12 nov. 2017

[CFR] Aven des Corneilles

Participants-Es : Audrey, Ondine, Daniel et Mathieu
TPST : 2h

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, CFR ne veut pas dire "Concentration de Feignasses et de Râleuses", mais bien entendu (faut-il le rappeler ?) Commission Féminisation et Rajeunissement. Celle-ci s'est attaqué au chantier titanesque de la modernisation de la société spéléologique dans son ensemble. Lors de la dernière séance, elle a commencé modestement par la modernisation des statuts du GSV. Nous avons maintenant un couple de Co-Présidents-Es, Ondine et Daniel, et un couple de Co-Secrétaires-Es Générals-Es Secrets-Es, Audrey et Mathieu. La CFR peut donc aujourd'hui s'offrir une petite séance de détente pour célébrer les progrès accomplis.

Notre choix s'est porté sur l'Aven des Corneilles qui, en étant relativement modeste (-80), permet de faire un peu de corde sans trop se fatiguer et surtout sans salir les cordes, ce qui n'est pas négligeable. Celui-ci s'ouvre dans les barres de Callern. Si sur le plateau il fait du vent assez désagréable, une fois au niveau de l'entrée, nous sommes complètement à l’abri, face à un beau soleil qui chauffe la falaise.

Nous nous équipons dans la bonne humeur. Ondine a fait réparer sa combinaison, elle s'est racheté une conduite et jure avoir renoncé définitivement à toute pratique satanique contre nature. Nous jetterons donc désormais un voile pudique sur les errements de sa jeunesse.

Audrey me fait remarquer que mes bottes sont sales. Elle se propose de me les laver, car elle tient à assumer son rôle de femme dans un couple spéléologique avec application. Elle ne voudrait pas que je lui fasse honte en allant au SSF comme ça la prochaine fois. Malgré mes réticences à me séparer de mes bottes, je suis obligé de me ranger à ses arguments et je m'avoue vaincu.

Comme aujourd'hui on a dit qu'on ne moderniserait pas, Ondine refuse catégoriquement d'équiper la cavité et laisse Daniel le faire à sa place. C'était pourtant un bel exercice d'école pour travailler l'équipement, mais on ne va pas la contrarier. L'homme propose, la femme dispose.



Elle s’apprête ensuite à suivre Daniel quand je lui fait remarquer qu'elle part sans le deuxième kit de corde. Elle n'avait visiblement pas prévu cette éventualité, mais le principe c'est bien que le-la deuxième prend le deuxième kit corde. Dura lex, sed lex ! Après discussion avec Audrey, elle prend finalement le-dit kit et lui laisse son mini-kit qui ne contient que sa bouteille d'eau. Moi, je ferme la marche et je porte bien-sûr nos deux bouteilles à Audrey et moi-même.


Le puits d'entrée est plutôt joli. La lumière du jour descend assez bas. Les parois sont couvertes de mousse. En bas, un éboulis donne sur le deuxième puits. La même chose se répète avec le troisième puits. Là, les deux filles regardent attentivement Dada équiper. Il ne sait plus quels spits choisir tellement il y en a de plantés.





Une fois arrivés-éEs au fond, nous n'avons plus qu'à remonter. On fait passer Audrey devant pour que je puisse faire quelques photos à la remonté.







Dehors le temps est toujours beau. La température à l'abri du vent est devenu plutôt agréable. Il aurait été dommage de rester manger au fond. Il n'est même pas 13h quand Dada sort en dernier. Ça valait la peine d'attendre.

Pendant le repas les filles papotent à bride abattue. On se garde bien de les déranger. Audrey attend avec impatience Noël et son anniversaire. Elle pourra alors acheter tout le matériel spéléo au grand complet avec ses étrennes. Elle est déjà à dépenser de l'argent qu'elle n'a pas encore, mais elle fait très attention car après il y a aussi le permis, la voiture et l'appartement avec vue mer à un demi million d'euros. Il faut savoir rester modeste car après on ne sait plus où loger les domestiques. Ondine a elle besoin d'une bande côtière encore sauvage afin de pouvoir vivre comme aux temps bénis d'avant la révolution néolithique, même si cela va l'obliger à renoncer à sa lubie végétarienne. Il faut dire qu'à l'époque, c'était plutôt chasse, pêche et traditions.

Tout ceci nous laisse bien entendu Dada et moi sans voix. Les côtes encore sauvages se trouvent dans des endroits où il fait froid. Dada est dans la plus parfaite impossibilité d’accéder aux désirs d'Ondine car il commence à geler à 17 degrés. Son major devient tout raide et il ne peut plus le plier. Pourquoi ne pas aller faire de la spéléo dans l'ile de Madre de Dios dans le grand sud chilien pendant qu'elle y est !

Quant à moi, je dois reconnaitre que j'avais complètement oublié que le rôle de l'homme est de soutenir le train de vie de la femme avant de signer une union spéléologique avec Audrey. Ça commence à faire cher le lavage de bottes. J'ai le cœur serré car je sens que je ne vais pas pouvoir continuer à lui cacher encore très longtemps mes pulsions phallocrates. Tôt ou tard, il va falloir que je lui avoue que pour s'enrichir il faut que les dépenses soient très inférieures aux revenus et surtout que c'est moi qui décide ce que je fais avec mon argent. Je la vois déjà rejoindre la longue liste de celles qui ont pleuré à chaudes larmes avant elle, mais pour le moment je n'ai toujours pas trouvé le courage de lui dire.


Personne ne veut troubler l'atmosphère agréable de cette belle journée. Dada et moi gardons le silence. C'est beaucoup mieux ainsi. Toujours dans la bonne humeur, nous prenons le chemin du retour une fois le repas terminé. Peut-être qu'avec un peu de chance, la modernisation nous entrainera suffisamment loin des écueils qui attendent les couples spéléologiques. Il faut toujours espérer.

Très distraitement j'ai oublié de laisser mes bottes à Audrey. Au pire, j'achèterai une paire neuve à chaque sortie, ce sera toujours beaucoup moins cher...

Mathieu




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