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5 févr. 2023

Et si nous allions chercher un petit renard à mobylette ?

Participants : Daniel, François, Jérôme, Mathieu et Nicolas
TPST : 5h

Cela fait 2 ans que je voulais y aller dans ce coin de Saint Vallier de Thiey, mais cela n’a pu se faire car je me suis retrouvé absent à chaque sortie programmée sur ce lieu. Mais ce dimanche c’était ok, alors merci les copains !

La journée commence à 9h30 où l’on se retrouve sur le parking de l’école (pour spéléos du dimanche).

Dada part en avance pour équiper le puit d’entrée.


Je pars en second avec le 2ème kit de corde. Je ne tarde pas à le rattraper alors qu’il joue à l’acrobate au niveau du palier. D’un point de vue historique, cet endroit possède un vieux spit foiré, un trou où était fixé un spit depuis arraché et un dernier spit valide pour compléter les deux amarrages règlementaires. L’embouteillage commence à se former.

La fiche d’équipement indique un fractio que le club n’utilisait jamais car il n’a pu être identifié qu’à la remontée lors de la dernière sortie. Cette fois-ci, notre président a décidé de l’utiliser. Une conversion et quelques acrobaties plus tard, nous pouvons reprendre la descente. Sauf que voilà, le dernier fractio à équiper présente un spit défaillant. Quelques grognements plus tard, le puit d’entrée est finalement équipé en entier. La consigne est la suivante : « Le spit tient sans tenir, privilégiez le second amarrage (en naturel) et descendre molo-molo ». Je finis par atterrir au fond du puit sans trop de problèmes.



Mathieu me suis tandis que Jérôme commence à descendre. François reste dehors le temps que le trafic se fluidifie. Je pars avec Dada équiper le second puit tout en repérant un réseau parallèle au réseau principal. Tout se rejoint et notre passage présente l’avantage de ne pas être trop humide. Dada est parti pour le dernier puit et n’entendant pas de mouvements derrière moi, je remonte jusque la lucarne séparant la base du puit d’entrée du reste du réseau. Mathieu et Jérôme discutent puis j’entends du bruit de remontée dans le puit d’entrée. Nous apprendrons plus tard que le saint esprit a cessé de retenir le spit foireux lors du passage de Jérôme. Celui-ci décide alors de remonter pour en informer François qui décide de rester à la surface tout en partageant le regard dubitatif de Jérôme sur la qualité des amarrages.




Mathieu remonte également pour reprendre un peu de matos pour remplacer le spit manquant par du « nat » afin de permettre aux spéléos du fond de pouvoir remonter sereinement après une petite visite des lieux ainsi que des concrétions.




Il nous rejoint au fond pour le repas. Repas qu’il a failli perdre lorsque que la sangle de son kit s’est cassée. Sous terre, nous mangerons donc à trois. Je fais quelques photos des concrétions pendant que Dada remonte. Je le suis en second puisque c’est Mathieu qui déséquipera.

De retour au puit d’entrée (ou issue de secours), je remarque que la corde s’est tonchée au niveau d’une concrétion à la forme peut arrangeante. Tout le monde arrive à regagner la surface sous les encouragements de François pendant que Jérôme s’active à nous préparer une boisson plus élaborée que de l’eau des cavernes.



Ces derniers n’ont pas chômés et se sont baladés dans le lapiaz pendant que nous déjeunions sous terre. Les avens jumeaux ainsi qu’un semblant de départ colmaté ont été trouvés. Nous avons eu droit à une petite visite guidée de ces découvertes avant de regagner nos mobylettes à 4 roues (ou pas).

Bilan de la journée. Le GSV sera resté fidèle à ses habitudes et aura cassé son spit dans le puit d’entrée (comme lors des 3 dernières sorties) mais également une sangle de kit ainsi qu’une corde qui sera à couper. La seule tradition non respectée sera celle de la pluie aujourd’hui absente puisqu’en sortant du trou seuls les nuages et la brume étaient au rendez-vous.

Nicolas (récit et photos)

22 janv. 2023

Fondue à l’Alziary le 15 janvier 2018 (retour sur une sortie mémorable)

Participants : Audrey, Bernard, Christian, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPAB  (Temps Passé A Bâfrer) : 3h45

Comme nous l’avons vu précédemment, le GSV est de longue date spécialisé dans les premières en tout genre, et 2018 sera, c’est décidé, l’année des premières. Mathieu ayant redescendu de ses montagnes sauvages d’excellents fromages au lait cru et quelques bouteilles de bon vin blanc d’Apremont, il fut décidé lors de la dernière réunion d’organiser une fondue savoyarde souterraine. Compte tenu de l’intendance exigée par le projet, l’Aven Alziary à Roquefort-les-Pins fut choisi : rapidement accessible depuis les voitures, sept mètres de puits d’entrée, une belle salle au plafond concrétionné et un endroit relativement plat pour déjeuner.

Rendez-vous est donc pris à 10h30 en ce dimanche grisounet au départ de la piste des Terres-Blanches. Avec une organisation quasi-militaire, chacun se charge des éléments indispensables à la réussite de cette première : à Mathieu le fromage, le pain, le vin blanc et le butagaz, à votre serviteur les assiettes, les piques, le caquelon émaillé et la salade verte, à Bernard et François l’apéritif, le champagne et le café, et enfin à Audrey le dessert vu que la benjamine de l’équipe profitera de la sortie pour fêter son anniversaire.

Concernant le tirage de la fève, notre ami François, profondément marqué par le récent visionnage d’une vidéo mettant en scène deux transsexuels brésiliens dans des positions controversées, propose que soient élus deux rois au lieu d’un roi et une reine. La seule fille du groupe n’y voyant aucun inconvénient, la motion est adoptée à l’unanimité.

Daniel étant parti en avance pour équiper en double le puits d’accès, nous le rejoignons vers 11h15, chargés comme des mulets. A 11h30, tout ce beau monde est en bas.


Le Président du CDS 06 nous désigne une demi-douzaine de chauves-souris en train de roupiller au plafond et nous enjoint de limiter les nuisances sonores si on ne veut pas avoir d’ennuis avec :

a) Brigitte Bardot
b) le WWF
c) France Nature Environnement
d) La commission écologique de la FFS

François lâche un pet feutré pour marquer son accord, Audrey glousse d’attendrissement et je grommelle parce que je commence à en avoir plein le dos des ces billevesées pseudo-environnementales.



Pendant ce temps, Mathieu frotte abondamment le caquelon avec une gousse d’ail. Il y rajoute une bonne demi-bouteille d’Apremont et trois sortes de fromages amoureusement découpés en lamelles pour faciliter la fonte, à savoir, un Gruyère de Savoie, un Comté et un Beaumont de derrière les fagots. Le tout est mis à feu doux et je me propose pour touiller car j’ai toujours aimé jouer du manche, ce que  Christian confirme.



Bernard dégaine alors son rhum frelaté illégalement importé de la Guadeloupe dans des poches urinaires usagées. Accompagné d’un jus de fruit bien frais, je dois reconnaître que ça descend tout seul.


La fondue commence à embaumer délicatement et les vapeurs de vin blanc mêlé de Kirsch s’élèvent dans l’air cristallin de l’aven. Ce que nous n’avions pas prévu, c’est qu’elles allaient enivrer l’une des chauve-souris positionnée à l’aplomb du caquelon. Saoûle, la bestiole lâche prise et plonge dans le fromage. Fort heureusement, la mixture n’est pas brûlante et le chiroptère tout étonné patauge avec délectation dans le brouet.


Audrey qui m’avait succédé au touillage pousse un cri d’orfraie et refuse catégoriquement de toucher à la pauvre bête. Bernard, qui comme le Saint du même nom, aime à voler au secours de son prochain, extrait avec délicatesse le petit animal. Ne reste plus qu’à le nettoyer de tout le fromage fondu, ce à quoi s’attelle Christian à grands coups de langue. Audrey et François vont vomir, le Président rouspète, Mathieu envoie un texto de dénonciation anonyme à la SPA et je m’étrangle de rire.

Vient enfin le moment de la dégustation. Je ne sais pas si c’est l’admirable dosage de vin et de fromage par Mathieu, notre exceptionnel tour de main à Audrey et à votre serviteur, ou encore la macération rapide et fortuite de la chauve-souris, mais c’est réellement l’une des meilleures fondues savoyardes que j’ai jamais mangé.


Les autres sont d’accord avec moi, y compris la chauve-souris désormais toute propre qui vient tournoyer autour du caquelon… Bernard, qui a le sens du slogan publicitaire, l’a d’ailleurs baptisée « Entremont ». Une mâche du pays nantais permet de nous alléger l’estomac avant de passer à la galette des rois apportée par Audrey.

Notre amie, très à cheval sur les traditions a également apporté 21 bougies qu’elle souffle du premier coup. Comme prévu, il y aura deux rois, à savoir le Président et votre serviteur. Bernard verse le champagne et nous trinquons :

a) à l’anniversaire d’Audrey
b) à la nouvelle voiture hybride de Bernard
c) au sauvetage d’ « Entremont »



François nous sert le café accompagné de carrés de chocolat noir, Audrey farfouille dans le sac de papillotes à la recherche de chocolat blanc, Christian tente de recracher les derniers poils de chauve-souris collés sur sa langue, Bernard somnole et le Président planté sous le puits d’entrée nous fait remarquer que dehors, il pleut. Ces petits moments d’éternité font tout le charme des sorties du GSV.




Il est 15h15 quand nous nous extrayons de l’Alziary. Le retour à la voiture se fait sous un léger crachin. François et Bernard se font rapidement et discrètement distancer. Mathieu sous-entend perfidement que le premier doit être en train d’expliquer au second, avec force détails, la vidéo sur les transsexuels brésiliens. Christian le traite de jaloux, et Audrey demande innocemment ce que c’est qu’un transsexuel. Dada lève les yeux au ciel et se demande s’il pourra tenir une année de plus à la présidence du GSV...

Jérôme

20 nov. 2022

Les vieillasses vont aux Asperges

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : le temps d'un film    

La traversée 105-M1 - 105-K2 ayant déjà été effectuée et narrée en septembre 2019, nous nous contenterons cette fois-ci d'un compte-rendu en images qui bougent.




18 sept. 2022

Aven du bricolage

 Aven du bricolage

Présent : Dada, Mathieu et Pierre

TPST : 4h30

Nous partons en effectif réduit pour aller visiter l’aven du bricolage.
On commence par une petite marche d’approche sympa,le long de la voie romaine en direction du plateau de cavillore. On fait bien gaffe à ne pas s’éparpiller et on lance Dada sur la piste du trou.

Une fois devant la belle entrée on n’a pas le temps d’enfiler la deuxième botte que le président est déjà parti commencer l’équipement.
Le président commence déjà à rouspéter, son équipement habituel n’est plus fonctionnel, le vénérable doit donc commencer le bricolage. 


 

Pierre et Mathieu quant à eux passent le temps en peaufinant le bricolage. Une déviation par-ci un AS par-là et hop nous voilà au pied d’une grande coulée de calcite pour casser la croute autour des concrétionnements.
Le président semble étrangement bien pressé de visiter la suite, la promesse de liqueur de verveine faite par Pierre doit y être pour quelque chose.

Le bricolage continue, parfois sur des AN et amarrages pas très fédéraux mais on dira que ça passe.
On est entre nous. 



 

On atteint le fond du dernier puit rapidement.
Dada fait très rapidement le tour avec Mathieu puis file en direction de la sortie.
Pierre lui part se badigeonner de boue en allant voir le fond du fond à -95m. Pas de courant d’air au fond du fond contrairement à d’autre endroit de la cavité qui souffle. Etrange, il y a peut-être un truc à trouver…

Pierre commence le déséquipement du bricolage jusqu’à avoir le kit bien plein, puis fonce vers la surface et laisse Dada s’occuper de terminer cette tâche.

Le trio se retrouve sous le soleil pour déguster le tord-boyaux saveur verveine de Pierre et se dire que plutôt que de faire du bricolage il faudra penser à ramener le perfo pour placer quelques spit/AF lors d’une prochaine sortie à l’aven sauvage. 

 Pierre.

26 juin 2022

Pâques en juin attire le pèlerin

Participants : Alice, Daniel, Jérôme, Loris, Mathieu, Sacha et Yannick
TPST : 4h00

Alice, Yannick et son cadet, le jeune Sacha, étaient conviés par le GSV à une découverte touristique de la grotte de Pâques en ce chaud dimanche de juin. A 9h30 la fine équipe était réunie sur le petit parking de l'usine EDF de Saint-Cézaire. 

Le temps de dire du mal du père François qui une fois de plus nous fait faux bond, nous nous équipons et nous mettons en marche vers le célèbre trou dans lequel je n'ai personnellement plus remis les pieds depuis vingt ans. Il faut dire qu'à l'époque, j'étais un spéléologue franc-tireur acoquiné avec deux branquignols et que nous avions réussi à nous perdre lors de chacune des trois visites effectuées dans la cavité. Ça calme. La grotte de Pâques est en effet connue pour être labyrinthique. Le Président Dada nous rassure à ce sujet : avec lui, aucune crainte, nous ne tournerons pas indéfiniment à l'intérieur jusqu'à épuisement de notre éclairage et blanchiment de nos os. Il est vrai que le Grand Homme a un sens de l'orientation souterrain supérieur aux meilleurs GPS. Certaines mauvaises langues disent qu'il décline. Je préfère croire qu'il a conservé toutes ses capacités...

L'ami Loris, toujours féru de technologie vintage, nous a sorti pour l'occasion son acéto-qui-pue dont nous devons reconnaître qu'il dispense un éclairage magique et inégalable malgré son côté pas très écolo. Comme il galère un peu à régler sa flamme, il nous inflige un chalumeau long de vingt centimètres au sujet duquel Alice, sa charmante compagne, constate "C'est bien lui çà, longue, droite et brillante !". Le ton est donné, on ne va pas s'ennuyer. 

Nous nous introduisons vers 10h30 dans la cavité et entamons la visite par 150 mètres de reptation et de quatrepattage qui nous font vite regretter d'avoir mis une petite polaire sous la combi. Rien de bien dramatique pour nos initiés de frais, mais une progression soutenue qui sollicite tous les muscles du corps. Alors que je rampe  le nez collé au sol, je tombe sur une petite flaque laiteuse d'un diamètre approximatif de deux centimètres. Les hypothèses les plus visqueuses me traversant l'esprit, je soumets le mystère à la sagacité de Yannick qui me suivait de près. Le garçon qui est passionné de chiroptères et a fait de longues études de zoophilie trempe un doigt circonspect dans la substance et le porte à sa langue. Il est formel : "C'est de la semence de chauve-souris". Sacha qui nous a rejoint entretemps demande à son père "Papa, c'est quoi de la semence ?". Mathieu qui trainait dans le coin et qui sait y faire avec les gosses tente une explication scientifique "Et bien vois-tu la semence c'est du jus de graine de bestiole". "Oui mais ça leur sert à quoi le jus de graine aux bestioles ?" interroge notre jeune curieux. Yannick et moi préférons nous éclipser subrepticement et laisser Mathieu s'enfoncer irrémédiablement dans ses explications au petit Sacha. Clairement, nous préférons ne pas entendre la suite. Dubitatif, je questionne Yannick : "C'est vrai que c'est du sperme de chauve-souris ? Tu reconnais ça au goût ?". "Mais non banane !" rigole notre joyeux luron "c'était juste pour refiler Sacha à Mathieu. En vrai, ça avait plutôt le goût de la vinaigrette..." Alice, qui nous a entendu, percute tout de suite : "Loris ! Dans quoi tu as mis la sauce pour nos salades de patates ?". "Dans un pot de confiture pourquoi ?". "Pour rien" soupire Alice. Effectivement, l'homme au chalumeau avait soigneusement emmailloté un bocal de vinaigrette en verre et l'avait amoureusement calé dans son kit. A presque cent mètres de l'entrée, le kit fait gling gling et les giclées de vinaigrette parsèment désormais notre parcours. Il y en a deux qui vont manger de la salade non assaisonnée à midi...

Ce dossier enfin clos, nous débouchons dans la salle de Minuit au plafond joliment concrétionné. Le Président nous propose d'aller d'abord explorer la belle galerie de la Cascade avant de nous aventurer plus loin vers l'est. Compte tenu de la sècheresse générale, la calcite est à peine humide et les petits gours tristement vides. Nous grimpons allègrement jusqu'à l'ancien siphon qui, paradoxalement, est encore rempli de flotte. Daniel étant toujours allergique à l'eau, surtout quand elle rentre dans ses bottes et lui humecte le dessous des roubignolles, propose à Alice, Yannick et Loris de franchir l'obstacle aquatique en leur faisant miroiter la perspective d'une méga-galerie façon tunnel de métro. Tout le monde se débine, surtout ceux chaussés de simples godasses de marche, et nous redescendons vers la salle de Minuit. En chemin nous croisons Mathieu et Sacha, le premier expliquant au second les secrets de la reproduction au moyen de petites figurines en glaise. Yannick, le père indigne, ricane "J'imagine la tête de sa mère quand le gamin va lui raconter sa sortie spéléo..."

Mon estomac commençant à gargouiller, je demande à Dada si par hasard il ne serait pas l'heure de casser la croûte. "Ça va pas non ? Il est à peine 11h20. On va pas manger comme les poules. Allez hop ! Galerie de l'oiseau !" Au GSV on ne remet jamais en cause l'autorité du Président ni sa précision toute chronométrique. La Galerie de l'oiseau est un gros tube qui étend ses parois de roche coupante sur plus de 120 mètres. Notre érudit Leader Maximo nous explique que les premiers explorateurs y ont trouvé un squelette de volatile préhistorique, peut-être un corbeausaure égaré, ce qui a valu son nom à cet impressionnant tunnel de plusieurs mètres de diamètre. Arrivé au bout, Daniel décrète que ceux qui le veulent peuvent poursuivre vers les gours de Tony. 

Loris, tout feu tout flamme persuade Mathieu d'aller y jeter un oeil et je me fais une douce violence pour les accompagner dans ce qui s'avère être un laminoir surbaissé. Nous traversons les fameux gours de Tony sans même nous en apercevoir et arrivons dans une petite salle où il est enfin possible de s'asseoir. Mes deux clampins, très en forme, décident de pousser plus loin. J'en ai ma claque de ramper et les préviens que je les attends là. Sauf que vingt minutes plus tard, ils ne sont toujours pas de retour. Considérant qu'ils sont définitivement perdus, je reviens sur mes pas et trouve le reste de l'équipe en train de pique-niquer tranquillement "Merci de nous avoir attendus, bande d'enfoirés" je rouscaille. Le Président, impavide, me rétorque : "Estime-toi heureux qu'on n'ait pas commencé à picoler sans toi. On a pas osé sortir ta bouteille de son fourreau de protection, la fermeture éclair est cassée". La belle excuse. J'arrive quand même à extraire mon saint-nicolas-de-bourgueil et à faire le service. Seuls Sacha et Alice déclinent, le premier parce qu'il est bien élevé et la seconde parce qu'elle préfère le blanc. Loris et Mathieu finissent par réapparaître avec de la boue par-dessus le casque et nous confirment que c'est bien merdique jusqu'à la salle du lac qui n'a d'ailleurs de lac plus que le nom vu l'absence d'eau.

Le déjeuner se termine pas quelques doigts d'un excellent limoncello artisanal macéré clandestinement par le couple Alice-Loris (tiens, ça rime...), lequel tandem a aussi pensé à amener le café, ce qui, compte tenu de notre situation statique dans un environnement frais et humide, réchauffe les corps et les esprits. Yannick nous exhibe une superbe boîte de biscuits connue pour ses cigarettes. Comme le pinard, le caoua et le limoncello, elle connaîtra un sort funeste et ce sont avec les kits allégés d'autant que nous retournons vers la sortie. En repassant à côté des petites flaques éjaculatoires, le jeune Sacha entreprend à nouveau le pauvre Mathieu sur les mystères de la procréation in vitro. Ce gosse a une soif de connaissance incroyable...

Nous débouchons dans la moiteur de la vallée de la Siagne vers 14h30. Nous n'avons perdu personne, Loris n'a pas foutu le feu à la forêt avec son chalumeau à l'acétylène, Alice a mangé sa salade de patates sans vinaigrette, ce qui dénote une grande adaptabilité indispensable en spéléologie, Yannick a décidé de revoir totalement l'éducation sexuelle de son fils de douze ans, et Mathieu s'est juré de fermer sa gueule la prochaine fois qu'un gamin posera une question éducative qui ne lui était pas destinée...

Le Président a peut-être recruté trois nouveaux adhérents.

Finalement, ce fut une belle journée.


Jérôme


12 juin 2022

De la première aux Gleirettes

Participants : Alexis, Antoine, Christophe, Liam et Loïc (Martel), Daniel (GSV)
TPST : 8h15

Le rendez-vous était à 8h45 à Canaux. Il est 10h30 quand le premier spéléo descend dans le trou.

Antoine et Loïc finissent de calibrer la dernière partie du P16 et finalisent l'équipement avec la pose d'une corde permanente. Christophe et Alexis rééquipent les deux derniers puits menant au fond qui n'est plus qu'une fracture encombrée de blocs. 

En remontant, Dada repère un petit départ en haut du dernier puits, au niveau de l'amarrage naturel du début de main courante. En enlevant le casque pour regarder avec la torche, il aperçoit ce qui semblerait être une salle, avec une chauve-souris qui, visiblement, l'invite à aller voir. Il attend donc Antoine, qui vapote dans le conduit, et ressent un léger courant d'air. 

Il est midi et nous retournons dans la grande salle pour casser la croûte. Nous parlons de cette découverte à Christophe qui, après s'être sustenté, remonte jusqu'à la baïonnette du P16 pour récupérer le matériel de désob. En l'attendant, Alexis, Antoine et Liam font une petite remontée sur le côté pour atteindre une grosse lucarne à 3 mètres. Elle donne après quelques mètres sur un petit puits remontant qui mène à une autre belle lucarne d'où l'on contemple la salle depuis une hauteur de 6 mètres. Christophe et Antoine redescendent jusqu'au départ du dernier puits pour élargir le passage. 

Avec Loïc, nous prospectons quelques départs sur le pourtour de la salle. Nous en descendons un sur quelques mètres, puis après un peu de reptation, nous arrivons au pied d'un petit balcon suivi d'une autre grosse lucarne. Au retour, Alexis met une corde pour redescendre de la grosse lucarne en plafond.

Christophe vient nous chercher car après avoir élargi le passage en haut du dernier puits ils ont trouvé une petite salle suivie d'une galerie et de deux autre salles dont la dernière fait huit mètres par trois avec une cheminée en plafond. A voir. Au bas de la salle, Antoine élargit le départ d'un puits d'une dizaine de mètres avec un palier vers moins cinq. Au bas du puits, Alexis descend une suite en méandre sur environ 7 mètres, suite très étroite. Au palier, un conduit assez boueux nous mène à une grande salle en forme de "L". Deux départs au sol pourraient donner des suites au bout du "L". Une petite escalade amène sur un balcon d'où part un petit méandre remontant sur 9 mètres. Deux lucarnes, une à droite et une à gauche, donnent sur des suites sur environ 5 mètres. 

Christophe fait la topo de ce réseau. Son développement est d'environ 140 mètres, la profondeur est incertaine. Les cordes des deux puits sont, à force, devenues très boueuses et la remontée se fait avec le doigt sous la gâchette. Nous sortons entre 18h et 18h45. Je suis chez moi vers 20h30.

Daniel





29 mai 2022

Partie à trois à l'aven de l'Enclos

Participants : Daniel, Jérôme, Nicolas
TPASFC (Temps Passé A Se Faire Chier) : 4h45

Le Président avait envisagé cette visite il y a plus de deux ans mais entretemps, le projet avait été victime des miasmes du COVID. Lors de la dernière réunion, Daniel nous l'a reproposée avec un petit brief bien alléchant : pour résumer, cet aven de 117 mètres situé sur le plateau de Calern a été ouvert par l'Abîme Club Niçois au début des années 90 à grand coups de pailles, et il se caractérise par une succession de ressauts et de petits puits entrecoupés d'étroitures débouchant sur un long boyau boueux qui se jette directement dans un puits de 7 mètres puis un dernier de 40. J'oubliais : le départ se fait dans une trémie particulièrement instable. Le Président nous proposa donc d'aller faire un premier repérage afin de :

1) Vérifier la viabilité des amarrages de l'époque.
2) Vérifier si toutes les horreurs décrites ci-dessus étaient vraies.

Au silence sépulcral qui suivit ce topo succéda une volée d'excuses foireuses émanant des quelques membres présents dont nous tairons les noms par charité chrétienne (hein, François...). Souhaitant absolument me remettre à l'entraînement après de longs mois d'arrêt, je me portai volontaire, charge au Président de convaincre au moins un troisième larron. Ce qui fut fait la semaine dernière en la personne du jeune et fringant Nicolas enfin débarrassé de ses examens de fin d'année. Le garçon n'ayant lui aussi pas touché de corde depuis lulure, il comptait sur cette sortie pour se remettre en forme. Il ne pensait pas à quel point...

Le trio se donne donc rendez-vous à l'observatoire du CERGA ce dimanche vers 9h30 et pour une fois chacun est à l'heure, voire carrément en avance. Après la chaleur de ces derniers jours, la température est agréable et les moutonnements nuageux laissent présager de la flotte en fin d'après-midi. D'où cette sentence de Dada : "Faudra se bouger le fion si on veut pas se faire rincer la gueule en sortant". Le Grand Homme pointe un caca de mouche sur une carte d'état-major datant de l'Occupation : "J'ai marqué le trou là, on y sera dans une demi-heure, en avant !". Puis, confiant dans sa mémoire infaillible, il laisse la carte dans la voiture et nous entraîne à sa suite. 

Nous empruntons le GR direction le vieux mas à quelques encablures duquel doit se trouver l'aven de l'Enclos. Et qui dit enclos, dit qu'il faut chercher un enclos de pierres avec un trou à côté. Voyant le Président désorienté et perplexe, nous utilisons donc le principe scientifique de la triangulation et nous partons chacun de notre côté dans la pampa. Nous jardinons ainsi pendant une bonne vingtaine de minutes jusqu'à ce que Nicolas obtienne l'information d'un autochtone juché sur une moto de trial et qui a l'air de connaître le coin. Dix minutes plus tard nous tombons sur l'entrée du trou, plutôt impressionnante. Cette cavité étant visiblement sortie de la mémoire collective et n'étant plus visitée depuis des lustres, Dada a pris soin d'emporter des boulons de qualité, une burette d'huile et un grattoir au cas où il tomberait sur des spits récalcitrants. A côté du trou, un bel enclos dissimule une borie en bon état à l'abri de laquelle nous entreposons nos sacs après nous être changés. Au moins, s'il pleut, tout sera au sec. Le Président descend équiper, je le suis, Nicolas ferme la marche. Nous aurons besoin de deux kits de cordes. Dada et Nico en portent chacun un, je m'occupe du kit le plus  précieux, celui qui contient la demi-bouteille de rouge.

Un passage étroit mène directement à la trémie dite "des romains". Dada ronchonne après un premier spit rétif à son boulon, et manque se prendre par deux fois  une chauve-souris dans la figure, la petite bête ayant visiblement une dent contre les dirigeants de CDS. J'entends un énorme remue-ménage de cailloux puis l'organe présidentiel : "Faites gaffe en arrivant, c'est tout pourri, y a plus rien qui tient, on va tout se prendre sur la figure et mourir enterrés vifs". Effectivement je débarque dans un éboulis instable traversé de quelques étais de chantier rouillés dont dépassent quelques bouts de planches moisies qui devaient jadis retenir la masse de pierres. Le moindre éternuement risque de tout balancer dans l'étroiture qui nous attend au bas du pierrier. La consigne présidentielle est claire : on reste groupir et on attend que le dernier ait désescaladé la trémie avant de s'engager dans le boyau. Ça racle mais ça passe puis on tombe direct sur un P5. Dada l'équipe en ronchonnant contre les acrobates psychopathes de l'ACN qui ont planté des spits n'importe où rien que pour faire suer le monde. Je dois reconnaître que malgré son grand âge, Daniel réussit à équiper dans les positions les plus invraisemblables. Nous enquillons un nouveau boyau étroit avec, au bout, un ressaut plongeant direct. 

Ce trou est épuisant. Il ne faut surtout pas penser aux sorties de puits à la remontée. Nico suit, stoïque, en traînant ses deux kits (le perso et celui des cordes du P40 final). Entre les spits encrassés, les reptations laborieuses et les kits qui se coincent, nous descendons à la vitesse de la limace. Puis arrive un morceau choisi : la descente du P8 avec lucarne 1,50 m en dessous du départ. On vous épargnera les contorsions nécessaires à la manoeuvre. 

Puis à nouveau un boyau puis un P5 puis un boyau puis un ressaut, puis arrêt bouffe. La montre présidentielle affiche midi, j'en ai personnellement plein les bottes, et Nicolas plein les couilles (qu'il a d'ailleurs failli perdre sous le poids de ses deux kits entortillés). Après deux verres de côtes-du-rhône revigorant, Dada nous propose de laisser tomber les puits finaux mais de tenter au moins la traversée du long boyau boueux pour voir si c'est vraiment aussi crade que son nom l'indique. Nico et moi acquiesçons de concert. Comme je suis un peu télé(psycho)pathe, je lis dans l'esprit de Nicolas : "Quel enfoiré ce président, il m'a fait trimballer le kit de corde jusqu'ici pour ne pas l'utiliser, grmblrblr...". 

Un morceau de tuyau étroit plus tard, nous dévalons un beau P14 puis le P7 au pied duquel s'ouvre la fameux boyau boueux. M'attendant au genre d'étroitures merdiques que nous mangeons depuis le début, je suis plutôt agréablement surpris du diamètre d'entrée du conduit (bon, c'est sûr que c'est pas un tunnel de métro). On retire la quincaillerie pour ne pas la pourrir puis on s'enfile à quatre pattes dans le bouzin. C'est un peu gadouilleux au départ mais au bout de quelques mètres, ça s'assèche pile à l'endroit où il faut se mettre à ramper. Une vingtaine de mètres plus loin je tombe nez à nez avec Dada qui m'explique que juste derrière lui s'amorce le P7 au-dessus duquel il est possible de faire demi-tour en faisant attention de ne pas tomber dedans. Nous avons atteint la cote moins 67. L'inoxydable Nicolas me suit dans la manoeuvre. Le stoïcisme de ce garçon est impressionnant. D'humeur égale, il encaisse toutes ces péripéties avec une impassibilité de moine bouddhiste.

Nous ressortons du long boyau qui constitue finalement la seule bonne surprise de cette visite et attaquons la remontée, Nico en premier, moi derrière pour un éventuel coup de main avec ses kits, le Président en dernier pour déséquiper. Comme prévues, les sorties de puits et de ressauts sont acrobatiques, mais comme on s'attendait au pire, on reste philosophe. 

Devant moi, Nico attaque les diverses étroitures en répartissant au mieux ses deux kits. Par deux fois je les lui balance car les passages sont vraiment trop scabreux. Puis cahin-caha nous nous retrouvons devant la trémie maléfique.

Comme nous sommes restés groupés tout au long de la remontée, nous attendons que Dada soit sorti du boyau pour la franchir avec toute la délicatesse possible et éviter ainsi un effondrement total. Debout sur le dernier étai branlant, Daniel nous interroge : "Qu'est-ce-que vous pensez de ce trou ?". Nicolas, magnanime, répond : "plutôt sportif". Je grince : "C'est plutôt un trou de merde, non, Président ?". Le Grand Homme réfléchit deux secondes puis laisse tomber :"Tu as raison". Et là, sous nos yeux ébahis, il donne un violent coup de botte dans l'étai rouillé tout en s'accrochant à la paroi et un torrent de cailloux vient obstruer le fond de la trémie.

"De toutes façons, j'avais pas l'intention d'y remettre les pieds. Garçons, après nous le déluge !"

Aaaaah, comme j'aime ce bel esprit spéléologique où l'on se fout royalement de ceux qui viendront après...

Il est 15h15 quand nous sortons de la cavité et nous arrivons aux voitures secs, les dieux de la météo ayant jugé que nous en avions assez bavé sous terre pour en plus nous envoyer de la flotte.

Jérôme

(Photos de Nicolas)


22 mai 2022

Reculade à l'aven Yvan

Participants : Daniel, Jérôme
Participants pro-statiques : Bernard, François
TPST : 3h30

Cela faisait un moment que le GSV n'avait pas mis les pieds au fond de l'aven Yvan à Saint-Cézaire, en gros depuis les festivités du COVID. Le dernier à y avoir bossé est l'ami Pierre qui, à grands coups de pailles, avait atteint la profondeur approximative de moins 90 mètres. Le Président a donc proposé, lors de la dernière réunion, d'y faire un tour car à la cote moins 40, une lucarne en hauteur laissait présager une suite éventuelle. En plus la cavité est déjà équipée, ce qui n'est pas pour déplaire au Grand Homme qui devient un peu feignant en vieillissant...

En ce dimanche grisounet, la (très) vieille garde du club est au rendez-vous de 9h30 sur le parking des Baragnes. De soixante à quatre-vingts ans, toutes les décennies décaties sont représentées et, malgré quelques douleurs diverses et variées, notre doyen Bernard a tenu à être de l'aventure. François, particulièrement en forme, se demande s'il ne serait pas plus rentable de vendre le GSV à Orpéa pour en faire un Ehpad souterrain. Ce à quoi un Dada tout courroucé rétorque que la misérable subvention de la mairie de Vence et les faméliques cotisations des rares membres valent mille fois mieux que les millions de la multinationale des vieux. On a des valeurs ou on n'en a pas.

Trois quarts d'heure plus tard, Daniel s'enfile dans le puits d'entrée dont la particularité est qu'à la cote moins quatre il se transforme sur un petit mètre cinquante en puits-chatière. Rien de comparable avec celui de la Glacière et encore moins avec celui des Gleirettes, néanmoins le Président réussit à nous le décrire comme une épopée infernale baignée de sang et de larmes. Ça ne loupe pas, le Bernard qui était moyennement tiède nous fait un blocage. Pourtant je n'avais pas souvenir d'une quelconque pénibilité lors du passage en remontée de ce petit rétrécissement, ayant déjà fait le trou quatre ou cinq fois. Avec force cajoleries, compliments et paroles rassurantes, j'explique au pauvre Bernard que ce vieux psychopathe de Dada perdait la boule et voyait le mal partout. En fait, le mini-puits chatière se passe tranquilou avec de petites amplitudes de poignée et de pédale car la place manque, mais sans aucune fatigue ni risque de coincement. Il faut juste prendre son temps. Persuadé d'avoir rasséréné notre bon Bernard, je m'introduis dans le trou et franchis au ralenti le passage "critique" en lui montrant que ça ne posera aucun problème à la remontée. Dix mètres plus bas, je stationne un moment pour attendre le Vénérable. J'entends palabrer à la surface mais toujours pas de mouvement de corde qui indiquerait une descente. J'appelle. Rien. La Vieillasse a renoncé et Don Francesco, en toute charité chrétienne, a décidé de l'accompagner dans sa retraite. 

Je rejoins donc Dada à la cote moins 40 pour lui annoncer la nouvelle. Le Grand Homme rouscaille un chouïa mais se met vite à l'ouvrage : il a quelques broches à planter pour atteindre une lucarne placée une poignée de mètres en hauteur. Il m'explique qu'avec un peu de chance, elle donnera sur un réseau de puits parallèles ou, qu'avec un peu de mouise, elle bouclera sur le P20 au sommet duquel nous nous tenons. Je le laisse en tête à tête avec son perforateur Bosch tout neuf et je descend tranquillement jusqu'à l'ancien "anus de mouette", vers moins 80. Rappelons qu'après des mois d'effort, l'orifice rectiforme de quelques centimètres avait été transformé en un beau petit conduit permettant de rejoindre confortablement un ressaut de cinq mètres. En bas, on trouve une petite salle avec une lucarne bien élargie par Dada, laquelle lucarne donne sur un dernier volume où, lors de ma précédente visite, la suite se résumait en une microscopique faille très légèrement ventilée. C'était sans compter sur la ténacité et la force de Pierre, surnommé l' "Attila des cavernes" qui, en quelques séances rajouta cinq bon mètres de boyau pour buter sur du rien. Je confirme : le beau travail de calibrage de notre ami s'arrête sur un interstice calcifié qui présente le double inconvénient d'être en permanence arrosé et de ne pas souffler ni aspirer des masses. L'eau n'étant pas la meilleure amie du perfo, et les perspectives de suite n'étant pas très réjouissantes, il est clair que cette cote de plus ou moins 90 mètres signe la profondeur provisoirement définitive de l'aven Yvan.

Du coup je commence à remonter vers le chantier présidentiel car l'heure du casse-croûte doit avoir sonné depuis longtemps. En arrivant sur place j'ouïs la sentence tant redoutée :"Ça boucle, putain de bordel de merde !". Effectivement, après la pose de quatre broches, Daniel a pu se glisser dans la lucarne et déboucher sur un puits qui, une fois encordé, l'a conduit dans le P20 principal. Le Président est un peu déçu, mais au final pas mécontent de son turbin dominical. Il déséquipe son petit bazar et nous décidons de passer à table (diable, il est plus de midi trente !). Pour atteindre le lieu des agapes, une plateforme située deux mètres en contrebas, j'utilise ma poignée Grivel toute neuve qui peut se transformer instantanément en descendeur. Je confirme : ça marche. Alors oui la corde était un peu grosse et bien humide, ce qui n'a pas facilité le coulissement, mais en pesant sur le système, on arrive a descendre cahin-caha. 

Nous pique-niquons rapidement en bavant sur les deux vestiges qui se sont barrés comme des rats, puis nous attaquons la remontée, votre serviteur en premier. Bien entendu, le fameux puits-chatière se passe les doigts dans le nez, avec de petits gestes et en visant le bon côté de l'étroiture. En débouchant à la surface, je bute avec étonnement sur l'ami Bernard, tout guilleret. "Ben, qu'est-ce que tu fiches là ?". "Ben, on vous a attendu" me renvoie l'intermittent charentais. Il apparait ainsi que les deux compères, loin de nous abandonner à notre triste sort, ont tué le temps en se livrant à des activités diverses et variées, plus ou moins contre nature, et au sujet desquelles le Président et moi-même n'avons rien voulu savoir. A propos de Daniel, il est 13h45 quand il s'extirpe du trou et si je compte bien, les deux vieux garnements ont eu près de trois heures et demie pour faire leurs cochoncetés...

Jérôme