15 avr. 2018

Aven Obscure au féminin

Participants-Es : Audrey, Bernard, Daniel et Mathieu
Absents-Es : Ondine, Jérôme et François
TPST : Le temps de faire deux trois photos et de manger

Sortie "Descendre sous terre au féminin"

Suivant les instructions du ministère le petit doigt sur la couture du pantalon, et dans le cadre de son plan de féminisation, le GSV organise ce dimanche 15 Avril une sortie de spéléologie axé principalement sur la pratique féminine. Les hommes qui souhaitent participer sont les bienvenus.

La cavité choisie est un petit bijou pour plaire aux dames : l'Aven Obscure. Elle présente un concrétionnement unique dans la région. Elle est restée secrète pendant très longtemps, mais maintenant que tout le monde la connaît, chacun est très inquiet pour sa préservation.

Hélas le sujet est malheureusement encore très clivant. Ondine et Jérôme ont sèchement décliné l'invitation pour marquer leur désapprobation et François nous a sorti une de ces meilleures excuses pour ne pas venir.

Heureusement la présence féminine sera assuré par Audrey qui ne se formalise pas pour si peu. Elle est contente de pouvoir sortir un peu avant d'attaquer les examens. Aucune propagande ne saurait gâcher son plaisir. Il y a aussi Bernard qui a répondu présent. Cela réconforte un peu les deux pauvres organisateurs, Daniel et Mathieu, qui voyaient arriver l'annulation de la sortie à grands pas...

Nous nous retrouvons tous au cimetière de Saint Vallier ce dimanche matin. De façon quasi miraculeuse, il ne pleut pas. Après le déluge de la semaine, personne n'y aurait crû. La sortie "Descendre sous terre au féminin" aura bien lieu.

Contre toute attente, Bernard a pour une fois pris le sujet au sujet au sérieux. Il s'est équipé d'un smartphone spécialement pour l'occasion. Malgré son grand âge, il a parfaitement remarqué que c'est devenu l'accessoire indispensable du savoir-vivre au féminin. Mais celui-ci doit néanmoins  confesser son inexpérience. Audrey s'empresse alors de venir à secours pour lui expliquer les rudiments de l'engin.  Cinq minutes plus tard, on aurait dit deux collégiennes inséparables.


Il faut cependant se décider à s'équiper pour aller faire la visite. Bernard est le premier prêt, tant il est excité par le sujet de la sortie. Il arbore fièrement le sac de dame qu'il a récupéré dans les poubelles et compte bien s'en servir pour descendre son repas sous terre. Aussi, comme la bouteille de 33 cl qu'il a remplie avec du pinard ne rentre pas dedans, il me la refile sans me demander mon avis, comme toute dame qui se respecte. Devant déjà porter les affaires d'Audrey en plus des miennes, ça ne fera effectivement pas une grosse différence...


Pour retrouver la cavité, Daniel décide d'expérimenter l'orientation au féminin. Il file à fond la caisse sur le premier chemin qu'il croise et je dois le rappeler avant qu'on ne le perde définitivement dans la forêt. Il nous avait habitués à avoir le flair d'un chien de race, il ferait mieux d'arrêter les expérimentations.

Il aurait aussi dû se douter que pour pratiquer l'orientation au féminin, il faut être une femme. Audrey décide lui en faire la démonstration. Elle va nous conduire bien qu'elle ne connaisse pas la cavité. Telle une belle jument sûre de son cavalier, elle avance confiante sur le chemin qui serpente à travers les bois. Dans une complicité parfaite, elle bifurque à droite et stoppe quelques mètres plus loin. Elle peut alors fièrement déclarer : "le trou est là !". Tout le monde est stupéfait.

Pour l'équipement au féminin, on repassera. J'ai beau dire à Audrey que cette année, il faut absolument qu'elle apprenne, elle n'a pas l'air d'être très convaincue. Mais comme elle est plutôt sage et obéissante, je garde encore un tout petit peu d'espoir.







C'est donc Daniel qui équipe, suivi de Bernard, puis d'Audrey et de votre serviteur. Quand j'arrive dans la salle, tout le monde a déjà tout vu, ce qui m'étonne beaucoup. Il reste cependant une bonne demi heure avant le repas, que je compte bien mettre à profit pour faire quelques photos. Comme à son habitude, Audrey essaie de négocier  pour la forme avant de se plier à ma volonté.








Une fois la séance terminée, je me rends compte subitement que j'ai complètement oublié d'aborder la photographie souterraine au féminin. C'est assez bête de ma part, je dois le reconnaître. J'essaie de sonder discrètement Audrey sur le sujet pour savoir si ça aurait éventuellement une petite chance de l'intéresser. Elle me répond qu'elle n'a pas les moyens de s'acheter un appareil. A première vue, ce n'était pas la réponse à la question, mais en logique féminine, ça veut dire qu'elle en a très très envie. Ça me rappelle qu'une fois je l'avais laissée jouer avec mon gros appareil et que ça lui avait beaucoup plu. Il faudra renouveler l'expérience et oser l'inversion des rôles.

Le repas est assez sage. Personne ne s'amuse à sortir la moindre grossièreté en présence de chastes oreilles. Le terrorisme intellectuel au féminin semble régner en maître. MPJ, "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"...

Pour terminer ce repas monacal, j'offre à Audrey la rituelle tablette de chocolat blanc. Celle-ci retrouve alors son naturel enjoué en envoyant sur moi un torrent furieux de reproches : "Je suis grosse !", "Je suis moche !", "En spéléo, on ne fait que bouffer !", "C'est de ta faute !!!!!!!!!", avant de conclure ce débordement d'affection au féminin par : "Juste un carré, je viendrais en spéléo rien que pour ça !!!!!", visiblement réjouie, puis me rend la tablette pour que je la fasse passer aux autres.

Bon public, je suis définitivement sous le charme. Il est totalement superflu de lui dire qu'elle est très bien comme ça, car il suffit de lui laisser le dernier mot pour qu'elle le comprenne.

Bernard, qui n'est ni grosse ni moche, ne fait pas de manières. Il nous avoue sa préférence et sa faiblesse pour le chocolat blanc, comme toute petite fille qui se respecte. Il est tout-à-fait partant pour faire des sorties féminines plus souvent. Deux carrés plus tard, il est fin prêt à attaquer la remontée. Audrey le suit une fois la corde libérée, puis votre serviteur et enfin Dada qui déséquipe.

Nous sommes dehors relativement de bonne heure. Daniel veut en profiter pour aller à la recherche du Tintin. Hélas pour lui, il n'aura pas non-plus le flair de Milou. Heureusement, on ne l'a pas définitivement perdu pour autant, il est toujours capable de revenir vers nous dans un temps acceptable.

En résumé, les échanges de cette sortie d'étude ont montré que la spéléologie est parfaitement compatible avec la féminité moyennant quelques petits ajustements et un minimum de présence masculine. Nous pouvons donc préconiser de passer à la féminisation et rajeunissement massifs du GSV.

Mathieu

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