17 août 2025

Vigneron et bonne bouteille

Participants : Daniel, Jérôme, Yannick, Sacha et Francis
TPST : 6h

Devenu  un classique des Alpes-Maritimes, l'aven Vigneron est notamment connu pour avoir hébergé pendant 3 mois en 1964-65, la première femme spéléonaute, Josie Laurès, pour une expérience hors du temps pilotée par Michel Siffre. Des féministes cul-serrés diront que la maltraitance des femmes ne date pas d'hier. Au GSV nous préférons rendre hommage à ces courageuses pionnières.


Il est 9h30 quand le club des cinq constitué de trois bleus-bites encadrés par deux vétérans jamais blasés se retrouve sur le parking de la via Souterrata à La Moulière. Au programme, un passage de déviation un peu acrobatique pour les nouveaux venus au GSV afin de parfaire leur formation. Le démarrage est un peu mou et il est déjà 10h15 quand on soulève la grille qui ferme l'entrée du trou, pourtant à 100 mètres du parking ! 


Dada ouvre la marche pour équiper les premiers puits en passant la consigne de faire suivre au plus près le kit contenant la corde du P25 mais les bleus-bites ne captent rien et c'est Jérôme qui hérite du fardeau alors qu'il prend le rôle de serre-file : le Président va pouvoir attendre ses cordes un moment...


Le Vigneron étant depuis toujours accessible aux débutants, la descente des petits puits et toboggans se fait sans difficultés particulières jusqu'au palier précédant le P25 où, bien entendu, Dada réclame son kit de cordes à corps et à cris. Il rouspète sur le manque de clairvoyance de ses compères et prend donc l'initiative de remonter jusqu'à Jérôme pour le récupérer plus rapidement. L'objectif d'atteindre le fond pour la pause-déjeuner, à midi s'est évanoui, ce qui tend l'ambiance tant il est vrai qu'on ne badine pas avec l'estomac présidentiel…





Par ailleurs, force est de constater que le Vénérable a encore de belles qualités d'acrobate quand on le voit équiper l'entrée du puits à bout de bras tout en faisant le grand écart ! Dada parti devant pour installer la suite c'est donc Jérôme qui pilote la descente de Yannick et du jeune Sacha toujours prompt à s'énerver quand cela ne se passe pas comme il veut. Aah comme la jeunesse est impétueuse. Votre serviteur étant promu serre-file, il devra se démerder pour justifier sa récente (et relative) autonomie… L'amarrage de la déviation étant loin d'être optimal (tiens Dada, prends-toi ça...), celle-ci décide de se barrer au passage d'un des larrons, les suivants faisant alors tout leur possible pour limiter le frottement de la corde sur le rocher.

Arrivés pour déjeuner à l'endroit où la spéléonaute passa ses trois mois, on s'interroge sur la façon dont elle a bien pu s'occuper tout ce temps dans cet espace humide dont on a vite fait le tour. Cet obsédé sexuel de Jérôme a bien une petite idée mais nous l'empêchons d'ouvrir la bouche dans un souci de bienséance et de politiquement correct. Bien installés sur les bancs d'époque on débouche la sacro-sainte bouteille, un bon rouge corse "cuvée du Président". La quille de rosé bien calée dans le kit de votre serviteur (qui devait servir de secours en cas de bris de la bouteille principale) remontera intacte, les effectifs étant moins nombreux que prévu. Tout le monde sait que j'ai l'habitude de faire voyager mes boutanches pour m'entrainer au portage du kit. 



Chacun ayant amené un petit truc sympa, le casse-croûte se passe admirablement et les nouveaux venus poussent ensuite un peu (mais vraiment un peu) plus loin la descente jusqu'à s'arrêter à l'entrée des 2 boyaux boueux et bien étroits pas super motivants après les beaux volumes précédents. Yannick, comme a son habitude, nous a fait de belles prises de vues des superbes concrétions de ce magnifique aven et surtout du musée composé de petits personnages en glaise solidement membrés. Nouveauté depuis la dernière visite du GSV en 2021 : un squelette nazi...




La digestion faite, Dada repart comme une flèche rétablir la dév'  qu'il surveille désormais comme le lait sur le feu à la remontée des blaireaux. Comme à mon habitude, j'ai oublié mon bloqueur de pied dans la voiture, ce qui du coup m'avantage pour le passage de la déviation sous l'oeil acéré du Président. Celui-ci en profite pour étudier la modification à apporter plus tard afin d'avoir une dév' qui joue vraiment son rôle : à priori un simple décalage de 10cm sur l'installation. Comme le dit notre Vieux Singe...Sage : "Mal foutu au début, mal branlé pour l'éternité". 

Yannick et Sacha se sortent plutôt bien de l'exercice. Dada nous épate encore en récupérant acrobatiquement ses cordes et Jérôme ferme la marche en déséquipant le P25 et les mains courantes (c'est sa punition pour avoir livré le kit de cordes en retard lors de la descente). Il est à peine plus de 16h quand nous refermons la grille, au milieu des braillements des adeptes de l'accrobranche suspendus juste au dessus; le retour au bruit de la populace après le monde du silence est un peu brutal pour le coup, sans parler du choc thermique avec la canicule de ce mois d'août ! On ne s'attarde donc pas trop...

L'aven Ollivier, tout proche et prometteur, a lui aussi été le cadre d'une expérience hors du temps à la même époque.  Voilà un prochain thème de sortie pour les bras-cassés du GSV.



Francis
(avec les photos de Yannick, Francis et Vincent Gargano)

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