17 avr. 2017

Sortie hyper-présidentielle au Revest

Participants : Audrey, Bernard, Claude, Daniel, Jérôme, Mathieu
TPST : 5h45

Ce 17 avril est une date qui, chaque année, marque l’anniversaire de l’arrivée sur terre du Président Dada. Comme il se doit, l’illustre dirigeant nous a convié à le fêter sous terre. Pour l’occasion, on exhume de la naphtaline la célèbre traversée Grotte du Revest-Grotte du Feu ainsi que Claude, qui a le privilège d’avoir été le premier président du GSV en 1968 ! Vous avez bien lu : cette sortie va se dérouler sous les auspices (pas les hospices, hein) de deux présidents du GSV (un périmé et l’autre proche de la péremption). Pour faire tomber la moyenne d’âge de cet aimable groupe, il est fait appel à la jeune Audrey qui, outre sa jeunesse, a apporté une bouteille de champagne. Daniel a prévu le roteux, Mathieu s’est proposé de fournir les œufs en chocolat pour une éventuelle chasse souterraine, Bernard s’est chargé de l’apéritif avec un planteur de sa fabrication et votre serviteur a écopé du café et du digestif. Claude, pour fêter sa résurrection spéléologique nous brandit fièrement une bouteille de
rouge de derrière les fagots. Bref avec tout çà, on ne risque pas de mourir de soif...

A 9h30, tout ce joli monde converge au parking en contrebas du Revest et à 10h45, après l’inévitable grimpette à travers les pierriers, chacun est équipé et prêt à attaquer la traversée. Jusque là, aucun incident n’est à déplorer hormis le fait que Claude a oublié le tire-bouchon pour déboucher sa bouteille de vin. Fort heureusement, notre vénérable Bernard (Saint-Bernard faudrait-il plutôt dire) ne se sépare jamais de son couteau suisse. Ouf, on a failli ne pas avoir de pinard au déjeuner...

Il est prévu de casser la croûte sur la plage bordant le lac à –66 mètres. Il nous faut auparavant dévaler le vaste chaos qui y conduit, soigneusement équipé par Daniel. Claude, le président (pré)-historique, s’engage à son tour dans la descente et là, grosse frayeur, il nous exécute un décrochage latéral glissé, autrement dit, il pendule involontairement, fermement et avec grâce pour aller s’aplatir comme une m... contre quelques rochers. Aucun bobo pour le grand homme, mais il m’a semblé entendre un tintement de mauvais augure lors du choc. Effectivement, une fois en bas, je constate que le pauvre Claude, bien désolé, a fracassé sa bouteille de rouge. Daniel tire la gueule, Mathieu et Audrey sont résignés et Bernard pouffe. On lui demande ce qui le fait rire et il nous répond qu’il vient de s’apercevoir qu’il a oublié le rhum pour son planteur. Daniel se renfrogne encore plus à l’idée de boire du simple jus de fruit en pré-apéritif. La situation se dégrade : out le vin rouge et out le planteur ! Il reste heureusement les deux bouteilles pétillantes d’Audrey et Daniel. La situation n’est pas encore désespérée...

Si on continue à perdre du liquide comme çà, on finira par boire l’eau du lac ! Lac que nous entreprenons de traverser grâce à la main-courante “bottes-au-sec”, direction le P25 qui nous conduira au siphon 1. Le puits se caractérise par deux passages de fractionnement qui seront une première pour notre amie Audrey, laquelle s’en tire royalement sous les conseils fédéraux de Mathieu. On jette un œil au siphon qui est bien plein et Bernard et moi, qui ressentons déjà les prémices de la soif, entamons la remontée du P25.

Je trouve notre Bernard bien guilleret tout au long de la remontée. Il a l’œil qui frise comme le gamin qui a collé des punaises sur la chaise de sa maîtresse. Le taquin doyen nous a bien eu ! Non seulement il n’a pas oublié le rhum, mais en sus, il avait prévu un petit bordeaux rouge de la tireuse soigneusement protégé dans une indestructible bouteille en plastique. Inutile de vous décrire la mine soulagée du Président Dada qui récupère d’un coup son planteur et sa quille de rouge. L’atmosphère se détend, les verres se vident et les conn... anecdotes se multiplient. Mathieu, qui est très procédurier, propose qu’un gage soit infligé à Claude pour avoir ainsi cassé sa bouteille (c’est effectivement une infraction de 5ème catégorie dans le règlement du GSV). Mais le Président en exercice souligne que tous les anciens Présidents sont protégés par leur immunité et que de fait Claude est à l’abri de toute sanction.
 
Ce point de droit éclairci, nous procédons à la chasse aux œufs en chocolats artistement disposés dans le sable. Audrey, comme à son habitude, rafle le chocolat blanc, et nous nous partageons le reste. Nous faisons un sort à la Clairette de Die présidentielle et convenons de garder le champagne d’Audrey pour le goûter. Pour rincer nos tasses de café, j’offre une tournée d’Elixir de La Grande Chartreuse à 69° pour :

a) remonter le moral de Claude, toujours traumatisé par la perte de son flacon
b) achever le Président Dada  et son sbire Mathieu qui commencent à chanter des airs paillards
c) éveiller la petite Audrey aux boissons fortes et revigorantes
d) soigner les hémorroïdes de Bernard et la crève que je me traîne depuis trois jours

Nous terminons donc gaiement ce repas de fête débuté à 13h30. Je perds ensuite la notion du temps. Tout au plus me souviens-je avoir dévalé le petit puits conduisant à la grotte du Feu, écouté Dada expliquer à Audrey la reproduction de l’Ursus Spelaeus au moyen d’une canine et d’un pénis calcifiés, et finalement poussé Claude vers la sortie de la grotte. Il est 16h30 quand je m’extrais en dernier de l’étroit orifice. Je retrouve mes compères sous le porche du Revest où nous nous déséquipons avant de redescendre vers les voitures. La seule bouteille encore intacte est le champagne d’Audrey. Tout le monde ayant décliné une dernière tournée, la demoiselle nous informe qu’elle la ramènera à la prochaine sortie. Greffier, notez...

Jérôme

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