1 mars 2020

Sortie «vintage» au Kéops-Kéfren

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme
TPST : 3h30

Lorsque le Président nous a annoncé vouloir faire une sortie «vintage», François a compris qu’il s’agirait d’une visite où l’on boirait du «vin» et dont les participants auraient un certain «âge». Il n’avait pas tout à fait faux notre séminariste déviant (comme l’eau), car outre la demi-bouteille de côtes-du-rhône réservée aux sorties en petit comité, le cumul des âges des quatre participants taquinait les 250 ans ! Plus prosaïquement, il s’agissait surtout de remettre le pied à l’étrier de la pédale de notre ami Bernard qui, après 2 ans d’inactivité spéléologique, a ressenti une subite envie de corde. Pour l’occasion Dada nous a donc concocté une petite traversée tranquille du réseau des Pharaons à Caussols avec, pour commencer, une descente du P15 de l’aven Kéfren, et pour finir la remontée du P10 de l’aven Kéops.

Il bruine et il caille lorsque nous nous rejoignons tous les quatre au col de l’Ecre vers 10h ce dimanche-là. S’y trouve déjà une voiture avec une demoiselle habillée en spéléologue. Renseignements pris, l’ASMPG (Association Sportive du Marguareis et des Préalpes de Grasse) a prévu ce même jour une initiation de masse au Cresp. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, une douzaine d’autos envahissent le parking, menées par les Lambroglia père et fils. Point trop d’embrassades et de postillonnage, coronavirus oblige, mais le simple plaisir de rencontrer enfin un club qui initie par paquets de vingt. François tombe littéralement dans les bras de son vieil ami Jo et il m’avouera plus tard que c’est le seul garçon avec lequel il aurait aimé coucher… Décidément, ils leurs apprennent des choses de plus en plus curieuses au séminaire !

Il est près de 11h15 quand nous débarquons aux Pharaons. Le Président équipe l’entrée du Kéops (la plus confortable, par laquelle nous ressortirons) et celle du Kéfren (la plus étroite, par laquelle nous descendrons). Au bas du puits d’entrée du Kéfren, nous l’entendons soudainement couiner : «‘tain, il manque 3 mètres de cordes pour arriver en bas, c’est pas possible, j’ai pris une «vingt mètres» comme indiqué dans le bouquin du CDS, y a un truc qui va pas !».


François glousse et me susurre que Dada a dû se mélanger les pinceaux dans les cordes entre le Kéops et le Kéfren. En rougnant, Daniel ressort du trou en demandant à Bernard de lire la longueur écrite sur le bout de la corde : c’est en partie effacé mais le hiéroglyphe présidentiel ressemble au nombre «20».


Le mystère restant entier (jusqu’à ce que quelqu’un mesure la longueur réelle de cette corde…), le Président utilisera pour le Kéfren la corde de 25 mètres qu’il avait prévu pour descendre le P22 colmaté du Kéops, P22 que nous n’explorerons donc pas...

La montre de Bernard indique 11h45 quand la fine équipe finit par descendre.



Au bas du puits d’entrée nous tombons nez à nez avec une salamandre et une grenouille qui se sont visiblement égarées.


Midi a sonné depuis quelques minutes quand Dada décide que nous déjeunerons avant de procéder à la traversée. Cette homme a une horloge à la place de l’estomac. Nous rejoignons ainsi la grande salle du Kéfren. J’en profite pour tourner des images avec une caméra Haute Définition et tester un nouvel éclairage LED sur un grand volume, ces essais devant permettre au GSV, un jour prochain, de produire un film enfin montrable au reste de l’humanité (on en a déjà tourné 75 depuis 2008, mais la plupart piquent les yeux et surtout les oreilles…).


Notre vétéran Bernard semble d’autant plus apprécier cette petite reprise et cette cavité qu’il a repéré une belle dalle sous laquelle il aimerait bien être inhumé. Le Vestige s’allonge sur la pierre plate dans la position du gisant et nous devons reconnaître que ça a de la gueule. Le révérend François lui administre l’extrême-onction tandis que le Président sert le vin de messe.


Daniel lui rappelle qu’il nous a déjà fait le coup à la grotte de Mons et qu’il lui faudra quand même choisir sa sépulture avant de claboter. François fait remarquer qu’une momie enterrée dans le Kéfren, ça coule de source. Bernard rétorque qu’il n’est pas encore mort et qu’il a encore le temps de réfléchir...

Après ces facéties funéraires, nous nous acheminons tranquillement vers le Kéops, sa jolie galerie, et sa chatière de forme vaginale.


François, Daniel et moi nous y enfilons tête première ce qui nous vaut un atterrissage en vrac particulièrement non-fédéral et surtout très rigolo. Bernard renonce, estimant que le bout de galerie en cul-de-sac de l’autre côté(censé jonctionner un jour avec l’aven Mikerinos tout proche) ne vaut pas le tortillement pour franchir la chatière. Il n’a pas tort, mais une occasion de se marrer est toujours bonne à prendre. Nous nous retrouvons peu après à la base du puits d’entrée du Kéops. Bernard veut partir en pôle position puis il nous annonce subitement qu’il a oublié sa pédale. Bon prince, je lui passe la mienne en lui demandant de me la renvoyer une fois en haut, ce qu’il fait en visant soigneusement ma tête. Soyez bon avec les animaux et les vieillards...




Il est 14 h et des brouettes lorsque le Président sort en dernier du Kéops.


Comme il est encore tôt, il nous propose d’aller visiter le 37U2, à une centaine de mètres de là, cavité répertoriée dans le Créach’ comme «Grotte des trépassés». Cette inter-strate dotée de deux entrées porte d’autant bien son nom qu’elle recèle des ossements humains préhistoriques.


Nous nous enfilons à quatre pattes dans l’entrée nord et après un court crapahut nous débouchons dans une salle surbaissée d’une vingtaine de mètres carrés.


François et Dada se mettent alors à fureter dans tous les coins tels deux vieux clébards voulant déterrer des os dont ils ont oublié l’emplacement.


Au bout d’un quart d’heure, ils ont réussi à entasser fémurs, omoplates, côtes et calottes craniennes ainsi que quelques tessons de poterie.


Leur minute de folie passée, ils remettent tout en place et nous rejoignent, Bernard et moi, à l’extérieur. 

Il n’est pas loin de 16h lorsque nous atteignons les voitures. Pendant que nous nous changeons, nous voyons revenir les initiés de l’ASMPG au grand complet dont nous apprenons qu’ils ont fait un petit barbecue pour fêter leur dépucelage spéléologique à l’aven Cresp. Le Président marmonne dans sa barbe que c’est pas une heure pour manger des saucisses et qu’à quatre heures on goûte avec des biscuits et que pour déjeuner la bonne heure c’est midi, épicétou et scrogneugneu. Décidément cet homme ne badine pas avec les horaires des repas…

Jérôme


Le compte-rendu en images qui bougent :



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