5 avr. 2021

Aven du Haut-Pibou et aven des Trépassés n°2

Participants : Daniel et Jérôme
Contemplatif : François
TPST : 1h51

Limités par ce maudit rayon de 10 kms pour aller faire de l’exercice, les restes du GSV ont décidé de consacrer ce 5 avril, lundi de Pâques, à la visite de deux cavités sur Roquefort les Pins : l’aven du Haut-Pibou (105-T1) et l’aven des Trépassés n°2 (105-N2), tout proche. Convoqué à 10 heures chemin des Terres-Blanches, le trio est ponctuel. M’étant aperçu que j’avais oublié ma combinaison, je plante là mes deux camarades et fais un aller-retour at home pour la récupérer. Vingt minutes plus tard, je retrouve les deux vestiges à moitié habillés et râlant après le fait que j’avais mis un temps fou pour revenir. La vieillesse est un naufrage et le coronavirus est son récif…

Il est onze heures moins le quart lorsque nous débouchons à l’aplomb du Haut-Pibou dont Daniel nous a vanté la vaste salle au plafond bien décoré. Le Grand Homme installe de façon très fédérale une corde de 4 mètres pour descendre le puits d’entrée et pousse le détail jusqu’à y ajouter une mini-échelle pour nous faciliter l'extraction. Il nous a prévenu : « la sortie risque d’être un peu compliquée ». En effet l’entrée est plutôt étroite, et les psychopathes qui ont jadis planté les amarrages n’ont rien trouvé de mieux que de coller les spits de manière à ce que la corde en tension coince le malheureux spéléologue au moment d’entrer et surtout de sortir du puits.

 

Le Président s’enfile dans le trou et arrive à s’enfoncer avec force contorsions. 

 

J’essaye à mon tour : je n’arrive même pas à passer le bide. Je veux bien avoir légèrement forci lors des derniers confinements, mais quand même… François, plus fluet tente le coup et renonce aussi, bloqué par cette maudite corde mal placée. Nous informons le Président qu’il fera la visite tout seul. Trente minutes plus tard (il n’en faut normalement pas plus pour explorer la cavité), et sans nouvelle de Dada, nous commençons à nous demander si le CO² présent dans le dernier puits de 15 mètres (que nous n’avions de toute façon pas prévu d'explorer) n’aurait pas eu la peau du vénérable spéléologue. Il faut attendre dix minutes de plus pour le voir émerger en forçant comme un malade. Essoufflé mais tout excité, le boss du GSV nous raconte l’étroit laminoir de vingt centimètres de haut au fond de la grande salle, désobstrué récemment, et qui débouche visiblement sur du vide. Il décide donc que sous quinzaine il agrandira l’orifice d’entrée pour que tout le monde puisse descendre et qu’il fera un sort aux vingt centimètres d’étroiture afin de s’autoriser un peu de première.

Midi sonne dans le lointain quand nous décidons d’aller casser la graine à l’entrée de l’aven des Trépassés n°2, à quelques dizaines de mètres du Haut-Pibou. Une demi-bouteille de bordeaux rouge n’y survivra pas. Il est très exactement 13h04 quand le Président s’introduit dans le 105-N2. 

 

Enfin une entrée confortable ! Elle donne sur un petit palier surplombant un joli P18. L’aven ayant tendance à parpiner, le Président nous recommande de laisser de la distance entre chaque clampin pour éviter de se prendre un caillou sur la tête.

Le premier puits, spacieux, permet d’admirer en descente une belle méduse festonnée de concrétions. La couleur rouge argile domine mais l’ensemble est agréable à regarder. Arrivé en bas, je crie « libre » à l’attention de François. 

 

Lequel nous répond de loin : « Je descends pas ». Allons bon. Dada et moi décidons de dévaler le puits terminal de 8 mètres : tant que François est capable de crier, c’est qu’il n’agonise pas…

 

Ce dernier puits est aveugle. Des concrétions à sa base laissent penser qu’il se remplit d’eau à chaque gros orage et que celle-ci s’évacue lentement pas percolation à travers le fond. Nous avons descendu 30 mètres au total.

 

Quatorze heures quinze s’affichent à la montre présidentielle lorsque nous ressortons. François nous attend, rose comme un poupon (au moins il n’a pas eu de malaise) et nous explique pourquoi il ne nous a pas rejoint : au bas du premier ressaut, là où démarre sous forme de deux petits fractionnements la descente du P18, le révérend François a réussi le tour de force de s’entortiller les testicules dans la corde. On savait qu’il est parfois casse-couilles mais jamais au grand jamais nous ne lui aurions souhaité cela. Du coup il a sué comme un phoque pour se dépatouiller de la scabreuse situation et il y a laissé les dernières forces qu’il n’avait pas consommées en n’entrant pas dans le Haut-Pibou.

Désespéré, il était même prêt à abandonner la spéléo, tant il se trouvait misérablement inapte à descendre désormais dans le moindre trou. Nous avons donc du, Dada et moi, le consoler avec force câlins et paroles d’encouragement. En cette époque aussi étrange que troublée, le GSV ne peut vraiment plus se permettre de perdre ses plus vieux vaillants adhérents...

Jérôme

2 commentaires:

  1. Comment vont les saintes burnes de NPF?
    VPC

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  2. Il te répondra mieux que moi mais je pense que ses reliques sont bien conservées
    TPJ

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