10 sept. 2017

Sortie de reprise à l’aven Abel

Participants : Ondine, Daniel, Mathieu et Jérôme
TPST : 6h

Mes obligations professionnelles me le permettant désormais, j’ai avisé le Club que je pouvais à nouveau sortir le dimanche et, au débotté, une sortie “tranquille” nous est concoctée par l’exécutif présidentiel à l’Aven Abel, afin que, je cite, “Jérôme ré-attaque la spéléo en douceur”.



Le soleil brille sur le parking de Saint Vallier où nous avons rendez-vous vers 9h30. Dame Ondine est de la partie, curieuse de découvrir ce que peut donner la reprise d’un spéléologue dilettante après 4 mois de totale interruption. Ayant copieusement bavé sur les absents, les tire-au-cul habituels et autres feignasses qui ont zappé cette sortie dominicale, nous attaquons la descente une heure plus tard.


 
Cerise sur le pompon, le trou est temporairement équipé par nos camarades du Club Martel qui tentent la jonction avec un bout de l’aven KKG voisin. Nous descendons donc tout guillerets et à vitesse grand V les puits et ressauts  ainsi que la série de méandres rugueux menant à la côte – 190, au niveau de l’ancien pseudo-siphon. Entre-temps, Mathieu fait quelques images avec son nouvel appareil compact. Nous faisons les mannequins de bonne grâce et nous apercevons rapidement qu’il est aussi long à prendre ses photos avec son petit appareil qu’avec son gros Canon et ses trois flashes. Chassez le naturel...





L’objectif de la journée (moins 190 mètres) est largement dépassé quand le Président nous propose de déjeuner. Ça tombe bien, il est midi. Pour renouer avec la tradition spéléo-viticole du GSV, j’ai apporté une bouteille de Côtes-du-Rhône bio qui allume tout de suite une lueur de convoitise dans l’œil de Dada. Ondine, qui veut garder l’esprit clair pour la remontée, commence par refuser un verre mais finit par accepter un doigt (de vin, bien sûr, bande de lecteurs vicieux) tandis que Mathieu et Daniel s’enfilent une bonne rasade.




J’envisage tranquillement une remontée plan-plan et digestive (moins 190 mètres et quelques, pour une sortie de reprise, c’est déjà pas mal...) lorsque le Président se fait cajoleur pour nous proposer une escapade à moins 280 mètres au niveau des ”40èmes collants”. Mathieu, en bon fayot officiel, approuve et Ondine bat carrément des mains (dès qu’il s’agit de ramper dans la boue, notre archéologue chevronnée ne se fait jamais prier). Pour ne pas avoir l’air d’une chèvre j’opine aussi tout en me demandant où je vais trouver l’énergie pour ressortir de l’Abel. Il ne nous faut pas plus de 30 minutes pour atteindre “Le Camp”, véritable base arrière des travailleurs du fond, après une poignée de puits dont un très beau P30. De là, part un boyau boueux finement baptisé “les 40èmes collants”. Mathieu, qui connaît l’endroit me déconseille l’excursion si je ne veux pas me crépir de la tête aux pieds. Flambard, je m’y introduis à la suite de Dada et Ondine, lesquels font demi-tour au bout de 30 mètres tant il n’y rien à voir dans ce tuyau pâteux. C’est donc crado et passablement fatigué que j’attaque la remontée. Je préviens mes acolytes que je vais traîner la patte et que je fermerai donc la marche. Au Président qui craint que je me perde en chemin, je rappelle que le câble 220V qui relie le fond à la surface constitue un bon fil d’Ariane. L’attaque des puits, notamment du P30 fractionné, ne me pose pas spécialement de problèmes, d’autant qu’Ondine, devant moi, assure le spectacle en parlant toute seule. Comme, à l’instar de Bernard, elle omet souvent de crier “libre” après avoir quitté un amarrage, je me base donc sur son babillage pour deviner si je peux monter : dès que je n’entends plus rien, c’est que je peux prendre la corde...

J’ai été trop optimiste quant à ma condition physique et, naturellement, je commence à agoniser dans la série de méandres et ressauts qui précède la dernière série de puits. Le Président, pris d’une furieuse envie de pisser, est parti devant comme une flèche (il a été pointé à 15h45 en sortie de trou). Mathieu le suivra de peu et Ondine s’extraira vers 16h10. A bout de souffle et courbaturé, j’émerge péniblement vers 16h25 sous le regard compatissant de mes congénères et la grisaille bourgeonnante d'un ciel de fin d'été.




Une sortie de reprise vendue à moins 190 et fourguée à moins 280, j'ai dû me faire avoir quelque part...

Jérôme

(Avec les photos de Mathieu)


 

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