9 févr. 2020

Aven du Menhir élargi

Participants : Ondine, François, Jérôme, Daniel et Mathieu
TPST : 3h30 à la louche

Il semblerait que j'aie pris un peu de retard dans les compte-rendus. Nous allons donc remonter un bon mois et demi en arrière, jusqu'au 9 Février. Autant dire que c'était avant... 

Le Président avait donc décidé de tenter de mettre à la dernière minute un tout petit quelque chose dans son bilan toujours désespérément vide après près de quatre ans à la tête du CDS. Comme les élections du 14 Février approchent à grands pas, il a travaillé dur pendant la semaine pour nous offrir la visite d'un inédit que personne n'aurait eu l'idée d'aller visiter, même par naïveté.

Je me permets de citer le Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 de mai 2015 à la page 198 :
"Petite cavité complexe avec quelques beaux puits, mais qui mériterait de sérieux travaux de recalibrage...".

Vous l'aurez reconnu tout de suite, il s'agit de l'Aven Menhir. Eh bien, le Président l'a recalibré. Enfin, jusqu'en haut du P25, mais ça il ne faut pas le dire tout de suite...

Nous voici donc au matin du 9 Février. Et contrairement aux habitudes, le Président et moi ne faisons pas de co-voiturage. Comme il y a un peu de piste à faire, il faudra nos deux voitures pour trainer tout le monde. On a pris rendez-vous à Gourdon. Je fais juste un détour par la gare de Cagnes pour récupérer Ondine.

Elle a l'air d'aller un peu mieux que le dimanche précédant. Elle semble remise de son infection par un coronavirus non-identifié. Bernard qui a préféré s'abstenir de venir et préféré ne pas prendre de risque en raison de son grand âge, s'est sans-doute inquiété pour rien. C'est sûr que si elle s'amuse à contaminer les vieux du club, il n'y aura plus de club du tout...

Et de quoi discute-t-on dans la voiture un 9 Février ? Eh bien, des gilets jaunes pardi ! Etant donné sa fixation sur les vêtements noirs et ses prédispositions de casseuse, j'essaie de faire avouer à Ondine son appartenance aux Black Blocks. Elle ne dit mot. Je lui demande donc combien le gouvernement la paie pour discréditer un mouvement social légitime. Il semblerait qu'il soit un peu pingre avec ceux qui exécutent ses basses oeuvres, car elle arrive sur le champ au point Bernard-l'homme-le-plus-riche-de-France. Imprudemment, j'ai essayé d'expliquer la différence entre la valeur de liquidation du capital et le revenu, mais je n'ai pas pu finir ma phrase. Si jamais un jour elle découvre que moi-aussi je suis un ennemi de classe, elle n'hésitera pas à se balader avec ma tête au bout d'une pique. Je comprend mieux pourquoi Bernard-l'homme-le-plus-riche-du-club a jugé plus prudent de ne pas venir. C'est pourtant un excellent exemple de quelqu'un qui est obligé de faire les poubelles et de vivre au crochet de sa femme, faute de revenus...

Le 9 Février, la bourse était encore au plus haut. C'était avant...

Miraculeusement j'arrive à Gourdon toujours vivant. Tout le monde est à l'heure. J'invite François à venir veiller sur moi et je laisse le Président prendre Jérôme. Puis nous rejoignons la piste de l'Embarnier jusqu'au site de décollage de parapentes. Il n'y a plus qu'à suivre les crêtes à pied jusqu'au fameux menhir, qui est en fait parfaitement naturel. C'est juste le résultat de l'érosion.


Le 9 Février, le temps est gris, il y a du vent, et il ne fait pas très chaud. C'est bizarre, mais fin mars, il n'y a rien qui a changé...

On se change sur la crête, puis on descend jusqu'à l'entrée de la cavité.


Je laisse le Président, Ondine et Jérôme partir devant, c'est plus prudent. Jérôme a amené la caméra pour filmer un inédit. Il va pouvoir se faire plaisir.



Un peu plus tard, j'attaque la descente, suivi de François qui ferme la marche.




A première vue, le Président a bien travaillé. La progression est aisée. Il a mis des mains courantes dans le plus pur respect des normes fédérales si on ne regarde pas les broches en fer à béton. On pourrait se sentir en sécurité, sauf que la roche est vraiment pourrie et ne demande qu'à partir dès qu'on touche les parois. Il va falloir redoubler de prudence.

Après un premier P7, on retrouve tout ce beau monde en train de regarder le Président ré-équiper le P10 sur le seul côté qui a l'air a peu prêt solide.


Au P25, ses élargissements lui permettent d'équiper en direct avec un double amarrage en naturel. Il n'y a aucun endroit de sain pour planter des spits et les lames rocheuses choisies par le Président n'inspirent pas une grande confiance. A la descente, je réussi à détacher un petit caillou qui va finir pile dans la caméra de Jérôme, mais heureusement celle-ci n'aura pas de dégât.

Nous nous installons là pour manger. Jérôme nous sort la demi-bouteille des jours de sobriété et de remontée difficile. Il a dû se méfier quand-même un petit peu des belles promesses présidentielles. L'expérience peut-être ?


Le 9 Février nous avions encore droit à une demi-bouteille dominicale. C'était avant...

A la fin du repas, le Président disparait pour aller équiper le P31. Quelques minutes plus tard, Jérôme part le rejoindre à son tour. Je termine mon repas tranquillement. Je range mes affaires. Je m'approche moi-aussi. Jérôme est toujours à se demander comment il faut faire pour s'enfiler dans le passage. Il semblerait qu'il ait grossi des chevilles, ça ne veut pas rentrer.

Il me laisse la place pour que je lui montre comment faire. Il faut dire que c'est un peu en travers dans le sens de la descente, mais si on vise bien ça passe tout seul. On descend de deux mètres, puis on remonte de un de l'autre côté et on peut faire coucou à travers une lucarne.

Quelques mètres plus loin, je retrouve un Président dépité. Il a trouvé les deux spits du départ de la main courante, mais il ne trouve pas comment faire la suite. La fiche d'équipement indique une dev à -2. Il va chercher un moment. Il ne trouve qu'un pauvre béquet pour faire un nat, mais la corde frotte tant qu'elle peut sur une arrête. Après quelques coups de massette présidentielle et un raccourcissement de la dev, ça ne frotte plus mais ce n'est toujours pas engageant. L'angle de la dev n'est carrément pas fédéral, l'amarrage naturel est des plus douteux et la corde finira sur une arrête si ça lâche...

Qu'importe, le Président y va quand-même. Entre temps, Ondine a eu largement le temps de nous rejoindre et de nous annoncer que Jérôme et François sont déjà en train de remonter comme des voleurs.


Nous pouvons aussi admirer l'état de décomposition avancé des mousquetons de la vire qui était restée en place.

En dessous, le Président n'a pas trouvé le spit de -10 et s'est contenté de mettre une dernière dev à -17. Ca ne touche pas, mais on doit faire toute la descente sur une dev pas très recommandable. La prudence la plus élémentaire aurait été de s'abstenir et de faire demi-tour, mais bon, la tentation de voir le fond avant de ne plus jamais remettre les pieds dans ce trou a été la plus forte. Ondine qui est facilement influençable me suit aussi. Par contre, à la vue de la trémie du fond, je remonte illico sans demander mon reste. J'enchaine avec le P25 qui m'avait déjà inspiré une confiance toute relative à l'aller. Puis je fais une pose, pour attendre que les autres donnent signe de vie.

Fort heureusement la remontée s'est faite sans incident. Je retrouve dehors les deux plus intelligents du club après Bernard. Ondine et le Président me suivent peu de temps après.



Je me demande ce qui a pris le Président de vouloir tenir ses promesses. Ce trou aurait dû rester inaccessible. Il a juste réussi à rajouter une nouvelle source d'accidents potentiels. Avec ça, maintenant c'est bon, il est sûr d'être ré-élu !


Le 9 Février, on avait le Président le plus imprévoyant. Mais ça au moins, ça risque de durer longtemps !

Mathieu

P.S. Le 14 Février, étant le seul candidat, le Président a bien sûr été ré-élu à l'unanimité !


Le compte-rendu en images qui bougent :









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