1 déc. 2023

Désobstruction Décembre 2023 (22 sorties)

SUR VENCE : 2 sorties.

-Baou des Blancs, Baume Chabert (x2) : désob du passage à gauche suite topo dans petite salle. Désob petite bulle dans conduite à droite sous 2e salle. Désob lucarne au bas de la descente vers la 2e salle, entrevu conduit sur 2-3m.

SUR ROQUEFORT LES PINS : 8 sorties.

-Debram, Aven du Chapeau Chinois (x3) : désob dans réseau de -8m sur 3 passages.

-Rives du Loup, Grotte de la Solitaire (x4) : désob suite à gauche (jonction avec grotte du crane). Même chose depuis la grotte du crane, désob et jonction avec la grotte de la Solitaire.

-Aven du Lapin (105E) visite du petit réseau dont le départ est dans le grand puits d’entrée : équipement, accès et calibrage du départ, P6. La suite est bien boueuse.

SUR LA COLLE : 4 sorties.

-Grotte des barres : désob passage vers 2e entrée.

-Grotte de la Mandibule : désob terminus.

-Grotte de la cheminée : désob terminus.

SUR VILLENEUVE LOUBET : 4 sorties.

-Grotte du Mardaric, 161B (x3) : dans le réseau fossile, à droite dans la galerie principale : calibrage du conduit. Désob du terminus où on a entrevu la suite du côté droit.

-Grotte du Nœud de racines : désob suite à gauche au 1er carrefour sur 4m. Désob suite à droite ; prise de mesures dev 18m.

SUR GOURDON (x1).

-Le Craignos : visite et état des lieux suite aux crues du début du mois (Dada et Jérôme) :

SUR GREOLIERES (x1).

-Costes du Foulon : prospection des barres, trouvé 3 petites baumes, visite des tunnels de l’aqueduc du Loup dont le plus long fait 600m.

SUR SAINT-CEZAIRE (x2).

-Grotte de l’air froid (117U6) : désob du terminus à 350m de l’entrée, petite 1ère (Avec Pierre et Raphaël).

SORTIES CLUB :

Roquefort, Pibou Haut, aven du haut Pibou : visite club et photos. Visite aussi du 105N2.

Pour le club,

Christophe

 

25 nov. 2023

Le coup du Lapin

Date : 26 Mars 2023
Participants : Je ne me souviens plus...
TPST : Pas grand-chose

Au printemps dernier, j'avais fait un premier essai avec trois flashs à ampoule chinois dans un puits. Il y en avait un attaché sur la corde tout en haut, un autre sur le model de luxe, et un en bas. La séance a été un peu laborieuse. Nous avons perdu 40% des effectifs avant d'abandonner précipitamment.

Le traitement des photos s'est soldé par un abandon. Et les raws sont tombés dans l'oubli jusqu'à ce que je re-tente l'opération avec du matériel un peu plus moderne et véloce.

Sur trente photos, on va en garder une :

Je suppose que vous aurez reconnu Jérôme sous son meilleur profil. Merci à lui pour les souffrances endurées.

Mathieu

P.S. Au fait, c'est le puits d'entrée de l'Aven du Lapin.


19 nov. 2023

Vestiges anciens et beaujolais nouveau à la Belle Borie

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu

TPST : 2h30

Notre momie préférée et doyen certifié des spéléologues actifs dans les Alpes-Maritimes est de retour par minou (chat alors !). Le vénérable Bernard (82 piges aux prunes) aussitôt débarqué de sa Charente-Maritime a téléphoné au père François et lui a fait part d'une violente envie de se frotter à de la corde. Notre séminariste perverti ayant compris que l'égrillard vieillard voulait se livrer à des pratiques masturbatoires fétichistes à base de chanvre lui a de fait raccroché au nez : pas de ça au Club ! Il a fallu tout l'entregent du Président Dada pour que le malentendu soit rapidement levé : le Priapique Canonique voulait tout simplement se remettre à la spéléo verticale après de longs mois d'inactivité, et ce dans une cavité peu profonde et sans-trop-d'étroitures-merci. Daniel a ainsi dû farfouiller dans ses fiches pour trouver le trou idéal : l'aven de la Belle Borie, ses 5 puits et ses 53 mètres de profondeur.

Le commando de vieillasses a rendez-vous à 9h30 au parking du GR menant au Plan des Noves, route du Col de Vence. Avec le retour de Bernard, la moyenne d'âge du Club a pris une vieille claque et le GSV penche désormais plus du côté de l'EHPAD souterrain que de l'association sportive culture et jeunesse. Votre serviteur ayant à coeur d'atténuer le caractère gérontologique de la sortie a voulu insuffler un peu de nouveauté en apportant une bouteille de beaujolais... nouveau ! Mathieu fait naturellement la grimace en râlant sur ce pinard chimique fabriqué en un mois et qui attaque impitoyablement le système urinaire et fissure l'anus. Je lui rétorque sèchement que la nouveauté est à ce prix et qu'aujourd'hui nous avons bien besoin de nouveauté au GSV. Le Président coupe court au débat en nous annonçant qu'il y a quarante minutes de marche pour arriver au trou et qu'il faudrait se bouger l'anus justement. Don Francesco ayant depuis peu récupéré le quasi-usage de son genou fait remarquer qu'il avancera moins vite que d'habitude pour s'économiser la rotule. Dada soupire, lève les yeux au ciel, et nous nous ébranlons finalement. 

Le temps est anormalement doux pour un 19 novembre et le ciel irrémédiablement bleu. Il nous faudra presque une petite heure pour atteindre l'aven qui tire son nom d'une jolie borie inachevée plantée à quelques mètres de là. Cette découverte présidentielle est actuellement le plus profond gouffre du Plan des Noves et il est toujours en cours de désobstruction par le Grand Homme. Comme il est équipé de façon permanente, nous descendrons légers, sauf mézigue qui se coltinera le kil de rouge dans un kit rembourré. Il est onze heures lorsque que nous nous introduisons dans le puits d'entrée de 6 mètres. Dada ouvre la marche, je le suis et précède Mathieu qui a pour mission de surveiller les deux vestiges. La descente se fait sans encombres jusqu'à une petite salle sise à moins quinze mètres et dont le magnifique concrétionnement servira de décor à notre déjeuner. Bernard et François nous y rejoignent sans avoir exprimé le moindre reproche : le Président a bien choisi son trou. Pour fêter ça je débouche la fameuse bouteille de pseudo-vin. Finalement, le délicat Mathieu lui trouve quelque agrément alors que François le juge infect. Je le rembarre en lui suggérant de retourner picoler son vin de messe. Le chanoine déviant (comme l'eau) se rebiffe et m'assène que le vin de messe c'est du blanc et pas du rouge. Je vois rouge justement et lui rétorque que Jésus avait du sang rouge aux dernières nouvelles et pas blanc, sinon ce serait du sang de navet. Le fourbe Bernard vient jeter un peu d'huile sur le feu en expliquant que si les curés servent la messe avec du vin blanc c'est pour ne pas se tacher la bure quand ils s'en foutent partout les jours où ils ont un coup dans le nez. Don Francesco crie au blasphème, Mathieu se bidonne et il faut toute l'autorité présidentielle pour ramener la conversation sur des sujets de discussion plus habituels au GSV, à savoir les pratiques sodomites en milieu souterrain et les remontées d'urgence en cas de chiasse incontrôlable. 

Il reste deux puits avant le joli P20 terminal et c'est donc l'esprit clair (la bouteille n'a même pas été finie) et apaisé que notre délégation les dévale. Les deux ancêtres ne feront pas le voyage au fond du puits final, Bernard parce qu'il veut préserver la bête pour cette sortie de reprise, et François parce qu'il réprime depuis l'entrée une formidable envie de débourrer qui nécessite une remontée pas trop tardive. Mathieu et moi toucherons donc le fond (on a l'habitude...), le Président s'arrêtant à mi-puits pour évaluer une possibilité d'exploration d'un conduit latéral prometteur. Tout ce joli monde sort la tête du trou aux alentours de 13h30.

Sur le chemin du retour, Daniel veut nous montrer la centaine de cavités qu'il a ouvertes dans le coin. Nous nous contenterons d'en apercevoir une demi-douzaine car c'est-bien-joli-tout-ça-mais-il-y-a-encore-quarante-cinq-minutes-de-marche-jusqu'aux-voitures.


Jérôme 


L'aven de la Belle Borie filmé par Mathieu lors d'une sortie précédente :




5 nov. 2023

Douche évitée au Zorro

Participants : Daniel, Jérôme, Mathieu

TPST : 3h

Notre ami Mathieu ayant souhaité manger un peu de corde histoire de ne pas perdre la main, Daniel nous propose de retourner visiter l'aven Zorro, sur la commune de Caussols. Rappelons que ce trou découvert par Alain Gomez en 2003 a fait l'objet d'une exploration complète par le GSV à partir de 2008 et qu'il se compose d'une succession de puits et ressauts aboutissant à la cote - 139 au fond d'un puits aveugle. L'objectif de la journée est d'atteindre les moins 115 mètres, juste avant la succession de boyaux et ressauts merdiformes menant au bourbier terminal à 135 mètres de profondeur. Pas de difficultés particulières pour équiper et progresser, si ce n'est un beau P25 "bien arrosé en période pluvieuse" ainsi que le mentionne le guide touristique édité par le CDS06.

Le TSV (Trio Spéléologique de Vence) a rendez-vous au parking de l'aven à 9h30 en ce frais et venteux matin de novembre. Le mistral souffle d'autant plus fort qu'il a copieusement plu les deux derniers jours. Du coup nous nous équipons en deux coups de cuillère à pot et à 10h nous sommes à pied d'oeuvre à l'entrée du trou. Nous allons vite nous réfugier à l'abri de la bise dans le boyau qui mène au premier puits, un P12. Dada équipe tranquillou en s'émerveillant de la solidité des spits de 12 plantés avec amour par son ami Gomez. Après un ressaut de 3 mètres, nous enquillons le long méandre de 30 mètres dont Mathieu me fait remarquer qu'il suinte un petit peu. Ben oui, il a quand même plu pas mal ces jours-ci. Nous enchaînons avec un P18 qui, alimenté en eau par le méandre et quelques fissures deci-delà, commence à éclabousser un chouïa. Le Président, qui comme vous le savez désormais, est particulièrement allergique à l'eau, commence à s'inquiéter : "J'espère que le P25 ne coule pas trop parce que moi je descends pas sous la flotte !". Le seul moyen de savoir c'est d'y aller. Lorsque nous arrivons au bas du P5 suivant, Mathieu constate que l'endroit est suffisamment sec et abrité pour qu'on y casse la croûte et qu'il ne sent pas vraiment un pique-nique au bas du P25 comme nous le faisons habituellement. Nous descendons donc le P13 qui nous conduit à la tête du puits de 25 mètres. Et là, il faut se rendre à l'évidence, le bruit de l'eau qui cascade n'est pas de bon augure. Daniel accroche quand même la corde, espérant aller jusqu'au fractionnement pour évaluer la situation. Même pas. En se penchant un peu il scrute le tube puis nous crie son verdict par-dessus le vacarme de la flotte : "Même pas en rêve ! On fait demi-tour."

Nous voilà donc à déboucher une bouteille de bordeaux dans le P5, comme l'avait prédit Mathieu. Il faut bien cela pour faire oublier au Président toute l'eau qu'il a failli prendre sur la tête. Soyons honnête, je ne me voyais pas non plus sortir trempé du trou pour finir gelé par le mistral du dehors. Finalement Mathieu a quand même eu sa ration de corde jusqu'à la cote - 65. Douche évitée est à moitié pardonnée !

Il est un peu plus de 13h à la montre présidentielle quand nous reposons la grille sur l'aven en nous y donnant rendez-vous lors de la prochaine sècheresse.


Jérôme



1 nov. 2023

Désobstruction Novembre 2023 (18 sorties)

SUR VENCE : 2 sorties.

-Baou des Blancs, Baume Chabert (x1) : réseau à gauche, petite salle, désob suite à droite qui remonte.

-Colle Bertrand, Aven du beau sapin (x1): désob.

SUR ROQUEFORT LES PINS : 7 sorties.

-Debram, Aven du Chapeau Chinois (x3) : désob dans nouveau réseau sur 3 passages.

-Pont de Pierre, Gagai, Grotte du couvercle (x2): désob.

-Rives du Loup, Grotte Fabre et Grotte de la Solitaire (x2) : désob suite à gauche et jonction avec grotte du crane. Puis depuis la grotte du crane, désob et jonction avec la grotte de la Solitaire.

SUR LA COLLE : 4 sorties.

-Grotte de la Mandibule (x1) : désob terminus.

-Grotte de la cheminée (x1) : désob terminus.

-Grotte des barres (x1), désob passage vers 2e entrée.

-Grotte du Pin Pourri (x1) : avancée sur 2m, suite étroite qui descend, comblée de terre.

SUR VILLENEUVE LOUBET : 4 sorties.

-Grotte du Mardaric, 161B (x4) : désob qui continue dans le fossile supérieur qui part à droite. Avancée en tout de 22m depuis le début de la désob indiquée par Christophe qui la tenait d’Éric qui la tenait de son père qui la tenait de…C’est un laminoir sec, pas haut, peu ventilé où les ½ tours sont durs quand on fait plus de 1,7m mais qui part plus ou moins dans la bonne direction (sous la colline).

-Grotte du Nœud de racines : désob suite à droite.

SORTIES CLUB :

Roquefort, Camptracier, Grotte sous la dalle. Caussols, aven Zorro.

Pour le club,

Christophe

22 oct. 2023

Tourisme aux trois mille-pattes

Participants : Aline, Daniel, Jérôme, Mathieu, Océane, Philippe, Sacha, Yannick

TPST : 5h

Aline et Philippe ayant, lors d'une sortie précédente, exprimé leur appétence pour les étroitures et le plat-ventre, le Président a décidé que ce dimanche 22 octobre serait consacré à la visite de la grotte des trois mille-pattes. Cette cavité, découverte par Daniel et explorée par le GSV, est si labyrinthique que sa topographie 3D réalisée par notre ami Christophe ressemble grosso-modo à une boule de poils régurgitée par un chat épileptique. Autrement dit, on ne peut se fier qu'à la mémoire présidentielle pour naviguer dans ce dédale. Nos intermittents de la spéléo ont tous répondu présent à l'invitation, même le jeune Sacha. 

A 8h15 l'équipe est au complet pour attaquer la montée vers le trou qui s'enfonce sous le baou des blancs, avec un développement répertorié de 1500 mètres. Le seul équipement prévu pour chaque convive est une ceinture (qui a dit "de chasteté" ?) avec longe qui permettra de s'assurer lors des passages en vire. A 9h30 la colonne s'insère dans la cavité. Le ton est donné d'emblée : quatrepattage et reptation. Aline et Philippe sont aux anges, Océane, Sacha et Yannick font contre mauvaise fortune bon coeur. Il vaut mieux car les genoux et les fesses seront mis à rude épreuve pour les cinq heures à venir. Ayant visité la grotte dans sa totalité il y a bien des années, je n'avais plus souvenir d'autant de boyaux, de ressauts, de méandres et de petites salles partant dans toutes les directions. Fermant la marche pour ramasser les éventuels retardataires, je me suis retrouvé plus d'une fois égaré avec lesdits retardataires, le Président ayant tendance à tracer tel un furet dans son terrier sans trop regarder derrière lui. De toute cette cavalcade je n'ai finalement retenu que le repas de midi pris dans la jolie salle du Théâtre, avec, au dessert, les toujours appréciées chouquettes-chantilly de notre amie Aline, le tout arrosé d'un bon chenas, d'un café, d'Elixyr de Grande Chartreuse et de Verveine Maléfique du Bon Frère Mathieu.

Lorsque qu'à 14h30 nous nous extirpons du trou, les visages sont marqués car hormis la pause déjeuner, nous n'avons pas chômé côté crapahut. Mention spéciale à Sacha, frais comme un gardon, qui nous confie être tout à fait prêt à y retourner. Ce qui ne semble pas être dans les projets immédiats de son géniteur, le brave Yannick, qui comme moi en a plein les rotules. Nos touristes de l'extrême reconnaissent toutefois que la cavité offre de très belles choses à voir pour qui s'en donne la peine. Je les recompte quand même des fois qu'on en ait oublié un(e) à l'intérieur.

La descente bien raide jusqu'aux voitures finit de nous pulvériser les genoux, dans les cailloux et sous le regard curieux des hiboux.


Jérôme

8 oct. 2023

Sortie familiale à la Baume-qui-remonte et à la Baume Chabert

Participants : Daniel, Hugues, Jérôme, Marion, Nina, Noam, Vincent,
TPST : 5h

La famille Addams étant depuis longtemps partante pour une initiation spéléo, Daniel et votre serviteur nous sommes portés volontaires pour encadrer papa, maman, fifille, petitgars et grand-papa en ce beau et chaud dimanche d'octobre qui ressemble fort à un dimanche de juillet. La Baume-qui-remonte et la Baume Chabert ont été choisies par le Président car susceptibles de plaire à une marmaille (10 ans pour Nina et 6 ans pour Noam) déjà rompue aux exercices endurants de type randonnée et escalade grâce à Marion et Vincent, leurs psychopathes de parents. N'oublions pas grand-papa Hugues qui, sous ses dehors de paisible retraité joueur de PMU, a un très lourd passé d'escaladeur, de varappeur et de traceur de chemins. Tout cela n'est finalement qu'affaire d'atavisme. Les deux cavités, proches l'une de l'autre, présentent aussi l'avantage de proposer aux novices de tous âges des petites salles bien décorées reliées entre elles par d'aimables boyaux. 

Rendez-vous est donc pris à 8h15 au départ du GR menant au Baou des Blancs, sur les hauteurs de Vence. Cette heure matinale nous est imposée à la fois par le confort d'une grimpette à l'ombre jusqu'au plateau et par la nécessité de trouver une place pour les voitures, le lieu grouillant autant de randonneurs que les sièges du métro parisien grouillent de punaises de lit. Nous grimpons sans tarder pour profiter de la fraîcheur et je dois reconnaître que la petite famille dépote côté cadence. Je ferme la marche et je tire la langue comme un vieux clebs. Même Papi Brossard cavale comme une gazelle ! Ces gens-là sont des mutants. 

Ça se calme un peu quand nous basculons de l'autre côté du plateau, là où seul Daniel connaît la trace scabreuse qui mène aux trous. Nous profitons d'une superbe vue sur la mer, Vence et le Baou de Saint-Jeannet.

Il est 9h10 à la montre présidentielle quand nous arrivons à la Baume de l'Oignon à la gauche de laquelle Dada a élargi l'un des trois accès à la Baume-qui-remonte. 



Neuf heures trente sonnent dans le lointain lorsque nous nous enfilons dans la cavité. Quelques mètres de reptation plus loin nous débouchons dans la grande salle du Champignon avec sa belle stalagmite si caractéristique et qui de fait accueillera notre repas de midi. Nous y laissons nos sacs.

Nous partons ensuite à la découverte d'un réseau qui se développe sur 300 mètres et s'étage sur trois niveaux. Pour ne pas effaroucher nos initiés de frais, le Président a décidé de shunter les coins problématiques (essentiellement des étroitures pas très engageantes menant à des culs-des-sac sans intérêt). Nous croisons quelques poignées de chauve-souris, lesquelles font fondre Marion qui n'en avait jamais vu d'aussi près. Daniel nous confie qu'il est censé les compter pour la commission "Chiroptères" du CDS06 mais qu'il n'en a finalement pas envie parce qu'on est dimanche et que le dimanche il a autre chose à faire que de compter des chauve-souris pour satisfaire des écolos chevelus amoureux des rats volants et non-mais-c'est-vrai-quoi.

Je sens que le Grand Homme s'échauffe un peu, aussi je l'invite délicatement à poursuivre la visite avec, au bout, la perspective d'une bonne bouteille de rouge. Nina et Noam furètent dans tous les coins tandis que leur père, Vincent, se prend d'une passion subite pour les chatières. Le garçon aime le challenge et de voir notre vieux Président se faufiler comme une anguille au milieu des concrétions chatouille quelque peu son amour-propre de quarantenaire sportif. 


Il s'en tire plutôt bien et Dada lui dit que s'il aime vraiment les étroitures, il en a un plein wagon à sa disposition dans de nombreux trous du département. Grand-Papa ne démérite pas mais me chuchote qu'il n'a pas la condition de son gendre pour aller faire l'andouille dans des boyaux aussi riquiquis. Je le rassure en lui confiant que c'est tout à fait normal et qu'au GSV les seuls goulots d'étranglement qu'on apprécie sont ceux qu'on trouve au sommet des bouteilles...

Et à propos de bouteille, il est quasiment 11h30 quand nous revenons à la salle du Champignon. C'est l'heure de l'apéro et j'exhibe donc un petit vin de l'Aveyron (et oui, ils font aussi du vin là-bas) qui excite notre curiosité : piquette ? Nectar ? Il n'existe qu'un moyen de trancher. Accompagné de quelques chips et d'un excellent pâté maison concocté par les parents de Vincent, le picrate s'avère finalement fort agréable et même un peu sournois, preuve en est la titubation de Marion qui s'était relevée pour mieux se rasseoir. C'est tout simplement l'ivresse des profondeurs. Et un seul verre suffit.

Le café avalé, nous sondons l'état de forme des pitchounets qui sont tout prêts à redécoller. Papi requinqué au gros rouge est également d'attaque, aussi ressortons-nous de la Baume-qui-remonte pour aller explorer la Baume Chabert, une centaine de mètres plus loin. 

Même concept : des petites salles décorées et plusieurs entrées. Le Président ayant jonctionné la cavité avec l'abri C9, un ancien gisement archéologique, cela nous permet d'aller tripoter quelques nonosses et bouts de poterie pour le plus grand plaisir des mômes. Grand-Papa, qui fut dentiste dans une vie antérieure, s'interroge quand même sur l'origine humaine d'un mandibule aux dents bien trop usées. 

Ça rampe pas mal, ça grimpe, ça descend et ça gadouille un poil, histoire qu'on ne ressorte pas tout propres comme les premiers blaireaux venus. 




Finalement nous sortons par l'entrée originelle du trou qui ressemble justement à un terrier de blaireau. Grand-papa et moi nous extirpons les premiers pendant que le reste de la petite famille suit Dada dans un cul-de-sac bien étroit. Si étroit et farci de concrétions que même Vincent, notre récent addict aux étroitures, renonce de peur de faire un carnage parmi les stalagmites.

Il est 14h30 et nous avons fait le tour de la question. Il est temps de remettre leur diplôme de nouveaux initiés à Noam et Nina, diplôme qui prend la forme d'une grosse sucette. 

Grand-papa en veut une aussi, mais Marion le tance : "Papa, voyons, tu as passé l'âge de sucer !". Sur ces considérations familiales, nous nous changeons et attaquons la remontée vers le plateau. 


Jérôme

(avec les photos de Hugues)


Les deux grottes lors de sorties précédentes :