8 sept. 2019

Le TSV fait la traversée M1-K2

Participants : Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 2h

C’est officiel, le GSV va désormais s’appeler TSV : Trio Spéléologique de Vence. Vue la débandade générale lors des dernières sorties proposées, force est de constater que les forces vives du Club se résument aujourd’hui à un président cacochyme, un secrétaire général trafiquant d’alcool et un binoclard estropié. Ayons une pensée pour Pierre, embringué dans de la restauration de ruines (donc excusé), Rémy, qui a un sixième sens pour détecter les sorties sans pinard et riches en étroitures (dégonflé), pour François qui ne s’est carrément pas fait excuser (enfoiré) et enfin pour les filles qui ont littéralement disparu de la planète spéléo (houuuuu)…


Pour inaugurer cette nouvelle structure associative, le Président nous a convié à effectuer la traversée entre la grotte M1 et la grotte K2, dans les bois de Roquefort-les-Pins. La décrépitude spéléologique a aujourd’hui atteint un point tel qu’on n’arrive même plus à trouver des petits noms sympas aux trous. Ces deux cavités dont les entrées sont distantes d’une cinquantaine de mètres ont été découvertes dans les années 70, puis oubliées jusque dans les années 90 où le spéléo-club de Cagnes (dont notre ami Christophe) y remit la botte. Ces explorations espacées ont donné lieu à deux topos plus qu’approximatives qui décrivent un développement d’une centaine de mètres pour trente mètres de dénivellation selon la police et trente-six mètres selon les syndicats. Le Président y a entrepris des travaux de recalibrage et de désobstruction il y a quelques mois afin de rendre la traversée plus confortable et éventuellement trouver une suite, compte tenu des courants d’air ressentis à l’intérieur.

Après un court crapahut dans les taillis, nous arrivons sur zone, en l’occurence l’entrée du M1, vers 10h30 et nous enfilons derechef à la suite du chef. Cela commence par un puits de six mètres suivi d’un petit modèle de quatre mètres. C’est plutôt intime (pas de gros volumes) et légèrement concrétionné. La première salle visitée nous permet d’admirer quelques stalactites torsadées du plus bel effet.





Par un puits remontant, nous accédons ensuite à une autre salle que les chauve-souris ont élu comme dortoir. Huit chiroptères roupillent tranquillement la tête en bas tandis que nous faisons quelques images d’une meringue de calcite immaculée. Mathieu nous apprend alors qu’il a été approché par une représentante de la Ligue de Protection des Oiseaux qui lui a demandé si le TSV pouvait faire un comptage des chauve-souris à l’occasion de ses sorties. Le Président grommelle « de quoi je me mêle, et d’abord les chauve-souris c’est pas des oiseaux mais des rats volants, et scrogneugneu ...».







Mathieu me demande ce que j’en pense. Je lui réponds qu’on peut jouer le jeu, mais que sur ce coup-là, je vais quand même prélever trois spécimens que je compte accommoder à la laotienne (les ailes de chauve-souris laquées sont une spécialité asiatique que je cuisine à merveille). De fait, Mathieu comptabilisera cinq chiroptères pour le M1 (heureusement que plus personne ne lit ce blog car on finirait par avoir des ennuis avec les défenseurs des animaux...). Le Président nous fait ainsi visiter tous les recoins dans lesquels il a tenté de trouver des suites, ce qui nous vaut le passage d’étroitures diverses et variées qui auraient fortement déplues à notre ami Rémy…


Nous débouchons finalement dans le K2 au sommet d’un puits de 15 mètres que les découvreurs avaient descendu à l’origine au moyen d’une échelle. Dada l’a équipé d’une corde mais nous prévient que le puits se termine sur un entonnoir de glaise qui ne mène nulle part. Comme nous sommes déjà suffisamment pourris suite à nos reptations, Mathieu et moi décidons de le croire sur parole et l’invitons à nous conduire vers l’extérieur. Un dernier puits de 11 mètres nous sépare de la sortie par le K2, et je m’en extirpe le dernier vers 12h30.





Nous retournons à l’entrée du M1 où nous attend le pique-nique, et surtout, un fond de liqueur de verveine millésime 2018 concoctée par Mme Mathieu Mère. Au Président qui rouscaille parce que nous n’avons eu droit qu’à un doigt chacun, Mathieu rétorque que c’est pour nous faire patienter en attendant le millésime 2019 qui ne saurait tarder.





Dada, rasséréné, nous invite alors à jeter un œil à la grotte du nid d’escargots, l’une de ses dernières découvertes, à quelques encablures du K2. Nous découvrons ainsi une cavité de 6 mètres de développement au fond de laquelle un méandre à élargir laisse échapper un très léger courant d’air dans lequel le Président place beaucoup d’espoir.




Par correction Mathieu et moi allons nous esbaudir devant le chantier en cours et complimentons le chef sur la qualité du travail de plastiquage qui lui a permis de transformer un orifice de la taille d’un anus de mouette en un boyau confortable. Dada rosit comme une rosière et déclare que la toute première sortie du TSV est officiellement close.

Jérôme

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire