5 sept. 2021

Coup de jeune à l'aven Obscure

Participants : Daniel, François, Jérôme, Léonard, Mathieu et Nicolas
TPST : 3h45

Cela faisait longtemps qu’une sortie dominicale du GSV n’avait pas connu une telle affluence. Il s’agissait avant tout de faire découvrir au fringant Léonard (déjà initié aux plaisirs de la corde à l’aven Cresp) les joies du passage de fractionnement. Et pour faire d’une paire deux couilles, le GSV accueillait également le jeune Nicolas, étudiant en géologie qui souhaitait s’imprégner de l’ambiance si particulière du club vençois (et par là même imprégner le club vençois d'un peu de sa science...). Nicolas étant par ailleurs adhérent au Garagahl, le Président n’a pu s’empêcher de marmonner dans sa moustache :  « Ah ben si maintenant le Garagahl nous refile ses jeunes recrues, va falloir leur dire que le GSV c’est pas une garderie, grmlbrgrmlblr... ». Cette saute d’humeur présidentielle est surtout à mettre sur le compte d’une faute grave de votre serviteur qui, ayant oublié d’acheter des gobelets en plastique, a dû renoncer à amener le kil de rouge traditionnel. Comme crime de lèse-Président, on ne peut faire mieux, d’où l’humeur sombre du Grand Homme. En tous cas, la présence de cette belle jeunesse a brutalement fait chuter la moyenne d'âge du GSV, ce qui est toujours bon pour nos statistiques.



Cette sortie, du coup interclubs, avait pour cadre l’aven Obscure à Saint-Vallier avec ses trois puits étagés sur 60 mètres. A dix heures précises la fine équipe était au rendez-vous et, entre l’habillage, les palabres et la marche d’approche, il a fallu attendre 11h pour que Dada s’enfile dans le trou et procède à l’équipement. Suivaient François, puis les deux jeunes encadrés par Mathieu, tandis que je fermais la marche, puni pour n'avoir pas apporté la quille de rouge. 

Toujours soucieux du caractère pédagogique de la visite, le Président avait équipé en double le deuxième puits tout en faisant passer les deux cordes dans chacune des deux déviations imposées par la fiche d’équipement. Voyant cela, Mathieu n’a pu s’empêcher de rouscailler : « Déjà que le puits est pas bien large, on va se faire chier comme des rats à passer les déviations avec deux cordes tendues en même temps ». Il n’a pas osé critiquer explicitement l’initiative présidentielle, mais visiblement, il n’en pensait pas moins. Il n'empêche que Léonard et Nicolas ont franchi dev' et fractionnements sans encombres et que midi quinze sonnait à la pendule de Dada quand nous avons entrepris de casser la croûte dans la grande et très belle salle au bas du P25. 


Faute de pinard, il faut reconnaître que les conneries ont beaucoup moins fusé qu’à l’accoutumée et que l’ambiance du déjeuner s’en est ressentie. Celui-ci expédié, nous sommes allés nous extasier devant le riche concrétionnement de la salle sous les regards photographiques de Mathieu et de Nicolas.





















Pris d’une vigoureuse envie de déféquer je me suis excusé auprès de mes petits camarades et ai entrepris la remontée sans attendre, de façon à éviter un crépissage intempestif du fond de ma combinaison. A 14h tapantes je sortais du trou et me ruais dans le premier taillis venu. Léonard et Nicolas ont passé le bout du museau quelques temps plus tard, ayant effectué leur ascension les doigts dans le nez. Visiblement le petit Léonard est fin prêt pour la phase de perfectionnement suivante : "comment s'enfiler dans une étroiture sans y rester coincé ni périr étouffé". Puis il a fallu attendre un peu plus longtemps pour voir surgir un François hilare et plutôt moqueur : « Dada a coincé le vieux jumar de son pote Verduci sur la corde et il a dû le débloquer à coups de pierres pour se libérer. Ça lui apprendra à piquer le matériel des morts ! ». Il faut préciser ici que le Président étant aussi fétichiste que fidèle en amitié, il utilise une antédiluvienne poignée Petzl ayant appartenu à feu son ami Christian Verduci, éminent inventeur de la Baume Robert. Le rogaton n’étant à l’époque pas pourvu de butée pour stopper la course de la gâchette, il n’était pas rare de voir celle-ci mordre trop franchement dans la corde jusqu’au coincement parfait. Incident auquel Daniel a dû faire face sous les quolibets de l’infâme François…




A 14h45 le Président sortait enfin et confirmait sa mésaventure tout en affirmant qu’il continuerait à utiliser la poignée de Verduci jusqu’à la mort, même si ça devait faire rigoler quelques crétins des Alpes. Devant tant de fidélité mémorielle, Mathieu et moi n’avons pu nous empêcher de lâcher une larme d’émotion tandis que le père François et les deux djeun’s gloussaient encore de la péripétie présidentielle. Décidément, les vieux et les jeunes ne respectent plus rien...

Jérôme

(Avec les photos de Nicolas et de Mathieu...)

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