20 mai 2018

Aven Zorro

Participants : Ondine, Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 5h

Notre ami Mathieu, en mal de spéléologie depuis quelques semaines, ponts du mois de mai et RTT tardifs oblige, nous propose une sortie dominicale à l'Aven Zorro. Ce trou, découvert par A. Gomez et exploré de fond en comble par le GSV pendant près d'une décennie, est entré il y a deux ans au répertoire des cavités départementales et offre désormais au spéléologue dilettante 130 mètres de dénivelés. La promenade ne présente pas de difficultés particulières et permet de descendre une demi-douzaine de puits architecturaux non concrétionnés mais agréables à regarder. Ondine, le Président et votre serviteur ont répondu présent à l'invitation et le rendez-vous est fixé à 9h45 sur place quelque part entre Caussols et Canaux. Le temps est beau mais l'humeur du Président risque de devenir orageuse vu que je n'ai pas amené de bouteille de pinard. Je ne pense pas que mon thermos de café chaud suffise à le dérider...






C'est donc une sortie non alcoolisée qui s'annonce lorsqu'à 10h30 Dada commence à équiper le trou. Auparavant, il aura fallu déblayer tout un tas de branchages et de bois mort jetés sur l'entrée de l'aven par des bûcherons amateurs et visiblement éméchés. Pour coller au plus près aux consignes de « fémixité » (quel horrible barbarisme...) prônées par la FFS, il est décidé qu' Ondine portera l'un des deux kits de corde. Elle part donc en deuxième position derrière le Président tandis que Mathieu et moi fermons la marche. Faute de moyens, le GSV a utilisé dans le Zorro des broches en fer à béton de 12 mm pour ancrer les amarrages. Ce n'est pas très fédéral mais, quoi qu'on en dise, c'est tout aussi solide que les spits achetés à prix d'or par des clubs plus aisés : au GSV, pas de bling-bling, mais du rustique et du costaud... La descente s'effectue au rythme de sénateur du Président (est-ce moi ou bien équipe-t-il de plus en plus lentement ?) et l'on se retrouve à 12h30 au bas du dernier puits pour le casse-croûte. Dada ne fait pas de commentaire sur l'absence de vin au menu mais n'en pense pas moins. Ondine, pour sa part, nous annonce qu'elle a pris un kilo et qu'elle compte bien grossir encore pour se constituer une couche de graisse isolante d'ici cet été. En effet, notre frileuse camarade souhaite participer au camp annuel dans le massif du Marguareis, rassemblement qui nécessite d'aller se peler le jonc dans des gouffres glacials à 2° le jour et grelotter la nuit dans de sordides sacs de couchage Décathlon. Mathieu lui fait remarquer que, compte tenu de sa taille de guêpe et de son métabolisme, elle n'est pas prête de devenir aussi grasse que votre serviteur, et ce en l'espace de quelques semaines. Quel enfoiré ce Mathieu...




Le Président retrouve un semblant de sourire grâce au caoua brûlant que je lui sers et nous invite à parcourir les derniers décamètres de galeries conduisant au boyau terminal. C'est gras à souhait mais moins crado que le bout du bout dans lequel Dada, Mathieu et moi rampâmes jadis et qui transforme tout spéléo normalement constitué en statue de boue. Nous nous mettons à trois pour retenir la fougueuse Ondine qui, au fil des sorties, résiste de plus en plus difficilement à l'appel de la gadoue. Dada lui explique qu'il faut remonter en étant le moins sale possible pour éviter de pourrir les cordes et par là-même faciliter l'ascension des derniers équipiers. Entendant cela, je file comme un rat et après m'être décrotté sommairement, j'attaque la remontée sur des cordes clean. Après moi le déluge ! Je sors du trou vers 15h00, suivi par Ondine et Mathieu. Ce dernier, d'humeur espiègle, nous annonce qu'il va procéder à une coloration de la cavité en pissant dans une faille à quelques encablures de l'aven, faille qu'il sait communiquer avec le dernier ressaut précédant la sortie. Il espère bien, selon ses calculs, que son urine atteindra le Président au moment où il passera devant l'écoulement. Je lui fais remarquer que cette facétie urologique ajoutée à l'abstinence alcoolique risque d'être la goutte de pisse qui fera déborder le vase présidentiel. Fort heureusement, Mathieu urina ou trop tôt ou trop tard et le coup rata. Tout au plus Dada constata en passant la tête hors du trou : « Vous avez pas remarqué comme une odeur de pisse à l'entrée du méandre ? ». Il était alors 15h30 et cet aphorisme présidentiel marqua solennellement la fin de la sortie.

Jérôme
(Avec les photos de Mathieu)


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