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3 avr. 2022

Retour au Cresp

Participants : Aline, Carl, Daniel, Jérôme, Mathieu, Yannick
TPST : 4h15

Température polaire et temps mitigé étaient au menu de cette deuxième sortie d’initiation organisée à la demande d’Aline, impatiente de découvrir les joies de la progression sur corde. Elle était accompagnée de son fils Carl qui, depuis que sa mère lui avait conté son escapade à la Mescla, trépignait pour pouvoir lui aussi faire l’andouille dans le noir et se rouler dans la boue. En guest-star parmi les initiés du jour figurait également Yannick, lequel nous ayant contacté via la chaîne Youtube du GSV, cherchait une structure fédérale combinant la découverte du monde souterrain et les pique-niques arrosés au vin rouge. Ca tombait bien, c’est la spécialité du club. 

Tout ce joli monde était convoqué en ce froid dimanche au Col de l’Ecre à 10h pétantes avec pour consigne d’être frais et dispos en vue de la visite de l’aven Cresp. Aline avait dû mal comprendre la consigne car elle nous avoua avoir un tout petit peu fait la bringue la veille et avoir dormi une grosse heure en tout et pour tout, ce qui expliquait son air ravagé et ses pupilles pas plus grosses que des couilles de mouette. En revanche l’ami Yannick était rose comme un poupon et le jeune Carl gambadait dans tous les coins en demandant toutes les trois secondes « quand est-ce qu’on y va ? ». Après un harnachement rapide et dans les règles de nos invités, la mauvaise troupe s’ébranla vers le trou. Mathieu, notre moniteur-instructeur en chef, installa les agrès d’entraînement sous l’arbre tandis que le président Dada équipait en double le puits d’entrée. Il nous fit remarquer qu’une corde était déjà en place, signe que des spéléos nous avaient précédé en bas. Alors que je  proposai de couper la corde et de la jeter dans les buissons pour nous faire de la place, Daniel estima, en sa qualité de Président du Comité Départemental de Spéléologie des Alpes-Maritimes, que nous devions donner l’exemple et éviter ce type de comportement déviant (comme l’eau). 

Aline et Yannick étant des élèves particulièrement attentifs et comprenant vite, la formation à l’utilisation du descendeur et de la poignée sous l’arbre fut expédiée en trente minutes, aidée en cela par un petit vent glacial. Curieusement le petit Carl se fit un peu moins exubérant en découvrant les 11 mètres ténébreux du puits d’entrée et nous pûmes l’entendre demander à sa mère s’il ne se serait pas possible de retourner à la voiture et de se barrer de là en vitesse. Pour le rassurer, Mathieu qui a un très bon contact avec les enfants, lui expliqua comment on allait le descendre là-dessous tel un seau au bout d’une corde, et le Président, qui avait lu tous les ouvrages de Françoise Dolto, lui chuchota à l’oreille que s’il continuait à nous emmerder, on allait le laisser planter tout seul dehors dans le froid pendant que les autres mangeraient au chaud sous terre. Doublement stimulé, notre jeune ami se laissa accrocher comme un cochon pendu et je l’accompagnai sur la corde voisine, longés ensemble, tandis que Dada jouait les palans humains. Arrivé en bas sans encombres, Carl put assister aux descentes impeccables des tandems Aline-Mathieu et Yannick-Daniel. Alors que nous étions tous réunis à la base du puits, nous vîmes apparaître une lueur acéto surgie du fond des âges immédiatement suivie de la tête de notre camarade Loris, membre éminent du Groupe Spéléologique de Gourdon et propriétaire de la corde déjà en place. Avec deux collègues, ils s’étaient pointés au trou à 7 heures du matin (les fous !) pour boucler la visite de manière à être impérativement présents à un barbecue à midi. Du coup, Mathieu regardant sa montre nous fit remarquer que l’heure fatidique approchait et, prenant congés des amateurs de grillades, nous nous acheminâmes vers le boyau d’accès au puits du lapin. La faim commençant à tordre les estomacs, nos initiés de frais attaquèrent sans hésiter la vire au-dessus du gouffre, direction la Grande Galerie qui allait accueillir nos agapes, le tout sous l’oeil endormi de quelques rhinolophes. Il était presque 13h...

Une bouteille de rouge, un café chaud et des chouquettes-chantilly (Aline avait promis qu’elle apporterait la chantilly cette fois-ci) plus tard, nous enchaînâmes la suite classique de la visite avec la salle des expériences du CERGA, la galerie du rasoir, les champs-enlisés (tellement enlisés qu'ils firent même reculer le jeune Carl) et la salle des colonnettes, puis retour au bas du puits d’entrée pour l’exercice pratique de remontée sur corde. Mathieu sortit le premier pour hisser Carl au moyen d’un dispositif de traction tout ce qu'il y a de plus fédéral. Je remontai en tandem avec Aline qui ne trouva rien de mieux que de me dépasser à toute vitesse pour buter contre son fils en train d’être décroché par Mathieu. Ah ben qu’est-ce que ça doit être quand elle ne fait pas la nouba la veille ! Tout essoufflé, je finis par la rattraper. Le duo Dada-Yannick mit un peu plus de temps, ce dernier ayant quelques difficultés avec la pédale. Mathieu lui suggéra perfidement de faire la bringue avant toute sortie spéléo, vu que ça avait l’air d’avoir réussi à Aline… 

Il était alors 15h30 et le ciel plombé laissait échapper quelques flocons. En revenant aux voitures, Aline me confia que ce qu’elle avait le plus apprécié était le ramping dans le boyau d’entrée, et Yannick que c’était le côtes-de-bourgogne avec son côté tannique. Jamais au GSV nous n’avions eu d’initiés autant en phase avec la doctrine du club !

Carl, lui, s’était déjà endormi. 


Jérôme

13 mars 2022

La Mescla : Aline au pays des paires vieilles

 Participants : Aline, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu
TPST : 4h30

Il y avait foule au GSV en cet humide dimanche de mars pour accompagner la sémillante Aline lors de ses premiers pas en milieu souterrain. Le choix de la grotte de la Mescla s’imposait compte tenu de la météo incertaine : en effet, rien n'est moins attrayant pour un débutant que de se faire longuement rincer la figure pendant la marche d’approche jusqu’à la cavité. A la Mescla, pas de problèmes, on se gare carrément à côté du trou et hop ! 

Il est dix heures lorsque l’effectif se retrouve au complet et notre invitée découvre alors avec étonnement que la spéléo est une discipline de vieillards, encore verts certes, mais vieillards quand même. Parmi les pères verts il faut noter le retour en force de notre ami Bernard qui, entre deux crises d’hémorroïdes, tient à garder le contact avec le GSV (Groupe Spéléologique des Vestiges). Lorsque Daniel lui dit que la moyenne d'âge des licenciés de la Fédération Française de Spéléologie est de 65 ans, Aline se sent du coup comme une pré-adolescente au milieu de tous ces fossiles. François apprend avec un émerveillement extatique que notre novice a, comme lui, étudié la théologie et il entame derechef un débat sur la première admonition de Saint-François d'Assise. Tout en les laissant à leurs bondieuseries, nous pénétrons la célèbre grotte dont, paradoxalement, la partie aérienne est accessible aux débutants et la partie noyée toujours inaccessible aux plongeurs les plus chevronnés. 

Les kits sont déposés au premier carrefour qui fera aussi office d’aire de pique-nique et nous grimpons vers le lac suspendu, ce qui permet à Aline de se familiariser avec la poignée. On ne lui dit pas tout de suite qu’il faudra aussi l’utiliser à la descente afin de ne pas lui embrouiller l’esprit. Mathieu espérait que le niveau du lac suspendu serait suffisamment bas pour qu’on puisse le traverser sans se mouiller le dessous des roubignolles. Las, malgré la sècheresse, la flotte est au plus haut et Aline ayant décliné notre invitation à traverser le plan d’eau en apnée (et pourtant elle est aussi plongeuse), nous rebroussons chemin. Notre initiée bataille un peu avec la poignée lors de la descente des cordes et le révérend père François lui explique que les voies de la spéléo sont si impénétrables qu’on est parfois amené à utiliser un dispositif de remontée pour descendre et que si elle persévère dans la vocation, elle pourra un jour manipuler un vrai descendeur.

Plus bruyants et efficaces qu'une alarme de téléphone portable, les gargouillements de l'estomac de Mathieu nous informent qu'il est midi trente, donc l'heure de passer à table. Entretemps le Président Dada avait envoyé l’ami Bernard devant afin qu’il prépare l’apéro. De fait le Pineau des Charentes est bien frais et copieusement servi lorsque le reste de la troupe se pointe. A Aline qui s’étonne des doses, Daniel précise que le GSV (Groupe Spéléologique Viticole) ne lésine jamais sur les quantités contrairement à d’autres clubs qui chipotent sur le pinard, voire n’autorisent que l’absorption d’eau. Nous faisons honneur au pain d'olives et aux chouquettes apportés par notre invitée, ce qui plonge François dans la béatitude la plus complète (une fille gourmande qui sait causer de théologie, on est proche de la sainteté là…). Après le bordeaux, le café et deux doigts de liqueur de camomille artisanale pour digérer, nous partons à la découverte des siphons. Le groupe passe l’épreuve de la poutre sans qu’aucune titubation ni perte d'équilibre ne soit constatée, ce qui prouve bien que le GSV n’est pas qu’un club d’alcooliques en phase terminale. Aline s’émerveillant de la limpidité de l’eau du siphon, notre scientifique de service Mathieu l'informe que cette flotte cristalline est parcourue de courants invisibles et mortels et que malgré ses agréables 21 degrés d’origine géothermique elle est également radioactive. C’est sûr, ça calme…

Il est 15 heures quand nous ressortons de la grotte et après un petit goûter chocolaté, nous rompons les rangs. Quand à savoir si nous reverrons un jour la sympathique Aline, Dieu seul le sait...


Jérôme

5 sept. 2021

Coup de jeune à l'aven Obscure

Participants : Daniel, François, Jérôme, Léonard, Mathieu et Nicolas
TPST : 3h45

Cela faisait longtemps qu’une sortie dominicale du GSV n’avait pas connu une telle affluence. Il s’agissait avant tout de faire découvrir au fringant Léonard (déjà initié aux plaisirs de la corde à l’aven Cresp) les joies du passage de fractionnement. Et pour faire d’une paire deux couilles, le GSV accueillait également le jeune Nicolas, étudiant en géologie qui souhaitait s’imprégner de l’ambiance si particulière du club vençois (et par là même imprégner le club vençois d'un peu de sa science...). Nicolas étant par ailleurs adhérent au Garagahl, le Président n’a pu s’empêcher de marmonner dans sa moustache :  « Ah ben si maintenant le Garagahl nous refile ses jeunes recrues, va falloir leur dire que le GSV c’est pas une garderie, grmlbrgrmlblr... ». Cette saute d’humeur présidentielle est surtout à mettre sur le compte d’une faute grave de votre serviteur qui, ayant oublié d’acheter des gobelets en plastique, a dû renoncer à amener le kil de rouge traditionnel. Comme crime de lèse-Président, on ne peut faire mieux, d’où l’humeur sombre du Grand Homme. En tous cas, la présence de cette belle jeunesse a brutalement fait chuter la moyenne d'âge du GSV, ce qui est toujours bon pour nos statistiques.



Cette sortie, du coup interclubs, avait pour cadre l’aven Obscure à Saint-Vallier avec ses trois puits étagés sur 60 mètres. A dix heures précises la fine équipe était au rendez-vous et, entre l’habillage, les palabres et la marche d’approche, il a fallu attendre 11h pour que Dada s’enfile dans le trou et procède à l’équipement. Suivaient François, puis les deux jeunes encadrés par Mathieu, tandis que je fermais la marche, puni pour n'avoir pas apporté la quille de rouge. 

Toujours soucieux du caractère pédagogique de la visite, le Président avait équipé en double le deuxième puits tout en faisant passer les deux cordes dans chacune des deux déviations imposées par la fiche d’équipement. Voyant cela, Mathieu n’a pu s’empêcher de rouscailler : « Déjà que le puits est pas bien large, on va se faire chier comme des rats à passer les déviations avec deux cordes tendues en même temps ». Il n’a pas osé critiquer explicitement l’initiative présidentielle, mais visiblement, il n’en pensait pas moins. Il n'empêche que Léonard et Nicolas ont franchi dev' et fractionnements sans encombres et que midi quinze sonnait à la pendule de Dada quand nous avons entrepris de casser la croûte dans la grande et très belle salle au bas du P25. 


Faute de pinard, il faut reconnaître que les conneries ont beaucoup moins fusé qu’à l’accoutumée et que l’ambiance du déjeuner s’en est ressentie. Celui-ci expédié, nous sommes allés nous extasier devant le riche concrétionnement de la salle sous les regards photographiques de Mathieu et de Nicolas.





















Pris d’une vigoureuse envie de déféquer je me suis excusé auprès de mes petits camarades et ai entrepris la remontée sans attendre, de façon à éviter un crépissage intempestif du fond de ma combinaison. A 14h tapantes je sortais du trou et me ruais dans le premier taillis venu. Léonard et Nicolas ont passé le bout du museau quelques temps plus tard, ayant effectué leur ascension les doigts dans le nez. Visiblement le petit Léonard est fin prêt pour la phase de perfectionnement suivante : "comment s'enfiler dans une étroiture sans y rester coincé ni périr étouffé". Puis il a fallu attendre un peu plus longtemps pour voir surgir un François hilare et plutôt moqueur : « Dada a coincé le vieux jumar de son pote Verduci sur la corde et il a dû le débloquer à coups de pierres pour se libérer. Ça lui apprendra à piquer le matériel des morts ! ». Il faut préciser ici que le Président étant aussi fétichiste que fidèle en amitié, il utilise une antédiluvienne poignée Petzl ayant appartenu à feu son ami Christian Verduci, éminent inventeur de la Baume Robert. Le rogaton n’étant à l’époque pas pourvu de butée pour stopper la course de la gâchette, il n’était pas rare de voir celle-ci mordre trop franchement dans la corde jusqu’au coincement parfait. Incident auquel Daniel a dû faire face sous les quolibets de l’infâme François…




A 14h45 le Président sortait enfin et confirmait sa mésaventure tout en affirmant qu’il continuerait à utiliser la poignée de Verduci jusqu’à la mort, même si ça devait faire rigoler quelques crétins des Alpes. Devant tant de fidélité mémorielle, Mathieu et moi n’avons pu nous empêcher de lâcher une larme d’émotion tandis que le père François et les deux djeun’s gloussaient encore de la péripétie présidentielle. Décidément, les vieux et les jeunes ne respectent plus rien...

Jérôme

(Avec les photos de Nicolas et de Mathieu...)

11 juil. 2021

Aven Cresp

Participants : Meghan, Léonard, Bernard, Daniel et Mathieu
TPST : 4h environ


Pour notre première sortie de spéléologie, le club de spéléologie de Vence nous a fait découvrir l’aven de Cresp situé près du plateau de Caussols et réputé pour les initiations. En tout premier lieu, nous avons eu une mise à niveau sur le matériel nécessaire pour la spéléologie, puis un par un nous sommes descendus et remontés pour un essai dans le puit de 11 m. Après un bon repas, nous avons exploré la cavité pour descendre jusqu’à 80 m de profondeur et parcouru plusieurs centaines de mètres. À l’intérieur, nous avons dû ramper le long d’un passage étroit, marcher sur des parois le long de mur dont le sol n’était même pas visible et utiliser des échelles parfois minuscules pour découvrir d’impressionnantes galeries, tant par leur hauteur que par le détail de ses parois. On a été surpris de découvrir la beauté de ce qui se cache sous terre. Une beauté cachée par des chemins étroits menant à des spectacles grandioses où seule la lueur de nos frontales nous permet de l’admirer. Nous avons justement fait l’expérience d’éteindre entièrement nos lampes afin d’ « écouter » l’obscurité complète, une chose dont on n’est vraiment pas habitué ! Cette ballade dans les profondeurs nous a encore démontrer à quel point l'homme est petit face à la nature et qu'il doit absolument le rester pour pouvoir la savourer !

Petite note, il ne faut surtout pas oublier des habits peu précieux et un pull pour ne pas avoir froid sous terre. Nous avons hâte de découvrir d’autres cavités et d’autres techniques de spéléologie !

Léonard & Meghan






















(Avec les photos de Mathieu...)