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18 mars 2018

[SSF] Entraînement évacuation au Vigneron

Participants : Ondine, Mathieu (GSV) sur environ 25 personnes
TPST : 7h environ

En règle générale, les spéléologues du département sont plutôt frileux. Il ne leur viendrait pas à l'idée de marcher dans la neige et de ressortir sur le plateau de Calern de nuit en plein hiver. Malheureusement le bon sens appartient au passer. Notre petit Florian nous revient de région Rhône-Alpes et il n'a pas tardé à se faire remarquer pour son endurance au froid, son insouciance et son respect des horaires. Dire qu'il nous avait presque manqué...

Face à de nouveaux challenges auxquels il n'a jamais été confronté, le SSF06 a de suite programmé un entraînement en conditions hivernales. Nous nous retrouvons donc le dimanche 18 Mars à la Moullière sous la neige pour un entraînement évacuation dans l'Aven Vigneron.

Ayant laissé le Président au chaud et ayant laissé Florian récupéré Ondine en guise de punition, j'arrive donc seul sur place à 9h précises sous une petite neige. Je m'approche le plus possible du trou avec la voiture. A première vue, il n'y a pas âme qui vive, ni dehors, ni dedans. Comme cela est quand-même un peu louche, je vais faire un tour à pied. Je les retrouve tous sous l'abri de la buvette qui est désespérément fermée. Vu le temps qu'il fait, je dois reconnaître que c'est une bonne idée, quitte à devoir marcher un peu.

A la composition des équipes, Paul qui n'a pas oublié que Florian n'est pas frileux, en profite pour lui confier le puits d'entrée. Pour ma part, je me retrouve avec Alex, Sylvain et Jean-Michel sur le P25 du font. Ondine, pour sa première participation au SSF, sera au P10 juste au-dessus, avec les gonzesses que Pascal s'est gardées pour lui.



Alex et Sylvain se dépêchent de partir équiper le trou en nous laissant une corde de 60 et de quoi faire un répartiteur. A première vue, ça semble assez minimaliste. Bien que personne n'ait prévu de planter un spit aujourd'hui, je réclame quand-même une trousse à Serge au cas où. Au passage, Serge fait vider à Jean-Michel tout le matériel personnel qu'il voulait emporter sous-terre pour ne pas le mélanger avec celui du SSF. Il faut dire que Jean-Michel est un ancien du PGHM qui a appris à être prévoyant.

Une fois prêts, nous partons tous les deux rejoindre le trou. On retrouve Alex et Sylvain en bas du plan incliné, au départ du P10. Sylvain équipe et Alex lui enseigne les bonnes pratiques fédérales. Une fois en bas de celui-ci, Alex nous demande si on a pas une sangle de rab pour faire une main courante afin de stocker toute l'équipe sur le petit pallier. Comme le rab est en opposition frontale avec le minimalisme, je lui réponds donc par la négative. Mais heureusement, Jean-Michel a réussi à cacher un peu de matériel personnel à l’œil inquisiteur de Serge et à le faire passer en fraude. Pour la sangle, il suffisait de demander. On n'a plus qu'à grappiller un ou deux mètres de corde sur l'équipement et le tour est joué.

Pour le positionnement du répartiteur, ce serait bien de planter un autre spit. Cette fois, on ne discute pas, je sors directement la trousse à spit. Tout le monde est content de devoir faire un peu de tamponnoir. Jean-Michel commence. A mi-course, je prends le relai. Comme on plante dans la calcite et que j'ai fait une petite ébréchure, je laisse Sylvain vérifier et écraser le cône.


Après, j'installe le répartiteur et la corde de traction, histoire de vérifier que je sais encore faire. Pour la reprise de traction, vu que nous n'avons rien prévu, nous en concluons que c'est le problème de l'équipe du dessus. Mais encore une fois, Jean-Michel nous sort de son kit de quoi faire une déviation largable pour la corde du dessus. Avec tout ce qu'il a laissé dehors, j'ai comme l'impression qu'au départ il devait avoir un plein kit de matériel personnel en rab.

On fait ensuite un premier exercice avec Sylvain en victime, moi en contre-poids et Jean-Michel en régulateur pour se mettre en appétit. Une fois en bas, je n'ai plus qu'à remonter par la corde de progression pour rejoindre les autres qui ont attaqué le repas.

Vu la taille du pallier, le repas est assez intimiste. Je n'ai pas encore fini de manger que des gens des équipes de dessus arrivent pour visiter le trou. Du coup, Sylvain descend avec eux pour finir d'équiper le ressaut qui permet l'accès à la galerie. Une fois le repas terminé, je les rejoins à mon tour pour aller faire la visite.








Au retour, je ferme la marche, je déséquipe le ressaut, et je remonte. J'arrive juste à l'heure au pallier où je croise Michel qui va faire la victime, Virginie son ange gardien, et José qui supervise l'opération.

L'évacuation démarre dans la foulée. Avec Jean-Michel nous réceptionnons la civière sur le pallier pour l'accompagner avec délicatesse jusqu'à son décollage dans le puits suivant.




Nous remontons ensuite rapidement car il y a besoin de personnel pour le plan incliné. Pour ma part, comme je fais parti des grands, je sers à boucher un petit puits de mon corps. Il n'y a plus qu'à laisser la civière glisser sur mon dos. Une fois celle-ci passée, nous montons tous la récupérer plus haut et ainsi de suite, jusqu'à arriver en haut du plan incliné.

Ensuite, comme le déséquipement est encore une affaire de grand, je me porte volontaire et personne ne s'en plaint. Mélanie qui a aussi son atelier à déséquiper, vient avec moi. Celui-ci est encore plus aérien que la progression, j'ose alors une petite touche de galanterie française d'un autre siècle pour devancer l'embarras devant lequel elle se trouvait. Contrairement à ses habitudes de féminisme militant, elle accepte de bon coeur et me laisse faire une exception à la règle. Il ne me reste plus qu'à éviter de faire un vol au dessus de 35 mètres de vide (P10+P25) sous le regard de la belle...

Je finis tant bien que mal à m'acquitter de la tâche et à revenir sain et sauf. Ressentant une grande soif après cet exercice, c'est à mon tour de me trouver dans l'embarras car mon kit personnel a été embarqué par quelqu'un. Elle m'offre avec bienveillance de quoi me désaltérer. Elle ne voit pas d'inconvénient à ce que nous partagions nos microbes. J'accepte avec reconnaissance et beaucoup de fierté.

Puisque nous sommes partis pour tout partager et que nous ne sommes plus que tous les deux, elle exprime alors le désir que nous partagions aussi le déséquipement. Il en sera bien-sûr fait selon son désir : elle me laisse terminer de remplir mon kit, puis elle prend le relai. Je n'ai absolument rien à redire. Je suis même sur le point de concéder que le féminisme a du bon quand celui-ci est pratiqué par une fille compétente, ce qui mine de rien revient à remettre en cause des années d'expérimentations scientifiques...

Arrivé en bas du petit puits, je trouve Paul qui désespère de trouver un kit à remonter. Sensible à sa détresse, je lui cède le mien dans un élan de générosité. Il a aussi remarqué qu'il y a une fille avec moi qui déséquipe. Il est persuadé qu'il s'agit d'Ondine et il aurait aimé pouvoir la féliciter, mais à sa question je réponds du font du coeur : "Mais non, c'est Mel !", sur un ton d'étonnement face à une telle méprise. Je n'ai pas le temps de lui dire qu'il n'y a aucune chance qu'Ondine soit volontaire pour ça et qu'en plus vu le savon que je lui ai passé pour avoir pris part aux imprudences de Florian, elle ne risque pas de s'approcher trop près aujourd'hui, que Paul ayant noté l'utilisation d'un diminutif affectif, s'exclame : "Mel ?",  "Vous êtes intimes ???" et de perfidement rajouter : "C'est dommage, elle part bientôt...", avant de disparaitre comme un voleur de kit SSF.

Mélanie nous ayant entendu, je me permets de l'interroger lorsque elle me rejoint. Elle part dans quelques jours au Québec pour préparer une thèse. Autant dire qu'on ne la reverra pas avant plusieurs années. Le coup aurait pu être rude, mais c'était oublier mes années de pratiques du stoïcisme. Je relance la conversation. Après tout, c'est le dernier moment pour lui poser des questions sur elle...

Du haut du puits, Paul nous annonce qu'il nous laisse (enfin) tranquilles, et nous recommande de ne pas trop trainer quand-même. Il n'en faut pas plus pour que Mélanie déclare qu'elle se ferait un plaisir de le contrarier, mais qu'elle a peur que les autres repartent sans elle. Je la rassure comme je peux en lui disant que j'ai une voiture. Elle me rétorque qu'il lui faut aussi ses affaires pour se changer. Je lui dit qu'ayant déjà été abandonné par des personnes peu recommandables de mon club, j'avais trouvé mon sac sous une voiture. Il y a même eu une fois où j'ai trouvé des clefs de voiture accrochées en bas de la corde d'un puits d'entrée... A défaut d'être rassurée, elle note au moins : "Dis donc, ça craint dans ton club !", ce qui est d'ailleurs assez vrai...

Enfin, notre discussion est restée purement théorique car nous retrouvons la civière dans la première salle. Michel a vraiment une patience d'ange car ça doit faire un bon moment qu'il est stocké ici. Mélanie se rend compte tout de suite que quelque chose d'anormal s'est produit. Elle interroge quelqu'un et file précipitamment à l'autre bout de la salle. Je pose la question à mon tour. Je comprends mieux sa précipitation : Virginie, sa complice, a reçu un bloc sur le casque et elle est un peu sonnée. J'ai comme l'impression que Mélanie doit ressentir de la culpabilité de ne pas avoir été là pour elle et d'avoir pris autant son temps...





Un moment plus tard, Virginie remonte les quelques mètres du puits d'entrée par ses propres moyens. Nous pouvons alors terminer l'exercice et finir d'évacuer la civière de Michel.




Chacun remonte l'un après l'autre. Dehors il ne neige plus, le paysage est tout blanc.



Il fait encore jour, mais ça ne durera pas longtemps. Je retourne me changer sans trop tarder. A 19h15, je salue tout le monde et je rentre avant qu'ils ne prennent l'idée de faire un débriefing. Comme, il y a de la neige sur la route, je roule prudemment. Sur la route entre Andon et Gréolière, la chaussée est de nouveau au noir. Deux biches prennent peur et se jettent devant ma voiture juste à quelques mètres. J'en tape une avec amour et délicatesse au niveau de l'arrière train. Elle se relève et repart. Je me demande encore comment j'ai pu freiner suffisamment pour qu'elle soit encore vivante. Les dégâts sont relativement minimes, je peux reprendre la route.

Mathieu


15 nov. 2017

Désobstruction Novembre 2017 : 15 sorties



 SUR VENCE : 13 sorties (Dada, Jean-Luc et Christophe pour certaines).

-Grotte des Pénitents (157E, Baou des Blancs) : 3 sorties (Dada & Christophe). Environs 50m ou plus de 1ere (non topographié encore) dans le nouveau réseau ouvert par Christophe, en haut à droite de la salle d’entrée. Courant d’air dans le haut du réseau et 2 petites galeries dans le bas. A voir.

-Réseau R1-Cocon (Baou des Blancs) : 1 sortie : désob dans cheminée, avancé de 3m ; désob dans la salle #2 : avancée de 2m, vue sur suite petite galerie, bas grand laminoir percé trous pour calibrage.

-La Foux: 3 sorties. Topos dans 157-A9 (chêne vert), 157-E9 terminées. Ds 157-G9 et celle au nord du chemin en cours.

-Col Bertrand (carrière). 1 sortie. Grotte en falaise (dev 7.7m) et faille au sol à ouvrir.

-Plan des Noves. 2 sorties. Faille des Erables, prof de 21m, suite à ouvrir.

-Route du Col. 1 sortie. Grotte Bellond, visite.

-Cambrenier. 1 sortie avec Jean Luc. Vu petit aven sur faille (p : -3m, dev : 6m, aven Jean Luc).

 SUR PONT DU LOUP : 3 sorties (Dada, Choucas, Patrick, Patrice).

-Fugeret #1 : pompage du S1, désob et progression jusqu’au S2.

-La Frache : réouverture et calibrage des blocs.

SORTIES CLUB (en vrac, et sans forcément de CR et en plus non comptées dans le titre !):

-Grotte des Trois Mille-Pattes (Baou des Blancs) visite avec René ; Initiation dans l’aven du Lapin (Roquefort les Pins) ; Aven Obscur (St Vallier, Ondine, Florian) : Aven des Corneilles (Caussols, club) ; Aven du Ricounaum (Gourdon, club).

Pour le club,
Christophe
(correspondant à Paris)

24 sept. 2017

[SSF] Exercice Secours au Salamendraum

Date : les 22, 23 et 24 Septembre 2017
Participants GSV : Daniel, Christian, François et Mathieu (sur une trentaine de personnes)
TPST : 17h (14h30 pour moi)

Un exercice secours spéléologique est une simulation de secours d'une victime fictive bloquée sous terre, n'ayant généralement que peu de rapport avec la réalité. Le choix se porte systématiquement sur une fille pas trop lourde, pas trop grande et surtout pas trop chiante. Elle ne présente qu'une blessure légère pas trop douloureuse, mais elle veut bien faire un tour en civière comme on fait un tour en hélicoptère pour une cheville foulée : juste pour s'amuser !

Étant données les qualités requises pour faire une bonne victime, j'ai essayé de solliciter les membres de la Commission Féminisation et Rajeunissement du GSV. Audrey aurait été parfaite. Avec Ondine, ça aurait été trop facile, celle-ci étant un peu légère (je parle de son poids, pas de sa moralité !). Malheureusement, nous n'avons pas pu compter sur elles. Audrey fait la morte en espérant que personne ne le remarque et Ondine a dit oui, mais la prochaine fois !!!

C'est donc sans aucune greluche que la délégation du GSV va se présenter à l'exercice secours au Salamendraum, mais uniquement avec la fine fleur du club : le Président Dada lui-même, le très fidèle au poste Christian, le piéton François et votre serviteur Mathieu.

Ainsi vendredi en fin d'après-midi à la sortie du boulot, je passe chez moi charger la voiture de tout le nécessaire pour camper deux jours et faire une sortie sous-terre. Puis je prends la route direction Gourdon. Il pleut, ça va être agréable.

Gourdon est complètement dans les nuages. On n'y voit pas à 10m. Dans la montée du Col de l'Ecre, ça ne s'arrange pas. Heureusement l'entrée de la piste de l'Embarnier est balisée, car on la voit à peine. Je ne connais pas la piste et le balisage régulier apporte un certain réconfort quand on est au milieu de nulle-part en plein brouillard. Elle arrive jusqu'au bord du plateau, puis redescend sur le flanc de celui-ci. Au bout d'un temps certain, le camp apparaît au dernier moment au milieu du brouillard comme par enchantement. Il est déjà 19h30 et la nuit ne va pas tarder à tomber.

Dada est déjà sur place. Il me guide pour aller me garer. Je salue tout le monde rapidement et je me dépêche d'aller monter la tente. Même avec l'aide de Dada, on doit terminer à la frontale. Après avoir fini de tout installer, je vais rejoindre les autres dans la tente commune pour le repas. La soirée est rythmée par le décompte des défections et les appels des gens perdus. L'avantage avec tous ces absents, c'est qu'on ne manque pas de personnes dont on peut dire du mal. L'ami Christian m'a aussi laissé un message pour dire que le temps de charger le camion-pizza, il ne serait pas là avant demain matin, ce qui est pleinement en ligne avec le retard habituel prévu.

Et la victime, me direz-vous ? Personne ou presque ne l'a déjà vue, mais rassurez-vous ce n'est pas une Arlésienne, elle vient juste de Fréjus (une "Fréjussienne" ?). Comme elle est encore débutante et qu'elle ne peut pas beaucoup aider, on lui a trouvé une utilité et elle n'a pas osé dire non. Il lui faudra quand-même toute la soirée pour arriver jusqu'au camp. Une fois celle-ci sur place, on peut donc enfin aller se coucher...

Vu le rythme qu'à déjà pris l'exercice, je me contente de mettre le réveil pour 7h. Ça devrait largement suffire pour un rendez-vous à 7h30 et un départ de la première équipe à 8h (comprendre : petit-déjeuner à 7h30 et constitution des équipes à 8h). En pratique, il faudra faire avec ceux qui seront là à 8h...

Le lendemain, l'exercice démarre exactement suivant le retard prévu. Comme le lieu de l'accident a été choisi dans le trajet historique où plus personne ne passe (on se demande pourquoi...), Dada est préposé à l'équipement des deux ressauts en bas du P50 pour aller jusqu'à -186. Il ne connaît pas le trou, il descendra donc avec l'ASV. Ceux-ci arrivent à partir à 8h45 et à descendre dans le trou à 9h.

Pour ma part, je suis affecté dans une équipe d'évacuation avec Christophe et Alex : l'équipe 5 (comprendre la cinquième équipe à partir). On attend sagement notre tour avant d'être reçus à la tente matériel par Serge pour aller préparer nos kits.

Entre temps, Christian a fini par arriver en camion-pizza et François est arrivé à pied pour ne pas abîmer la voiture. Mais rassurez-vous, il ne s'est pas traîné le matériel spéléo depuis la route, il est juste venu pour aider à l'extérieur.

Même en traînant autant qu'on a pu, l'équipe 5 rentre dans le trou vers 11h30 au lieu d'attendre midi, de manger dehors, de faire la sieste et de rentrer sous terre une fois la digestion terminée. On a même poussé le vice jusqu'à tout installer avant de manger. On fût donc déjà prêt à 14h30. Mal nous en a pris.

En effet, la partie la plus éprouvante d'un secours est le temps d'attente. Tant que toutes les équipes ne sont pas prêtes, on ne sait pas quand l'évacuation va pouvoir commencer. Et justement, le PC Avancé essaie désespérément d'établir un contact téléphonique avec les deux premières équipes d'évacuation. Au bout d'un moment, je contacte à mon tour le PCA pour lui proposer d'aller voir ce qu'il se passe. Mais comme notre charmante Conseillère Technique Ajointe a toujours peur de passer pour plus chiante qu'elle n'est réellement, elle préfère leur chercher des excuses et décline la proposition.

Les heures passent. Je me réjouis d'avoir prévu la sous-combinaison spéciale trous froids. Je ne sais pas pourquoi, mais en secours elle n'a jusqu'à présent jamais été superflue. Mes deux co-équipiers commencent à franchement se geler. Chris, qui a déjà la crève, a allumé sa bougie de chauffage. La torpeur finit par gagner la troupe quand soudainement Alex déclare qu'une odeur parfaitement illicite remonte du fond et qu'un présumé coupable est tout trouvé comme suspect ! Alex, qui est d'habitude d'un calme olympien, laisse échapper son exaspération. Cela dit, cette odeur expliquerait-elle les absences de réponse des équipes du fond et l'attente interminable qui s'en suit ? L'avenir nous le dira...

Le départ de la civière est finalement prévu à 17h30, ce qui veut dire grosso modo 19h30. Il parait que Dada s'est fait tirer dans les derniers ressauts à la place de la victime qui a attendu sagement plus haut, dans le point chaud en bas du P50. Puis les équipes du fond ont dû se redéployer dans le P50 avant de faire partir la civière.

Pour ma part, je tiens le rôle du contre-poids dans le P17 au dessus de Paris-Plage (une mare de boue infâme) et Alex fait le régulateur. La remontée de la civière se fait comme à l’entraînement et les spectateurs sont tout surpris de voir un contre-poids qui sait faire une conversion (on se demande pourquoi on a attendu cette p* de civière aussi longtemps...).

Je remonte vite fait pour aider pour la suite. Mais comme la civière a déjà filé, je peux attaquer le déséquipement. Je démonte le palan de sortie de puits. Je laisse le P17 équipé pour que les équipes du fond puissent remonter en double. En attendant, je redescends m'occuper du ressaut du dessous. C'est là que je retrouve Paul et Momo qui ferment la marche, Momo remballant le téléphone et Paul tout le reste à lui tout seul.

Paul, que son bon cœur perdra, s'attaque à l'amarrage le plus haut. Hélas, le seul béquet qui traînait n'a pas voulu de lui et l'a lâché sans prévenir. Il a droit à une chute libre d'un mètre cinquante et sans les vingt centimètres de boue qui le réceptionnent en douceur, on était parti pour un secours d'un autre gabarit.

Du coup, comme il fait quand-même le double de mon poids, il n'y a pas discussion pour savoir lequel de nous deux va faire la courte échelle à l'autre pour aller enlever l'amarrage maintenant qu'il n'y a plus que des parois pleines de boue...

A Paris-Plage, je ramasse deux mini-kits abandonnés avant de remonter le P17. Un peu plus tard, pendant que je déséquipe, quelqu'un redescend les chercher. Puis Chris nous rejoint à son tour pour venir nous aider. Une fois qu'on a terminé avec tous nos ateliers, on a deux kits de plus qu'à l'aller. Le matériel se reproduit sous terre. Alex et moi en prendrons chacun un et Chris s'en prendra deux. Paul a déjà un kit hors catégorie avec deux perforateurs et tout ce qu'il a pu bourrer par dessus.

Après une petite collation quelque peu frugale sur le coup de 21h30 - 22h, nous attaquons la remontée à un rythme de sénateurs. Il faut dire que ni la poignée ni le crolle ne tiennent sur ces cordes boueuses. C'est toute une technique d'arriver à pousser la gâchette sans coincer le gant...

Le matériel continue de se reproduire sous terre. Paul a encore trouvé un répartiteur et plein de quincaillerie qui n'ont aucune chance d'arriver à rentrer dans son kit. Je récupère le tout et en bourrant bien mon kit, ça finit par rentrer. Je ramasse aussi un mini-kit.

De toute façon,  ça ne servait absolument à rien de se presser, ça bouchonne devant... Nous avons donc tout le temps de reprendre notre activité principale, à savoir écouter dire du mal des absents. Mais en fait, c'est tout le contraire qui se produit. Nous avons une pensée émue pour Pascal Z. qui nous a tous appris comment tirer (d'affaire) une fille en difficulté sur une corde, et qui est en ce moment allongé sur un lit à la clinique du dos (ne pas voir une relation de cause à effet). En effet, il parait que notre fausse victime est incapable de remonter les derniers 30m, une fois sortie de sa civière. Avec tous les sauveteurs qu'elle avait autour, personne n'a daigné lui venir en aide. Si Pascal avait été là, ça n'aurait pas traîné et on aurait pas attendu bêtement pendant trois heures !

Les conséquences de cette attente commence à se faire sentir : on retrouve des sujets de discussion. Il paraît qu'il y a Mélanie qui est au bord de l'épuisement depuis un certain temps déjà, et il paraît que c'est Dada le coupable ! Il l'a laissé remonter le P50 avec un kit bien trop lourd pour elle, alors qu'il est remonté avec deux kits vides.

Ceux qui s'en sont aperçu se sont précipités pour la faire remonter comme la civière (la tirer, quoi !). Je commence à comprendre pourquoi quand je l'ai aperçue en haut du P17, elle baissait les yeux comme une fausse vierge. Elle savait déjà à quoi s'attendre...

J'arrive aussi à comprendre que l'un des deux kits en plus devait être à elle. Mais pour le second, je me demande toujours qui est le vieux dégueulasse qui en a profité pour se jeter sur elle en abandonnant son kit...

Quelques jours après la sortie, j'ai quand-même demandé sa version à Dada. En fait, elle a refusé d'obtempérer quand il lui a donné l'ordre de lui remettre son kit. Elle a même attaqué précipitamment la montée du P50 avec le kit sur le dos et en lui rigolant au nez. Le délit de fuite et le délit d'outrage au Président du CDS sont avérés. Celui-ci en est encore rouge de colère !

Pour ma part, j'ai comme l'impression qu'il faudrait qu'il vienne faire une petite formation à la CFR pour savoir comment s'y prendre avec les femmes jeunes et quelque peu désagréables. Si j'avais été à sa place, j'aurais proposé à Mélanie de monter aussi mes deux kits...

Comme le temps passant, on arrive juste à s'entasser encore un peu plus en direction de la sortie, je retrouve Jean-Luc qui est allongé au même endroit depuis une heure et demi et celui-ci a des choses à raconter. Il est encore tout perturbé par son expérience de la journée. Il ne sait plus avec quel nœud nouer les répartiteurs. Il les avait faits avec un nœud de plein poing, mais il parait que maintenant il faut les faire avec un huit suivi d'un demi-pêcheur double ! Je m'empresse de le détromper et je lui confirme que c'est lui qui avait raison. Du coup, soulagé, il peut me raconter toute son histoire.

Il a perdu toute son équipe et il s'est retrouvé tout seul pour installer les ateliers dans les derniers ressauts, sans perforateur ni trousse à spit. Réduit à la plus grande nécessité, il n'a dû son salut qu'à l'âme charitable de Dada qui lui a prêté assistance. Dada n'avait qu'une trousse à spit et son dévouement, mais il lui a tout donné et Jean-Luc a pu planter tous ses spits au tamponnoir et installer ses ateliers.

Il aurait pu être content de lui après autant de persévérance et d'abnégation, mais une fois tout terminé son chef lui a fait tout refaire sous la raison embrumée dont on a parlé plus haut et il a été assez crédule pour le croire ! Heureusement que Jean-Luc est l'humilité même, parce qu'il y a des gens plus impulsifs qui lui auraient remis les idées en place par action mécanique, ce que je ne peux bien-sûr que condamner fermement...

Donc si je résume bien, Paul a équipé le P50 tout seul et Jean-Luc a équipé les ressauts du bas tout seul aussi et sans perforateur. Il ne fallait donc pas s'étonner que ça prenne du temps !

Toute la journée on a joué au jeu du "est-ce qu'on sera sortis avant telle heure ?", d'abord avec 21h, puis avec 22h. Maintenant on en est au "avant 2h" et plus personne ne rigole. Mais subitement la colonne se remet à avancer. Il n'y a plus que Momo qui doit encore se démener comme un beau diable avec les sacs de nœuds du fil de téléphone, mais sinon ça avance. Je sors à 1h50, suivi de Paul et Chris qui ferme la marche à 1h55. On a réussi à sortir avant 2h !!!

A la sortie, un chien husky qui a un nom de perforateur, Audrey G. sa maitresse, Bernard et René nous attendent. Ils peuvent à leur tour démonter le PCA. Pour le retour, à choisir entre suivre le balisage et suivre René, on choisit de suivre René. Arrivés à la piste, on charge les kits dans le 4X4 sans lumière et on rentre à pied au camp.

On est accueilli par Serge qui nous attend pour la fouille et le retour du matériel. La mission se termine par le passage au PC où Pascal A. est toujours fidèle au poste. On pourrait croire qu'il n'a pas bougé depuis hier matin à 8h. Il a remarqué que je dois bien être le seul à ne pas tirer la gueule. Je rigole un moment avec lui en lui disant que je viens de faire un -100 ! Après 14h30 passées sous terre, je suis encore en pleine forme. Mais vous l'aurez deviné, c'est à la sous-combinaison spéciale trous froids que je le dois.

Avant d'aller me changer, je passe saluer les gens attablés dans la tente commune en leur disant : "J'espère que la soupe est bonne !". Il paraît que c'est justement ce qu'il ne fallait pas dire, mais je ne l'ai pas fait exprès.

En tout cas, quand j'attaque le repas à 3h, je ne me suis rendu compte de rien. Même si il s'agit plus d'une bouillie de pâtes que d'une soupe, moi je l'ai trouvée très bonne. J'en ai repris une deuxième part et je l'ai mangée jusqu'à être complètement calé.

Pendant ce temps, le débriefing se déroule. Dada a été bâillonné préventivement et personne ne la ramène. Comme disait Georges Marchais, le bilan est globalement positif. L'exercice a été mené jusqu'au bout sans aucun sur-accident. Mélanie a une petite mine, mais elle a l'air rassurée.

A 4h, on peut enfin aller se coucher. A 8h30, il fait jour depuis longtemps et il n'y a plus moyen de dormir. Je traine jusqu'à 9h et je vais prendre mon petit déjeuner. Puis je vais ranger tout mon bazar en essayant tant bien que mal de faire sécher la tente. A 11h, je suis prêt à faire défection pour le nettoyage du matériel. Mais Dada saura représenter dignement le GSV dans cette activité présidentielle.

En guise de conclusion, je dois malheureusement noter que si la CFR n'avait pas fait défection en masse, on aurait quand-même eu beaucoup moins d'emmerdes et on aurait pu sortir à une heure décente. Des sanctions vont devoir être prises !

Mathieu


15 sept. 2017

Désobstruction Septembre 2017 (11 sorties)


SUR VENCE : 6 sorties (Dada et Frederic).
-Grotte des Trois Mille-Pattes (Baou des Blancs) : 1 sortie. Désob à plusieurs endroits. a/Passage entre 5.53 et 5.54, 1 tir dans une petite bulle. Terminé. b/ calibrage du passage entre 5.56 et 5.41. c/ ouverture du passage à gauche de 10.2 (3m, terminé). d/ nouveau départ en dessous de la salle du Carrefour, à droite de 6.21 (1 tir à suivre).

-Grotte des Pénitents (157E, Baou des Blancs) et Nouvelle Entrée après TMP : 1 sortie (Dada et Christophe). Dans les Pénitents, ouverture de l’étroiture pour accès au fond. 2 suites y sont à voir. En haut à gauche, une autre suite à voir après le terminus connu. Après la pause déjeuner, déblayage d’une cavité qui se trouve 30m après l’entrée des TMP vers l’Est. Suite derrière étroiture d’entrée. Pas de courant d’air apparent.

-Réseau R1-Cocon (Baou des Blancs) : 1 sortie (Dada et Frédéric) : désob de cheminée dans la salle #2 (2 tirs, vue sur suite) ; 1 suite à voir en face de la main courante. Désob boyau de boue en bas du toboggan qui a été saupoudré de sable (boyau infâme). Départ après colonnette : percé des trous pour pose barreaux pour progresser. Sablage début de la galerie car on se pourrit quand on y travaille.

-La Foux : 2 sorties (Dada et Fred). Désob dans 157-A9 (Chêne Vert), nettoyage et désob du terminus/point bas.
-Petit Nicolas (Mangia Pan) : 1 sortie (Dada). Désob départs au 1er niveau et au 2e niveau ensuite.

SUR ROQUEFORT les PINS : 2 sorties.
-Embut du Débram (105-F1, Dada et Frederic) : calibrage dans la partie terminale du réseau remontant; passage en haut 2e remontée ; terminé 4e remontée suite en diaclase ; désob trémie au bout de la petite galerie à Droite ; pose barreaux (fer à béton) sur passage main courante/trémie au sol (craignos quand on escalade).

SUR PONT DU LOUP : 3 sorties.
-Fugeret N°1, 68G et 68P5 : aménagement pour pose cable électrique (Dada, Choucas et Christophe).

SORTIES CLUB (en vrac et sans forcément de CR et non comptées dans le titre !):

Aven du Danger (Gourdon, club) ; aven Abel (St Vallier, club) ; Aven du Salamandraum (Exercice Secours SSF, Gourdon) ; Grotte Bermond (Sophia, Fête des sports et inauguration de la ferme Bermond ; ouverture de la grotte au public avec visite organisée).

Pour le club,
Christophe

1 mai 2017

Désobstruction et Entrainement Secours ; Mai 2017 (20 Sorties)


Vence (11 sorties) :

• Trois Mille Pattes (Baou des Blancs, 1 sortie): Dada. Désobstruction du passage situé à gauche de la station 8.4.

  R1 - Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie): Christophe, Dada, Frédéric : travail dans le "nouveau réseau" du Cocon (celui trouvé fin 2016 par Dada, situé au bas du « Toboggan argileux », sur la gauche quand on monte): a/Dada est occupé sous le ressaut donnant sur (l’autre) le toboggan argileux qu’on a précédemment sablé ; il voit quelque chose -un vide- mais il y a beaucoup d’argile à enlever et beaucoup de tirs à faire b/Fred et moi faisons encore des tirs dans le passage vertical qui fait maintenant 4m de profondeur ; il y a beaucoup d’argile ; le courant d’air est toujours présent mais le fond est complètement colmaté de matériaux tombés lors des tirs précédents ; ça devient glissant quand on doit monter/descendre le puits à chaque tir ; seul le courant d’air nous motive ; c/lors d’un aller-retour pour poser un bidon de sable qui servira à saupoudrer la pente argileuse plus bas, à un moment je lève le nez et regarde au plafond ; nous n’avions jamais fait attention auparavant mais il y a un départ au plafond dans la trémie au-dessus avec un vide. J’en fait part à Fred et à Dada qui viennent confirmer « ma vision » ! Même si on ne voit pas de vierge derrière, ça a l’air intéressant ; l’avenir dira que ce passage nous permettra d’éluder pas mal de ‘?’ qu’on avait levés dans le Cocon-R1. Pendant que Dada continue de bosser sous son ressaut, je m’attaque à ce passage et commence à percer à la verticale. En fait, nous n’aurons même pas à tirer pour passer. A la massette et à la barre à mine, on arrive à ouvrir le passage en virant les blocs et l’argile au sol. Et pendant que je fais un tir dans le passage vertical 4m plus bas, Dada et Fred arrivent à passer ; j’avais en effet passé la main (du moins la massette) à mes compères. Sur leur recommandation pressante, j’arrive à passer l’étroiture sur le dos -en leur demandant d’arrêter de bouger au-dessus car l’étroiture est une sorte d’entonnoir, située à la base d’une pente faite de placages de calcite et d’argile durcie…Une fois le passage étroit franchi, on arrive dans un volume qui s’arrête 2m à droite mais qui continue de monter sur la gauche (1,3m de large par 80cm de haut au début) pour arriver dans une salle basse, de forme elliptique, fortement concrétionnée qui fait 3 à 4m de large par 5-6m de long, faite d’une grosse coulée qui rejoint le plafond quand on regarde au fond de la salle. C’est vraiment très beau. Décidemment ce passage nous offre de bien belles concrétions ! Avec la colonnette dans la galerie du bas et cette jolie salle dans la partie supérieure, ce petit réseau –à défaut d’offrir des suites intéressantes- nous montre de bien belles choses ! N’ayant pas d’appareil photo sur nous pour immortaliser ce moment, nous retournons à nos moutons après avoir regardé les possibilités de suites offertes par cette nouvelle partie : 1/la partie haute de la salle, d’où sort donc la grosse coulée sur laquelle nous progressons me semble partir dans la direction de la petite salle basse où Fred et moi avions travaillé en 2015 ; nous avions alors arrêté car la suite donnait sur une étroiture verticale descendante, semblant aboutir sur un plan horizontal à courant d’air. Or la salle dans laquelle nous nous trouvons se termine dans sa partie haute par une coulée relativement horizontale. Il faudra vérifier la communication éventuelle de ces 2 salles lors de la prochaine séance désob dans le Cocon-R1 : qu’éventuellement l’un d’entre nous reste dans cette nouvelle partie découverte aujourd’hui pendant qu’un autre irait dans la salle découverte précemment muni d’un bâton d’encens ou tout simplement à la voix. 2/ au bas du passage, juste au-dessus de l’étroiture, Fred et Dada ont vu un plan descendant dans l’argile, sous les blocs. Avant de se décider à élargir ce passage, je descends dans la galerie située 4m plus bas pour voir s’il n’y a pas de communication. On ne voit rien de probant. La suite au prochain épisode !

   Baou des Blancs (Dada, 1 sortie): prospection au-dessus du baou et au niveau des terrasses de la carrière.

   Plan des Noves (Dada, 3 sorties) : désobstruction à l’entrée du K8 ; prospection dans le coin avec 5 nouvelles cavités vues.

• La Foux (Dada, 5 sorties dont 1 avec Fred) : désob dans A9 (Grotte du chêne vert), C9 et E9, qui sont des cavités découvertes courant 2017 par le président.

Roquefort-les-Pins (3 sorties):

• 105 F1 (Embut du Debram, Camptracier) : 1/Lors d’une sortie avec Fred, le calibrage du shunt menant à la Grande Salle est terminé ; le passage est maintenant propre et large, on ne galère plus pour le franchir; donc plus la peine de se mouiller dans la 1ere baignoire pour accéder à ce beau volume, on passe directement dans le boyau creusé par Dada. Il a une suite à ouvrir dans une cheminée vue lors du percement de ce tunnel.  2/Lors d’une sortie club (où sera filmé le dernier film de notre réalisateur qui change de métier et qui sera occupé à tirer la gueuse le dimanche), tout le gratin du club se retrouve ; Dada commence sa séance de plantage de barreaux pour escalader la partie droite de la Grande Salle ; il a pour objectif d’atteindre la lucarne qu’il a vue en hauteur. Pendant que je conduis nos amis dans la partie aquatique en espérant atteindre la voute mouillante terminale (cf. CR sur ce blog), Dada entame (et boucle) son escalade sur 9m ; malheureusement, la lucarne vue d’en bas est une petite niche concrétionnée avec un orifice qui demanderait trop de travail pour être élargie. Cette 1ere escalade ne servira pas à rien car la corniche à laquelle il a accéder facilite l’accès au départ de l’autre escalade à condition de l’équiper d’une main courante. Donc il s’attèle à équiper cette main courante pour la prochaine séance. 3/ Dada commence à équiper la paroi pour cette 2nde escalade qui lui permettra de voir cette ouverture entrevue tout en haut de la Grande Salle.

Gourdon (6 sorties):

• Le Craignos (68M5, Chouca, Dada, Malika, Momo, Patrick et Pierre) : interclub ; Dada file un coup de main dans cette désob herculéenne.

•Pont du Loup (Christian, Dada et Mathieu, 1 sortie) : ASV (salle et galerie Revest)

Pour les taupes du club,

Christophe

9 avr. 2017

[SSF06] Entrainement évacuation

Participants : Virginie, Jean, Adrien, Christophe, Pascal, Momo, et Mathieu
TPE (Temps de parole effectif) : 10h45 ou plus

En cette belle journée de printemps, comme il y avait beaucoup de choses beaucoup plus intéressantes à faire, nous nous retrouvons en effectif assez réduit à l'entrainement aux techniques d'évacuation. Mais qu'à cela ne tienne, avec tous les absents dont il faut dire du mal, nous n'allons pas nous ennuyer !

Le rendez-vous étant fixé à 9h, j'arrive avec cinq petites minutes d'avance au Col de l'Ecre. Pascal est déjà là et est quasiment déjà équipé. Les autres arrivent au fur et à mesure.

En guise d'échauffement, nous commençons par le brancardage avec une civière remplie de kits. Sur le chemin ça pourrait paraitre simple, mais encore faudrait-il qu'on apprenne à marcher au pas, ce qui n'est pas gagné. Puis, pour rajouter un peu de piment, nous partons avec notre civière à la recherche de la doline à travers le lapiaz et les bois. C'est fou le nombre de dolines qu'il y a dans le coin !

Comme quand on aime, on ne compte pas, une fois arrivé à la bonne doline, nous voyons comment faire passer une civière sur le dos des équipiers dans les endroits étroits. Heureusement l'arrivée de Momo marque le début de la pose café.

La première étape du montage d'un atelier est le plantage de spit. A coup de répartiteurs trois points, les comptes vont vites. Et les problèmes rencontrés en secours sont souvent dus à un spit mal planté. C'est sujet à maitriser. En ce qui me concerne, j'en suis au niveau débutant. Je m'applique autant que je peux. Alors que j'arrive à la fin, je me laisse déconcentrer et le coup de marteau sera pour mon pouce... Je termine sans rien dire. Nous examinons les résultats de nos travaux respectifs. Pour ce qui est du spit, ça peut aller. Pour le pouce, le sang commence à passer à travers le gant, je n'ai pas fait semblant.

La seconde étape est l'installation du répartiteur. Je n'écoute plus grand-chose, le temps de reprendre mes esprits. Mais comme c'est quelque chose dont je me souviens plutôt bien, je peux attaquer directement la pratique.

Nous voyons ensuite les montages de palan. Même si le principe est simple, avec la diversité du matériel pouvant être utilisé, le palan représente beaucoup de choses à retenir. Maintenant, il est principalement utilisé pour les sorties de puits.

Le dernier sujet est le balancier avec contre-poids. Là aussi, pour moi il s'agit d'une révision. Malheureusement avec une main pas trop valide, aujourd'hui je vais surtout pouvoir faire la victime.

Après l'entrainement dans la doline, nous rejoignions le Cresp pour une mise en pratique, justement au moment où l'orage nous arrive dessus. Je me retrouve à installer le palan sous la pluie pendant que les autres installent la suite à l'abri. Dès que j'ai fini, je courre les rejoindre.

Nous descendons tous en bas du puits d'entrée pour voir la mise en civière. Adrien sert de cobaye et une fois bien sanglé, on lui annonce qu'au point où il en est, il est prêt à être remonté, mais c'est uniquement si il veut... La réponse étant positive, chacun file à son poste. Au passage, j'en profite pour suggérer l'installation d'une poulie largable pour pouvoir passer la porte. Ça tombe bien, c'était justement un truc que je voulais voir.

Le résultat de la mise en pratique est plutôt concluant. Pour vérifier que ce n'est pas un coup de bol, on le refait une deuxième fois avec Christophe.

Après avoir tout rangé, nous rentrons aux voitures pour se changer et faire un débriefing. Comme il commence quand-même à se faire un peu tard et que ça n'en finit plus, je suis l'exemple des deux premiers qui se sont éclipsés discrètement. Il est quand-même 19h45 et tout le monde n'est pas pressé de rentrer.

On a quasiment décidé que la prochaine fois, il faudrait faire un weekend complet avec un bivouac sur place !

Mathieu




 

16 oct. 2016

[SSF] Aven Cyclopibus (83) - 14, 15 et 16 Octobre 2016

Participants : environ 35 spéléologues et 20 pompiers
Représentants SSF 06 : Virginie, Mélanie, Michel, Nicolas, Loïc, Paul, Pascal et Mathieu (GSV)
TPST : 20h en tout, moins de 8h pour moi

Le temps étant résolument à l'orage le vendredi 14 Octobre, j'opte pour la solution "départ le samedi de bonne heure", car je ne suis pas très chaud pour monter la tente sous le déluge. Le réveil est donc programmé à 5h. J'arrive à décoller à 6h15. La pluie a cessé. Par moment il y a encore des bancs de brouillard sur l'autoroute. J'arrive sans difficulté jusqu'à Solliès-Toucas. Je compte sur le GPS pour la suite. Je loupe la première bifurcation et je gagne une traversée du vieux village. Il me faudra quelques manœuvres pour arriver à tourner dans la petite rue en angle droit sur la place de l'église, mais le GPS finit par retrouver son chemin. On quitte rapidement la civilisation. La route forestière semble particulièrement longue. On ne trouve plus que des voitures de chasseurs garées sur le bas-côté de temps en temps. Heureusement, je finis par apercevoir des camions de pompiers qui sont déjà au rendez-vous. J'arrive donc pour 8h pile.

Comme prévu dans la procédure, je me rends directement au PC pour m'inscrire. La fiche à peine remplie, on me demande si je suis prêt à descendre tout de suite. Je me retrouve inscrit dans la première équipe, celle chargée de refaire l'équipement.

Je parts me préparer, puis je retourne attendre mes coéquipiers près du PC. Je retrouve quelques personnes connues et j'en profite pour aller étudier un peu la topo du trou. La "victime" se trouvera dans le réseau des Marseillais qui démarre vers -250, 50m au-dessus du fond du P160.

A 9h, l'équipe 1 est prête à partir du PC. Elle se compose de Laurent, qui refera l'équipement, de Seb et moi-même, les deux porteurs de kits. Laurent nous annonce tout de suite la couleur : le trou a des passages assez étroits et on va en chier.

A 9h15, Laurent rentre dans le trou. On lui laisse un quart d'heure d'avance pour équiper le premier puits et on s'engage à notre tour. Assez rapidement, on peut se rendre compte que le trou tient toutes ses promesses. C'est une cavité comme je les aime, je ne serais pas venu pour rien.

Au passage le plus célèbre, dit de "La Banane", je m'engage sans suffisamment me méfier et je me retrouve avec la main gauche coincée derrière le descendeur. C'est une expérience assez douloureuse, il faut donc assez rapidement trouver une solution. Je me remonte un petit peu pour libérer ma main, mais il reste toujours le problème de comment débloquer le frein maintenant. Je remonte encore une deuxième fois pour prendre un peu de mou et ça finit par passer. En connaissance de cause, je peux conseiller à Seb de mettre son descendeur en bout de longe.

Il y a encore quelques passages ma fois fort sympathiques et après une remontée et la descente du puits Marina, on arrive au départ du P160. A première vue, il n'y a aucune chance d'arriver à passer une civière, mais il y a des anciens qui jurent avoir déjà réussi, il y a longtemps. Pour élargir, il faudrait déséquiper tout le P160, ce qui n'est pas prévu dans l'exercice. Laurent conclut la discussion en disant : "Chacun son métier !".

La suite de notre intervention se fait sur ce fameux P160, qui va être équipé en double sur sa plus grande partie. Je suis Laurent sur la corde déjà en place et je peux donc tester le passage de nœud que l'on veut épargner aux équipes secours. La descente se fera sur la nouvelle corde et la remontée sur l'ancienne.

On marque un arrêt sur le pallier pendant que Laurent cherche à équiper juste à l'aplomb du départ du réseau des Marseillais. Malheureusement, la corde n'est pas assez longue et il repasse sur l'autre corde. Du coup, je me charge de déséquiper la nouvelle corde pour l'arrêter proprement sur le pallier.

Laurent a pendulé jusqu'à départ du réseau, mais la corde en place est accrochée plus bas. Je descends pour aller la décrocher. En bas du puits (-303), celle-ci est encore utilisée pour le puits suivant. Je descends jusqu'à -312 pour la défaire et je remonte. Je fais le pendule à mon tour pour installer la corde et rejoindre Laurent. Je lui passe les deux mousquetons et plaquettes que j'ai récupérés plus haut pour le laisser finir d'équiper la main courante. Malheureusement, faute de matériel on ne pourra pas aller plus loin, alors que l'exercice devait démarrer au font du réseau des Marseillais. Le point chaud va être assez intime.

Comme l'endroit est un peu boueux, je reste en opposition à l'entrée, puis je fais demi-tour pour attaquer la remontée pendant que Laurent jette un coup d’œil à la suite. Au pallier, Seb me laisse remonter encore en premier.

Nous mangeons un peu avant 14h, au départ du P160. L'équipe ASV réduite nous rejoint à cet endroit peu de temps après. Nous leur expliquons la situation et nous leur transmettons nos instructions pour l'installation du point chaud. Ils vont pouvoir apprécier un endroit exigu et pourri du sol au plafond.

J'attaque de nouveau la remontée en premier. Nous retrouvons l'équipe téléphone avec Pascal en haut du puits Marina. Ils sont suivis par les premières équipes d’évacuation qui vont nous laisser passer dans les passages délicats. Avec la lumière dans les yeux, je ne reconnais même pas Loïc qui fait parti de la fête.

On profite aussi du téléphone pour contacter le PC et faire notre premier rapport. Notre remontée est annoncée à l'équipe désobstruction qui va nous laisser le passage de la banane dans son état naturel avant de l'éclater. J'aurais regretté de ne pas l'avoir connue à la remontée. Je pousse même le plaisir jusqu'à la passer sans pédale et sans bloqueur de pied, qui m'a abandonné en plein milieu. Elle est un peu lisse, mais ça passe tout seul. A la sortie, les trous sont prêts. Un casseur me laisse passer pour aller à la salle où je retrouve Michel et Hervé (il n'y en a qu'un connu dans tout le quart Sud-Est de la France).

Comme la perspective d'éclater la banane a fait très envie à Laurent, celui-ci demande au PC la permission de se joindre à l'équipe désobstruction, permission qui lui sera accordée.

On l'abandonne à toutes ces réjouissances et je reprends la remontée, suivi de Seb. Nous sortons à 17h. Il y a un gros ventilateur juste au-dessus de l'entrée. Je fais attention à la tête, ce sera donc pour l'épaule...

Je termine par un passage au PC pour le rapport. Vu qu'on a laissé le chef dans le trou, c'est donc moi qui m'en charge. Ils sont assez avides d'information sur la reconnaissance de la cavité. Notamment, ils aimeraient bien savoir comment j'ai fait pour ressortir aussi trempé. C'est juste la pluie d'hier ; les puits sont un peu arrosés. Je les laisse noté le pallier du P160 en top position et un peu le puits Marina, car on ne va pas tout noter non-plus.

Ils me sondent aussi pour savoir si je ne veux pas redescendre dans deux heures avec une équipe d'évacuation, mais vu que je me suis levé à 5h, que j'ai fait deux heures de route, que je suis descendu à -312 dans un trou pas facile, qu'on a pas trainé pour remonter, et que j'ai encore la tente à installer, je décline poliment.

Grand bien m'en a pris, car avec la suite qu'ont pris les événements, j'allais passer les 24h d'efforts d'affilé, ce qui n'est clairement pas dans mes capacités...

Je rentre me changer. Je croise pleins de gens inquiets, qui ont attendu toute la journée et qui attendent encore. Il y a notamment Virginie et Mélanie qui font partie d'une équipe ASV 2 qui n'est toujours pas sur le départ à 17h passées...

Je finis par me débarrasser de mes affaires détrempées. J'installe la tente pour la nuit. J’engloutis une boite de petit salé froid. L'appel du duvet est le plus fort. Je me couche tout habillé.

Je ré-émerge à 21h. Il y a encore des gens qui se préparent pour descendre. Moi, je me prépare à aller me coucher pour de bon. La suite me sera racontée le lendemain matin.

Pour faire bref, ils y ont passé la nuit. Un pompier s'est démis l'épaule au passage de la banane et se l'est remise lui-même. Ses copains l'ont sorti à l'arrache, car il y avait encore largement de quoi élargir. Les derniers sont sortis à 6h du matin. Il n'auront même pas droit à une heure de sommeil avant que les chasseurs rentrent en action.

La matinée sera consacrée au rangement et au débriefing. Je repars vers midi.

Mathieu

http://www.fichiertopo.fr/display.php?details=1&indexid=800

25 juin 2016

Exercice secours au Marguareis - 24, 25 et 26 Juin 2016

Participants GSV : Christian, Christophe et Mathieu sur un total de 38 personnes, comprenant des italiens et des varois en plus du SSF 06
TPST : environ 7-8h

Vendredi 24 Juin :

Après rappel des troupes valides et non-alcoolisées, pour le grand exercice secours au Marguareis, le GSV arrive à aligner dignement trois personnes dont une n'est certaine qu'à 95% à quelques heures du départ (avec un taux aussi surévalué, je n'y croyais pas...).

Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler du Marguareis, il s'agit d'un massif karstique perché à plus de 2000m d'altitude à la frontière italienne au-dessus de Tende, mais constituant une enclave de la commune de La Brigue. Son point culminant est la Pointe Marguareis à 2650m. C'est là que l'on va trouver les trous les plus profonds du département, avec plusieurs à plus de -500. L'exercice secours va se dérouler au début de l'un d'eux, le Penthotal, avec une victime fictive à -100 dans la Salle des Fées juste après le départ du Puits de la Papesse.

Étant bien-sûr fin prêt, l'après-midi du vendredi 24 Juin est consacré à la préparation du matériel. A 16h, je passe chercher Christophe chez lui. Nous avons rendez-vous avec une équipe du COV à Mougins pour monter en pickup. Là-bas, nous retrouvons Yolanda, Sylvain et Michel. Et à 18h, nous sommes en route comme prévu.

Contre toute attente, le trajet sur l'autoroute est fluide à cette heure-là et nous atteignons Ventimille sans souci. Puis nous remontons la vallée de la Roya. Nous faisons un arrêt à Breil pour trouver du pain. Et l'heure étant déjà bien avancée, nous cassons la croute rapidement pendant l'attente au feu rouge avant le tunnel de Tende (20 minutes).

Après le passage du tunnel, nous remontons sur le Col de Tende côté italien pour venir récupérer les 14km de piste jusqu'au refuge du Martel. La vue durant le trajet est particulièrement belle et certains passages sont vertigineux.

Nous arrivons sur place à la tombé du soleil et il faut faire la course pour monter la tente avant la nuit. Et encore, nous avons la chance d'être fin juin, au moment où les jours sont les plus longs. J'arrive juste à terminer avant de devoir mettre la frontale, quand un Christophe désespéré m'appelle au secours. Il a emprunté la canadienne de Jérôme. Il n'arrive pas à finir. Et il a un morceau de tube coudé avec deux parties femelles et une partie mâle, dont il ne sait que faire.

Après un examen du matériel, je dois reconnaitre qu'au moment où je faisais mes armes avec une antiquité des années 50, Jérôme avait ce qu'il se faisait de plus moderne dans les années 80. L'entrée de la tente est soutenue par deux pieds inclinés pour laisser le passage, et qui s'enfilent dans des renforts dans le tapi de sol. A observer le trou côté gauche, je n'ai aucune difficulté à imaginer Jérôme en train de monter la tente !

La partie principale étant montée, il faut se rendre à l'évidence ; il manque un tube de pied pour un des piquets de l'avancée. Mais où Jérôme a-t-il bien pu le mettre ? La question étant de pure rhétorique dans ces conditions, je décide de terminer le montage avec un soutènement en pierres sèches. La nuit est maintenant franchement tombée et Christophe devrait arriver à dormir dedans. Comme les deux toiles se touchent, je me garde bien de lui dire que si il pleut, il va avoir des surprises. Je n'ai pas tout vérifié, mais y aurait-il une chance que deux petits morceaux de tube aient aussi été égarés ?...

Maintenant que l'urgence a été réglée, nous pouvons nous rendre au refuge pour enregistrer notre arrivée. A la constitution des équipes, j'ai le plaisir d'apprendre que je suis intégré à l'équipe ASV et que le rendez-vous est à 7h du matin. La nuit va être courte.

Au retour à la tente, je peux enfin terminer mon repas et je mets le réveil à 6h. Il est déjà 11h30 passées.

Samedi 25 Juin :

La nuit s'est bien passée. Je prend mon petit déjeuné devant la tente. Il n'y a personne debout et je regarde le soleil se lever. Une belle journée se prépare.

Comme prévu, j'arrive au rendez-vous à 7h25 bon premier. Il n'y a personne de prêt. Et quand Christophe prendra son poste au PC, je serai encore le premier à être inscrit sur la liste.

Bref, vers 9h30 l'équipe ASV part en direction du trou, mais personne ne le connait et il y a juste Michel qui a déjà vu l'entrée. Comme celui-ci traine un peu en arrière, il nous faut faire demi-tour quand on est visiblement allé trop loin. Heureusement que le trou est à proximité, il n'y a pas trop de chemin à faire.

Nous rentrons dans l'ordre des kits ASV et avec la fausse victime au milieu. J'ai le dernier kit. Le chef d'équipe, Fred (Var), ferme la marche derrière moi. La descente se fait tranquillement. Avant le puits de la Papesse, je suis les traces les plus évidentes jusqu'à un balcon. Je vois les autres traverser en main courante en dessous. Ce n'est pas le passage, mais le détour valait le coup d’œil. 

Pour la fin du parcours, Fred prend le kit à son tour. A la sortie de la main courante, il m'appelle pour venir récupérer le kit. Je ne me suis rendu compte de rien, mais il vient de se faire un vol et il est un peu sonné. 

Aurait-on finalement une vraie victime pour l'exercice ? Ça tombe assez mal, c'est justement le chef d'une équipe de débutants...

Après un moment, il arrive à s'en remettre. On peut attaquer l'exercice. On le fera sous un mode apprentissage où tout le monde assiste à tout, plutôt que dans un mode comme en vrai où chacun s'occupe de son poste.

Pour ma part, je commence par donner un coup de main à Fred B. (Il y a trop de Fred dans cette équipe) pour l'installation du Téléphone Par le Sol. La première antenne est mise directement dans l'arrivée d'eau. Pour la seconde, à l'autre bout de la salle, juste au-dessus du Puits, une deuxième arrivée d'eau indépendante fera l'affaire.

L'appareil à peine branché, Fred B. se fait déjà agresser par la surface. Il n'y a pas à dire, le signal est fort et clair ! Je peux passer à la suite.

Mon poste officiel est le montage du point chaud que je partage avec un italien. Il faut d'abord trouver un endroit tranquille et aplanir le sol. Dans notre cas, on a pas vraiment l’embarras et le choix est vite trouvé. On empile ensuite, une bâche, un matelas auto-gonflant, une couverture de survie et une bâche de propreté. Par dessus on installe un abri pré-monté en couvertures de survie.

Par la suite, Sophie (Var) et Michel vont prendre place avec la victime, Virginie, pour la déshabiller et faire un deuxième bilan plus approfondi (après le premier, fait sur le lieu de l'accident).

Au TPS, la surface est maintenant beaucoup plus conciliante ; elle en est à demander à l'équipe ASV si elle n'a pas des nouvelles de l'équipe téléphone, ce qui nous fait bien rigoler ! Mais il ne faut pas le dire...

De notre coté, ce n'est pas beaucoup mieux. Personne n'a pensé à mettre de l'eau dans les kits pour pouvoir en faire chauffer. On est obligé de mendier pour pouvoir offrir un thé à la victime...

Au fur et à mesure, on voit arriver les équipes d'évacuation et l'équipe téléphone.

Quand on a des personnes un peu trop frigorifiées, on les fait rentrer un moment dans le point chaud. Pour ma part, je dois reconnaitre que mon équipement spécial trou froid tient toutes ses promesses (sous-combinaison, cagoule en soie, sous-gants en soie). Même en restant inactif à 1-2 degrés, ça passe sans problème. Il y a juste les chaussettes qui pourraient être mieux, mais ce n'est pas dramatique. En tout cas, à voir le cirque que font les autres, je suis content d'avoir été prévoyant. Car il y a du temps à tuer avant d'avoir le signal du départ.

Le moment tant attendu finit quand-même par arriver (vers 14h ? Je ne sais plus). On soulève l’abri du point chaud pour la mise en civière. On place celle-ci à coté de la victime. On se met en position pour soulever : pieds, hanches, épaules et tête (je suis aux hanches). 

- Des pieds à la tête, prêt à soulever ?
- Prêt !
- ...
- Soulevez !

Et là, quelle n'est pas ma surprise de ne pas sentir de résistance ! J'en demande même à la victime si on a pas été un peu brutal, mais tout va bien. A ce moment, j'étais encore loin de me douter qu'à moins d'un demi gabard (unité de poids du GSV), victime et civière comprise, on va au devant des problèmes quand ce n'est pas anticipé. Et je m'étais déjà laissé surprendre.

La civière s'en va et je reste derrière pour replier le point chaud. Je suis donc le dernier à repartir du fond.

Au milieu de la main courante, ça bouchonne et je vois la civière passer au dessus de nos têtes en tyrolienne, à la verticale du Puits de la Papesse. Le spectacle est grandiose !

Durant la remontée, je vais renforcer les différentes équipes pour les sorties de puits. Malheureusement, nous faisons face à une panne du téléphone, et on se résout à s'en passer.

Les puits s'enchainent. Et au bout d'un moment, j'ai le plaisir de rencontrer Christian alors que je n'y croyais plus ! La surprise est totale. Il avait juste éviter de prendre la piste de nuit avec le camion, ce qui est plus prudent. Il était donc arrivé après mon entrée sous terre. 

Mais le plaisir des retrouvailles est interrompu par le devoir et Christian va prendre son poste dans le puits comme contre-poids. Je n'ai pas le temps de réaliser la chose, que le drame est évité de justesse : La civière a décollé comme une fusée et le régulateur fait tout se qu'il peut pour freiner sa course effroyable. Mais heureusement, il réussira à reprendre le contrôle de la situation.

Pour Christian, c'était quasiment de la chute libre et je m'en veut beaucoup de ne pas avoir pensé à le prévenir de ce qui l'attendait. Du coup, là-aussi le régulateur s'est laissé surprendre par le poids insignifiant de la civière.

La suite se fera sans encombre malgré les risques de chutes de pierres dans la zone d'entrée.

A la sortie, on est accueilli par un orage de grêle grosse comme des balles de golf. Du coup, je me porte volontaire pour ramener la victime au refuge au plus vite. Il devait être à peu prêt 17h30, si j'ai bonne mémoire. Heureusement l'orage ira voir plus loin assez rapidement.

La soirée sera consacrée au débriefing et au repas dans le refuge.

Dimanche 26 Juin :

Le lendemain matin, le retour est prévu sans tarder. On replie tout et nous seront sur le départ vers 9h30-10h. La descente se fera par Monesi à cause d'une course de vélo. De ce coté, la piste est beaucoup plus longue, mais plus tranquille.

A Monesi, des travaux nous obligent à attendre. Nous allons prendre un café et acheter du fromage.

Nous récupérons l'autoroute à Imperia. Nous arrivons à Mougins vers 15h30. Puis avec Christophe, nous rentrons sur Vence, contents tout les deux d'avoir pu découvrir le Marguareis.

Mathieu