Participants : Audrey, Ondine, Christophe, Daniel, Jérôme.
TPST : 5h30
Parmi les Grands Travaux entrepris par le président Dada ces dernières années figure l’exploration de l’embut du Debram à Roquefort-les-Pins (inventorié 105 - F1). La cavité est répertoriée depuis des lustres mais est restée impénétrable à -15m jusqu’en 2012, année au cours de laquelle Daniel et ses acolytes cavernicoles Fred et Christophe ont fini par aller au-delà de la cinquantaine de mètres déjà connus.
Cinq ans plus tard (donc en 2017), après de vigoureux calibrages, la grotte développe près de 400 mètres de galeries et de petits puits (pas plus de 5 m de haut) et est désormais prête à être visitée par une délégation officielle du GSV. Sa profondeur estimée est entre -65m et -70m ce qui en ferait la cavité la plus profonde (restons humbles) de Roquefort les Pins.
En ce lendemain d’élection présidentielle, nous avons donc rendez-vous à 9h30 à Roquefort Notre-Dame sous un beau soleil. Le père Christophe nous a demandé d’apporter une combinaison de plongée afin d’aller se baigner au fin fond du réseau. Il faut dire que l’embut du Debram peut être représenté comme un gigantesque évier dont les spéléologues explorent la tuyauterie : les eaux pluviales du plateau s’engouffrent dans la bonde (l’entrée du trou) puis cascadent dans de petits puits reliées par de menus boyaux (ça rappelle vaguement une enfilade de siphons) et filent à l’horizontale dans un tuyau d’écoulement (type Générale des Eaux) tout pourri, envahi de calcaire et plein d’eau : c’est cette partie-là qui nécessite l’équipement néoprène... Si j’avais détecté à temps le rictus retors qui déforma alors le visage poupin de Christophe, et bien j’aurais pas viendu ! Mais nous en reparlerons plus loin…
TPST : 5h30
Cinq ans plus tard (donc en 2017), après de vigoureux calibrages, la grotte développe près de 400 mètres de galeries et de petits puits (pas plus de 5 m de haut) et est désormais prête à être visitée par une délégation officielle du GSV. Sa profondeur estimée est entre -65m et -70m ce qui en ferait la cavité la plus profonde (restons humbles) de Roquefort les Pins.
En ce lendemain d’élection présidentielle, nous avons donc rendez-vous à 9h30 à Roquefort Notre-Dame sous un beau soleil. Le père Christophe nous a demandé d’apporter une combinaison de plongée afin d’aller se baigner au fin fond du réseau. Il faut dire que l’embut du Debram peut être représenté comme un gigantesque évier dont les spéléologues explorent la tuyauterie : les eaux pluviales du plateau s’engouffrent dans la bonde (l’entrée du trou) puis cascadent dans de petits puits reliées par de menus boyaux (ça rappelle vaguement une enfilade de siphons) et filent à l’horizontale dans un tuyau d’écoulement (type Générale des Eaux) tout pourri, envahi de calcaire et plein d’eau : c’est cette partie-là qui nécessite l’équipement néoprène... Si j’avais détecté à temps le rictus retors qui déforma alors le visage poupin de Christophe, et bien j’aurais pas viendu ! Mais nous en reparlerons plus loin…
Ondine nous ayant rejoint aux bons soins de son chauffeur personnel David, nous filons ensuite à travers bois et nous équipons à quelques encablures du trou.
Les deux filles se pavanent dans leurs combinaisons très seyantes tandis que je m’escrime à m’introduire dans ma vieille combi de canyon. Depuis cette époque lointaine j’ai dû grossir légèrement du bide (bof) et de l’entrejambe (aaaaah) parce que j’ai un mal fou à enfiler le pantalon. Pour la partie veste, on verra sur place. Le président Dada nous observe d’un air narquois car lui n’a pas prévu d’aller explorer le tuyau d’écoulement : il connaît et de toutes façons il préfère le vin à l’eau. J’ai donc été sommé d’amener sous terre une bouteille de côtes du rhône bio. C’est en fait Audrey qui sera chargée du kit contenant le divin breuvage et le Président la met tout de suite à l’aise en lui promettant les pires représailles (dénonciation anonyme auprès du fisc, investiture comme candidate aux législatives sous les couleurs de En Marche ! etc.) si elle venait à casser le Présidentiel Flacon. C’est donc les jambes tremblantes et la peur au ventre que la pauvrette s’engouffre dans l’embut à la suite de ses congénères. Il est 10h30.
La descente s’effectue tranquillement, ce qui nous permet de découvrir le véritable travail de forçat qu’ont effectué le président et son équipe pour réaléser ce qui à l’origine n’était que fissures infâmes. Le quatre-pattes est souvent de rigueur mais les petits puits se descendent facilement en désescalade grâce aux broches métalliques artistement ancrées sous nos pas. Le sommet du pompon de la cerise sur le gâteau est la dérivation de 17 mètres entièrement creusée à la main au-dessus de l’actif pour éviter au visiteur de se contorsionner dans la flotte (on perd l'actif au sommet du petit puits à -12m; on le retrouve vers -35m). Les filles et moi complimentons Daniel et Christophe qui en rosissent comme des collégiennes prépubères.
Au niveau 'moins vingt' Daniel nous convie à remonter par un petit méandre pour découvrir la base d’un puits de 6 mètres relativement bien décoré (et au sommet duquel un boyau mène en haut du ressaut de 5m situé à proximité de l'entrée). Plus loin (et plus bas), nous traversons une petite salle ornée de belles draperies et nous enfilons dans un étroit puits de 5 m, le plus profond de ce trou. Il nous conduit à ce que le Président nous présente être l’ancien camp de base, en l’occurrence une salle encombrée de bouteilles diverses et variées dont il nous explique fièrement les usages : « ça c’est l’eau pour boire, celles-là c’est pour le pipi, et le gros bidon là-bas c’est pour le caca ». Toujours didactique, il nous désigne un trou obscur au fond d’une mare glauque : « Et voilà la perte de l’actif, l’endroit où l’eau de l’embut disparaît ». Christophe, particulièrement en verve, précise que compte tenu de la couleur de la flotte, il s’agit d’une perte jaune ! Les filles pouffent, en connaisseuses. On a de plus en plus l’impression de cheminer sous un lavabo …
La salle peu avant de rejoindre l'actif, vers -30m |
Lors d'une séance de désobstruction proche de la surface |
Le dernier ressaut menant à l'ancien "camp de base" |
Retour dans la grande salle et zoom sur la mine dépitée du Président qui, aussi leste qu’un ouistiti s’est hissé au sommet de sa paroi et a découvert qu’il n’y avait pas d’issue par le haut : il aura donc façonné presque dix mètres d’échelle de broches métalliques pour rien. Au moins, il n’y a pas qu’Audrey, Christophe et moi qui auront été déçus…
Au sol de la Grande Salle, des petites perles... |
Une salle de taille peu commune sous Roquefort |
Finalement c’est rigolo de jouer au plombier, mais juré, la prochaine fois ce sera sans combinaison de plongée. Y a pas écrit « Cousteau », là…
Jérôme
NDLR: un article plus récent (Octobre 2021) raconte la désobstruction de cet embut par nos soins.
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