticolis. "C'est quoi une érection ?" demanda Noam (7 ans). "Tiens, mange du gâteau et arrête de poser des questions idiotes" le gronda Marion, sa mère. Bref, François finit par glavioter sur ses 73 bougies, et nous nous empifrâmes de tarte à la frangipane, de petits fours amoureusement choisis par Marion et Vincent, de galette des rois et de mandarines de Corse, le tout arrosé de Champagne. 

Pour faire passer la fondue.

C'est donc à quatre pattes (le ventre touchant presque le sol) que notre équipe de morfales sortit de la grotte aux alentours de 16 heures. Ceux qui avaient une Tesla à conduite autonome (c'est-à-dire personne) purent rentrer chez eux en roupillant au volant, les autres rentrèrent aussi chez eux en roupillant au volant. Aux dernières nouvelles chacun est arrivé à bon port.

Jérôme

(avec les photos de Yannick)


La sortie en images qui bougent :



30 avr. 2023

Initiations à la Baume des Caranques

Participants : Aline, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Océane, Philippe, Yannick
TPST : 3h00

En cette fin avril où la pluie de printemps nous fait défaut et se fait languir, la fine équipe du Groupe Spéléo de Vence a programmé une sortie initiation à la Baume des Caranques dans les Gorges du Loup. Avec la venue de quatre nouveaux en cette journée, la moyenne d'âge du club a brutalement chuté, ce qui fait plaisir à voir ! En effet deux charmantes jeunes filles, Aline et Océane, et deux gaillards dans la force de l'âge, Philippe et Yannick, nous ont rappelés nos jeunes années spéléologiques ! P... que c'est bon !! Ca fait plaisir ! la porte est grande ouverte au sang neuf ! 

Après cet intermède de pure nostalgie, revenons à nos moutons. Il est 9h30 quand tout le monde est là, enfin presque ! Il manque juste le trio mixte composé d'Aline, d'Océane et de Jérôme un peu à la bourre ! Il est dix heures lorsque, après nous être chargés des casques, des combis, de la bouffe et des quilles de rouge, nous attaquons la montée vers la Baume dans la brume, mais toujours en l'absence de pluie ! A l'issue de 35 à 40 mn de montée haletante dans la sueur (p... quelles est dure cette grimpette) nous arrivons ! Nous nous équipons sous le porche d'entrée et nous voilà dans le vif du sujet.

                                       

                                        

Nous nous introduisons dans la baume alors que ma montre indique 11 heures tapantes. Nos quatre nouveaux apprécient la beauté des concrétions. 

                                        

                                        

Il est vrai que cette cavité est l'une des plus belles du département. Je profite de la progression pour donner aux deux jeunes filles intéressées, quelques explications géologiques et karstiques sous l'autorité universitaire de notre ami Nicolas, étudiant en géologie. Quelle stupéfaction pour nos initié(e)s dans la salle de la méduse ! Les photographes avec leurs portables se régalent ! la star de la journée s'appelle la Grande Méduse, mais ce n'est quand même pas le radeau de Géricault ! En fait, c'est une superbe concrétion tombant du plafond. Oh ! Dame nature, quelles sont belles tes œuvres !!!

                                        

                                                    

Mais oui ! le festival n'est pas seulement à Cannes. Laissant les sacs de bouffe dans la Grande Galerie, nous continuons vers le fond de la cavité, et après quelques escalades nous arrivons dans la salle des Agoraphobes à prés de 200 mètres de l'entré

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 Nous nous arrêtons au sommet de l'infâme P37 dont le départ aérien et les ignobles étroitures boueuses permettent aux masochistes de rejoindre la grotte du Revest et la grotte du Feu. Nous stoppons là, pour une initiation c'est un bon début. 

                                          

Les estomacs de certains nous rappelant à l'ordre, nous retournons vers la salle de la Méduse pour casser la croûte.     

                                            

                                            

Après un pique-nique tout simple agrémenté de Pineau des Charentes de notre doyen Bernard, de quelques verres de rouge et d'une communication pharmaceutique du même Bernard et de son acolyte Jérôme sur les propriétés apaisantes du Baume des Caranques, nous retournons vers la civilisation. Arrivés sous le porche d'entrée, quelle agréable surprise : il pleut abondamment au dehors ! les prières de notre amis Jérôme ont été exaucées ! Merci Jérôme, heureusement que tu es là ! Mais à la redescente la joie n'y ést plus, ça glisse pas mal, on est trempés, les gamelles s'enchaînent, vivement qu'on se mette à l'abri ! Mais enfin, François, il faudrait savoir : il faut de l'eau, oui ou non ? Mais oui bien sûr, la question ne se pose pas ! Au final, journée trés agréable pour tous, avec d'amusantes péripéties, un aspect sportif, et quelques bonnes rigolades, mais toujours dans la convivialité et le respect mutuel.

                                            

                                            

 A renouveler, ce que je souhaite avec plaisir.


François.


20 nov. 2022

Les vieillasses vont aux Asperges

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : le temps d'un film    

La traversée 105-M1 - 105-K2 ayant déjà été effectuée et narrée en septembre 2019, nous nous contenterons cette fois-ci d'un compte-rendu en images qui bougent.




16 janv. 2022

Les rois de la Chèvre d'Or

 Participants : Daniel, François, Jérôme, Mathieu

TPST : 4h

Il y a 11 mois quasiment jour pour jour nous faisions découvrir à Mathieu la très touristique grotte de la Chèvre d'Or sur la commune de Roquefort les Pins (et en profitions pour fomenter un coup d’état d’opérette qui avait bien fait rire jaune le Président-Maréchal-à-Vie, lequel gouverne le GSV d’une main gantée de caoutchouc depuis presque 30 ans). Daniel ayant retrouvé entretemps ses prérogatives et souhaitant jeter son œil de fureteur dans un boyau prometteur de la cavité, il fut  décidé de faire d’une pierre deux coups et de procéder sur place au traditionnel et annuel tirage souterrain de la galette des rois. 

Seule la vieille garde du club a répondu présent en ce beau et glacial dimanche de janvier (il fait à peine 1 degré à 10 heures) et c’est le pas léger et les sacs chargés que nous cheminons à travers bois vers le trou tout en bavant sur les membres du GSV absents aujourd’hui : comme disaient les frères Goncourt, « la médisance est encore le plus grand lien des sociétés » et au club elle fédère toujours les présents au détriment des absents. 

Vers 11 heures nous nous glissons dans la grotte dont les immuables 14° contrastent avec le froid du dehors. Faute de précipitations depuis des semaines, l’intérieur est sec et une poignée de chauves-souris roupille tranquillement. 



Nous posons les affaires au fond de la grande galerie et en profitons pour tenter de retrouver les plus anciens graffitis dans la multitude d’inscriptions qui en ornent les parois. Beaucoup de petits malins se sont amusés à graver des « Jules et Mauricette, 12 juin 1882 » ou des « soldat Jacquot, août 1870 » croyant fabriquer des fakes parfaits, mais le spéléologue averti sait reconnaître la fraîche entaille dans le calcaire. François, qui est passionné par les vieilles écritures, bibliques ou non, déniche deux libellés patinés par le temps et écrits à la mine de plomb datés de 1905 et 1917.
 

C’est vrai, c’est pas bien de graffer les parois d’une cavité, mais si elle est facilement accessible comme l’est la Chèvre d’Or, c’est inévitable. Au moins, ce sont ici les seuls signes de fort passage, le vandalisme concrétionnaire y restant plutôt minime comparé à d’autres trous sur-fréquentés de longue date.

Entre-temps, Daniel s’est équipé pour aller explorer son boyau, ce qui signifie retirer le casque et enfiler une casquette élimée cerclée d’une frontale à trois francs six sous. Ça va encore faire couiner les puristes sécuritaires de l’exploration souterraine, mais comme le dit notre président « de toute façon, c’est tellement étroit que ça rabat le casque sur le nez et qu’on y voit plus rien ! ». 

Le grand homme s’enfile donc dans une chatière d’aspect triangulaire et rampe sur 2 mètres avant de se casser en trois pour franchir un passage en baïonnette tout aussi étroit. 


On me souffle en régie que notre filiforme ami Fred travailla jadis au bout de ce conduit. Mes camarades et moi n’ayant aucune envie d’aller nous coincer là-dedans, nous attendons donc le retour de Daniel pendant presque 30 minutes. C’est long et les hypothèses les plus sombres commencent à nous caresser l’esprit : il est resté bloqué et ne peut plus faire demi-tour ou le CO² parfois présent dans ces cavités de surface l’a piégé; d’autant que la dimension, la longueur (15 mètres) et l’aspect serpentiforme du boyau empêchent toute propagation des bruits du fond. 

Finalement il ressort en ahanant et nous explique que le tuyau débouche sur une petite salle cahotique d’où partent deux diverticules sans intérêt, un ressaut de cinq mètres colmaté et une faille plus prometteuse mais qui nécessite une corde pour aller voir plus bas. Un seau et une chaîne abandonnés au bord du puits de 50 centimètres de diamètre laissent à croire que notre ami Fred ou d’autres dézobeurs de passage ont été tentés par l’aventure. Notre Président décrète qu’il est hors de question d’aller « s’emmerder dans ce trou à rats » et qu’il est plus que temps d’attaquer l’apéro.



Plus qu’un pique-nique c’est un véritable buffet dinatoire qui nous attend avec, pour faire passer pissaladière, zakouskis, charcuterie et fromages, un vin d’orange de contrebande, du rouge qui tache, du cidre et les potions anti-Covid du père Mathieu à base de verveine et de citrons de Vence. Bref, le quatuor est particulièrement gai quand arrive l’heure de découper la galette des rois et, bien sûr, je récupère la fève. Zut, je devrai payer la prochaine…

Il est presque 15 heures et les bois de Roquefort sont déjà bien à l’ombre quand nous sortons de la Chèvre d’or.


Jérôme


Le compte-rendu en images qui bougent c'est ici :



14 nov. 2021

Aven de la Belle Borie

Participants : Frédéric, Nicolas, Daniel et Mathieu
TPST : 5h

Sur le Plan des Noves, il y a du neuf. Le vieux record de profondeur des Trois-Chênes vient de tomber. Il est maintenant détenu par l'Aven de la Belle Borie. Le Président a encore frappé. Avec -53m, Christophe est tout excité, il a balancé le secret sur internet. Il rêve déjà d'aller boire l'eau du Riou sous terre alors qu'elle arrive directement au robinet.

Le reste du club n'est pas en reste. Et la curiosité l'emportant sur l'incrédulité, nous avons programmé une petite sortie pour aller vérifier ça. Fred, qui ne vient que pour les grandes occasions, a prévu de faire quelques photos. Nicolas est toujours dans les bons plans. Le Président nous guide. Et votre serviteur a accepté de se dévouer à une grande cause nationale.

En effet, de nos jours les handicapés de la main droite sont encore cloitrés à la maison et maintenus dans une inactivité déprimante. Pour corriger cette injustice, nous allons montrer qu'ils sont parfaitement capables de monter une video de la main gauche aussi bien, sinon mieux, que ceux qui disposent d'une main droite valide.

C'est donc sans l'ombre d'une hésitation que j'ai promis à Jérôme de lui ramener des images d'une cavité inédite pour alimenter la chaine Youtube du club. Pour l'occasion, je suis venu avec l'EOS 5D Mk III et les trois torches à LEDs dont j'ai fait l'acquisition récemment. Bien qu'il soit irremplaçable, je vais faire tout mon possible pour respecter le style du maître.

Bien-sûr, je ne vais pas révéler le contenu du film. Je vous laisse le visionner. Il n'y a qu'un petit regret à avoir, c'est que je n'ai pas pu sortir mon encombrant appareil dans les passages les plus étroits. Il manquera cet aspect de l'ambiance de la cavité. Je vous laisse imaginer.

Mathieu


Bonus : Quelques photos de Nicolas