13 mars 2022

La Mescla : Aline au pays des paires vieilles

 Participants : Aline, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : 4h30

Il y avait foule au GSV en cet humide dimanche de mars pour accompagner la sémillante Aline lors de ses premiers pas en milieu souterrain. Le choix de la grotte de la Mescla s’imposait compte tenu de la météo incertaine : en effet, rien n'est moins attrayant pour un débutant que de se faire longuement rincer la figure pendant la marche d’approche jusqu’à la cavité. A la Mescla, pas de problèmes, on se gare carrément à côté du trou et hop ! 

Il est dix heures lorsque l’effectif se retrouve au complet et notre invitée découvre alors avec étonnement que la spéléo est une discipline de vieillards, encore verts certes, mais vieillards quand même. Parmi les pères verts il faut noter le retour en force de notre ami Bernard qui, entre deux crises d’hémorroïdes, tient à garder le contact avec le GSV (Groupe Spéléologique des Vestiges). Lorsque Daniel lui dit que la moyenne d'âge des licenciés de la Fédération Française de Spéléologie est de 65 ans, Aline se sent du coup comme une pré-adolescente au milieu de tous ces fossiles. François apprend avec un émerveillement extatique que notre novice a, comme lui, étudié la théologie et il entame derechef un débat sur la première admonition de Saint-François d'Assise. Tout en les laissant à leurs bondieuseries, nous pénétrons la célèbre grotte dont, paradoxalement, la partie aérienne est accessible aux débutants et la partie noyée toujours inaccessible aux plongeurs les plus chevronnés. 

Les kits sont déposés au premier carrefour qui fera aussi office d’aire de pique-nique et nous grimpons vers le lac suspendu, ce qui permet à Aline de se familiariser avec la poignée. On ne lui dit pas tout de suite qu’il faudra aussi l’utiliser à la descente afin de ne pas lui embrouiller l’esprit. Mathieu espérait que le niveau du lac suspendu serait suffisamment bas pour qu’on puisse le traverser sans se mouiller le dessous des roubignolles. Las, malgré la sècheresse, la flotte est au plus haut et Aline ayant décliné notre invitation à traverser le plan d’eau en apnée (et pourtant elle est aussi plongeuse), nous rebroussons chemin. Notre initiée bataille un peu avec la poignée lors de la descente des cordes et le révérend père François lui explique que les voies de la spéléo sont si impénétrables qu’on est parfois amené à utiliser un dispositif de remontée pour descendre et que si elle persévère dans la vocation, elle pourra un jour manipuler un vrai descendeur.

Plus bruyants et efficaces qu'une alarme de téléphone portable, les gargouillements de l'estomac de Mathieu nous informent qu'il est midi trente, donc l'heure de passer à table. Entretemps le Président Dada avait envoyé l’ami Bernard devant afin qu’il prépare l’apéro. De fait le Pineau des Charentes est bien frais et copieusement servi lorsque le reste de la troupe se pointe. A Aline qui s’étonne des doses, Daniel précise que le GSV (Groupe Spéléologique Viticole) ne lésine jamais sur les quantités contrairement à d’autres clubs qui chipotent sur le pinard, voire n’autorisent que l’absorption d’eau. Nous faisons honneur au pain d'olives et aux chouquettes apportés par notre invitée, ce qui plonge François dans la béatitude la plus complète (une fille gourmande qui sait causer de théologie, on est proche de la sainteté là…). Après le bordeaux, le café et deux doigts de liqueur de camomille artisanale pour digérer, nous partons à la découverte des siphons. Le groupe passe l’épreuve de la poutre sans qu’aucune titubation ni perte d'équilibre ne soit constatée, ce qui prouve bien que le GSV n’est pas qu’un club d’alcooliques en phase terminale. Aline s’émerveillant de la limpidité de l’eau du siphon, notre scientifique de service Mathieu l'informe que cette flotte cristalline est parcourue de courants invisibles et mortels et que malgré ses agréables 21 degrés d’origine géothermique elle est également radioactive. C’est sûr, ça calme…

Il est 15 heures quand nous ressortons de la grotte et après un petit goûter chocolaté, nous rompons les rangs. Quand à savoir si nous reverrons un jour la sympathique Aline, Dieu seul le sait...


Jérôme

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