4 mars 2018

Grotte de la Mescla

Participants : Léa, Audrey, Bernard, François, Daniel et Mathieu
TPST : 4h

Certains en lisant ces pages, ont pu se demander ce qu'une fille de vingt ans pouvait trouver d'intéressant à venir passer ses dimanche sous terre avec une bande de vieux débris. La recherche scientifique n'a pour le moment réussi qu'à avancer des explications tautologiques ("c'est parce qu'elle aime ça") qui illustrent parfaitement l'étendue de son incompétence. Aussi, je me demande bien ce qu'elle va trouver à dire face à une recrudescence du problème, quand deux filles de vingt ans viennent passer leur dimanche sous terre avec une b..., je voulais dire la fine fleur du GSV !

Ainsi, Audrey a réussi à trouver une autre fille qui la comprend (ce qui n'est quand-même pas gagné) et qui trouve qu'elle a de la chance de pouvoir faire ce qu'elle fait (ce qui reste à démontrer). Elle m'en a parlé il y a quelques semaines pour savoir quoi faire. En grand ami des femmes, je n'ai pu que céder à la vanité de faire exposition de ma grande expérience en la matière devant une petite jeune : "Commence par fixer une date avec elle !". En effet, avec les filles ce qui compte le plus, c'est que ce soit le bon moment. Elle s’exécute et revient avec la date du dimanche 4 Mars. Vient alors seulement la question du quoi : "Il faut que ce soit suffisamment difficile pour que ce soit existant, sans que ça le soit trop et que ça devienne décourageant !". Après avoir énuméré quelques exemples, elle conclut que le Cresp, ce serait bien.

Tout ça, c'est pour la théorie. Mais dans la pratique quand il a neigé pendant la semaine et que la météo essaie maintenant de prévoir les accalmies au milieu de la pluie, vient alors la règle numéro trois : "Il faut savoir faire preuve d'adaptabilité !". J'annonce donc à Audrey que nous pouvons juste aller à la Mescla et que nous ferons l'initiation sur corde la prochaine fois. Elle approuve la pertinence et l'intérêt d'un choix qui permet à la fois d'initier "sa" nouvelle recrue avec une cavité plutôt sympathique et de surtout sauver son week-end.

Dimanche matin, avec Dada nous passons récupérer les deux filles à Saint Laurent, à l'arrêt de bus préféré d'Audrey. La nouvelle recrue s'appelle Léa. Elle fait les mêmes études de Géologie et elle est a priori plutôt sportive. Je me garde bien de lui dire que quand elle va se rendre compte du niveau général du club, elle risque d'être déçue...

Nous retrouvons Bernard et François à la Mescla. Comme il y a encore de la neige sur le bord de la route, nous allons nous changer dans l'entrée de la grotte. Audrey fait mettre à Léa la sous-combinaison et la combinaison que je lui faisais mettre au début ; le tour est joué, François n'est plus capable de savoir laquelle est laquelle, Léa peut tranquillement passer pour Audrey.

Nous nous avançons jusqu'à la première salle. Dada part équiper la remontée en attendant que les deux anciens arrivent, me laissant tout seul avec les deux filles. Pour meubler la conversation, je parle de la source d'eau chaude et des plongées. Audrey se souvient qu'on était allé à la projection d'un film sur ce sujet et qu'elle avait fait ma connaissance à cette occasion. Je confirme l'information tout en cachant mon soulagement de ne pas être passé totalement inaperçu ce jour-là.

Une dizaine de minutes plus tard, les deux vénérables anciens nous rejoignent enfin. Bernard arbore fièrement un accessoire anti-agression du fond de combinaison, auquel Dada et Jérôme ont déjà succombé. Avec le sac de dame qu'il a trouvé dans les poubelles pour lui servir de mini-kit, c'était effectivement plus prudent...

Nous nous dirigeons vers la rivière sans plus attendre, Daniel saura bien nous retrouver. Je passe devant, suivi de Léa, puis d'Audrey. Avec le passage sur la poutre, j'essaie de faire les premières photos, mais la buée se dépose instantanément sur l'objectif. Les photos vont être artistiques...





Au siphon, le niveau d'eau est assez haut. Côté aval les remous génèrent un bruit inquiétant. Nous allons ensuite jusqu'en-dessous de la poutre pour voir la suite de la rivière, dont le niveau a effectivement bien monté.



Au retour, nous faisons la boucle et j'en profite pour aller voir le départ de la sortie par la rivière. Le niveau n'est plus qu'à 15 cm de la main courante. Je ne ferai pas ressortir les filles par là aujourd'hui, même si elles ne demandaient que ça.



Je retrouve la troupe qui a commencé la remontée vers le réseau supérieur. C'était justement au tour de Léa, on me la confie avec soulagement. A peine lui ai-je donné l'autorisation de commencer la remontée qu'elle est déjà parti comme une fusée. Plus haut, j'entends Dada qui est en train de lui passer un savon car elle a passé sa poignée avant sa longe, ce qui fait qu'elle n'était plus assurée contre une chute de plusieurs mètres. Vu qu'ils s'entendent déjà à merveille, je crois que je vais pouvoir laisser Dada veiller sur elle.

Dans la galerie, je réclame une pause afin de pouvoir quand-même faire quelques photos. Le groupe s'y prête de bon coeur, mais je ne sais pourquoi je ressens alors le manque de ne pas avoir fait de photos avec un vrai appareil depuis longtemps. Peut-être serait-il aussi temps de céder à la tentation d'acquérir un ou deux exemplaires de cette merveille de flash-ampoule chinois qui pèse un âne mort et qui coute un bras, mais dont l'éclairage nous ramène aux temps bénis des ampoules au magnésium. Mais je m'égare, car il faudrait d'abord que je puisse compter sur une équipe motivée et compétente...






Initialement, Dada pensait s'arrêter à l'ancien siphon Spada vu toute l'eau qui est tombée, mais son niveau n'est finalement pas suffisamment haut pour l'empêcher de passer sans se mouiller. Sur la pointe des pieds, ça passe juste. Pour les autres, c'est a priori beaucoup moins évident. Je me décide alors à montrer à Léa comment passer en lévitation au-dessus de l'eau, ce qu'elle assimile avec une facilité déconcertante et arrive avec les pieds secs de l'autre côté.

Le passage de la voute mouillante ne présente non-plus aucune difficulté pour elle. Je n'ai même pas eu le temps de sortir l'appareil photo pour immortaliser le moment, mais heureusement Audrey arrive et accepte de se prêter au jeu.


A l'échelle, je dois encore calmer tout le monde afin de pouvoir faire des photos. Dada est déjà en haut. Bernard est en pleine ascension. Je dois lui dire de s'arrêter pour pouvoir l'immortaliser sous son meilleur profile.


Puis vient le tour de Léa pour laquelle j'essaie de placer François et Audrey afin d'obtenir un éclairage un peu plus esthétique. Je me retrouve malheureusement avec un temps de pose d'un quart de seconde, ce qui commence à être un peu long pour éviter le bougé.


Audrey souhaite monter à son tour, mais je m'empresse de lui refuser car j'ai prévu de la prendre par dessus. Elle cherche à argumenter en me disant qu'aujourd'hui il y a Léa, que je devrais en profiter pour la prendre elle, qu'elle peut parfaitement comprendre que je finisse par me lasser et que je lui préfère une fille plus jeune... D'un ton qui ne tolère aucune contestation, je lui dit que c'est elle que j'ai décidé de prendre maintenant ! Fin de la discussion.

Elle se soumet tout en n'arrivant pas à croire comment une épreuve de vérité qui appelait une issue dramatique, a pu lui être malgré tout favorable. Elle ne s'y attendait pas, elle est visiblement soulagée.

Je monte donc en premier, puis elle me rejoint sur l'échelle pour faire cette photo. Comme il me faut un éclairage arrière, je sollicite l'aide de François, mais celui-ci n'arrive visiblement pas le stabiliser. Je dois alors me montrer beaucoup plus explicite et autoritaire : "François, éclaire lui le c... !". Celui-ci ayant été formé chez les Jésuites, ne trouve rien de mieux que de déclarer : "Audrey, excuse-moi, il faut que je regarde !", ce qui comme prévu ne manque pas de la mettre dans l'embarras.


Au lac suspendu, je profite encore une dernière fois des bonnes dispositions d'Audrey et je l'envoie prendre la pose au bord de l'eau. Il ne faut pas lui dire, mais j'aurais vraiment été bête de la mettre au rebut alors qu'elle commence tout juste à être bien...


Le retour se fait en quatrième vitesse. Léa est partie devant et a pris en charge les deux anciens qui attendent le repas avec impatience. Elle nous attend quand-même en haut de la première descente, afin d'éviter de se prendre un deuxième savon dans la journée. Je la surveille mais ce n'est qu'une formalité.

A l'arrivée dans la salle, on se dépêche d'attaquer le repas car Audrey est toute mouillée. Je n'ai pas vu comment elle a réussi à se mettre dans cet état, mais je ne résiste pas à la tentation de la taquiner en lui disant que Léa se débrouille déjà mieux qu'elle... L'effet escompté ne se fait pas attendre, elle me déclare que si c'est ça, elle ne m'amènera plus de copines ! Ce que je ne crois pas une seule seconde, car ce qu'Audrey aime c'est d'être mise en concurrence, mais uniquement avec des filles qu'elle a choisies elle, et qui sont suffisamment sympathiques pour faire semblant de la laisser triompher sans effort...

Il suffit de les voir toutes les deux, l'une à côté de l'autre, sortir le même thermo de soupe et manger dans un mimétisme parfait, pour se dire qu'elle sont inséparables et qu'on pourrait les confondre. Pourtant en creusant bien, on arrive à identifier une différence fondamentale. Ce qui attire Léa c'est justement ce qui met Audrey en difficulté, par exemple un certain puits chatière à la Glaciaire qu'Audrey se remémore avec beaucoup d'émotions (et Bernard aussi !). Je dois donc en conclure que 1) Léa est une fille intéressante, 2) Audrey va avoir du mal à la suivre, 3) il faut qu'elle commence par signer au club si elle veut pouvoir y goûter aussi (Ce n'est pas autorisé par l'assurance initiation !).

En attendant, pour le désert, je donne la plaquette de chocolat blanc de la victoire à Audrey, en lui disant bien de partager avec Léa. Daniel s'empresse de rajouter : "Et avec nous !!!". Audrey me remercie en me disant "Tu nous gâtes...", d'un ton qui veut dire "Dis-moi seulement pourquoi si tu l'oses !". La réponse étant évidente, celle-ci est annoncée clairement : "C'est pour que tu reviennes !", ce qui ne manque pas de la faire rougir de plaisir et de lui clouer le bec.

Les filles prennent un peu d'avance pour aller se changer, car Audrey tient à réserver son striptease intégral pour Léa. Nous les rejoignons une dizaine de minutes plus tard. Dehors il fait froid et il pleut un petit peu. Après avoir chargé la voiture, nous saluons les deux anciens rapidement pour que les filles puissent se mettre au chaud. Je les ramène au même arrêt de bus que ce matin. En les embrassant, je me garde bien de réclamer à Léa le paiement de l'assurance initiation, ce qui est une veille ruse pour la faire revenir. Je n'ai pas fait 100m que je reçois déjà un SMS à ce sujet. Le poisson est ferré. Il ne me reste plus qu'à rappeler Audrey pour lui expliquer que Léa payera la prochaine fois...

Mathieu

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