1 juil. 2023

Désobstruction Juillet 2023 (19 sorties)

Vence (1 sortie):

+Secteur du Baou des Blancs (x1): Baume qui remonte: désob du terminus au point bas.

Roquefort (12 sorties):

+Secteur du Mardaric (x2): 

-Réseau sous Péguière: désob du terminus au bas de la faille.

-Réseau sous Péguière: topo du 1er réseau jusqu’à la faille (avec Christophe et son Disto recalibré; il est revenu du Cameroun pour venir se galérer dans un trou dimensionné au gabarit de Dada -1,6m de haut les bras levés).

+Secteur du Débram (x2): Aven du chapeau chinois, désob étroiture à -9m.

+Secteur des rives du Loup, x4: Grotte de la vire,: désob terminus à droite vers la 2e entrée, vue vers l’extérieur mais difficile à ouvrir. Désob terminus à gauche, dev 22m.

+Secteur du Pont de Pierre – Gagai (x2):

-Grotte du laminoir: Terminé. Dév=4m.

-Grotte du Vallonnet: désob cheminée suite en boyau (zone terminée, trop étroite). Terminé. Dev = 20m, topo à faire.

-Grotte du décollement: désob à suivre, dev 5m.

+Secteur du Castellas (x2):

-Aven du Rocher Pointu, x1: revu trémie en haut du P5, à ne pas suivre trop craignos.

-Grotte de la Chèvre d’Or, x1: cette grotte est très connue dans le coin mais peu de spéléos s’y sont intéressés. Une désob y a été entreprise il y a plusieurs années dans le petit réseau se développant sur la gauche depuis la salle principale, après un boyau de 10m de long (arrêt de la désob au fond d’une petite faille de 2-3m de profondeur, à la roche joliment ciselée; arrêt pour les raisons suivante: 1/trop étroit, 2/présence occasionnelle de CO2 et 3/manque de place pour les déblais). Frédéric P a entamé de son côté un début de désob avec sa fille Angéla au fond de la galerie principale, sur 2 ou 3m de long avec pic, pelle et pioche dans du remblai argilo-sableux compact. Arrêt par manque de temps. Cet été, Christophe (après 12 mois en Afrique à rêver de désob) a remotivé Fred -qui ne demande que ça- et ils sont repartis à 2 creuser dans ce passage qui -aux yeux du géologue- semble une des seules suites envisageable et directe (sauf à faire une prospection géophysique de surface, genre résistivité ou géoradar). Pour l’instant, on se contente d’élargir le passage déjà ouvert par Fred et Angéla. La place ne manque par pour les déblais, nous sommes dans la galerie principale, ancien gros actif du coin. Ca continue, on suit la paroi de gauche. Plusieurs visiteurs du dimanche passent en famille dans la grotte et tombent sur nous. Fred (le grand creuseur bavard) prend plaisir à leur expliquer la raison de notre présence, je me contente de grognements d’ours des caverne pour acquiescer les propos de Fred notre conseiller com’ du Club. Prochaine séance du duo, à Noël quand je rentre sur Vence pour les vacances. On va utiliser les gros moyens.Un jour, on passera.

Cipières (Chouca, Nathan, Guillaume et Nicolas, x1):  

-Le Raï: scan Lidar de la cavité puis récupération d’une sonde (pression). Visite de la source du Lavoir et là aussi récupération d’une sonde.

 

-Gourdon (1 sortie):

-Craignos: tournage du film avec Guillaume Thenevin.

La Colle (x4):

-Grotte des Barres: désob terminus à droite.

-Grotte de la cheminée: désob du passage à 6m de l’entrée, léger courant d’air.

Sorties club/SSF:

-Caille: Aven des primevères, visite jusqu’à -104m.

-Bézaudun (Nicolas avec le Martel): aven de la Trompe.

-Malaussène (Nicolas avec le Martel, initiation): La Mescla.

-Marguareis: le Serge (Pierre, Nicolas, x2), Navella – Golden Eyes (SSF x1), Castel Frippi#3 (Pierre), Piagga Bella (Mathieu Nicolas), cavité des Taupes (Pierre), prospection secteur du O Fredo (Pierre).

-Gourdon: le Craignos, sortie initiation pour Gwen avec Christophe et Benoit.

Pour le Club,

Christophe

25 juin 2023

Un peu de ménage à l'aven Yvan

Participants : Daniel, François, Mathieu
TPST : 3h


En ce beau dimanche de juin suivant la fête de la musique, alors que les premières chaleurs commencent à se faire sentir, la fine fleur du GSV décide d'aller récupérer quelques cordes stockées dans les dédales de l'aven Yvan sur la commune de St Cézaire. Il s'agit seulement de  collecter des cordes inutilisées et non pas de déséquiper le trou, car il se montre toujours aussi récalcitrant à toute pénétration profonde. L'aven Yvan est comme une belle fille : il ne se donne pas aussi facilement. Il faut parvenir à le séduire pour qu'il s'offre à nous et ici, cela nécessite du labeur, de la sueur, et de la persévérance. Si la chance est avec nous, quel plaisir nous aurons à la faire de la première ! J'en suis déjà tout excité !

Nous entrons dans la fraicheur du trou (la température étant de l'ordre de 15°) vers 10h. Nous enchainons les puits lorsque soudain, au départ du P10 à -24 mètres, alors que j'empoigne la corde pour la passer dans mon descendeur, je me retrouve avec le spit et sa plaquette dans les mains ! Oh, la désagréable surprise... Descendre sur un seul amarrage, c'est non seulement pas très fédéral, mais c'est surtout pas très sécurisant ! je préviens tout de suite Mathieu de la situation, lequel s'empresse aussitôt de remonter et de rabouter la main-courante avec la corde du puits, ce qui nous fait un deuxième point de fixation. Plus rassurés, nous continuons la descente vers le fond, et narrons l'anecdote à Dada qui s'engage, lors de la prochaine visite, à replanter un autre spit à coté du défaillant. A priori la roche n'était pas assez compacte à cet endroit.

Arrivés au fond vers -90 et ayant rempli un kit de quelques cordes, nous cassons une petite croûte arrosée d'un bordeaux millésimé spécial vielles couennes. Nous remontons et sortons vers 13h. 

Waouh, il faisait meilleur en-bas...


François.

21 mai 2023

Traversée Grotte du Revest - Grotte du feu

Participants : Aline, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Philippe, Yannick
TPST : 5h50

En ce beau mois de mai pluvieux lors duquel Sainte-Claire a remis les pendules à l'heure en ouvrant grand les vannes célestes, le Groupe Spéléo de Vence a organisé une sortie pour les nouveaux arrivants au club. 

Suite à la visite du 30 avril à la Baume des Caranques avec nos quatre initiés de frais, deux gars et deux filles trés sympathiques, et devant leur envie de repiquer au truc, nous avons programmé la traversée Grotte du Revest - Grotte du Feu dont les entrées ne sont distantes que de 25 mètres l'une de l'autre. Une traversée spéléo c'est vraiment spécial et ça plait ! Pensez donc : vous entrez par un trou et vous sortez par un autre ! C'est le rêve de tout homme... mais ne nous égarons pas. Je ne pensais qu'à la spéléo et rien d'autre, bande d'obsédés !

Après une montée assez raide de 170 mètres de dénivelé, nous nous présentons à sept devant la grande entrée du Revest (68B). Nous descendons la belle galerie jusqu'à -65 où d'habitude un petit lac nous oblige à un passage en tyrolienne, mais hélas, à la suite d'un printemps plutôt sec, pas une goutte d'eau  ! Nos trois amis ont la joie de découvrir la descente sur corde avec descendeur, mais le sage Dada a pris la précaution d'équiper le P25 en double, afin que nous formions des binômes (et pas des couples MPJ) pour rassurer les participants lors de leur première vraie descente sur corde. La remontée au jumar ne fut pas évidente pour certains, pourtant il suffisait de penser au mouvement alternatif vertical pour saisir la technique de montée sur corde. Nous allons voir le départ du second P25 , mais nous n'y descendrons pas, car les nouveaux devront au préalable travailler la technique du va et vient vertical (et non vous ne me ferez pas dire ce que je n'ai pas dit...).

Après un copieux casse-croûte bien arrosé de rouge sur la plage bordant le lac à sec à -65, nous entamons la remontée mais en bifurquant vers la grotte dite de l'ours (68H5), ainsi nommée car des ossements d'ursus spéléus y ont été trouvés. Dans la galerie menant vers la sortie nous tombons sur un groupe de jeunes visitant la cavité, et nous devons attendre un bon moment pour y mettre nos cordes et y descendre à notre tour. Nous sortons enfin de l'entrée basse de la grotte du Feu vers 16h35. Nous avons ainsi passé 5h50 pour faire la traversée à sept.

Les nouveaux participants séduits par cet aspect vertical de la spéléologie sur corde, ne demandent qu'à refaire une autre sortie avec d'aussi bonnes sensations. Chacun ayant des occupations personnelles et ne pouvant se libérer avant les vacances d'été qui arrivent à grands pas, avec leur dose de touristes et de chaleur, nous avons fixé un nouveau rendez-vous spéléo à nos amis pour début septembre. Ce sera un grand plaisir de nous retrouver, dans un esprit de franche camaraderie et de bonne humeur. 

François   



La sortie en images qui bougent :



1 mai 2023

Désobstruction Mai 2023 (23 sorties)

Vence (5 sorties):

+ Secteur du Baou des Blancs (x4):

-R1-Cocon, (x1): revu les terminus haut et bas.

-Baume Chabert (157Y2, x3): ouverture de la 6è entrée.

+Secteur Colle Bertrand (x1):

-Aven du beau sapin: profondeur -4m.

Roquefort (13 sorties):

+Réseau sous Péguière (Mardaric x4): désob au bas de la faille, puits de 6m avec prise de mesures dans cette faille.

+Secteur des rives du Loup, x5:

-Réseau de la souche, x1: désob de 2 départs à 6m dans l’entrée #3.

-Grotte des bouffées, x2: ouverture passage vers 2e entrée.

-Grotte de la vire, x2: avancée sur 15m.

+Secteur du Camouyer, x2:

-Aven du Chevrier, x1: désob terminus meander, trop étroit, terminé. Désob du passage haut.

-Aven Berraud, x1:désob terminus à -7m

+Secteur du Pont de Pierre – Gagai (x2):

-Grotte du laminoir, x1: désob sur 3m.

-Grotte du Vallon, x1: avancé sur 4,5m, entrevu suite sur 2m avec léger courant d’air.

Gourdon (1 sortie):

-Naseaux (x1): vidange du S1, probleme de connexion électrique.

La Colle (x1):

-Grotte des Barres: désob et prise de mesures en vue de topo à refaire (dev provisoire 50,5m).

Sorties club:

-Gourdon: Baume des Caranques pour initiation et film; le Garagai (Film Amandine Schejbal).

-Gréolières (Pierre, x1): aven 70R1.

-Cipières: Calernaum pour transmission/secours.

-Saint Cézaire (x2): la foux de Paques et grotte de Mons (dans les 2 cavités, films Amandine Schejbal).

Pour le club,

Christophe

30 avr. 2023

Initiations à la Baume des Caranques

Participants : Aline, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Nicolas, Océane, Philippe, Yannick
TPST : 3h00

En cette fin avril où la pluie de printemps nous fait défaut et se fait languir, la fine équipe du Groupe Spéléo de Vence a programmé une sortie initiation à la Baume des Caranques dans les Gorges du Loup. Avec la venue de quatre nouveaux en cette journée, la moyenne d'âge du club a brutalement chuté, ce qui fait plaisir à voir ! En effet deux charmantes jeunes filles, Aline et Océane, et deux gaillards dans la force de l'âge, Philippe et Yannick, nous ont rappelés nos jeunes années spéléologiques ! P... que c'est bon !! Ca fait plaisir ! la porte est grande ouverte au sang neuf ! 

Après cet intermède de pure nostalgie, revenons à nos moutons. Il est 9h30 quand tout le monde est là, enfin presque ! Il manque juste le trio mixte composé d'Aline, d'Océane et de Jérôme un peu à la bourre ! Il est dix heures lorsque, après nous être chargés des casques, des combis, de la bouffe et des quilles de rouge, nous attaquons la montée vers la Baume dans la brume, mais toujours en l'absence de pluie ! A l'issue de 35 à 40 mn de montée haletante dans la sueur (p... quelles est dure cette grimpette) nous arrivons ! Nous nous équipons sous le porche d'entrée et nous voilà dans le vif du sujet.

                                       

                                        

Nous nous introduisons dans la baume alors que ma montre indique 11 heures tapantes. Nos quatre nouveaux apprécient la beauté des concrétions. 

                                        

                                        

Il est vrai que cette cavité est l'une des plus belles du département. Je profite de la progression pour donner aux deux jeunes filles intéressées, quelques explications géologiques et karstiques sous l'autorité universitaire de notre ami Nicolas, étudiant en géologie. Quelle stupéfaction pour nos initié(e)s dans la salle de la méduse ! Les photographes avec leurs portables se régalent ! la star de la journée s'appelle la Grande Méduse, mais ce n'est quand même pas le radeau de Géricault ! En fait, c'est une superbe concrétion tombant du plafond. Oh ! Dame nature, quelles sont belles tes œuvres !!!

                                        

                                                    

Mais oui ! le festival n'est pas seulement à Cannes. Laissant les sacs de bouffe dans la Grande Galerie, nous continuons vers le fond de la cavité, et après quelques escalades nous arrivons dans la salle des Agoraphobes à prés de 200 mètres de l'entré

                    .

                                          

 Nous nous arrêtons au sommet de l'infâme P37 dont le départ aérien et les ignobles étroitures boueuses permettent aux masochistes de rejoindre la grotte du Revest et la grotte du Feu. Nous stoppons là, pour une initiation c'est un bon début. 

                                          

Les estomacs de certains nous rappelant à l'ordre, nous retournons vers la salle de la Méduse pour casser la croûte.     

                                            

                                            

Après un pique-nique tout simple agrémenté de Pineau des Charentes de notre doyen Bernard, de quelques verres de rouge et d'une communication pharmaceutique du même Bernard et de son acolyte Jérôme sur les propriétés apaisantes du Baume des Caranques, nous retournons vers la civilisation. Arrivés sous le porche d'entrée, quelle agréable surprise : il pleut abondamment au dehors ! les prières de notre amis Jérôme ont été exaucées ! Merci Jérôme, heureusement que tu es là ! Mais à la redescente la joie n'y ést plus, ça glisse pas mal, on est trempés, les gamelles s'enchaînent, vivement qu'on se mette à l'abri ! Mais enfin, François, il faudrait savoir : il faut de l'eau, oui ou non ? Mais oui bien sûr, la question ne se pose pas ! Au final, journée trés agréable pour tous, avec d'amusantes péripéties, un aspect sportif, et quelques bonnes rigolades, mais toujours dans la convivialité et le respect mutuel.

                                            

                                            

 A renouveler, ce que je souhaite avec plaisir.


François.


16 avr. 2023

Retour aux trois mille-pattes

Participants : Daniel, François, Jérôme
TPST : 3h00

Sur proposition du Président Dada, il fut décidé de faire, ce dimanche, un saut à la grotte des trois mille-pattes. Pour François et moi, cela faisait près de neuf ans que nous n'avions plus posé la botte dans ce vaste réseau labyrinthique qui se développe aujourd'hui sur plus de 1500 mètres et s'étage sur 45 mètres au coeur du Baou des Blancs. Découverte et explorée depuis 2013 par Daniel et ses sbires du GSV, la grotte des trois mille-pattes est toujours la plus grande cavité de la commune de Vence. Bien que topographiée et visitée dans ses moindres recoins, elle recelait pour le Grand Homme un dernier mystère à éclaircir, en l'occurrence une éventuelle continuation tout en haut d'une coulée de calcite située à 30 mètres de l'entrée. Problème : un rocher mal placé empêchait d'accéder à la suite et nécessitait de fait un peu de manutention pyrotechnique, d'où le but de cette sortie dominicale.

Rendez-vous fut donc fixé à 9 heures au départ du sentier bien raide menant au trou. Temps sec et température printanière : des conditions idéales pour que les trois phtisiques que nous sommes puissent gravir les 145 mètres de dénivelé sans cracher trop de morceaux de poumons. Trente-cinq minutes plus tard nous sommes à l'entrée de la grotte, même pas essoufflés. Tout en bavant sur les absents qui ont toujours tort (Bernard qui a filé sur son île comme un rat, Mathieu qui est allé réapprendre à utiliser un téléphone filaire au Calernaum avec le SSF, Pierre qui est allé chercher de l'eau dans un ruisseau à sec,etc.) nous nous équipons tranquillement et entrons dans la cavité vers 10h15.


De belles toiles d'araignée bien poussiéreuses laissent à penser que personne ne s'est aventuré là-dedans depuis lulure. Après une trentaine de mètres de reptation et de quatre-pattage nous débouchons dans la première salle du réseau (finement baptisée "salle n°1"). Nous y déjeunerons. Daniel nous invite à le suivre dans l'ascension d'une grande coulée de calcite qui mène à la zone des travaux. Dès que François entend le mot "coulée" il ne peut s'empêcher de nous narrer ses tribulations fécales du matin, à savoir trois chiasses carabinées (appelées aussi "coulées vertes" du côté de Nice). Ladite coulée, équipée d'une corde, est aussi glissante que les diarrhées du séminariste et aussi pentue que le gosier présidentiel, bref tout est prévu pour que l'on se casse la figure à la première occasion.

Coulée du matin, chagrin...

Fort heureusement, Daniel nous avait bricolé des harnais de fortune avec de vieilles poignées usées pour sécuriser l'ascension et surtout la descente. Et oui, les trois-mille pattes est une cavité dépourvue de puits nécessitant baudriers et quincaillerie, donc on y va généralement les mains dans les poches...

Arrivés devant le bloc à faire péter, François et moi écoutons le Président imaginer une suite faite de grandes galeries et de belles salles bien décorées qui porteraient le développement du réseau à plus de 3000 mètres. En attendant nous ne voyons qu'un gros morceau de roche obstruer un boyau pas plus large que dix anus de mouettes (l' "anus de mouette" est une unité de mesure fréquemment utilisée par le GSV pour évaluer le diamètre des orifices microscopiques à élargir d'urgence).

"La suite c'est par là"


"mais avant il faut dégager cette merde..."

Le Président ne nous voulant pas dans ses pattes pendant qu'il officie, il nous envoie donc visiter la salle n°2 et la salle du Carrefour en nous expliquant avec force détails l'itinéraire pour y arriver. Rappelons que la grotte des trois mille-pattes est un labyrinthe géant dont la topographie a demandé dix jours de mesures avec un Disto perfectionné et trois mois de modélisation informatique pour, au final, ressembler à une grosse pelote de fils parfaitement inutilisable comme plan d'orientation. François et moi nous regardons d'un air dubitatif, ayant autant le sens de l'orientation l'un que l'autre, et n'ayant strictement rien compris aux explications présidentielles. Nous redescendons donc précautionneusement la coulée de calcite et partons à la recherche de la salle n°2. Par chance, et comme son nom l'indique, elle fait suite à la salle n°1 et n'est donc pas trop difficile à trouver. Nous y découvrons de belles méduses et des gours encore pleins malgré la sècheresse.




Nous retournons sans difficultés à la salle n°1 et nous mettons à la recherche de la salle du Carrefour. Comme aucun de nous n'a rien compris aux directives présidentielles nous faisons appel à nos mémoires défaillantes pour tenter de reconstituer un semblant d'itinéraire qui nous évitera de nous perdre et de passer des heures à tenter de retrouver notre chemin. C'est donc la boule au ventre que nous empruntons une lucarne artificiellement élargie (aucun mérite, Daniel nous l'avait montrée). Au-delà, nous débouchons dans une petite salle d'où partent plusieurs diverticules et où j'aperçois surtout une corde à noeuds. "Dada nous avait bien parlé d'une main-courante pour désescalader un ressaut de 4 mètres, non ?" je demande à François qui me retourne un regard de merlan frit genre "tu es sûr ?"."Une corde à  noeuds c'est comme une main-courante, non ? Et puis cette corde à noeud elle descend dans un trou qui doit bien faire quatre mètres..." insistè-je auprès de mon compagnon de galère. "Attends-moi là je vais voir". Hardiment, j'empoigne la corde à noeuds et me retrouve trois mètres plus bas face à quatre boyaux tous aussi appétissants les uns que les autres. J'en essaye un, puis deux et comme ils ont l'air de ne déboucher sur rien, je remonte fissa avant de me faire piéger. Je dis à François "Tu sais quoi, on va attendre qu'il ait fini ses petites affaires, on bouffe et après on ira à la salle du Carrefour avec lui." 

Nous patientons donc dans la salle n°1 pendant trente bonnes minutes avant de voir arriver un Dada plutôt déçu : son bloc une fois dégagé lui a permis de progresser sur une poignée de mètres jusqu'à buter sur un minuscule orifice peu engageant. Nous fêtons donc la fin officielle de l'exploration de la grotte des trois mille-pattes avec une demi-bouteille de bordeaux, nous déjeunons, et sous les quolibets de Daniel, nous le suivons tête basse vers la salle du Carrefour à laquelle la corde à noeuds ne nous aurait jamais mené de toutes façons. Nous y croisons l'inévitable rhinolophe de permanence et de belles concrétions colorées qui font le charme de toutes les grandes salles du réseau des trois mille-pattes.



Nous nous extirpons du trou vers 13h15, en nous remémorant la sortie de 2013 qui nous avait mené aux confins du réseau fraîchement découvert, dans la joie et la bonne humeur.



Jérôme

1 avr. 2023

Désobstruction Avril 2023 (17 sorties)

Vence (4 sorties):

Secteur du Baou des Blancs (x2):

-Grotte des 3 Mille Pattes, Réseau de la Grande Coulée (x1): désob du dernier passage à ouvrir, 5m rajoutés. Développement final: 1512m.

-Baume Chabert (157Y2, x1): revu le terminus dans la Grande Salle à droite: trop étroit, terminé. Désob passage à gauche après le gours: avancé sur 2,5m, pas de suite visible, terminé. Désob depart ventilé au sol, à gauche de l’entrée: entrevu petite suite.

Secteur Colle Bertrand (x2):

-Grotte de l’ammonite (x1): désob fracture terminale, trop étroit, terminé.

-Aven du beau sapin (Colle Bertrand, x1): désob point bas à -2,3m, courant d’air.

Roquefort (11 sorties):

-Réseau sous Péguière (Mardaric x4): descente dans la faille sur 22m en tout à -11m, Désob vers l’aval.

-Aven du Chevrier et aven Berraud (Camouyer, x1):

-Réseau de la souche (Rives du Loup, x2): désob terminus, avancé sur 2m, entrevu suite encore étroite, débob de 2 départs à 6m de l’entrée n°3.

-Revu une grotte trouvée par Pierre M (dev 5,5m). Revu un départ qq mètres plus loin, désob avancé sur 3,5m, entrevu suite sur 5m.

-Grotte des bouffées (Rives du Loup x4): désob du terminus d’où vient le courant d’air. Désob d’un depart 9m à droite aussi avec courant d’air donc junction probable à venir.

Gourdon (x1):

-Naseaux: vidange du S1, probleme de connexion électrique.

La Colle (x1):

Grotte des Barres: désob et prise de mesures en vue de topo à refaire (dev provisoire 50,5m).

Sorties club:

-Gourdon: Baume des Caranques pour initiation et film; le Garagai (Film Amandine Schejbal).

-Gréolières (Pierre, x1): aven 70R1.

-Cipières: Sortie SSF, entrainement au Calernaum pour transmission.

-Saint Cézaire (x2): la foux de Paques et grotte de Mons (dans les 2 cavités, films Amandine Schejbal).

Pour le Club,

Christophe

26 mars 2023

Mi-Carême au Lapin

 Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : 3h00

Bien que la mi-Carême soit tombée le 16 mars cette année, notre théologien émérite Don Francesco nous avait proposé de la fêter sous terre le dimanche 26, ce qui n'avait pas manqué d'étonner les mécréants que nous sommes. Il nous rassura en attestant qu'il bénéficiait en cela d'une dérogation papale et que, surtout, il n'était pas libre le dimanche 19. Va donc pour une mi-Carême franchement décalée vers Pâques, ce qui donna l'idée à notre photographe Mathieu d'aller finir de tester ses flashes chinois dans le P25 de l'aven du Lapin (Pâques, lapin, vous saisissez le lien ?).

Rendez-vous fut donc pris sur place en ce dimanche venteux et à 10 heures tapantes, tout le monde répondait présent. Comme d'habitude, Bernard, Mathieu et François furent les plus longs à s'équiper, notamment parce que notre doyen polémiste avait entrepris notre séminariste déviant (comme l'eau) au sujet de la sodomie en période de Carême. François fut catégorique : c'est niet. La Doctrine est implacable : même pas un doigt, sauf prescription médicale de toucher rectal pratiqué par un médecin conventionné. Ces palabres nous ayant sérieusement retardé, Daniel partit devant pour équiper le puits d'entrée en double. 

A 11 heures, le dernier disciple s'était enfilé dans le trou, à l'entrée duquel Mathieu avait accroché l'un de ses trois flashes de compétition. 


Niaquoué Technology


Notre photographe de l'extrême ayant besoin d'un sujet suffisamment en forme pour monter et descendre le long du P25 au gré de ses fantaisies de cadrage, je fus désigné d'office, les trois autres vestiges ayant été jugés bons pour la réforme. L'heure du repas approchant dangereusement, le Président nous enjoignit aimablement de nous bouger le fion.

Las, les dieux de la technologie chinoise en décidèrent autrement et le deuxième flash que je portai autour du cou attendit que je sois remonté à mi-puits pour ne plus se déclencher. Cela provoqua l'ire de Mathieu que j'entendis feuilleter avec rage, 12 mètres plus bas, la notice traduite du mandarin en cantonais (c'est ça quand on achète à bas prix sur Aliexpress...). Ne parvenant pas à réarmer la machine à distance il me demanda donc de redescendre (au prix d'une conversion sur corde du plus bel effet) non sans m'avoir prié d'aller ôter le diffuseur du flash à l'entrée du puits "qui lui mangeait de la puissance". On ne peut rien refuser au Robert Doisneau des profondeurs ! 

Lorsque je fus rendu en bas, il réussit à reparamétrer son engin et me voilà donc parti pour une nouvelle ascension ponctuée par les grommellements présidentiels et les gargouillis intestinaux des deux fossiles au bord de l'inanition. Quelques clichés plus tard, rebelote : le bijou de technologie de l'Empire du Milieu se mit en carafe, avec sur l'afficheur LED, un gros message d'erreur. Commençant à m'ankyloser méchamment, pendu au milieu de nulle part, je criai à Mathieu de chercher dans la notice comment réinitialiser son flash à l'état d'usine et d'en profiter pour casser la graine avant que je remonte poser dans les airs. J'entendais d'ailleurs les trois Stooges en contrebas commencer à déballer leur bouffe en suisse. Une fois redescendu, cela ne m'empêcha pas de déboucher une bonne bouteille de bordeaux baptisé "Entre parenthèses", parenthèse que mon dos, mes fesses et mes testicules apprécièrent tout particulièrement.

Vin de messe à la mi-Carême

Puis vint le temps de regrimper sur mon perchoir en nous étant assurés que la quincaillerie niaquoué fonctionnait correctement. Mathieu ayant aussi prévu de faire des clichés dans la deuxième salle joliment décorée de l'aven, Daniel lui demanda s'il comptait passer la nuit à me photographier dans le puits parce que ça commençait à bien faire de poireauter en espérant que ses merdes chinoises fonctionnent et qu'il n'avait pas que ça à faire et que scrogneugneu patin-couffin. Sous la pression présidentielle, notre David Hamilton cavernicole se dépêcha donc de me shooter (sans incidents techniques cette fois) puis me demanda d'aller décrocher le flash en haut du puits pour le descendre en vue des clichés dans la deuxième salle. Ce qui fut fait en un temps record, la conversion sur corde n'ayant plus de secrets pour votre serviteur. Du coup, libéré de ma mission de modèle acrobate, je remontai une troisième et dernière fois le P25 pour sortir, laissant les trois autres zouaves entre les griffes expertes de Mathieu. Quelle ne fut donc ma surprise de voir surgir derrière moi, par ordre d'apparition à l'image, un Bernard transpirant, un Daniel ahanant et un François suffocant.

Partage et abstinence à la mi-Carême

Souffrance et expiation à la mi-Carême

En fait, un peu à l'image des black blocs face à la réforme des retraites macroniste, les trois mannequins en puissance s'étaient rebellés, renvoyant ainsi les prises de vue dans la deuxième salle aux calendes grecques.

Lorsque notre Mathieu dépité franchit bon dernier l'ouverture vers 14 heures, il jura mais un peu tard, qu'il apprendrait désormais par coeur les notices de toutes les cochonneries high-tech qu'il lui arriverait d'acheter dans le futur.

Repentance à la mi-Carême

Au final, cette sortie me permit de grimper 75 mètres de corde mine de rien, ce qui ne m'était plus arrivé depuis l'avant-Covid, tant la diminution de profondeur des trous visités actuellement par le GSV est inversement proportionnelle à l'accroissement de l'âge des participants...

Jérôme



Vieux Lapin :