13 janv. 2019

Fondue à la Foux pour fous et fondus

Participants : Audrey, Bernard, Daniel, François, Jérôme, Johann, Mathieu, Ondine, Pierre et Saïf
TPST : 3h30

Après l'Alziary l'an dernier, c'est la grotte de la Foux à Saint-Cézaire qui accueille en 2019 la désormais traditionnelle fondue savoyarde de début d'année. La cavité a notamment été choisie pour sa facilité d'accès, à deux pas des voitures, l'agrément de la salle terminale au bord du lac et l'absence totale de chiroptères : en effet le plongeon de la chauve-souris dans le caquelon en 2018 avait soulevé l'indignation de nombreux spéléos écolos plus ou moins cul-serrés... Aucun animal ne devrait donc être importuné aujourd’hui.

Pour cette sortie, le GSV a battu le rappel de tous les soiffards disponibles et, cerise sur le pompon, des deux seules filles licenciées au club ! Audrey en profite pour nous présenter Saïf, un sympathique gilet jaune (c'est du moins ainsi qu'il est vêtu) qui se révélera avoir une bonne descente et un joli coup de fourchette. Ondine arrive en boîtant bas et s'attire les quolibets des trois retraités de l'équipe : « Bienvenue au club ! ». Elle leur rétorque qu'il ne s'agit pas encore d'arthrose ni de rhumatismes, mais d'un bobo ligamentaire au genou qu'il lui faut surveiller. Le Président, qui a failli faire médecine dans une vie antérieure, lui répond que la douleur passera après le quatrième verre. Heureusement, il ne s'agit aujourd'hui ni de crapahuter ni de s'encorder, mais de tout simplement lever le coude.

Il est quasiment midi et tout le monde est présent au rendez-vous à la centrale hydro-électrique de la Siagne. Seul François manque à l'appel : il est parti en éclaireur voir si la Foux n'est pas inondée car le fort bruit de l'eau en contrebas l'inquiète. Il revient, l'air grave, en nous annonçant qu'il y a au moins 50 cm de flotte partout, qu'on ne peut pas y trimbaler les victuailles, qu'on va bouffer les fesses trempées, et qu'il faut qu'on déplace les agapes à la grotte de Mons en face. La plupart des participants n'ayant pas amené de bottes, le moral en prend un coup. Dada qui se méfie toujours des avis fantaisistes de son vieux compagnon, décide à son tour d'aller inspecter le trou avec Mathieu. Ils reviennent hilares : à part deux petites vasques contournables à pied sec, la grotte présente toutes les garanties de confort avec, en plus, une température ambiante titrant environ 15 degrés celsius. Nous quittons donc le parking glacial avec armes et bagages pour prendre possession des lieux.

Pendant que Mathieu et moi remplissons le caquelon XXL (2 kgs de fromages de Savoie, 1 bouteille d'Apremont et 4 doigts de Kirsch), ce vieux flibustier de Bernard nous sert son fameux cocktail qu'il a baptisé « Spéléo Au Secours ! » (80% de rhum de contrebande, 20% de jus de fruit pressé sous les aisselles). Résultat : Ondine guérit spontanément de son genou, Johann se met à chanter des chansons cochonnes de son Berry natal (vérifier où le garçon est né MPM), Pierre qui roule fait de la mousse et Dada braille qu'il va démissionner de la présidence du club, entre autres comportements bizarres...



Vient ensuite le temps de tremper son bout. Mathieu prévient que celui ou celle qui laissera tomber le plus de fois son morceau de pain devra nettoyer ses bottes (celles de Mathieu) à titre de gage. Sachant qu'elles n'ont pas été décrottées depuis la sortie au Sans-Pascal secteur Supertartinette, je trouve le gage un peu raide, mais bon. C'est François qui décroche la timbale haut la main. Il est vrai que le saint homme, plutôt habitué à la fondue bourguignonne, laissait baigner sa pique dans le fromage en attendant que son morceau de pain... euh... cuise ? Bref, la recette de notre savoyard de service est toujours aussi réussie et, bien qu'il ait prévu large, nous parvenons à en venir quasiment à bout.








Avant d'attaquer le dessert, je propose à Bernard dont les yeux papillonnent dangereusement d'aller faire une petite sieste semi-crapuleuse sur le sable fin qui borde le lac (mettre ici la photo adéquate et sodomique prise par Pierre).




Nous revenons à temps pour ovationner la jeune Audrey qui vient de souffler les bougies de son 22ème anniversaire. Elle est la benjamine du GSV, juste devant le petit Pierre, et loin devant la pauvre Ondine qui est restée longtemps détentrice du titre (au milieu d'un ramassis de fossiles il est vrai...). Le roteux coule à flots (2 bouteilles) et après quelques parts de galette des rois et un petit café, il est temps de lever le camp.


A la sortie de la grotte nous trouvons un Mathieu assis en train de surveiller un François occupé à brosser à grande eau sa paire de bottes pourraves. J'avais presque oublié le gage qui, du coup, me rappelle un peu la scène du lavage des pieds de Jésus...




Il est 15h30 quand le dernier convive débouche hors du trou. Après la tiédeur bienfaisante de la cavité nous retrouvons l'air vif de la vallée de la Siagne.

Jérôme

6 janv. 2019

Décrassage au Sans Pascal

Présents : Dada, Mathieu, Pierre.
TPST : 8h

Après la longue pause spéléologique imposée par les fêtes de fin d'année et le gavage culinaire et alcoolique associé, le GSV décide d'effectuer une bonne session d'assainissement corporel.

Rendez-vous est donc donné ce dimanche à 9h sur le parking du plateau de Cavilllore. Une fois sur place, je me rends compte que l'absentéisme frappe le club de plein fouet : Ondine étant blessée au genou, Audrey certainement en préparation d'examen et le reste ayant pris peur lorsque le président a parlé d'une sortie sportive.

Nous commençons donc cette mise en jambe par une bonne marche jusqu'au plateau avec pour objectif l'Aven Sans Pascal et ses grandes galeries. Les explorations du trou par le CAF Martel n'étant pas finies, celui-ci est entièrement équipé jusqu’au fond.

Nous entrons dans le trou à 10h, Dada en tête, Pierre en second, et Mathieu fermant la marche. Les puits, ressauts, vires, et désescalades s'enchaînent et nous arrivons à la Tartinette. Ce court boyau bien boueux annonce la couleur de la suite: argileux et collant. Nous avons d'ailleurs une pensée spéciale pour Ondine, reine de la glaise, qui aurait été ravie de nous voir ainsi tartinés de la tête au pied. Mis à part une tête de puits dont l'équipement fera galérer le trio, l'ensemble du cheminement s'effectue de façon fluide. Nous arrivons dans les galeries pile à l'heure du repas.


Après avoir englouti le gueuleton, nous partons visiter les galeries amont magnifiquement décorées de concrétions blanches, aragonites, stalactites et autres qui détonnent dans ce paysage boueux. Le tout est correctement protégé par un balisage de cheminement à respecter afin de préserver ses merveilles. Après le passage de la Super Tartinette, galerie Auphan et quelques photos nous prenons le chemin du retour.










Au bas du premier puits, nous constatons que nous sommes tous entièrement couvert de boue : chaque appareil ayant l'apparence d'une brique d'argile informe. Il nous faudra tout notre doigté pour grossièrement dégager les bloqueurs.

Le cheminement jusqu'à la première flaque d'eau et ses brosses sera fastidieux. En effet il faudra refermer manuellement la gâchette des bloqueurs encore complètement englués d'argile. Je comprends un peu mieux pourquoi la vielle garde n'a pas fait le déplacement... .


Une fois le matos propre nous redécouvrons le plaisir de l'effort et la remontée s'effectue maintenant sur un rythme de croisière. Notre président surentraîné prend complètement le large, Mathieu commençant à montrer des signes de fatigue sur les dernier puits, nous finissons donc l'ascension tranquillement.
Nous rejoignons le ciel étoilé du plateau aux alentours de 18h, Dada se pelant les miches dans ses chaussettes mouillées nous nous pressons de rejoindre les voitures après cette bonne sortie.

Pierre

9 déc. 2018

Lapin de Noël


Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme, Mathieu, Ondine et Pierre
TPST : 5h

A toutes les mauvaises langues qui çà et là insinuent que le GSV ne respecte rien ni personne, le comité exécutif du club Vençois oppose cette année encore le traditionnel repas de Noël souterrain dans la plus grande tradition judéo-spéléo-chrétienne. L'aven du Lapin a été sélectionné à l'unanimité par notre ami Pierre pour accueillir cette célébration, notamment parce qu'il n'y avait encore jamais posé la botte...

Rendez-vous est pris pour 10h en ce dimanche venteux à Roquefort-Les-Pins et, chose plutôt rare, tout le monde est à l'heure. Ne manque une fois de plus que la petite Audrey qui, lasse d'inventer chaque fois une nouvelle excuse, a soumis par texto à Mathieu 3 propositions au choix :

a) fatigue suite à un samedi de manif « gilets jaunes »

b) fatigue suite à samedi soir trop arrosé,

c) fatigue de naissance

Après avoir unanimement coché « b », nous nous acheminons vers l'aven. Le Président, par pure charité chrétienne, se propose d'amener avec sa fourgonnette les nombreux kits de victuailles aux abords du trou, de même que le doyen Bernard qui a un peu de mal à marcher ces derniers temps. Les autres pénitents chemineront à pinces tout en maugréant contre les vieux qui trouvent toujours un prétexte pour se faire trimbaler en bagnole. Dix minutes de marche nous conduisent à l'aplomb du gouffre bien connu des spéléos locaux, qui se caractérise par un fort joli et unique puits de 25 m et une belle salle très concrétionnée qui accueillera nos agapes. Dada, toujours prévoyant, équipe le puits d'entrée en double, d'une part pour descendre les kits, d'autre part pour éventuellement hisser un Bernard hors d'usage en fin de repas. Il en profite pour me montrer comment on exécute un nœud de huit. J'écoute attentivement et reproduis impeccablement ledit nœud sachant que, tel le poisson rouge, j'aurai tout oublié cinq minutes plus tard (et oui, je sais que ça n'est pas très fédéral mais je fais de la spéléologie depuis 25 ans sans jamais avoir appris à faire un nœud...).


A 11h15, la joyeuse troupe dévale le P25. A midi, le buffet est dressé : Daniel et Bernard ayant apporté des plateaux en aggloméré, la table improvisée au milieu des concrétions est prête à accueillir la cène du GSV. A la droite du Président trônera l'inévitable Pierre, Mathieu fera l'évangéliste, François fraîchement émoulu du séminaire fera l'apôtre, Ondine accepte de faire sa Marie-Madeleine, Bernard, en vieux chien adepte du tonnelet de rhum, fera un saint tout à fait acceptable, quant à moi, je me réserve le rôle de Judas... Quelques bougies artistement posées sur les stalagmites alentours jettent une lueur délicieusement mortuaire sur la scène tandis qu'un haut-parleur diffuse des cantiques de Noël interprétés par Mariah Carey, Ariana Grande et Taylor Swift.



Pour l'apéritif nous descendons goulûment le fameux rhum frelaté de Saint-Bernard (celui qui rend aveugle et fait dire des bêtises) puis les boissons divergent aux goûts de chacun : Ondine et Pierre choisissent une bonne binouze tandis que les autres sifflent un magnum de bordeaux rouge. Jambon, saumon, saucisson, cake aux champignons, pâté en croûte et pâté tout court, dinde non fourrée, Saint-Nectaire et camembert Président (ça ne s'invente pas) conduisent les convives au bord de la léthargie. Il faudra bien du champagne, un pandoro, des papillottes et des clémentines pour faire redresser le nez aux apôtres. Seul le Président, tel Jésus sur la croix, se dévoue pour son prochain en finissant les restes et les fonds de bouteille.



Alors qu'une deuxième attaque de narcolepsie guette le groupe malgré le café serré, Mathieu exhibe une bouteille de verveine maison à 50° dont chacun se contenterait bien d'un doigt mais en accepte finalement trois pour ne pas vexer notre bon ami. Résultat, le coma éthylique nous saisit tel le courant d'air au fond du diverticule à l'orée d'une première. D'autant que Carey, Grande et Swift on fini par fermer leur gueule.



C'est dans ce silence de cathédrale que Pierre invite Ondine à explorer le boyau terminal. Bernard, Mathieu et moi faisons les morts tandis que François et Daniel les accompagnent au bord du petit puits menant au fond. Il faut savoir que le trou du cul du Lapin est un véritable cloaque que l'on ne parcourt qu'une fois dans sa vie. Pour nous cinq, c'était déjà fait, mais pour nos petits djeun's il s'agissait d'un véritable baptême. Pendant qu'ils s'ébattent en contrebas, nous rangeons et entamons la remontée. Mathieu propose à Bernard de le hisser en haut du puits au moyen d'un dispositif perfectionné emprunté au Spéléo-secours, mais notre ancêtre prend la mouche et, décidant qu'il n'était pas encore complètement impotent, entreprend la remontée par ses propres moyens. Et nous devons reconnaître que, transfiguré par la Grâce, perclus de rhumatismes et à moitié saoul, il y est arrivé ! Il faudra attendre presque trente minutes pour qu'une créature entièrement recouverte de boue au milieu de laquelle brillent deux yeux bleus surgisse hors du trou en gloussant : il s'agit d'Ondine qui, une fois de plus, vient de prendre un pied d'enfer en se roulant dans la glaise du fond. Pierre qui la suit de peu, confirme qu'elle a accédé à des étroitures bien visqueuses où même lui n'a pas osé s'enfiler. De fait, il est beaucoup moins crade.








D'humeur taquine et ayant quelque peu dessaôulé, François décide de remonter les deux cordes rien que pour avoir le plaisir d'entendre le président couiner au bas du P25. Ca ne loupe pas. Avant de lui renvoyer les cordes nous lui expédions une pleine brassée de feuilles mortes qui le fait brailler de plus belle. Il est 16h15 quand le saint homme sort du trou en crachant des feuilles et en nous maudissant, nous et notre descendance jusqu'à la vingt-cinquième génération... Mathieu immortalise la scène pour la postérité.


Le retour aux voitures s'effectue entre chien et loup, et personne ne s'est perdu. L'esprit de Noël a une fois de plus veillé sur notre mauvaise troupe...

Jérôme

1 déc. 2018

Désobstruction Décembre 2018 (14 sorties)



 SUR VENCE (Baou des Blancs) : 5 sorties.

-Grotte des Ampoules (1 sortie, Dada) : dernière sortie dans cette cavité car trop de travail pour continuer ; 
-Grotte des Ballons/Grotte des agaves : reprise de la désob du passage jonctionnant les 2 cavités.
-Baume qui remonte (2 sorties, Dada) : ouverture de l’entrée supérieure numéro 3 et équipement avec barreaux fixes de la montée extérieure ; découverte d’une nouvelle galerie au 2eme niveau (d=19m), suite à ouvrir, bien ventilée.
-3 Mille Pattes (1 sortie, Dada, Christophe) : séance topo au Disto / Auriga (merci Beat & Luc !) portant le développement total à 1446m. Encore pas mal à topographier compte tenu de toutes les suites que Dada a ouvertes.
-Réseau 157-R1-Cocon (1 sortie, Dada & Fred) : ouverture d’un passage à gauche de la salle numéro 2, vu suite intéressante avec courant d’air.

SUR ROQUEFORT les PINS : 4 sorties (Dada, Pierre et Christophe).

-Avens des Asperges #1 (105M1) et #4 (105K1 ) : ouverture d’un P5 qui jonctionne avec le 2e niveau et descente du puits terminal (une douzaine de metres) avec vu sur plusieurs suites possibles. Fond boueux et calcaire bien érodé. Ces 2 cavités jonctionnent.

SUR GOURDON : 5 sorties (Dada).

-Désob dans le Craignos (Pont du Loup, 68M5) : ça continue, travail conjoint avec l’équipe de Choucas.

SORTIES CLUB (en vrac, sans forcément de CR et non comptées dans le titre !):

Grotte du Revest (Gourdon, Pierre) ; avens Keops/Kephren (Caussols, Pierre) ; aven du Lapin (Roquefort, tout le GSV, orgie annuelle du club).

Pour le club,
Christophe


25 nov. 2018

Aven du Grand-Duc

Présents : Ondine, Pierre, Daniel, Jérôme, Johann, et Mathieu
TPST : 3h30 à la louche

Le GSV étant un club de fainéants (surtout les filles), je n'ai malheureusement trouvé personne à qui confier la rédaction du compte-rendu. Au bout d'un bon mois, je viens juste de finir les photos. Aussi, l'exactitude et la véracité des faits relatés dans cet article ne sauraient être garanties. Celles-ci ne peuvent qu'être les victimes innocentes d'une mémoire défaillante et malintentionnée.

L'Aven du Grand-Duc est une cavité relativement facile et plutôt bien concrétionnée. Son seul défaut est de nécessiter trois quarts d'heure de marche pour s'y rendre, et avec une belle montée au départ de Saint-Jeannet. Comme vous pouvez vous en douter, depuis 18 ans que je suis au club et que je pratique la spéléo, c'est seulement la troisième fois que nous la visitons. Et encore, la deuxième était il y a deux ans, je me demande bien ce qu'il nous a pris de vouloir y retourner si rapidement.

Dans mon for intérieur, je caresse le désir de faire un jour une séance photo avec du vrai matériel dans cette cavité. Ce serait même l'occasion de commander les flashs à ampoule chinois que je projette d'acquérir depuis si longtemps. Cela dit, pour aujourd'hui je vais encore devoir me contenter du petit G5X et de l'éclairage des LEDs. Il valait mieux car je fini par être largué par le reste du groupe, faute de pouvoir afficher une condition physique suffisante...

Il faut dire que Pierre est toujours aussi impatient de découvrir de nouvelles cavités. Il est jeune et en pleine forme. Il n'a aucun respect pour le protocol qui veut que le Président passe devant. Heureusement, une fois qu'il s'agit vraiment de retrouver le trou, c'est l'expérience qui prime. L'ordre protocolaire retrouve son droit. A la fin, c'est moi qui fait la course avec le Président.

Tout le monde arrive à bon port, même notre nouvelle recrue, Johann, qui pour sa deuxième sortie a déjà découvert le portage de kit pendant que les autres regardent. J'ai le sentiment que ce sera une bonne recrue.



Les autres fainéants qui ne méritent même-pas d'être cités participants que je n'ai pas encore eu l'occasion de citer sont : Ondine (honneur aux dames) et Jérôme. Si on ne les avait pas remarqués jusque-là, maintenant que nous avons tout le temps de discuter avant que Dada ait planté le deuxième spit fédéral, ceux-ci se rattrapent. Ils sont bien décidés à m'arracher des explications sur l'absence (récurrente) d'Audrey. Malheureusement pour moi, aujourd'hui je ne peux plus donner l'excuse de l'alcoolisme et du travail en retard, car elle n'a même pas dénié répondre à mon message.



On va passer sous silence tout ce que nous avons eu tout le temps de dire des autres absents et de ceux qui ne reviendront plus (mauvais présage). A midi moins quart, nous pouvons attaquer la descente. Dada qui est prévoyant, exige que Johann passe son premier fractionnement avant que tout le monde descende, histoire de savoir si on mange dedans ou dehors. Un tel dénigrement de mes compétences pédagogiques me laisse de marbre. Ce n'est pas parce qu'on lui a réservé un fractionnement plein vide pour sa première fois, que celui-ci va rester sécher sur place. C'est une excellente occasion de lui montrer que la spéléo est avant tout une activité intellectuelle. Quand on n'a pas de muscle au bras gauche, un peu de réflexion compense largement. Il suffit juste d'utiliser sa pédale pour s'économiser.



Au carrefour, nous laissons l'échelle historique qui mène vers le réseau historique (on n'est pas suicidaires) pour aller à gauche dans la fracture qui mène à la remontée vers le réseau présidentiel (découvert par le Président lui-même). Après quelques minutes, nous sommes arrivés où nous avons l'habitude de manger. Jérôme, notre maitre sommelier, nous a choisi un Vinsobres issu encore une fois de l'agriculture biologique. Le choix est excellent. Il n'y a plus rien à redire sur la maitrise des nouvelles techniques de production.





A la suite du repas, nous effectuons la visite au pas de course dans l'espoir de rentrer aux voitures avant l'orage. Le Président est furieux en voyant dans quel état est maintenant son réseau concretionné. Mon côté moyen-ageux reconnait bien là que certaines âmes ont grand besoin d'être purifiées de leur soumission au Malin par le bras séculier. Mais maintenant, la seule mesure que peut prendre le Président, c'est de garder la prochaine grotte secrète. Il vaut mieux léser des innocents que de châtier des coupables.

















Nous ressortons vers 15h30. Il ne pleut pas encore. Nous nous changeons rapidement avant d'attaquer le chemin de retour. J'ai reçu un long message d'Audrey qui a dû entendre ses oreilles siffler ce matin. Malgré les apparences, elle a encore envie de venir. C'est bien de le dire, car je dois avouer qu'un doute m'habite...

Plus on s'approche de Saint-Jeannet, plus le ciel est menaçant. On trouve la pluie juste avant, puis le déluge nous tombe dessus en arrivant aux voitures. Nous sommes piles à l'heure.

Mathieu