11 août 2024

Désobstruction climatisée à l'aven Yvan

Participants : Daniel, François
TPST : 4h35

En cet été caniculaire où les hôpitaux, les EHPAD, et les pompiers sont sur le qui-vive, deux individus allergiques à la chaleur, aux moustiques, aux bruits et à la foule, ont préféré se mettre au frais dans le monde souterrain. Je ne veux pas parler des grottes aménagées pour le tourisme, mais des cavités pures et dures comme les aiment les afficionados des ténèbres !

Ces deux spéléos plus tout jeunes, mais qui en veulent toujours autant sont Dada et le rédacteur de l'article, François. Rendez-vous a été fixé pour 9h30 au parking des Baragnes sur la route de St Cézaire, pour nous faire l'aven Yvan. Le but est de bosser dans le méandre de - 82 puisque le fond de la cavité semble ne plus vouloir attirer de volontaires. Il est vrai qu'il n'incite pas à aller y travailler. C'est boueux à ravir, étroit, arrosé, et la suite n'est pas trés évidente, alors que le méandre est assez joli, de belle forme en trou de serrure avec un filet d'eau dans la partie basse, pas trop resserré et concrétionné au sol tel un laminoir. Mais le plus intéressant est la présence d'un léger courant d'air soufflant. Hum que j'aime ça...

Nous entrons dans le trou à 10h20. Au passage nous changeons un spit foireux au départ du P10 à -24 qui nous avait inquiété la dernière fois. Arrivés vers - 85, surprise,  le sol est devenu une grande vasque d'eau alors que dehors tout est sec ! Va comprendre Charles...

Dada fait deux tirs au bout du méandre, tandis que j'évacue les déblais. Nous cassons ensuite la croûte mais rapidement car, vous n'allez pas le croire, on commençait à se peler les roubignolles.... Et oui, c'est incroyable, mais pourtant vrai ! Il faut dire que nous nous étions trempés couchés dans le méandre humide avec un petit courant d'air en cadeau ! En dix minutes la bouffe était bâclée. Nous revoilà de nouveau à l'œuvre dans le méandre à percer et à faire deux autres tirs. Ca a l'air de continuer derrière, mais ce n'est pas encore passable. A mon avis s'il y a une suite dans la cavité, je pense qu'elle se situe après le méandre. A vérifier...

Ayant vidé l'accu du perfo, et ayant un peu froid, nous remontons non sans avoir enlevé quelques becquets qui coinçaient les kits à la remontée. Je sors le premier du trou, il est alors 14h45, Mais quel horreur la température à l'extérieur avoisine les 40 degrés !!! Je décide illico de redescendre me mettre au frais, mais hélas Dada était déjà 8 m en dessous, à mon grand désespoir. Nous nous changeons rapidement et remontons aux voitures sans attendre. Arrivés aux caisses, nous sommes trempés de sueur.

Je crois que nous attendrons des températures plus clémentes avant de retrouver ce secteur trés ensoleillé. Septembre n'est pas  , ça devrait aller mieux coté mercure !


François. 


28 juil. 2024

Climatisation naturelle au Chapeau II

Participants : Daniel, François
TPST : 3h00

Par ces temps de canicule où les climatiseurs sont à la fête, deux lascars de la vieille garde soixante-huitarde du GSV se sont donnés rendez-vous, faute de clims personnelles, dans un autre genre de climatiseur tout aussi efficace : une cavité souterraine de notre département !

Nous nous retrouvons à 9h30 au départ de la piste du Debram à Roquefort pour aller découvrir les nouvelles parties récemment trouvées par le Président à l'aven du chapeau II. Il est 10h 30 quand nous entrons nous mettre au frais dans le trou. Ah quel plaisir que cette fraîcheur cavernicole, et quelle angoisse à la perspective de retrouver la fournaise du dehors...

Dada voulait me montrer ces nouvelles parties et la déception n'est pas de mise puisque lesdites parties sont aussi concrétionnées que les premières ; il y aura certainement des images à faire et ça en vaut la peine ! Certes ce ne sont pas de gros volumes avec de grandes salles, mais comme dit le dicton : "tout ce qui est petit est mignon" (je ne rajouterai pas la suite, méconnue, de ce dicton : "tout ce qui est grand est con"). Bref c'est très concrétionné et il faut faire attention où on met les mains !

Nous visitons tous les départs trouvés par notre chère taupe présidentielle, dont une aimable escalade tout en haut d'une belle conduite forcée, qui pourrait peut-être déboucher en surface. Dans une autre petite galerie Dada pose deux broches en U, et lors d'une prochaine sortie il envisage sérieusement une corde, car certains passages sont assez acrobatiques. Sous terre on ne se rend pas compte du temps qui passe, et nos estomacs nous rappelant à l'ordre, nous décidons de revenir dans la salle à la base des puits d'entrée pour casser la croûte, mais hélas sans notre ami le rouquin ! En l'absence de ce mécréant tentateur de Jérôme, notre pourvoyeur de vin rouge, nous faisons oeuvre de tempérance et d'abstinence ainsi qu'on nous l'apprend au séminaire. Aprés la pause casse-croûte et toujours avec une température agréable, Dada pose à nouveau deux broches pour une escalade au bas des puits d'entrée à - 18 avec une petite corde afin que notre cinéaste, sa caméra et ses éclairages puissent aller filmer, sans se casser la figure, des fistuleuses de toute beauté au plafond de la salle sous un angle inédit.

Ayant rempli le programme de la journée, nous décidons à notre grand regret de remonter vers la chaleur du dehors. Arrivé à moins trois mètres on aurait dit dit qu'on ouvrait la porte d'un four à pizza, avec la chaleur mais sans la pizza... A ma montre il était alors 13h 30. Dada sortit 5 mn plus tard. En somme nous avons passé 3h au frais dans un milieu trés agréable et concrétionné. A renouveler avec plaisir et sans modération ! 

François. 

3 juil. 2024

Initiation aux trois mille-pattes

Participants : Daniel, François, Jérôme, Jérôme, Nina, Noam, Sylvie, Vincent
TPST : 4h45

En ce début d'été, les derniers survivants de la garde impériale du Speleus Imperator Dada 1er ont convié à une visite de la grotte des trois mille-pattes au Baou des Blancs un couple passionné de patrimoine Vençois, Sylvie et Jérôme. Tiens, nous nous retrouvons du coup avec deux Jérôme. Le proverbe dit bien : "si trois personnes ayant le même prénom se rencontrent on peut baptiser un âne" mais hélas pour le pauvre bourricot le troisième était absent. Complètent la liste notre ami Vincent et ses deux enfants Nina et Noam, Jérôme (celui du GSV), Dada le Prezi, et le rédacteur de ce compte-rendu, François. 
     
Suite à une mauvaise compréhension due à des vapeurs alcoolisées persistantes de la veille certains loupèrent le lieu de rendez-vous ce qui occasionna un brouhaha proche de l'émeute chez les vielles couennes du club. Mais l'indulgence et le pardon ayant guidé de tous temps les pèlerins du GSV, la bonne humeur reprit vite le dessus et nous voilà tous partis pour la dure grimpette vers la grotte. Aprés une demi-heure de sudagne, nous nous équipons prés de l'entrée de la cavité, dans l'équivalent de deux mètres carrés entre la paroi et le vide ("mais qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette boite, chantent les sardines !") Suivant alors notre Guide Suprême Daniel, le seul capable de nous conduire au coeur de ce labyrinthe, nous entrons dans le trou à 10h45. Nous faisons la tournée des différentes salles et boyaux avec étroitures, ressauts, et escalades. Aaah vous avez voulu venir : il ne faut jamais écouter les anciens kamikazes du club ! A part les deux enfants, tous tirent la langue. Les trois mille-pattes est le plus vaste réseau souterrain de la Commune de Vence, mais il demande quelques efforts pour livrer tous ses secrets. 






Ayant pris du retard au départ et compte tenu de l'état de fraîcheur plus qu'approximatif de la mauvaise troupe, nous ne monterons pas dans les parties hautes qui abritent notamment la salle du cierge blanc. Ce sera pour un prochain épisode ! Quelques petits incidents agrémentent le cheminement, à savoir des égarements de parcours pour François et Vincent,


 les genoux en lambeaux de Jérôme (celui de Sylvie), 


un jean déchiré aux fesses pour Sylvie, 


une mauvaise transmission des ordres présidentiels quant à l'endroit où laisser les kits de bouffe (mais çà on y est habitués), le tout dans la joie et la bonne humeur. Du coup, au lieu de déjeuner dans la très belle salle du théâtre, nous nous contentons de l'annexe. Après un repas arrosé d'un bon rouge pour les anciens, et de grenadine pour les enfants, nous décidons à l'unanimité de squizer les étages supérieurs de la grotte par charité chrétienne pour les jambes de Jérôme et les fesses de Sylvie. Seuls les deux inépuisables morpions Nina et Noam voulaient continuer, mais heureusement au GSV ce sont encore les vieux qui commandent !

ll est 15h30 lorsque le dernier touriste sort de la grotte. Surprise : la végétation est trempée par la pluie. Il est vrai que sous terre on est l'abri des caprices de la météo et facilement déconnecté des turpitudes du monde extérieur, qu'il s'agisse de nuit, de jour, de beau ou de mauvais temps...

Nous redescendons alors vers la civilisation avec ses bruits, ses odeurs, ses couleurs, et des préoccupations que nous avions laissées aux voitures. Mais c'est promis, nous remonterons au Baou des Blancs pour se finir les trois mille-pattes ou visiter d'autres cavités toutes aussi belles.

Reste à mettre le choix dans la date (contrepèterie préférée de notre ami Jérôme, celui du GSV...).



François.

(Photos de Sylvie)



22 juin 2024

Sortie interclub à la Grotte des Trois Mille-Pattes

Participants : Vanessa, Sylvie, et Béatrice (Club Martel), Nicolas (individuel FFS), Daniel, Mathieu et François
TPST : 5h30

Sortie interclub ce samedi à la Grotte des trois mille-pattes. Le rdv est fixé à 9 h au parking du départ du sentier montant au Baou des Blancs. Il y a du monde pour cette sortie : Vanessa, Sylvie, et Béatrice du Club Martel, Nicolas individuel FFS, Dada, Mathieu, et le narrateur du compte-rendu, François, tout trois du GSV.

Mais oui, vous avez bien lu, une sortie interclub !

Il fût un temps, et les anciens pourraient vous le dire, où c'était la guéguerre entre les clubs, où rien ne se confiait, tout était caché ! Mais les temps ont changé et les mentalités aussi, et c'est tant mieux pour l'ambiance, d'autant plus que si un secours avait été nécessaire, il aurait bien fallut faire appel au spéléo secours comportant d'autres spéléos non vençois !

Nous nous équipons léger, et montons à la grotte. Dieu que cette montée est raide ! à éviter en cas de chaleur, car il y aurait des dégâts dans les rangs ! mais heureusement il ne fait pas trop chaud. Cela ne nous a pas empêché d'être en nage arrivés à l'entrée après 1/2 heure de grimpette.

Nous nous équipons et entrons dans la grotte, il est alors 10 h 15. Nous avons droit à une visite guidée par le président. Heureusement qu'il était là, car pour trouver les passages et la sortie au retour, cela aurait été mission impossible, la grotte étant un vrai labyrinthe !

Mais par contre quelle beauté ! elle vaut vraiment le coup-d'œil. On monte, on descend, on remonte pour manger puis on ressort repus et heureux. Les filles suivent tant bien que mal, et les gars tirent la langue ! mais pas après les filles, bande d'obsédés ! il y a pas mal de crapahut dans ce trou qui est en fait une énorme trémie avec de très gros blocs ! La grotte a été bombardée de flashs et de photos, mais pas de stars comme à Cannes, les filles ayant été sages, en suivant scrupuleusement les indications !

Nous sortons du trou, il est alors 15h45. Après s'être déséquipés, nous redescendons vers le bruit et la civilisation, avec quelques bonnes glissades dans la descente car le sentier est vraiment de plus en raviné et abimé.

L'interclub a beaucoup apprécié la visite. Une autre sortie est à prévoir dans le secteur est du baou des blancs avec la visite de la grotte chabert et de la grotte du cocon.

François.

9 juin 2024

Sortie 'light" à l'aven du chapeau II

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme

TPST : 2h15

Voilà un sortie allégée dans tous les sens du terme pour notre vieille garde du Groupe Spéléo de Vence.

En ce premier dimanche de juin, certains étant libres, quatre gars du GSVence alléchés par la dernière découverte de leur président, décident d'aller visiter l'aven du chapeau II, sur le plateau de Roquefort les Pins. Pourquoi allégée me direz vous ? Mais tout simplement parce que les actifs du GSV étant en ce moment en sieste obligatoire, l'effectif ne se trouva être que de quelques mordus et passionnés du monde souterrain.

- Allégée parce que quatre courageux spéléos sur tout l'effectif du club ont répondu présent à l'invitation du président Dada.

- Allégée parce que la cavité visitée n'avait que 24 m de profondeur pour environ une cinquantaine de mètres de développement.

- Allégée parce que notre ami et doyen Bernard a fait une cure de jouvence et d'amaigrissement (pensez donc, il a perdu 12 kg !) 

Voila trois critères d'allègement, qui  incitent à dire "c'est pas grand chose !", mais quand on voit ce que nos yeux ont vu, on aimerait bien y retourner, rien que pour la beauté de cet aven, et je pèse mes mots !   

Le rendez-vous était fixé pour 9h30 au départ de la piste du Debram, et à 5 mn près le GSV version allégée était présent. Le trou étant déjà équipé nous descendons. Il était alors 10h15 au clocher de l'Eglise ND de Roquefort. Priorité présidentielle, Dada ouvre la marche, suivit de notre reporter en chef Jérôme qui, je pense, a loupé sa vocation ! Suit notre ami Bernard, celui qui est tombé dans la marmite étant petit, puis le rédacteur de cet article, le révérend Père François, pour fermer la marche.    

En hors-d'œuvre, un joli puits d'entrée de 12 m bien lisse et trés esthétique : à la remontée, les rayons du soleil passaient par l'entrée, donnant un spectacle du plus bel effet ! Vient ensuite un méandre concrétionné à outrance à parcourir en main courante, jusqu'à un petit puits de 4 m. Nous arrivons finalement dans une jolie salle très décorée, à - 20 m, avec de fines fistuleuses magnifiques en plafond.

Dada nous fait visiter quelques parties ornées de concrétions remarquables aux fistuleuses d'une finesse étonnante, l'une d'entre elles faisant environ 1,5 m de longueur pour quelques mn de diamètre ! Si vous éternuez à proximité elle se casse, c'est garanti ! Autant vous dire que notre ami Jérôme a fait chauffer sa caméra. 

Nous cassons la croute, il est alors 11h 45. Le GSV étant trés respectueux des traditions, notre ami Jérôme nous sortit du fond de son kit un bon rouge, et pas un rosé, la vieille garde n'aimant que le rouquin ! Mais les bonnes émotions quand elles sont trop fortes, en plus du plaisir qu'elles procurent peuvent provoquer des dérangements nécessitant une évacuation rapide. Ne voulant pas souiller la beauté de ces lieux, certains n'ayant pas mis de couches culottes ont préféré remonter sans trop tarder avec des risques de pollution imminente ! Quel fut notre étonnement de voir que la perte de poids de notre ami Bernard, lui donna des ailes, et qu'il sortit assez rapidement du trou, bien allègrement. Quand je pense que certains critiquent les cures d'amaigrissement, ils auraient eu là un bel exemple d'efficacité.     

A 13h40 nous étions tous dehors, avec comme bruit de fond le tonnerre et l'orage qui s'annonçait venant des baous !

Rapidement changé aux voitures, et après s'être soulagés dans la nature pour certains, nous repartons vers la civilisation, nous promettant de revoir cet aven, mais sur l'écran de la salle de réunion du club. 

François


La sortie en images qui bougent est ici :








28 avr. 2024

Aven de la Grenouille

Participants : Mathieu et Dada (GSV), Antoine, Renaud, Thibault (CM)
TPST : 9h

Rendez-vous à 8h30 sur le parking de Calern. Ciel Couvert. Il ne pleut plus. Nous profitons d'une séance de topographie pour faire une petite visite.

Le premier puits qui ressemble un peu au P16 des Gleirettes en plus court, donne le ton. Mais qu'on se rassure, les autres départs sont courts et donnent sur des puits larges.

Arrivés vers -60 sur une grande salle. Au bas, Antoine ré-équipe une série de puits et Renaud demande à Mathieu de l'aider à faire la topo. Il lui confie le Disto après explication de son fonctionnement. Il y a trois données à dire à haute et intelligible voix à Renaud pendu sur sa corde avec son carnet quelques mètres plus bas.

Nous allons descendre jusque vers -100 où il y a une suite en méandre très étroit à ouvrir, où coule un petit actif.

De retour dans la salle, une remontée de 15m permet d'atteindre une galerie. Il est 13h20 et nous cassons la croute.

Dans cette galerie, il y a de magnifiques bouquets d'aragonite d'un blanc immaculé. Ensuite sur la gauche, il y a une nouvelle série de puits qu'il faut topographier. Mais cette fois, c'est Thibault qui s'y colle. Pour ma part, je ne descendrai pas le dernier puits qui arrive dans une petite salle, car ici les départs sont encore bien étroits.

De retour dans la galerie, Renaud avoue en avoir marre. La suite de la galerie sera pour une autre fois. Il aura noté 57 visées.

A noter que le secteur est un peu boueux.

Mathieu entame la remontée en premier et je le suis. Sortie entre 17h15 et 18h15 sous un soleil légèrement voilé.

Daniel


17 mars 2024

Prélèvements géologiques au Calernaum

Participants : Daniel, Jérôme et Mathieu
Excusé : François
TPST : 3h

Le but de la sortie étant de remonter un tas de cailloux d'une cavité pas vraiment choisie au hasard, quelques explications s'avéreront nécessaires avant de raconter son déroulement afin d'éviter une incompréhension bien légitime.

Tout commence par une interrogation d'un ami qui a attaqué des remontées et qui se demande où est-ce que ça va bien finir. Naïvement, j'avais pensé qu'une coupe géologique pourrait donner une réponse. Avec un positionnement et un report en surface, on obtient une différence d'altitude. Il ne reste plus qu'à ressortir la carte du BRGM et on est sensé avoir une petite idée.

Seulement quand le compte n'y est pas, on peut jeter la pierre au topographe, au géologue, voire les deux à la fois, mais on n'est pas plus avancé.

En creusant la question, on peut étudier la littérature sur le Calernaum. En y regardant de prêt, on a le haut et le bas de la coupe, mais avec un gros point d'interrogation au milieu, lié à une zone de fracturation. Et effectivement, le compte n'y est pas non-plus.

Avec un pendage de 17 degrés orienté à 15 degrés Nord, en tenant compte de la progression suivant le pendage et le contre-pendage, nos 194m de puits doivent nous donner une coupe d'environ 205m.

En partant du bas, on est sensé trouver les couches suivantes : Bajocien 50m (52m avec pendage), Bathonien 50m (52m), Callovien 40m (42m). Rajoutons encore l'Argovien 20m (21m) au bénéfice du doute. On a donc soit 146m, soit 167m. Il manque donc au moins environ 38m...

Il n'en fallait pas plus pour se prendre au jeu et partir ramasser des cailloux. La fine fleur du GSV a bien-entendu répondu présent.

François dont c'est la grande passion était tout excité. Malheureusement pour lui, un imprévu a gaché la fête. Il a dû déclarer forfait.

Nous nous retrouvons à trois, Daniel, Jérôme et moi à 9h30 au parking de l'observatoire.

En chemin, je leur fait admirer la faille qui traverse le plateau. On s'arrête aussi à la doline au bord du chemin, juste avant celle de l'entrée. Elle est à l'aplomb du bas de la galerie de l'Odyssée. On voit la fracture qui part vers le nord, juste au-dessus du réseau I.

Arrivés au trou, nous commençons par des prélèvements en extérieur. Sur un axe 15 degrés Nord : un au niveau de la piste, un en-haut de la doline et un à l'entrée. D'après la carte, la piste est dans l'Argovien et l'entrée dans le Callovien. Mais vu comment sont pointées les dolines dans ce secteur, je lui accorde une confiance toute relative. Elle a été réalisée avec les moyens des années 60 et publiée en 1970.

Dans le puits d'entrée, je cherche un changement de couche vendu à -20, aidé du quintuple décamètre tenu par Daniel en haut du puits. Mais bon, je n'ai vraiment pas l'oeil. J'arrive bredouille au départ du P18. Je fais quand-même un prélèvement à cet endroit-là.

La prochaine zone intéressante commence en haut du puits Pi. J'allais commencer un nouveau prélèvement quand Daniel entend les appels de détresse de Jérôme. Il fait donc demi-tour pour aller à son secours.

Comme j'ai compris, Jérôme avait présumé de ses forces pour rejoindre la lucarne en tirant sur les bras et il avait fini au fond de la boucle. Interdiction de rigoler.

Daniel a bien essayé de lui expliquer qu'il faudrait peut-être songer à réfléchir un peu avant, mais je suis sûr que la prochaine fois il aura oublié.

Reprenons. Je fais un prélèvement à coté des amarrages du départ, un à -8,5 où j'ai un doute, un autre au fractionnement à -12. Après, ça commence à arroser et je file en-bas alors que c'est sensé être la partie la plus intéressante. J'en prend un à droite face la parois (dos à la suite) et un au départ du puits des Météores.

Il est midi. On s'arrête là pour manger.

Jérôme préfère remonter suite à sa déconvenue.

Je continue suivi de Daniel. Il y a une arrivée d'eau dans le puits des Météores, c'est la douche. Au P7 aussi. Au puits David aussi. Je m'arrête au départ du P80 pour faire un prélèvement. Daniel pose les pieds au sol et repart aussitôt. Je ne le reverrai plus jusqu'à la sortie. Je me penche au-dessus du puits et effectivement ça résonne bien. Ce n'est pas vraiment le bon jour pour descendre...

Ce n'est pas grave, il me reste suffisamment à faire pour compléter les prélèvements manquants à la remontée : trois pour le David, le bas des Météores, un petit pendule en-haut du Pi (Très intéressant, il se passe des choses à un mètre de distance...), un dans le puits d'entrée 6m au-dessus du ressaut.

A la sortie, je retrouve mes deux compères qui sont en train de faire la sieste au soleil. C'est bizarre, il y a pourtant des gouttes qui tombent par terre. Après une étude approfondie, il semblerait que c'est en fait mon casque qui s'égoutte.

Comme j'ai été déçu de ne pas avoir trouvé le changement de couche à -20, je refais un aller-retour rapide, mais je sors tout aussi bredouille. Impossible de voir la différence sous terre avec l'argile, l'humidité et un éclairage à lumière chaude.

On terminera la sortie par un petit détour vers les petites barres au nord pour prendre une référence de Séquanien. Puis par la falaise, où on est sensé trouver du Callovien. On termine par l'entrée de la Grenouille. Mes accolytes meurent d'envie de se faire inviter à une visite.

Je ramène un beau tas de cailloux à la maison. Je vais pouvoir me casser les dents dessus. Mais c'est une autre histoire...

Mathieu

28 janv. 2024

Fondue savoyarde à la grotte de Combrières

Participants : Daniel, François, Jérôme, Marion, Mathieu, Nina, Noam, Rémi, Sacha, Vincent, Yannick

TPST : 4h30

Parmi les bonnes résolutions pour 2024, le Président avait mis en tête de liste la reprise de la traditionnelle fondue savoyarde souterraine du GSV souvent copiée, jamais égalée. La date du 28 janvier fut bloquée afin de pouvoir réunir à la fois la crème (rance) du club et le dessus du panier (percé) des initiés les plus assidus. La grotte de Combrières (aussi appelée grotte de Mons) fut choisie pour sa facilité d'accès, son infrastructure quasi-hotelière, et sa configuration propice aux ébats de jeunes enfants : ça tombait bien, il y avait trois mômes de prévus parmi les convives.

Mathieu, notre savoyard de service, avait, pour l'occasion, fait mûrir une sélection de fromages du terroir. C'est donc la voiture envahie par le délicat fumet de frometons en train d'agoniser qu'il rejoignit, en compagnie de Rémi, le reste de la fine équipe à 10h30 au carrefour de l'usine hydroélectrique de la Siagne. "Covoiturage" fut le maître-mot de l'expédition car les places de stationnement sont rares à proximité de la cavité. Le contenu de cinq véhicules fut donc transféré dans trois en entassant victuailles, réchaud, novices, casques spéléo, boissons, marmaille, bottes, spéléologues périmés, caquelon et vieillards plus ou moins cacochymes. A onze heures, le groupe se changeait sous le porche d'entrée et à onze heures trente il pénétrait la grotte. Le Président ayant fait remarqué qu'il était pratiquement l'heure de l'apéro, les grignotages furent déployés en un clin d'oeil et le gewurtztraminer de notre ami Yannick fut servi dans la foulée, le tout avec une rigueur toute militaire : au GSV on ne badine pas avec les horaires. 

La présence de mineurs excluant toute conversation déviante, il fut habilement suggéré à Nina, Noam et Sacha d'aller compter les chauve-souris à l'autre bout de la cavité afin que les adultes puissent débiter les cochonneries qui émaillent habituellement les discussions dans tout club spéléo qui se respecte. Effectivement, le temps que les gamins reviennent du fond sans avoir vu la queue d'une ombre d'un chiroptère, nous avions évoqué :

1) la technique de Yannick pour couler un bronze le matin sans en foutre partout (ben oui, il est fondeur...)
2) les différentes traductions de l'expression "anus horribilis" par notre latiniste distingué François (Vincent ayant à tort compris : "cul qui gratte")
3) l'accouplement des spéléologues de même sexe sous les latitudes tropicales (Rémi nous ayant ainsi fait part de ses souvenirs humides à Bornéo et à Madagascar)
4) l'invention fortuite de la lyophilisation par un vieillard du XIXème siècle qui, éjaculant en poudre compte tenu de son grand âge, rajoutait systématiquement de l'eau pour mieux contenter sa vieille compagne qui avait du mal à avaler (anecdote ayant attiré la compassion de notre infirmière Marion pour cette pauvre femme)

- Ça veut dire quoi "éjaculer" ? 

Oups ! Nous n'avions pas entendu Sacha (13 ans) qui était revenu subrepticement parmi nous. Dès lors plus aucune insanité ne fut proférée jusqu'à la fin du repas.

Pendant ce temps Mathieu avait lancé la cuisson de la fondue sur son butagaz de compétition, votre serviteur s'étant porté volontaire pour touiller (j'aime jouer du manche en premier).

 La recette toujours secrète de Mathieu (vin d'apremont, fromage-qui-pue et ail) fit des miracles : une fondue onctueuse et délicate dans laquelle il était impossible de perdre le moindre morceau de pain, sauf lorsqu'on s'appelle François. Notre jésuite maladroit fauta par deux fois ce qui lui valut d'être condamné à lécher les bottes sales de Mathieu et du Président . Lequel Président, magnanime et pour ne pas infliger ce spectacle à nos jeunes convives, autorisa François à les emporter chez lui pour les faire reluire à coup de langue (les bottes, pas les jeunes convives, suivez un peu, quoi...). Notre couleur de bronze Yannick ayant apporté, en alternative au pain, de divines petites patates de Caussols délicatement bouillies, cette fondue souterraine 2024 prit tout de suite une dimension métaphysique : un vrai nirvana de saveurs. Ce goinfre de Mathieu qui, en bon Savoyard, déteste gaspiller le mangement, se porta volontaire pour engloutir l'ultime bouchée de fromage qui avait approximativement la taille du poing de Nina (10 ans). D'une part cela lui fit une tête de hamster avec les joues gonflées (à Mathieu, pas à Nina) et d'autre part il batailla près de cinq minutes pour essayer d'avaler le brouet afin de ne pas perdre la face. Finalement il recracha le tout, ayant manqué de s'étouffer. Une fois les éclats de rire passés, Dada nous convia, en guise de trou normand, à aller explorer la grotte histoire de tasser le fromage au fond des estomacs.



Une demi-heure plus tard nous étions de retour à table pour attaquer LES desserts, en tête desquels le gâteau d'anniversaire de François. Daniel, perplexe : "C'était pas le premier novembre ton anniversaire ?". "Si, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme disait Jésus" rétorqua Don Francesco. A Marion qui lui demandait son âge, notre théologien dévoyé répondit : 56 ans. Vincent s'étonna : "C'est bizarre, tu fais vraiment beaucoup plus vieux...". Et alors là, François se lança dans une démonstration médico-physico-mathématique absconse d'où il ressortait qu'en multipliant la longueur de son pénis en érection par le diamètre de son anus dilaté divisé par sa fréquence cardiaque, on tombait sur son âge réel : donc il avait 56 ans et pas 73. Rémi marmonna que le vieux était quand même vachement souple pour se mesurer la taille du trou de balle sans choper un torticolis. "C'est quoi une érection ?" demanda Noam (7 ans). "Tiens, mange du gâteau et arrête de poser des questions idiotes" le gronda Marion, sa mère. Bref, François finit par glavioter sur ses 73 bougies, et nous nous empifrâmes de tarte à la frangipane, de petits fours amoureusement choisis par Marion et Vincent, de galette des rois et de mandarines de Corse, le tout arrosé de Champagne. 

Pour faire passer la fondue.

C'est donc à quatre pattes (le ventre touchant presque le sol) que notre équipe de morfales sortit de la grotte aux alentours de 16 heures. Ceux qui avaient une Tesla à conduite autonome (c'est-à-dire personne) purent rentrer chez eux en roupillant au volant, les autres rentrèrent aussi chez eux en roupillant au volant. Aux dernières nouvelles chacun est arrivé à bon port.

Jérôme

(avec les photos de Yannick)


La sortie en images qui bougent :