25 mars 2018

Cappuccino avec crème

Participants : Ondine, Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 4h45

La crème du GSV avait rendez-vous au Col de l'Ecre en ce beau dimanche de mars pour une promenade de santé en direction du fond de l'aven Cappuccino. Il s'agit donc bien d'un Cappuccino avec la crème, sachant que les habituels tire-au-cul que sont Bernard, François et tous les autres ont imaginé les prétextes les plus fallacieux pour ne pas venir, le plus utilisé étant : «Je me suis fait avoir par le changement d'heure, du coup je me suis pas réveillé ».

Le président Dada qui voulait faire une « grosse » sortie pour changer un peu des escapades habituelles au réseau « moins 100 » nous avait ordonné d'être au rendez-vous à 9h35 pétantes. Mathieu et votre serviteur ayant fait valoir que le passage à l'heure d'été allait nous amputer d'une heure de sommeil bien précieuse pour une sortie spéléo tonique, le sage homme transigea à 10h. C'était sans compter le retard du train d'Ondine qui fit que la troupe s'ébranla vers le trou aux alentours de 10h30. Alors que nous faisions remarquer à notre amie qu'elle avait l'air d'avoir la tête dans le cul, elle nous répondit qu'avec trois heures de dodo dans le cornet, elle était moins que fraîche et qu'on allait devoir se la traîner comme un boulet. Le très fédéral Mathieu la rassura en invoquant la nouvelle « Charte d'Ethique et de Déontologie » de la FFS qui proscrit fermement de se traîner un spéléologue de sexe féminin comme un boulet, justement. Rassurée de n'être plus considérée comme un poids mort conformément aux textes officiels, voilà notre Ondine gambadant allègrement parmi les genêts direction le Cappuccino. Je demande au Président pour quelle raison obscure le gouffre a été ainsi baptisé. Selon lui, les découvreurs avaient bu des cappuccino au bar du coin, soit avant soit après l'invention de l'aven, et l'ont ainsi nommé pour les fichiers du CDS. Je fais finement remarquer que s'ils étaient allé déféquer plutôt que boire un café, le nom du trou aurait été plus trivial. Dada lève les yeux au ciel et nous enjoint aimablement de nous manier le fion si on ne veut pas ressortir à 22h.

Le soleil brille mais une petite bise de crête bien perfide nous incite à nous préparer en quatrième vitesse. Le Président, en charge de l'équipement de la cavité, est le premier à y pénétrer vers 11h15. 



Si le Cappuccino est l'un des trous les plus appréciés et les plus fréquentés du coin, c'est aussi celui dont la topographie est la plus fantaisiste. Les spéléologues successifs qui s'y sont essayé ont estimé les profondeurs et développements au pifomètre ou en jetant des cailloux, et ont visiblement dessiné les plans et coupes du réseau en état d'ébriété ou sous l'effet de substances interdites. La preuve : aux dernières nouvelles le gouffre n'afficherait plus les 400 mètres de dénivelé indiqués dans les guides spéléo-touristiques mais plutôt moins 320 mètres... La fiche d'équipement de l'aven provoque également l'ire présidentielle, Dada maugréant tout au long de la descente contre la longueur excessive des cordes préconisées par la fiche pour les différents puits et ressauts. « Ils se rendent pas compte, c'est pas eux qui lavent les cordes, et patati et patata... ».


Fort heureusement, nous voici déjà arrivés au bas de ce que les guides appellent un P80 mais qui, aux yeux d'aigle de Notre Président, ne doit pas dépasser 63 mètres. En tous cas, il s'agit d'un très beau tube fractionné en trois fois qui à lui seul justifie la visite du gouffre. Pour calmer l'Irritation Présidentielle, il n'existe qu'un seul remède : il titre 13 degrés, vient du Languedoc-Roussillon, et affiche une belle robe grenat trahissant la présence de tanins excellents pour le cœur. Le déjeuner expédié, nous nous glissons dans un boyau conduisant à quelques ressauts précédant eux-mêmes le P25 au bas duquel le Président s'aperçoit qu'il n'a pas assez de corde pour aller plus loin. Il aurait fallu pour cela un kit supplémentaire mais comme il nous manquait un porteur, le père Dada s'en prend à nouveau aux dégonflés qui ont préféré rester sous la couette ce dimanche... Nous entamons donc une remontée tranquille, Mathieu en tête suivi de votre serviteur et de la sémillante Ondine dont le babillage incessant prouve, si besoin était, qu'elle n'a plus du tout la tête dans le cul. Dada ferme la marche en déséquipant. En repassant sur le lieu du casse-croûte, nous finissons la bouteille de pinard (deux doigts pour les hommes, un doigt pour Ondine) et attaquons ensuite le P80. Grand seigneur, et suivant scrupuleusement la Charte d'Ethique et de Déontologie de la FFS, Mathieu récupère le lourd kit de cordes qui devait normalement échoir à Ondine. A la sortie, celle-ci décide de redescendre le puits d'entrée et de le remonter chargée dudit kit afin d'évaluer la difficulté de l'opération. Mathieu et moi ricanons, tandis que plus bas, le Président braille en demandant à notre amie ce qu'elle trafique avec son kit. Rouge comme une tomate, Ondine reconnaît en ressortant que « se coltiner un sac de cordes trempées c'est pas de la tarte ».






Il est 16h quand Dada se heurte à la lourde grille que votre serviteur a espièglement refermé sur le trou. Il se remet naturellement à brailler, ce qui nous rassure sur son excellente capacité pulmonaire. C'est qu'il doit nous faire de l'usage encore longtemps, notre bon Président !


Jérôme
(Avec les photos de Mathieu)

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