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3 juin 2018

Initiations aux carrières romaines de la Turbie

Participants : Bruno, Daniel, Jérôme, Mathieu et Pierre
TPAGA (Temps Passé Au Grand Air) : 4h

Face à l'afflux de nouveaux pratiquants au GSV (deux très exactement), il a été décidé de consacrer cette sortie dominicale à la découverte du passage de fractionnement, Pierre et Bruno ayant déjà tâté de la corde plein vide à l'aven Cresp. Le site des carrières romaines de La Turbie se prête parfaitement à l'exercice car on peut y équiper de nombreuses voies en double avec un dénivelé oscillant entre 10 et 15 mètres. La fine équipe se retrouve donc à 9h30 sur place. La température est idéale, le ciel à peine voilé et une légère brise marine nous caresse la raie (celle des cheveux, pas l'autre, encore que Dada n'a plus de raie...). Las, un quatuor de canyonistes en mal de flotte squatte déjà les meilleurs spots pour s'exercer à la descente de cascade à sec avec huit et double corde. Nous les laissons à leur trip et décidons d'équiper nos deux doubles voies un peu à l'écart, avec vue imprenable sur Monaco. Le Président se charge d'encorder deux descentes classiques bien distinctes avec deux fractionnements. Ce psychopathe de Mathieu équipe deux descentes fractionnées en trois fois, et chaque fois sur le même amarrage, avec cerise sur le pompon, un départ en devers. Alors que je lui fais remarquer qu'on risque d'être un peu serrés aux fractios, il me rétorque que c'est pour mieux nous préparer aux prochaines sessions de décrochage d'équipier. Je lui réponds que nos deux initiés vont en baver des ronds de chapeau. « Au moins ils auront pas froid » conclut notre pervers Secrétaire Général. Ce garçon a décidément réponse à tout.









Du coup l'ami Pierre fait collé-serré avec Mathieu tandis que Dada prend en mains le petit Bruno. Je navigue des uns aux autres pour prendre des photos avec l'appareil de Bruno. Les exercices consistent en une descente et une remontée. Ils commencent vers 11h00 et il est 12h30 quand le dernier élève termine son ascension. Nos deux initiés présentent un niveau de motivation similaire avec peut-être un enthousiasme encore plus prononcé chez Pierre qui étrenne là son matériel spéléo perso flambant neuf (je ne me rappelais pas qu'un crolle, un descendeur et une poignée ça pouvait briller autant !). Bruno, qui n'affiche qu'un seule sortie spéléo au compteur fait bonne figure et émerge de sa falaise avec juste deux auréoles sous les bras et une solide soif qu'il partage avec son moniteur (de toute façon, le Président a toujours soif). Un côtes de Provence rosé bien frais étanchera ladite soif tandis que Pierre, allergique au vin (il faudra vérifier dans les statuts du club si ça n'est pas un motif de non-adhésion...), descend une petite bière. Nous faisons passer tout cela avec pissaladière, charcutaille et olives présidentielles, Bruno nous proposant de la mangue en dessert. Il ne manque plus que le café de François et le rhum frelaté de Bernard. Rien que pour çà, on peut dire que ces deux vieux grigous nous ont manqué...




Alors qu'un sieston bien mérité se profile à l'horizon, Dada tape des mains pour nous sortir de notre torpeur et nous expédier effectuer les exercices de l'après-midi. Je m'achemine avec Bruno vers les voies impénétrables équipées par Mathieu tandis que ce dernier accompagnera Pierre sur celles du Seigneur Dada. « Mathieu, Pierre, Seigneur, Voies, Impénétrables », par tous les saints il y a décidément quelque chose de mystique dans cette sortie ! Bruno fait la grimace en découvrant le départ en devers jambes tendues et me demande pourquoi les deux cordes se rejoignent sur le même amarrage de fractionnement, à peine 1,50 mètres en contrebas. Comme je ne veux pas dire du mal de Mathieu, j'improvise : « c'est pour que tu te sentes moins seul au moment de passer le fractio ». A ce moment, le susdit Mathieu débarque avec le certificat d'assurance-initiation de la sortie et un stylo : « Bruno, tu n'as pas signé, fais-le tout de suite des fois que tu ne remontes jamais ». C'est élégant pour votre serviteur qui n'a jamais perdu un seul élève en vingt ans et trois séances d'initiation... Bruno me regarde avec inquiétude puis se concentre sur les préliminaires à la descente. Le geste est lent mais sûr et les manœuvres de sécurité fédérales sont respectées à la lettre. Seul contrariété pour mon élève : il a les genoux délicats et glabres (j'ai eu la riche idée de lui conseiller de mettre un short pour avoir moins chaud) et il craint de se les abîmer contre la paroi. Je lui réponds que comme il a signé son assurance, il n'a pas de souci à se faire en cas de dommages sévères aux articulations car il aura des rotules en carbone toutes neuves aux frais de l'assureur de la FFS. Rasséréné; il poursuit sa descente et nous passons en toute promiscuité les trois fractionnements qui nous séparent du sol. Entre-temps le tandem Mathieu-Pierre a attaqué la remontée et un lointain ronflement présidentiel me confirme que Dada veille sur nous par la pensée et les rêves.




Il est temps de faire le chemin inverse vers les cieux et Bruno, en bon novice, tire sur les bras comme un malade pour hisser sa carcasse. Je lui explique qu'il doit avant tout pousser sur ses pieds et ne surtout pas solliciter ses bras afin de ne pas se retrouver HS au bout de quelques mètres. Pour l'aider, je lui ai passé mon bloqueur de pied Pantin. Il découvre ainsi le confort incomparable de la remontée alternative pédale-bloqueur. Sauf que le premier fractio est déjà là et que nous nous y agglutinons. Mathieu qui nous observe de loin braille que si Bruno et moi on fait des petits il ne faut surtout pas qu'on lui en garde un. Je le traite de jaloux et mets ostensiblement la main au cul de Bruno pour faciliter son élan au dessus du fractio. Ce sadique de Mathieu ayant collé trois fractionnements sur 12 mètres de corde, on se retrouve vite fait le nez dans l'amarrage suivant. Bruno le passe tant bien que mal en me précisant qu'il aimerait cette fois-ci que je ne lui mette pas la main au cul merci. Vexé comme un pou, je le laisse se débrouiller en ricanant d'avance à ce qui l'attend au moment de la sortie en devers (c'est que quand je veux, je peux être teigneux...). Ca ne loupe pas, le bricolage cordesque de Mathieu nous vaut une sortie acrobatique qui, comme à la descente, se passe jambes tendues. Je passe donc sur Bruno au dernier fractio et une fois longé au sommet je lui propose de le tirer si besoin est. J'entends Mathieu persifler au loin d'une voix salace « Oh oui, vas-y tire-le ! ». Sursaut de fierté ou volonté de préserver sa virginité, toujours est-il que notre ami Bruno, après avoir quelque peu tergiversé, exécute une sortie « marchée » du plus bel effet en me chuchotant au passage, avec un clin d'oeil « C'est pas aujourd'hui que tu m'auras tiré... ». Je n'ai jamais vu un club où les gens ont l'esprit aussi mal tourné...


Nous découvrons que le duo Mathieu-Pierre, remonté depuis longtemps, s'octroie un peu de rab au moyen d'une vire à flanc de paroi rapidement confectionnée. Pierre l'enquille avec aisance. Décidément ce garçon ira loin. Mathieu nous propose de nous joindre à eux. Bruno décline aimablement. Il est vrai qu'il a déjà eu son compte de cordes et de mousquetons. Le clocher de la Turbie sonne 16 heures quand Mathieu prend pied le dernier en haut de la falaise. Il est temps de déséquiper. Déférent, je demande au Président s'il a bien dormi pendant que nous jouions aux cochons pendus. L'oeil noir, il me répond qu'il n'a pas dormi mais a réfléchi tout l'après-midi au trou dans lequel nous traînerons Pierre et Bruno sous quinzaine afin de mettre en pratique sous terre leurs acquis du jour. Puis il me demande s'il ne resterait pas un fond de rosé...

Jérôme

3 déc. 2017

[CFR] L'équipement au féminin

Participants-Es : Ondine et Mathieu
TPCR (Temps de présence aux carrières romaines) : 7h

En ces temps bien sombres où les groupuscules castracistes ravagent le pays et sèment la haine et la discorde entre les femmes et les hommes, une poignée de résistants-Es n'ont pas abandonné le combat. La Commission Féminisation et Rajeunissement a fait de la défense de la féminité sa priorité étant donnée l'urgence absolue de la situation. Face à la progression rampante du neutralisé, il est devenu nécessaire de se mobiliser massivement.

La spéléologie est malheureusement trop souvent vue par les femmes comme un renoncement à leur féminité. On pense bien-sûr aux vêtements que n'aurait pas reniés Mao tant ils ressemblent à un uniforme. J'ai connu une fille charmante qui voulait inventer une nouvelle mode spéléo pour les femmes (elle avait même pensé à des bottes en caoutchouc à talon haut), mais elle a depuis préféré arrêter la spéléo. C'était pourtant une bonne idée...

L'habit ne fait pas la moniale. On pourrait croire qu'il suffit de retirer le casque qui ne rend pas intelligente, la combinaison et tout le reste, pour retrouver la féminité dans toute sa pureté, mais il n'en est rien. Les méfaits de la neutralisation se font avant tout dans l'esprit. Ce sont toutes les pratiques spéléologiques sclérosées qu'il faut revoir pour pouvoir laisser la féminité s'épanouir.

Bien-sûr, il a fallu remplacer les convocations aux sorties par les courtisaneries de rigueur et relier les cavités par des lignes de transports en commun, mais dans la pratique elle-même quelque chose manque encore.

L'instauration de l'auto-proclamation à des fonctions dirigeantes à vie uniquement en couple d'un homme et d'une femme ayant la moitié de l'âge de l'homme, a bien-sûr été un progrès considérable. Mais encore une fois, à part une renaissance miraculeuse d'un certain savoir vivre, peu de choses ont effectivement changé, les femmes restant systématiquement en retrait.

L'explication est pourtant fort simple dès que l'on considère que la logique féminine forme un tout cohérent. Prenons l'exemple de l'équipement au féminin : vous vous souvenez peut-être qu'Ondine a refusé d'équiper l'Aven des Corneilles le mois dernier. Que faut-il comprendre ? Qu'elle ne veut pas ? Exactement ! Quand elle ne veut pas, c'est qu'elle en a très très envie !!!!!!!!!

Ne vous excitez pas, il y a un "mais" : Quand elle ne veut pas, c'est qu'elle en a très très envie, mais pas à n'importe quelles conditions... (Grosse déception !)

- O. : Je n'équiperai jamais !
- M. : Si tu veux on y va tous les deux. On peut retenir une date. Tu es libre quand ?
- O. : Le 3 décembre, je suis libreeeeeeeeeee !!!!!!!!

Il lui fallait juste un peu d'intimité et un homme patient (très patient) et attentionné.

Malheureusement depuis que la spéléologie se pratique en couple, cette situation m'a mis un peu dans l’embarras. Le Co-Président à Vie de sa vie, n'a certes pas été trop dur à convaincre. Il a été trop content d'avoir un dimanche de libre pour aller faire un peu de première en solitaire (l'enfoiré !). Avec la jeune Co-Secrétaire Générale à Vie de ma vie, je ne pouvais me permettre le moindre incident diplomatique. Il faut dire qu'avec elle, j'ai trouvé celle à qui je peux dire "Tu mihi sola places" ! Pour rien au monde je ne voudrais la perdre. Je ne lui ai rien caché et elle s'est montrée très compréhensive. C'est la journée d'Ondine, la solidarité féminine ne saurait souffrir le moindre soupçon de jalousie. Elle sait qu'elle arrive elle-aussi à l'âge d'équiper, elle profite encore un petit peu des derniers moments de jeunesse, elle attendra le printemps pour me rappeler à mes devoirs et équiper à son tour.

La neige s'étant mise à tomber dès le vendredi soir, la sortie a bien faillie être compromise. Mais comme le dimanche était annoncé comme beau et frais, j'ai opté pour un repli sur les carrières romaines à La Turbie. Ondine a encore redit "non, j'en ai très très envie", nous nous sommes donné rendez-vous à l'horaire habituel en gare de Cagnes. Ce que femme veut, Dieu le veut !




Les carrières romaines offrent la vue splendide d'un lever de soleil sur Monaco ce matin. Aujourd'hui c'est la journée d'Ondine, c'est elle la Princesse. Elle prend son temps à se rassasier d'une mandarine en guise de petit déjeuner. Elle savoure ce moment en regardant le paysage. Elle me redit qu'elle n'équipera jamais et va se préparer le plus lentement possible. Elle prépare son kit. Je lui confie ma clef (de 13, pas de voiture. Faut pas déconner, c'est quand-même ici sur la route de Beausoleil qu'à été inventé l'adage "Princesse au volant, mort au tournant !". Paix à son âme...).


Pour commencer, je lui fait équiper une voie classique : 2 SP, MC, 2 SP (Y), 1 SP, 2 SP (Y). Au dernier fractionnement, elle m'appelle au secours car elle n'arrive plus à faire un Y. Aussitôt dit, aussitôt fait : je prend une deuxième corde, je remets des mousquetons sur ses amarrages et j'arrive à ses côtés. Je la laisse m'expliquer son problème : à la maison elle n'a qu'une corde molle pour s'entraîner, et là avec une vraie corde les boucles ne veulent plus rentrer. Je lui montre deux trois fois que ça rentre pourtant tout seul. Elle me dit que c'est parce que je force, ce que je déments vigoureusement, ce n'est qu'une question de délicatesse. Elle en conclue qu'une faible femme doit toujours plus écarter la première boucle et fait son nœud.

Il était temps, car elle commençait à avoir les jambes engourdies et car l'heure du repas avait sonnée. Nous remontons manger en-haut sans oublier de déséquiper avant. Son menu ressemble cette fois à un petit déjeuner, mais il ne faut surtout pas discuter ses habitudes alimentaires. Ce serait mal vu.

En guise de dessert, je lui propose d'équiper une vire plein vide. Après l'équipement soft, il est temps de passer à l'équipement hard. Sa seule préoccupation est qu'il va falloir chasser les bébêtes qui ont niché dans les spits, pour le reste ça ne la dérange pas, bien au contraire. Je lui montre comment tuer la bête du premier spit, puis je la laisse faire les autres avec répulsion. Elle n'aime pas tuer les êtres vivants. Il ne faut surtout pas que je lui dise que les végétaux qu'elle mange sont aussi des êtres vivants, sinon elle ne mangera plus rien.




Si le matin je n'ai pas eu le temps de prendre de photos d'action, maintenant je peux rattraper le temps perdu. Je la suis tranquillement avec la deuxième corde et je n'en perds pas une miette. Malgré la difficulté et les efforts réclamés, Ondine est très loin de pleurnicher. Elle ne boude pas son plaisir. Elle aime ça et elle en veut. Elle vient à bout de la vire sans aucune aide et sans qu'il n'y ait quoique ce soit à redire sur son équipement.





En ce moment de l'année, le soleil baisse de bonne heure. La fraicheur arrive. Nous remontons et rangeons tout le matériel, car il va être l'heure de rentrer. Ondine affiche un visage comblé. Elle n'équipera jamais, mais je crois qu'elle y a pris goût !

Mathieu





18 juin 2017

[CFR] Les Pharaons ont trouvé leur Nerfertiti

Participants-Es : Ondine et Mathieu
Excusés-Es : Audrey et Daniel
Inexcusables-Es : La liste serait trop longue

(Mis à jour le 15 Juillet avec quelques photos...)

Il fut un temps où seules les mères avaient droit aux honneurs d'une fête, mais il semblerait que maintenant les pères aussi ont leurs mérites reconnus pour les efforts consentis. Du coup, le GSV se retrouve complètement décimé de tous les bons pères de famille en ce 18 Juin.

Qu'à cela ne tienne, la Commission Féminisation et Rajeunissement profite de l'occasion pour organiser sa deuxième séance d'entraînement intensif plus tôt que prévu. La nouvelle responsable ajointe va équiper sa première cavité pour mettre en pratique ce qu'elle a appris dimanche dernier en falaise. Pour être plus précis, ce sera même ses deux premières cavités, puisque nous allons faire la traversée Khéops-Khéphren.


Le train de Cannes arrive toujours à 9h05 précises à Cagne sur Mer le dimanche matin, mais nous montons cette fois au Col de l'Ecre. Puis il y a un peu de marche d'approche. Avec le matériel photo, mon sac est plein à craquer et comme je reste un incorrigible rétrograde, je prends en plus le kit de cordes qu'Ondine voulait couper en deux pour faire des parts absolument égales. Ça aurait été l'occasion de travailler le passage de nœud, mais je ne suis pas sûr que le Président aurait été très content.

Le chemin étant assez long, Ondine se demande comment on arrive le retrouver, ce qui finit par distiller le doute dans mon esprit. Étant passé 10m plus à gauche que d'habitude, je ne reconnais plus le paysage et je décide de faire demi-tour jusqu'au dernier point connu. A choisir entre lui annoncer que je nous considère comme définitivement perdus et arriver à comprendre comment fonctionne l'application GPS du téléphone, je choisi bien sûr l'option plus machiste des deux. Si il était assez évident de remplir une recherche par coordonnées, il m'a fallu un bon bout de temps pour comprendre qu'il fallait cliquer sur une mire en bas au milieu, pour faire apparaître la position actuelle après une bonne demi minute de recherche de satellites.

Tout ça pour finalement en conclure que j'étais bien sur le bon chemin et qu'il suffisait de continuer.


On arrive sur place vers 11h. Je lui présente la fiche d'équipement. On  va repérer les entrées des trous. Puis je la laisse préparer ses kits. A 11h45, Ondine commence à équiper le Khéops qui sera la sortie de notre traversée. Moi, je reste à l'ombre pour la prendre en photo, ce qui ne manque pas de lui mettre la pression. Comme si cela ne suffisait pas, chaque fois je lui fait recommencer jusqu'à ce que tout soit parfait, ce qui va l'amuser jusqu'à 13h15...





Du coup, aujourd'hui nous mangeons à l’extérieur, à l'ombre des pins... Cela aurait pu être un agréable moment de détente, mais Ondine est tellement stressée qu'il faut que je lui donne l'ordre de faire la sieste pour pouvoir terminer mon repas tranquillement.

Il faut dire que ses nouvelles responsabilités au sein de la CFR et les objectifs ambitieux qu'elle s'est fixés l'ont un peu perturbée. Elle a tellement de choses à ne pas oublier qu'elle est venu sans sa combinaison. Moi qui comptais sur elle comme taupe modèle pour une petite séance de prise de vues, je suis un peu déçu. C'est à se demander si elle ne l'a pas fait exprès. Tout ce qu'elle trouve à me dire, c'est que je serai obligé de revenir avec Audrey et que pour aujourd'hui c'est elle qui me prendra en photo ! Comme j'ai déjà laissé Audrey jouer avec mon gros appareil la semaine dernière, je ne peux lui refuser sans risquer de faire une jalouse...

Pour couper court à la conversion, j'accepte tous ses moindres désirs pour avoir une petite chance de pouvoir aller sous terre avant la nuit. Nous nous dépêchons de rejoindre le Khéphren. Elle équipe les deux petits puits. Nous attaquons la séance photo dans la première salle.




Sur le principe, elle me sert juste pour le réglage des flashs, puis nous échangeons les rôles (encore un truc de féministe ça...), et elle n'a plus qu'à déclencher.

Entre la théorie et la pratique, il y a cependant un grand pas. Une fois sous terre, l'autofocus devient encore plus capricieux qu'une bonne femme (si si, c'est possible !) et il faut être capable de faire le cadrage au juger quand on ne voit que la lampe du modèle à travers l'objectif. Mais avec un peu de persévérance (et de chance ?), Ondine finit par y arriver.







Le seul problème, c'est qu'on a déjà pris tellement de retard aujourd'hui, qu'après la deuxième scène il faut déjà arrêter la séance. Je range le matériel. On laisse les kits en bas du puits. On fait une visite rapide et on ressort par le Khéops. Je laisse Ondine le déséquiper pendant que je retourne au Khéphren chercher les kits et déséquiper en remontant. Il est 17h quand nous ressortons chacun de notre côté.

Nous rangeons le matériel. Ondine essaie de se trouver une tenue descente pour aller prendre le train. Après avoir pourri ses vêtements sous terre, ce sera donc juste collants et T-shirt avec une veste nouée à la taille pour prévenir une émeute...

Il lui restera toute fois à arriver à passer le portique de sécurité de la gare de Cagne. En ces temps de terrorisme féministe, les apparences jouent forcément contre elle alors que je peux témoigner de sa bonne moralité vu que je suis toujours vivant. Elle aura du mal à échapper à une fouille du sac, à des palpations par une perverse et même peut-être une fouille plus complète vu son accoutrement. Enfin, elle nous racontera la prochaine fois. Moi, je n'ai pas eu le courage de rester pour ne pas quelqu'un se rende compte que je la connais...

En tout cas, la Commission Féminisation et Rajeunissement se réjouit de l'implication de sa nouvelle responsable adjointe et des résultats déjà obtenus. Nous la félicitons très chaleureusement.

Mathieu

P.S. Pour les photos, il faudra encore attendre une prochaine mise à jour...

(Il semblerait qu'il faudrait bien refaire une seconde séance photo avec une taupe modèle un peu plus présentable...)
 

11 juin 2017

[CFR] Entraînement aux Cascades de la Cagne

Participants(-Es) : Ondine, Audrey et Mathieu
TPSC (Temps de présence aux Cascades) : Environ 7h

(Mis à jour le 15 Juillet avec quelques photos...)

Suite à la démission pour des raisons professionnelles de M. Jérôme, le GSV a le plaisir d'annoncer la promotion de Mlle Ondine au poste de Responsable Adjointe de la Commission Féminisation et Rajeunissement. Nous souhaitons de tout cœur une entière réussite à Mlle Ondine dans sa nouvelle mission !


Étant donnés les immenses services rendus et en sa qualité de membre fondateur de la dite commission, M. Jérôme a été nommé Membre d'Honneur à Vie. L'impulsion qu'il a donnée marquera à jamais l'esprit de la Commission Féminisation et Rajeunissement. Nous lui en sommes éternellement redevables.

La première mesure proposée par Ondine après une étude qui nous a coûté un bras, a été de mettre la priorité sur l'amélioration de la qualité avant de vouloir faire une croissance débridée.

Comme le niveau moyen du GSV est, fidèle à sa réputation, globalement médiocre, la CFR a identifié une opportunité de voir émerger une nouvelle génération de Young Leadeuses (pardon, Young Leader-E-s !) afin de prendre le pas sur la géronto-phallocratie qui gouverne le club.

Pour se donner les moyens de ses ambitions, la CFR a défini un programme d'entraînement intensif. La première séance ayant été programmée ce dimanche 11 Juin aux Cascades de la Cagne, qui ont vu tant d'hommes crier "Maman !".


C'est ainsi que votre serviteur se retrouve donc à la gare de Cagne sur Mer dimanche matin à 8h50, avec un petit quart d'heure d'avance sur l'horaire du train de Cannes. Audrey, notre nouvelle recrue-E très prometteuse-E est déjà là-E (Euh, non il n'y a pas de E après le là. Enfin je ne sais plus...).

Le train de Cannes arrive pile à l'heure avec une rigueur toute militaire. Une warrieuse (encore pardon, warrior-E !) habillée en Rambo fonce sur nous d'un pas décidé. Je n'ai même pas le temps de me cacher derrière Audrey que déjà elle soulève ses lunettes noires et jette un regard transperçant.

En ces temps de terrorisme féministe, j'aurai eu droit à la peur de ma vie. C'était juste Ondine, mais je ne suis toujours pas très rassuré. Aujourd'hui, je ne vais pas en mener large.

Qu'à cela ne tienne, je profite de l'effet de surprise d'avoir fait repeindre ma voiture en rouge pour reprendre l'avantage. Les deux filles se battent pour pourvoir passer derrière. Audrey finit par céder et se retrouve devant à côté de moi. C'est parti, direction le Col de Vence.

Après une montée au rythme d'un garçon globalement sage (à part deux ou trois petits dépassements...), nous finissons par arriver sur site, au lieu-dit Le Saut du Rey. L'endroit est plus connu des amateurs de Canyon que des spéléologues, mais ça tombe bien, le dimanche nous ne seront pas embêter par ces beugleurs, Arrêté Municipal oblige. Ici, la Cagne descend du plateau de Coursegoules par une suite de cascades jusque dans son vallon environ 200m plus bas. La vue est vertigineuse.

Nous allons maintenant pouvoir passer aux choses sérieuses. Le programme de la journée est ambitieux : initiation à l'équipement pour Ondine, passage de fractionnement pour Audrey, conversions pour toutes et décrocher d'équipières pour moi, mais je ne leur ai pas dit !

Chacune et chacun commence à s'équiper. Je sors mon appareil photo de mon sac. Audrey prend un regard paniqué. Mais comme je commence à la connaître et que je n'ignore rien des traumatismes qu'a laissés la perversion de son oncle, je lui promets de ne pas la prendre par derrière et elle retrouve instantanément le sourire !


La première partie de l'initiation à l'équipement est bien entendu la préparation du kit. Je les laisse s'amuser avec le demi-nœud de pêcheur-double et l'enkitage de corde pour aller vider les spits de leurs habitants et équiper la première voie.

A mon retour, Ondine a déjà réussi à perdre un boulon sur une plaquette (c'est le Président qui va être content !). Comme ça, elle aura eu l'occasion de faire connaissance avec le matériel antédiluvien du club. Mais heureusement, nous avons un peu de matériel en plus.

Le temps qu'Ondine finisse de se préparer, avec Audrey nous faisons le tour pour descendre les sacs en bas de la première cascade. Il faut dire qu'il est déjà 11h30 passées. Je remonte rapidement par la corde pour rejoindre Ondine. Après une dernière révision pour faire le nœud de huit proprement et quelques explications sur les trucs et astuces pour les longueurs de corde, Ondine attaque l'équipement de la deuxième voie.

Dans l'ensemble, elle s'en sort assez honorablement. Il y a juste le vissage de boulon qui s'avère un peu difficile pour une faible femme, mais il faut dire que ceux-ci sont relativement mal lavés, le Président devenant assez négligeant en vieillissant. En parfait gentleman, je lui donne un petit coup de dégrippant secourable pour l'aider à venir à bout de ses peines.
  
Il est a peu prêt 12h20 quand nous pouvons commencer le repas. Celui-ci reste totalement sobre, ce qui est une vraie révolution comparé aux pratiques de l'ancienne CFR. La seule fantaisie sera un reste d’œufs de Pâques en chocolat blanc qu'Audrey n'avait pas réussi à finir la dernière fois.

Maintenant, c'est au tour d'Ondine de se reposer et d'Audrey d'aller un peu sur corde. Même si elle a déjà passé un fractionnement au Revest, nous allons voir le sujet en détail pour lui éviter de souffrir inutilement. Il est bien-sûr impératif de savoir passer un fractionnement rapidement et sans se fatiguer si on veut pouvoir faire un peu de puits un jour.


Après avoir vu les fractionnements à la montée et à la descente, alors qu'elle pensait être sur le point de toucher le sol et en avoir fini avec ses souffrances, je lui dis : "STOOOOOOOOOOOOOOP ! IL FAUT REMONTER !".

Ceux qui suivent auront compris que je suis en train de la mettre dans l’ambiance pour apprendre à réaliser une conversion descente-montée. Comme c'est une fille studieuse et appliquée, elle exécute les opérations que je lui décrits sans se plaindre malgré la fatigue qui se fait sentir.

Ceux qui suivent toujours doivent se douter qu'après avoir l'avoir laissée remonter de quelques mètres, je me suis empressé de crier : "STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP ! IL FAUT REDESCENDRE !".

C'était pourtant évident qu'une conversion ne peut pas aller sans l'autre. Cette fois se sera montée-descente. Mais comme je ne suis pas complètement sadique, cette fois je laisse Audrey toucher le sol malgré la déception que je sens chez certaines personnes en train de lire ces lignes.

Nous allons donc rejoindre Ondine pour une petite pause bien méritée. Audrey nous livre ses premières impressions après ces quelques exercices sur corde. Comme c'est une fille attentive, elle n'a pas manqué de noter que les sangles du baudrier coupent la circulation quand on reste un peu trop inactif. Je n'aurais pu rêver meilleure introduction pour le dernier sujet de la journée : le décrocher d'équipière.

Elles écoutent très attentivement mes explications. Ondine finit complètement désespérée. Elle est persuadée qu'elle ne pourra jamais sauver personne ! Un calcul rapide lui montre qu'elle a tord, elle pourra au moins me sauver moi, ce qui est déjà pas si mal. Mais ce qui l'intéresse en fait vraiment, c'est de pouvoir sauver Paul (il n'y en a qu'un dans tout le département, comme vous l'aurez deviné). Ici, on commence à anticiper sur les prochaines séances. Je lui dis qu'elle peut laisser le balancier grande longe et qu'il faut passer au couper de corde. Ça tombe bien, ce n'est pas les cordes plus vieilles qu'Audrey qui manquent dans la cave présidentielle du club...


Ayant fini de prêcher à des convaincues, nous pouvons passer aux travaux pratiques. Je confie mon appareil photo aux bons soins d'Audrey. Ondine se ré-équipe. Nous voyons rapidement les conversions avec elle-aussi pour ne pas faire de jalouses. Puis, comme convenu, elle joue la victime inanimée sur la corde. Je récite mon manuel de l'EFS en faisant les opérations en même temps, ce qui sera mon premier sauvetage respectant scrupuleusement les recommandations fédérales. En fait, il est quand-même beaucoup plus simple de monter sur la victime que de se tenir en équilibre sur un bloqueur de pied, mais on ne peut décemment pas le publier ni le recommander fédéralement.



Au passage, je surveille Audrey du coin de l’œil. Apparemment, elle vient de se découvrir une vocation de paparazzi. Elle est excitée comme une puce et elle n'en perd pas une miette. Imperturbable, je continue mon sauvetage d'Ondine. Il faut dire qu'avec elle le balancier grande longe est beaucoup trop facile, on la soulève par le delta avec deux doigts. Ça me change de l'échec que j'avais connu avec Florian la première fois...

C'est donc sans aucune difficulté que je descends Ondine, que je l'emmène à l'abri des chutes de pierres et que je la mets en position de sécurité. Ondine est sauvée.


Au débriefing, elle doit malheureusement avouer qu'elle n'a pas réussi à tout suivre. Qu'à cela ne tienne, je lui propose de lui montrer sur Audrey pour qu'elle puisse regarder plus tranquillement en se tenant sur la corde d'à coté.

Audrey qui a l'esprit vif en déduit que si Ondine se trouve sur la corde, elle ne pourra pas prendre de photos d'elle dans une position que des esprits mal tournés pourraient mal interpréter une fois celles-ci propagées sur internet, donc elle peut accepter bien volontiers. Le raisonnement ne manque pas de sel, sachant qu'elle vient justement de mitrailler Ondine dans la-dite position...



Je sens pointer une grande déception parmi mes lecteurs, mais non il n'y aura pas eu de photos du sauvetage d'Audrey. Seuls-Es celles et ceux qui étaient présents-Es pourront en parler et moi je ne dirai rien !

Une fois Audrey sauvée à son tour, nous pouvons remonter, tout déséquiper et ranger le matériel. Audrey qui a l’œil, arrive même à retrouver le boulon présidentiel qui menaçait de déclencher la foudre. Cela dit, un examen méticuleux a montré que les joins toriques présidentiels sont tout craquelés et mériteraient un remplacement général. J'en parlerai à la prochaine réunion.

En attendant, la CFR se félicite de la pleine réussite de cette journée, qui espérons-le en amènera beaucoup d'autres. Tous-tEs les participants-Es sont bien fatigués-Es et vont bien dormir. Je pose les filles à la gare et je rentre goûter d'un repos bien mérité.

Mathieu

P.S. Vu que j'ai pris un peu de retard et qu'il y a un autre CR qui attend, il faudra attendre une prochaine mise à jour pour voir quelques photos...

(Chose promise, chose due, il ne me reste plus que deux compte-rendus de retard à illustrer...)