30 oct. 2016

Aven du Casteou n°3

Participants : Daniel, Jérôme, Mathieu, Léo
TPST : 4h30

Seize ans que le Président n’avait pas mis la botte dans ce joli trou situé à une heure de marche de Saint-Jeannet (Mathieu était à peine né) ! Je soupçonne cette heure d’ascension assez raide d’être pour une grande part responsable du manque d’assiduité de Dada quant aux visites de la grotte du Grand Duc (autre nom du Casteou n° 3). C’est pourtant le GSV qui, en novembre 1976, a découvert la magnifique suite de cette cavité découverte dans les années 50. Nous décidons donc qu’il est plus que temps de célébrer sur place le quarantenaire de la première exploration du « Réseau des Vençois », le bien nommé.

En ce dimanche de fin octobre doux et ensoleillé, nous nous retrouvons à 8 h 30 sur le parking des Pompiers à Vence pour un covoiturage vers Saint-Jeannet. Le passage à l’heure d’hiver marque les visages (une façon élégante de dire que nous avons tous plus ou moins la tête dans le cul). C’est lestés de lourds sacs à dos que nous entreprenons vers 9 h 00 la montée au Baou dont les cinq cents premiers mètres sont particulièrement hard.


Nous croisons à plusieurs reprises des traileux qui dévalent le sentier à fond la caisse (certainement des psychopathes qui se sont levés aux aurores pour attaquer le baou à la fraîche…).

Nous atteignons la grotte un peu avant 10 h 00. Pendant que la piétaille s’habille, le Président équipe le puits d’entrée de 12 m et s’étonne à haute voix que le chêne rabougri planté de façon improbable à l’aplomb du trou (et qui sert d’amarrage naturel) ne soit pas complètement pourri : ça rassure…


A 10 h 30, Mathieu est le dernier à descendre, Léo l’ayant précédé. Quant à moi, je cherche partout Dada qui, après seize ans d’abstinence, ne peut s’empêcher de fureter dans tous les coins à la recherche de souvenirs du bon vieux temps. Si le GSV  a délaissé la cavité pendant des années, cela ne semble pas être le cas d’autres groupes car un fil d’ariane récent a été tendu pour guider le spéléo-touriste vers les trois belles salles très concrétionnées qui constituent le Réseau des Vençois .


Délaissant une échelle de bois fossilisée dont les barreaux ont dû connaître les semelles du père Martel en personne, nous suivons le fil d’ariane jusqu’à la base d’une corde au sommet de laquelle une étroiture nous conduit à la première salle dite de « la licorne ». Nous y découvrons avec ravissement un riche concrétionnement fait de fistuleuses et de petites draperies. La licorne en question est une interprétation fantasmatique (voire cauchemardesque) de notre Président qui a vu dans une coulée de calcite surmontée d’une stalagmite la représentation du célèbre animal légendaire.


Une petite grimpette un poil casse-gueule (l’endroit est plutôt glaiseux) nous conduit dans la deuxième salle, en fait la partie supérieure de la première, dont le plafond décoré de centaines de fistuleuses est absolument magnifique.


Dans un coin, nous nous extasions devant un gour cristallisé qui scintille sous nos éclairages.


C’est dans ce somptueux décor que nous casserons la croûte non sans avoir débouché une bonne bouteille de Côtes de Bordeaux en l’honneur des 40 ans de la découverte du Réseau des Vençois.


Après avoir conclu notre collation par des crêpes maison aimablement fournies par la maman de Léo, nous nous hissons tant bien que mal à travers une chatière qui débouche sur la dernière salle dite « des minarets ».


Les minarets en question sont en fait des stalagmites et des colonnes particulièrement travaillées.






Certains visiteurs n’ont pu s’empêcher de toucher la calcite immaculée de leurs grosses pattes boueuses, et force est de constater que le taux de crétins sous terre est à peu près équivalent à celui qui prévaut en surface…

Nous avons croisé lors de notre progression trois chiroptères profondément endormis que nous avons pris soin de ne pas réveiller.


La sortie se fait sans encombres et Léo passe les doigts dans le nez le fractionnement plein vide et quelque peu acrobatique qui couronne le puits d’entrée.


Il est 15 h 00 lorsque le Président passe la tête hors du trou et décrète que nous n’y retournerons que dans 16 ans parce que ça fait quand même beaucoup de marche à pied et qu’il a plus l’âge pour toutes ces fantaisies et que les spits sont cracras et que le sac est trop lourd et que scrogneugneu… Bref, nous nous donnons rendez-vous en 2032 et redescendons tranquillement vers la voiture.

Jérôme

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