18 févr. 2018

Aven des Baragnes

Participants : François, Daniel et Mathieu
TPST : moins de 4h

En ce début d'année, le GSV tourne toujours au ralenti, mais arrive encore à sortir régulièrement malgré les épidémies, les accidents bêtes et les crises existentielles au sujet du temps qui passe. Pour ce dimanche, le club se retrouve néanmoins réduit à son noyau dur, les instances dirigeantes et les instances spirituelles : le Président à vie Dada, le Pape François et votre serviteur. Autant dire tout de suite que la sortie sera sans alcool, sans grossièretés et surtout sans la moindre présence féminine, même factice.

Qu'à cela ne tienne ! La vieille garde du GSV aime à retrouver l'ambiance d'un temps désormais révolu où le club faisait vraiment de la spéléo et où même en cas d'accident en pointe à -317 aux Primevères il ne fallait surtout pas abandonner le perfo !

Pour aujourd'hui, les objectifs vont restés néanmoins relativement limités. Nous avons juste prévu une visite de l'Aven des Baragnes, ce qui permet de faire une petite sortie sur corde assez agréable. Nous sommes à l'entrée du trou vers 10h45. Daniel s'occupe de l'équipement alors que je n'ai toujours pas réussi à émerger d'une bonne nuit de sommeil. Cela ne m'empêche pourtant pas de faire quelques photos et de le suivre en mode somnambule, suivi de François qui ferme la marche.




A écouter ce que pense Daniel de l'équipement de la cavité, il semblerait que j'ai finalement réussi à le convertir aux règles fédérales. Il sait maintenant reconnaître tout ce qui ne va pas, surtout quand il s'agit de descendre sur un seul spit et que celui-ci commence à être un peu fatigué. Il faut dire que l'équipement de cette classique est encore quasiment d'époque ! Mais que fait le CDS ?...


Vu qu'on ne peut compter que sur soi-même, j'annonce au multi-Président que je me ferais bien la mise aux normes fédérales à titre d'exercice. J'obtiens un soutient ferme et entier de celui-ci. Il est prêt à m'accompagner à condition que j'emprunte le perfo de Tonton Christophe et que je paye les spits de ma poche, car le club n'a vraiment plus les moyens avec tous les retardataires qui n'ont toujours pas payé leur cotisation. Je reconnais la sagesse de la proposition et je m'empresse de l'approuver. Au pire ça me coûtera un Tamié et j'ai déjà une boite de spit en réserve...

François, qui n'a rien perdu de notre conversion, juge beaucoup plus prudent de filer à l'anglaise plutôt que de continuer la progression. J'ai juste eu le temps d'entendre une excuse tellement fausse que je préfère la passer sous silence. Cela dit, je dois néanmoins reconnaitre que c'est lui qui a raison...

Je retrouve Dada en bas du grand puits à -109 où nous allons casser la croute. Comme d'habitude au même endroit, la géologie ayant ses raisons que la raison n'a pas, je préfère décliner la suite de la visite afin d'éviter de mettre de la boue de partout. Je suis allé une fois au fond, je crois que ça me suffit...




Du coup nous remontons rapidement pour retrouver François avant qu'il prenne l'idée d'aller prospecter au milieu de la végétation. Je fais juste une ou deux photos de Daniel en pleine action, histoire de montrer qu'on est bien descendu dans le trou. Nous ressortons à 14h30. Dehors François s'est encore une fois montré très prudent. Il a accroché un kit en haut d'un arbre et a fait en sorte de ne jamais le perdre des yeux. Autant dire qu'il n'a pas dû aller très loin...




Cela lui a pourtant laissé le temps de réformer les élections papales. Désormais les non-candidats recevront obligatoirement les suffrages par couple hétérosexuel, la femme devant être immaculée et devant avoir le tiers de l'age de l'homme. On n'est pas prêt de voir la fumée blanche...

Je ne sais pas pourquoi, mais entre les huiles de la fédé qui n'arrêtent pas de me harceler par mail pour me dire que le CDS va perdre son accréditation (le Président du CDS a leur donné mon adresse...) et le Pape qui veut moderniser l'église, la féminisation forcée commence à me courir sur le système. Je sens que je vais faire comme MPJ et que je vais voter avec mes pieds !

Mathieu

15 févr. 2018

Désobstruction Février 2018 : 10 sorties


SUR VENCE : 6 sorties (Dada)

-Grotte des Trois Mille-Pattes (Baou des Blancs) : 1 sortie, séance dans la galerie Frédéric.

-Grotte des Pénitents (157E et 157N, Baou des Blancs) : 1 sortie.

-La Foux (topo dans 157-A9 et 157-J9) : 2 sorties.

-Col de Vence, prospection et déso d’un -3) : 2 sorties.

SUR TOURRETTES : 1 sortie.
-Pic de Courmettes, prospection et topo dans 2 cavités.

SUR ROQUEFORT les PINS : 1 sortie.
Prospection dans les gorges du Loup, du C2 (source du Noyer, captage) vers l’amont. Trouvé 6 cavités.

SUR PONT DU LOUP : 2 sorties.
Désob avec Choucas dans le Craignos (68M5) après les crues et 'tirage' de câbles.

SORTIES CLUB (en vrac, et sans forcément de CR et en plus non comptées dans le titre !):

- Petit Nicolas (Mangia Pan) et Barragnes.

Pour le club,
Christophe

11 févr. 2018

Shooting au Petit Nicolas

Participants : Bernard, Daniel, Jérôme, Mathieu
TPST : 2h30

Découvert il y une dizaine d'années par le GSV dans le secteur du Plan des Noves, au-dessus de Vence, l'aven du Petit Nicolas développe 200 mètres de petites salles et galeries sur une vingtaine de mètres de profondeur. Au cours de la décennie écoulée, le Président Dada y a régulièrement fait de la désobstruction avec ses sbires Fred et Christophe. La cavité est surtout remarquable par l'abondant concrétionnement que l'on rencontre tout au long du cheminement (champignons, aragonites, fistuleuses), et qui, compte tenu de l'exiguïté du trou, oblige à se déplacer avec précautions.

Mathieu ayant manifesté le souhait de réaliser des photos artistiques après avoir feuilleté en bavant un album de David Hamilton, il fut donc décidé de consacrer une sortie dominicale à l'opération. Las, les deux mannequins pressentis pour le shooting, en l'occurrence Ondine et Audrey, s'étant déballonnés pour des raisons évidentes, le pauvre Mathieu dut se rabattre sur le fringant Bernard et votre serviteur, avec Dada en guest star. Pour du David Hamilton, on repassera...



Il est dix heures lorsqu'en en ce beau mais froid dimanche de février, la quatuor attaque la grimpette vers le Petit Nicolas. L'entrée s'ouvre au sommet d'une butte battue par les vents, ce qui oblige à s'équiper rapidement pour éviter la pneumonie. Pas besoin de quincaillerie, le trou ne comportant que deux puits de 4 et 7 mètres qui se franchissent en (dés)escalade. Le Président nous conseille toutefois le baudrier et la poignée, histoire de nous faciliter la remontée après les libations traditionnelles. A 11 heures, tout le monde est à l'intérieur, et Mathieu commence ses prises de vue.



L'oiseau est réputé pour la minutie de ses mises en place et met souvent à rude épreuve la patience de ses modèles. Il utilise de plus un langage très particulier afin que ses mannequins comprennent instantanément la position qu'ils doivent occuper sur le cliché. Ainsi, une vue du Président planté devant des concrétions nécessitait qu'il soit éclairé par l'arrière. Bernard est désigné d'office et s'exécute en ronchonnant. « Mets-toi à quatre pattes derrière Dada et lève la tête comme si tu allais lui lécher le c... » ordonne Mathieu. Profondément écœuré par l'image je dois tout de même reconnaître que notre vétéran comprend du premier coup ce langage fleuri et obéit au doigt et à l’œil...










Les clichés s'enchaînent ainsi jusqu'aux alentours de midi, heure à laquelle nous nous posons dans la plus grande salle du trou (environ trois mètres de large sur deux de haut), à la cote moins 23, pour le déjeuner. En guise d'apéritif, Bernard exhibe un litre de son désormais célèbre rhum-frelaté-qui-rend-aveugle et une minuscule fiole en plastique qui ressemble vaguement à une poire à lavement. Devant notre air interrogatif, il explique qu'il cherchait dans le supermarché une toute petite bouteille de jus de fruits afin de ne pas se charger, eu égard à son grand âge. Nous examinons avec circonspection le liquide jaune clair marqué « fruits exotiques » censé agrémenter le rhum des îles. Dada constate que ça ressemble à de la pisse. Curieux, je goûte l'indéfinissable breuvage et précise que ça rappelle de l'urine de diabétique, trouble et à peine sucrée. Mathieu, dégoûté, refuse catégoriquement que l'infâme mixture vienne polluer son rhum. Pour nous rincer les muqueuses, je nous débouche un Lirac rouge de 2015 qui affiche fièrement ses 14,5°. Nous terminons par un café bio issu du commerce équitable accompagné de chocolats fins et des papillotes périmées de Mathieu. Le Président, que l'alcool a rendu sentimental, décrète que la prochaine réunion Club tombant le jour de la Saint-Valentin, elle fera l'objet d'un trempage de biscuits en règle afin de fêter dignement les amoureux. A Bernard qui fait remarquer qu'il n'y aura sûrement aucune fille présente ce jour-là, Dada rétorque que ce sera lui qui fera la fille. Mathieu et moi nous regardons subrepticement : nous l'avons échappé belle...



Il est 13h30 quand le Président sort la tête du trou en dernier. Il n'y a eu aucun abus sexuel pendant les séances de prises de vue. Heureusement pour nous, Mathieu n'est pas David Hamilton...

Jérôme

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 (Hommage à David Hamilton, Aven du Petit Nicolas, le 31 Janvier 2010)

28 janv. 2018

Aven du Petit Agneau

Participants : Audrey, Daniel et Mathieu
TPST : 4h

Comme ce qui doit être arrosé, doit toujours l'être au plus vite avant que ce ne soit définitivement trop tard, j'avais convié le banc et l'arrière-banc du GSV à venir partager une goutte de champagne sous terre à ma santé. Hélas, trois fois hélas ! La moitié du GSV est à l'infirmerie et l'autre en cellule de dégrisement. Je crois que pour une fois, ce sera plus rapide de dire du bien des présents, plutôt que de dire du mal des absents.

Qu'importe, la vie est belle et à défaut de pouvoir compter sur la base du club, je peux définitivement compter sur les instances dirigeantes : le seul et unique Président à vie, toujours aussi inusable, et la non-moins inusable Audrey qui peut se permettre de rire à pleines dents de cette bande de vieux débris, du haut de ses vingt et ans et 16 jours. Ça tombe bien, j'ai toujours préféré la qualité à la quantité !

Vu que je ne m'attendais pas à devoir me passer des boit-sans-soif, j'avais trouvé plus prudent de limiter les risques à -50, et encore avec un pallier à -25. Il faut dire que ça doit bien faire plus de deux mois qu'on n'est pas descendu à une telle profondeur. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez consulté les archives du blog.

Aujourd'hui nous allons visiter un petit bijou que tous les autres clubs considèrent avec mépris, ce qui est très bien comme ça. J'ai nommé l'Aven du Petit Agneau, quelque part au milieu du plateau de Saint Vallier de Thiey. Il fait beau, le temps a comme un avant-goût de printemps alors que nous sommes en plein hiver.

A 11h30, nous sommes à l'entrée du trou. Audrey et Daniel dégagent l'entrée des branches qui la protège pendant que je les prends en photos. Daniel s'attaque à l'équipement, ce qui me permet d'expliquer à Audrey tout ce qu'il ne faut pas faire pour le jour où elle équipera à son tour. Daniel me fait remarquer que quand on n'est pas longé, on peut aussi balancer dans le trou le kit de cordes que l'on précédemment attaché à soi, mais ça c'est uniquement pour les grandes occasions !



Que les psychorigides des procédures de sécurité se rassurent, ce n'est pas parce qu'il y a vingt cinq mètres de vide que ça passe comme une lettre à la poste. Il y a plus de risques de boucher le trou que de finir au fond. Il faut d'abord descendre deux trois mètres à la verticale, puis prendre le haut d'un trou de serrure pour arriver au fractionnement. Puis il faut encore se décaler pour prendre au plus large (tout est relatif), sinon ça ne passe pas, avant de pouvoir revenir à la verticale et descendre au milieu d'un beau puits.

Ce départ de puits permet néanmoins d'illustrer la maîtrise technique du GSV : Audrey a réussi à faire passer un kit gâteau et moi-même un kit champagne sans aucune casse, et le tout en faisant des photos !




A -25, Daniel a équipé le passage en balcon pour aller de l'autre côté du puits où nous allons manger. Audrey se précipite pour aller repérer les lieux pendant que Daniel équipe le puits suivant et que je fais (encore) quelques photos.

Après les derniers festins organisés par le GSV, mon repas d'anniversaire fait un peu tristounet. Mais heureusement la bonne humeur et la qualité des convives savent transformer un repas tout simple au champagne en un moment inoubliable. Et puis rien ne vaut un gâteau fait maison avec amour, avec quarante deux bougies dessus !






Audrey me fait remarquer que 42 bougies sur son gâteau, ça commence à faire beaucoup et que l'année prochaine j'aurai droit à un 4 et un 3. Ça me laisse encore un an pour la convaincre du contraire. Cela dit, en soufflant tout doucement pour lui laisser le temps de prendre des photos, je n'arrive pas jusqu'au bout. Je commence à manquer de souffle, j'aurai donc droit à un gage.




Elle s'inquiète aussi de savoir si j'ai fait un vœu. Je dois avouer que je n'y ai même pas pensé. C'est idiot, j'aurais pu souhaiter d'éviter un procès en machisme, après avoir soumis Audrey à la pratique de la pâtisserie maison. Si celle-ci ne s'en offusque pas, il y en d'autres qui pourraient être tentées de nous dénoncer.

Pour ceux qui sont trop jeunes, qui ne voient pas du tout de quoi je parle, et qui pensent que le machisme c'est quand il y a de l'argent à faire au tribunal, je me permets de faire un petit aparté. Les autres peuvent passer directement au paragraphe suivant. Le machisme consiste en fait à classer les femmes suivant leur fonction. Il y a tout d'abord les dispensatrices d'amour maternel, dont l'âme est d'or. Puis les travailleuses de la bouche et de l'arrière-train, dont l'âme est d'argent (c'est le cas de le dire). Et enfin, celles qui ne servent absolument à rien, dont l'âme est d’airain. Mais comme ce sont de loin les plus nombreuses et les plus agressives, je me garderai bien de dire le moindre mal sur elles.

Si il arrive que les femmes hésitent et se cherchent, Audrey elle, n'a jamais douté de sa vocation. Son âme est d'or, ça n'aurait aucun sens d'aller contre sa nature. Il suffit de la voir s'occuper de la petite Camille pour se dire qu'elle aime "ça" ! Le seul problème, c'est qu'en fait Audrey ne sait pas faire les gâteaux. La chaîne des générations de femmes a été brisée. Les dernières qui savent encore faire, rentrent dans la catégorie des technologies d'avant-guerre !

La première fois qu'elle m'a demandé ce que je veux, ça l'a mise dans l'embarras. Pour son anniversaire, elle est passée chez le pâtissier. Mais deux semaines plus tard, pour le mien, elle s'est lancée. Même si pour une première fois, ce sera avec des ingrédients pré-mélangés pour celles qui ne savent pas faire, elle peut déjà nous combler avec un gâteau qui a le goût du fait maison. Pour la suite, je pense qu'elle n'aura pas beaucoup de difficultés à apprendre. Il suffit juste qu'elle s’entraîne régulièrement. Je suis sûr que Camille acceptera de te tenir le rôle du jury et nous aussi. En tout cas, elle a déjà au moins assimilé la base de la cuisson qui consiste à éviter de téléphoner à sa sœur quand il y a quelque chose au four... Encore une fois, un grand merci à elle !

Après avoir enlevé les bougies, elle découpe le gâteau avec mon couteau à couper les cordes et fait la distribution. Moi, je le trouve très bon et Dada ne dit plus rien. Tout le monde en reprend une deuxième part. Le gâteau est approuvé à l'unanimité.

Une fois le repas terminé, nous allons faire la suite de la visite. J'essaie tant bien que mal de faire encore quelques photos avec l'éclairage des casques, mais ça ne donne pas terrible-terrible par rapport à tout ce qu'il y aurait à faire, si on était venu pour ça avec un peu plus de matériel.














Je ressors à 14h50, suivi d'Audrey vingt minutes plus tard, puis vers 15h30 de Daniel qui déséquipe.





Nous terminons le champagne à la voiture. La dernière goutte est pour moi, ce sera mon gage...

Mathieu