3 févr. 2019

La baume qui remonte

Présents : Daniel, Jérôme, Mathieu et Pierre.
TPST : 3h30

Pour ce dimanche, Dada a proposé au GSV la visite officiel de son dernier bébé souterrain, dont l’exploration est toujours en cours. C’est en 2013 que Dada trouve un petit trou le long d’une barre rocheuse du Baou des blancs à Vence et met le trou en attente pendant 5 ans. En 2018, Dada décide de retourner voir ce que pouvait donner cette petite baume avec courant d’air, et il ne sera pas déçu puisqu’à ce jour la cavité présente 303m de développements et quatre entrées.

L’effectif pour cette visite filmographique est quelque peu restreint. Seulement 4 personnes.

Nous nous regroupons tous dans la Jérômobile, pour rejoindre le bas du Baou. Après avoir bien poncé son carrosse sur le bombé de la chaussé, Jérôme constate que son sac et bien trop lourd à son goût malgré l’absence de toute la quincaillerie dévolue à la progression verticale, et « cerise sur le pompon » le cameraman officiel du GSV se fracassera le crâne sur le panneau de signalisation du sentier quelques minutes plus tard. C’est donc à moitié sonné que l’homme commence les 45 minutes de marche d’approche de la cavité : « décidément la journée commence bien ».






Une fois arrivés devant la baume de l’oignon sans que personne ne se soit cassé la gueule pendant la descente entre les barres rocheuses sur une trace un chouia scabreuse, chacun se change dans son coin. Puis nous entrons à la file indienne dans la cavité pour rejoindre directement la grande salle du champignon. Nous laissons nos victuailles ici et filons le train présidentiel pour commencer la visite.






Tout au long de notre périple nous pourrons constater que la cavité est très bien décorée. Nous commençons par visiter les parties basses du trou. Les fortes pluies récentes se font sentir, de nombreux goutte-à-goutte sont présents, notamment dans l’une des salles inférieures où je sers de contrejour pour immortaliser une coulée de flotte allongé derrière une stalagmite. Le temps que Mathieu capture la chose avec son appareil me voilà le dos trempé et le visage aspergé d’eau avec la mauvaise impression de m'être fait pisser dessus. Je passe une première étroiture avec Mathieu pour observer quelques concrétions puis nous continuons le chemin menant au fond du trou.




Plusieurs passages bas et/ou étroits demandant une certaine agilité nous font rêver des performances de  gymnastes des pays de l’EST telles que Nadia Comaneci, mais la réalité vient nous gifler le visage quand vient le moment de passer la dernière étroiture pour nous faire regretter nos régimes alimentaires beurrés et nos échines rigides. Cette magnifique étroiture de première menant au fond du fond du trou me fera  mugir tel un bœuf, bien loin de la grâce de la gymnaste sus nommée. C’est en constatant l’étroitesse de l’étroiture que notre toujours pertinent Jérôme se demande si notre président ne se Mellotiserais pas avec le temps. Pour les novices, M. Christian Mellot imminent spéléo du département est connu pour ses très nombreuses trouvailles souterraines avec un certain gout pour les passages étroits. Une fois l’étroiture passée dans les deux sens, force est de constater qu’au final ces passages peu agréables participent aux charmes de notre activité favorite (tant que ça passe). Une fois les parties boueuses du fond vues, il est temps de retourner à la grande salle afin de manger au pied du champignon géant. Le trio présidentiel valide la cavité en sirotant une bonne bouteille de rouge, puis évitera la torpeur alcoolique à grand coup de café.














Dada finit de nous faire le grand tour en nous faisant passer par toutes les entrées de la cavité. Sortie par l’entrée historique avec son goutte-à-goutte en milieu de boyau terreux, nous allons jeter un œil à la petite grotte C9 non loin de là, puis  rentrons à nouveau dans la baume qui remonte par l’entrée haute avec son boyau bas de plafond. Daniel part ensuite faire trois tirs de calibrage pendant que Jérôme et Mathieu remarquent que nous venons de réaliser une triple pénétration. Entendant ses troupes divaguer dangereusement le président décide d’effectuer son premier tir sans sommation manquant de peu de nous rendre complètement sourds.  Une fois les déblais des tirs évacués, et avoir constaté la mine satisfaite de notre président, tout le monde regagne la lumière du jour et nous rentrons tranquillement en direction de Vence après cette bonne petite sortie. 

Pierre

31 janv. 2019

Désobstruction Janvier 2019 (14 sorties)




SUR VENCE (Baou des Blancs) : 10 sorties.

-Baume qui remonte (4 sorties, Dada) : ouverture du terminus 'haut' : galerie et petites salles pour un développement total de 54m environ en plus !
-Grotte des ballons - Grotte des Agaves (3 sorties, Dada) : désob du passage permettant la jonction entre les 2 grottes.
-Réseau 157 - R1-Cocon (2 sorties, Dada) : réseau à gauche : avancé de qq m, pas de suite évidente.
-Prospection sur le Baou.


SUR ROQUEFORT les PINS : 1 sortie (Dada & Pierre).

-Grotte de la Balle (après les Grottes Fabre).


SUR GOURDON : 3 sorties (Dada + Choucas & co).

-Désob dans le Craignos (Pont du Loup, 68M5) : ça continue, travail conjoint avec l’équipe de Choucas.


SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)):

Avens Sans-Pascal (Gourdon), Aven Zorro (Caussols), Grotte de la Foux de Pâques (St Cézaire), Grotte de la Mescla (Mallausène), Aven Ollivier (en fait, exercice SSF, Pierre).

Pour le club,
Christophe

27 janv. 2019

Une soupe à la Mescla

Participants : Audrey, Daniel, François, Jérôme, Mathieu et Ondine
TPST : 4h00

Le début d’année s’avère particulièrement festif au GSV puisqu’à l’occasion des anniversaires rapprochés d’Ondine et de Mathieu, le Président a décrété un déjeuner dominical à la Mescla. La vieille garde a applaudi le projet (tas de feignants l’idolâtrie ou de fainéants tout court ?), de même que la gent féminine (Audrey en réacclimatation spéléologique et Ondine en pré-convalescence du genou). Seule la nouvelle génération avide de sensations fortes a décliné cette sortie trop plan-plan à son goût (Pierre est au stage de Spéléo-Secours, Johann devant Michel Drucker). Est également excusé notre grand ancêtre Bernard pour raison médicale.

Il caille encore vigoureusement quand la fine équipe se retrouve à 11h sur le parking proche de la grotte. Nous nous équipons en quatrième vitesse en claquant des dents. Afin d’honorer comme il se doit la sémillante et herbivore Ondine, Mathieu et moi avons décidé d’amener des mets végétariens. Pour éviter une émeute de la part des autres omnivores carnassiers, libre choix leur a été laissé quant à leurs apports au menu du jour.

Lorsque le Président apprend avec émerveillement que Mathieu nous a concocté une soupe de légumes maison qui sera réchauffée sur le camping-gaz, il proclame au moment d’entrer dans la cavité : « Une soupe, une pipe et au lit ! ». Cela fait naturellement tousser le très fédéral Mathieu qui est le garant de la charte déontologique de la FFS (la charte proscrit en effet toute allusion sexuelle déplacée lors des sorties spéléo), et fait se signer le Père François (qui a toujours l’esprit mal tourné malgré son diplôme de séminariste). Ondine, qui en a vu des vertes et des pas mûres pouffe tandis que la jeune et ingénue Audrey demande à Dada : « Tu fumes vraiment la pipe avant d’aller au lit ? ». Notre Président, un peu déstabilisé, avoue qu’il a emprunté le slogan à notre doyen Bernard qui, Oléronais d’adoption, a de tous temps proféré ce cri de ralliement séculaire des paysans charentais à l’issue d’une dure journée aux champs. C’est bien connu, les absents ont toujours tort... Daniel en profite donc pour remettre les pendules à l’heure et rabroue la bande de vicelards qui ont interprété de travers ce qui n’était à la base qu’une exclamation rurale bien innocente.

Cette mise au point sémantique faite, nous pénétrons vers 11h45, pour la énième fois, la célèbre cavité qui a vu passer des pleins bataillons de novices dont la plupart n’ont plus jamais fait de spéléo par la suite…

Nous laissons les victuailles dans la salle au sol bétonné qui accueille traditionnellement les piques-nique souterrains à la Mescla et entreprenons sous la houlette d’un Dada particulièrement en forme une petite exploration apéritive de la grotte, direction le siphon n°1. Ondine, qui boitille encore un peu est dispensée de promenade mais se retrouve de corvée de dressage de table. Le Président qui commence à avoir un petit creux mène la troupe au pas de charge en comptant bien pouvoir s’attabler vers 12h30. Comme il a une horloge greffée au niveau de l’estomac, nous sommes de retour à midi et demie tapante en ayant eu l’impression de voir défiler les galeries à travers les vitres d’un TGV.




Le délicat fumet de la bonne soupe maison réchauffée par Ondine nous accueille. François fait remarquer que notre ami Mathieu est très doué pour le potage. Je lui répond doctement qu’il est normal que Mathieu soit un bon potager puis qu’il fait de la spéléo avec des potes âgés, et que de fait il ira toujours là où ses potes iront. Audrey s’étonne qu’il y ait du potiron dans la soupe car elle n’en sent pas le goût. A propos de potes et d’âge, le Président met un terme à ce déballage de calembours vaseux pour porter un toast à la santé d’Ondine et de Mathieu qui, du coup et mécaniquement, deviennent des potes de plus en plus âgés. Lorsque je demande à Ondine ce que ça lui fait d’être vieille, j’ai juste le temps de me baisser pour éviter un tir tendu de filets de poireaux brûlants. Mais c’est qu’en plus elle devient susceptible…


Nous complimentons naturellement Mathieu sur sa soupe, ce qui le fait rosir de plaisir et nous détailler la composition du brouet. Nous apprenons entre autres qu’il y a mis des topinambours, cette racine fort prisée des gourmets sous l’Occupation. Mathieu, en fin historien, nous avoue qu’il a ajouté du topinambour vu que son âge tout neuf (43), lui a fait penser à cette période agitée de notre histoire. Nous saluons ce souci louable du détail historique, et pour coller encore plus à l’Histoire avec un grand H, je lui propose de faire chabrot en noyant notre fond de potage d’un trait de vin rouge comme le faisaient les maquisards du Vercors au retour d’une mission de sabotage. François fait remarquer qu’entre la pipe charentaise et le chabrot dauphinois, on n’est pas sortis de l’auberge…

C’est en partie vrai car entre la charcuterie, les champignons, les crudités et les fromages qui puent, les agapes nous amènent aux alentours de 14h00. Il est alors temps pour Audrey d’habiller de bougies la belle tarte aux pommes qu’elle a amenée et pour Mathieu de sabrer l’inévitable bouteille de champagne. Ondine et Mathieu sont priés d’éteindre ensemble les bougies pour diminuer les risques de propagation d’infections diverses et variées dont ils pourraient être porteurs. Ils se soufflent donc mutuellement dans la figure tout en épargnant le gâteau. Puisqu’on en est aux pommes, François exhibe un vieux calva de derrière les fagots qui finira de nous achever et de supprimer définitivement les risques de contamination.







Avec le même enthousiasme que le type sur le point de se faire cautériser les hémorroïdes sans anesthésie, le Président nous propose du bout des lèvres d’aller visiter le réseau supérieur de la grotte. Nous lui emboîtons le pas avec fatalisme, comptant sur les bienfaits de la randonnée spéléologique pour nous faciliter la digestion. Les démarches sont floues et les équilibres précaires, mais nous parvenons sans encombre jusqu’au lac suspendu que nous ne franchirons pas pour cause de niveau trop haut. Ondine, restée au bivouac, en a profité pour aller nettoyer dans la rivière quelques vieilles affaires crépies de boue.

Il n’est pas loin de 15h30 quand nous rejoignons le camp de base et pile 15h45 quand nous sortons du trou. La soupe de légumes ayant des vertus laxatives bien connues, je ne m’étonne pas de voir mes compagnons s’égayer dans les buissons alentours malgré le vent vif et le froid mordant… Du coup, et par solidarité, je fais de même.

Jérôme