31 mars 2020

Désobstruction Mars 2020 (9 sorties)


SUR VENCE : 4 sorties (Dada).

-Baume qui remonte + Baume Chabert + Grotte des Iris (Baou des Blancs ; 3 sorties, Dada) : désob, prospection et repérage de suites à ouvrir.
-Grotte du Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie) : prise de mesures dans le passage remontant avant la 1ere main courante. Désob du terminus et prise de mesures.

SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 4 sorties.

- Craignos (68M5) : ça y est, on est passé !!! passage ouvert donnant dans une salle relativement importante, descendante, boueuse et un peu concrétionnée, suivie d’un passage bas d’une vingtaine de mètres de long, débouchant sur une galerie de 200m de long (non mesurée), qui va en s’agrandissant et qui arrive dans un immense entonnoir de 30m de diamètre et de plus de 20m de profondeur, obstrué par des blocs énormes et du très beau sable...Tout ce réseau s’ennoie très rapidement et en totalité, aucune échappatoire possible.

SUR GRASSE (Sarée) : 1 sortie (Dada).
-Grotte du Chemin de l’oratoire : désob du terminus ; prospection vers l’ouest ; trouvé 3 nouveaux départs dont une « mini » grotte.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :

-Saint Joseph (Ondine et Pierre, St Vallier), Aven Yvan (St Cézaire), Keops Kephren 37U2 (Caussols)

Pour le club,
Christophe S.

7 mars 2020

Interclub au St Joseph

Participants : Ondine et Pierre (GSV), Alexandre et Vincent (Magnan), Antoine et Vincent (Martel), Romain (Garagalh) et Kevin (Kaskada).
Le Coucou : Julien et Momo.

Depuis quelques temps avec Ondine nous trottait dans la tête deux projets :

-Organiser une sortie interclub entre jeunes spéléos du département.

-Aller voir la rivière du Saint Joseph post voutes mouillantes.

Twingo ! Sortie interclub au Saint Joseph !

Rendez-vous est donné à Saint Vallier autour d’un petit café. Une fois tout le monde d’attaque le convoi part, cap sur le Saint Jo !

Sur place, Julien nous attend pour un petit coucou. Point de spéléo pour lui aujourd’hui. Il faut dire que l’homme est un spéléo avisé et qu’un signe ne la pas trompé : la présence de flaque d’eau bien remplie après les pluies de la semaine.

« Ça va être mouillé les gars !»

Tout le monde papote en se préparant tranquillement. Pierre part avec Alexandre pour commencer à équiper le trou. Une quasi première pour Pierre qui ne manquera pas de suivre les conseils d’Alexandre. 

A peine le premier puit descendu qu’un son familier se fait entendre venant du fond : Le vrombissement de la flotte. Julien avait raison… En effet une magnifique arrivée d’eau se déverse dans le fameux boyau du Saint Jo. Après une rapide réflexion Pierre se lance avec amour dans le boyau noyé bientôt suivi par Alexandre, c’est bien mouillé mais ça passe. Une fois arrivé au sommet du P70 complètement trempé, Pierre commence l’équipement du puit en direct. Alexandre s’occupe de l’équipement des verticales parallèles, suivi d’Ondine qui observe l’équipement. Arrivé à l’équipement de la dev, Pierre hésite : une arrivée d’eau lui arrive directement en pleine gueule et arrose bien comme il faut tout le reste du puit. Antoine prend la main, pose la dev et descend le puit sans tarder.

« Ça arrose sévère mais ça va !»

Il y a tellement d’eau qu’on ne voit absolument rien de la beauté du puit pendant la descente. Dommage, mais 70m de douche c’est quand même marrant. 
Alexandre file équiper le dernier puit pendant que le reste part faire un tour rapide dans la galerie fossile.

Tout le monde se rejoint dans la rivière. Trop d’eau pour aller voir l’aval, tout le monde se dirige vers l’amont. Devant la première voute mouillante le groupe se scinde en deux : Alexandre, Vincent et Kévin décident de commencer la remontée, et en grand seigneurs, déséquipent le P70.

L’autre partie se mouille jusqu’au menton pour passer la voute mouillante N°1, et remonte la rivière jusqu’à la voute mouillante n°2, qui malheureusement est verrouillée. Le groupe de 5 spéléos se trouvera bien incapable de trouver l’accès à la galerie du rat même après avoir parcouru plusieurs fois la zone. Une fois cette défaite digérée, avec l’aide de quelque poignets de chouchous, le groupe commence la remontée des puits, chacun son kit au cul sur un bon rythme bien fluide.

A la sortie, Momo est là pour nous accueillir et Ondine prépare une petite infusion de derrière les fagots bienvenue pour réchauffer tout le monde.


Au final, le bilan de cette sortie jeune interclub est positif :
Tout le monde est motivé pour organiser et participer à de futures sorties interclubs et on a encore une bonne raison de retourner au fond du St Joseph !

Pierre

1 mars 2020

Sortie «vintage» au Kéops-Kéfren

Participants : Bernard, Daniel, François, Jérôme
TPST : 3h30

Lorsque le Président nous a annoncé vouloir faire une sortie «vintage», François a compris qu’il s’agirait d’une visite où l’on boirait du «vin» et dont les participants auraient un certain «âge». Il n’avait pas tout à fait faux notre séminariste déviant (comme l’eau), car outre la demi-bouteille de côtes-du-rhône réservée aux sorties en petit comité, le cumul des âges des quatre participants taquinait les 250 ans ! Plus prosaïquement, il s’agissait surtout de remettre le pied à l’étrier de la pédale de notre ami Bernard qui, après 2 ans d’inactivité spéléologique, a ressenti une subite envie de corde. Pour l’occasion Dada nous a donc concocté une petite traversée tranquille du réseau des Pharaons à Caussols avec, pour commencer, une descente du P15 de l’aven Kéfren, et pour finir la remontée du P10 de l’aven Kéops.

Il bruine et il caille lorsque nous nous rejoignons tous les quatre au col de l’Ecre vers 10h ce dimanche-là. S’y trouve déjà une voiture avec une demoiselle habillée en spéléologue. Renseignements pris, l’ASMPG (Association Sportive du Marguareis et des Préalpes de Grasse) a prévu ce même jour une initiation de masse au Cresp. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, une douzaine d’autos envahissent le parking, menées par les Lambroglia père et fils. Point trop d’embrassades et de postillonnage, coronavirus oblige, mais le simple plaisir de rencontrer enfin un club qui initie par paquets de vingt. François tombe littéralement dans les bras de son vieil ami Jo et il m’avouera plus tard que c’est le seul garçon avec lequel il aurait aimé coucher… Décidément, ils leurs apprennent des choses de plus en plus curieuses au séminaire !

Il est près de 11h15 quand nous débarquons aux Pharaons. Le Président équipe l’entrée du Kéops (la plus confortable, par laquelle nous ressortirons) et celle du Kéfren (la plus étroite, par laquelle nous descendrons). Au bas du puits d’entrée du Kéfren, nous l’entendons soudainement couiner : «‘tain, il manque 3 mètres de cordes pour arriver en bas, c’est pas possible, j’ai pris une «vingt mètres» comme indiqué dans le bouquin du CDS, y a un truc qui va pas !».


François glousse et me susurre que Dada a dû se mélanger les pinceaux dans les cordes entre le Kéops et le Kéfren. En rougnant, Daniel ressort du trou en demandant à Bernard de lire la longueur écrite sur le bout de la corde : c’est en partie effacé mais le hiéroglyphe présidentiel ressemble au nombre «20».


Le mystère restant entier (jusqu’à ce que quelqu’un mesure la longueur réelle de cette corde…), le Président utilisera pour le Kéfren la corde de 25 mètres qu’il avait prévu pour descendre le P22 colmaté du Kéops, P22 que nous n’explorerons donc pas...

La montre de Bernard indique 11h45 quand la fine équipe finit par descendre.



Au bas du puits d’entrée nous tombons nez à nez avec une salamandre et une grenouille qui se sont visiblement égarées.


Midi a sonné depuis quelques minutes quand Dada décide que nous déjeunerons avant de procéder à la traversée. Cette homme a une horloge à la place de l’estomac. Nous rejoignons ainsi la grande salle du Kéfren. J’en profite pour tourner des images avec une caméra Haute Définition et tester un nouvel éclairage LED sur un grand volume, ces essais devant permettre au GSV, un jour prochain, de produire un film enfin montrable au reste de l’humanité (on en a déjà tourné 75 depuis 2008, mais la plupart piquent les yeux et surtout les oreilles…).


Notre vétéran Bernard semble d’autant plus apprécier cette petite reprise et cette cavité qu’il a repéré une belle dalle sous laquelle il aimerait bien être inhumé. Le Vestige s’allonge sur la pierre plate dans la position du gisant et nous devons reconnaître que ça a de la gueule. Le révérend François lui administre l’extrême-onction tandis que le Président sert le vin de messe.


Daniel lui rappelle qu’il nous a déjà fait le coup à la grotte de Mons et qu’il lui faudra quand même choisir sa sépulture avant de claboter. François fait remarquer qu’une momie enterrée dans le Kéfren, ça coule de source. Bernard rétorque qu’il n’est pas encore mort et qu’il a encore le temps de réfléchir...

Après ces facéties funéraires, nous nous acheminons tranquillement vers le Kéops, sa jolie galerie, et sa chatière de forme vaginale.


François, Daniel et moi nous y enfilons tête première ce qui nous vaut un atterrissage en vrac particulièrement non-fédéral et surtout très rigolo. Bernard renonce, estimant que le bout de galerie en cul-de-sac de l’autre côté(censé jonctionner un jour avec l’aven Mikerinos tout proche) ne vaut pas le tortillement pour franchir la chatière. Il n’a pas tort, mais une occasion de se marrer est toujours bonne à prendre. Nous nous retrouvons peu après à la base du puits d’entrée du Kéops. Bernard veut partir en pôle position puis il nous annonce subitement qu’il a oublié sa pédale. Bon prince, je lui passe la mienne en lui demandant de me la renvoyer une fois en haut, ce qu’il fait en visant soigneusement ma tête. Soyez bon avec les animaux et les vieillards...




Il est 14 h et des brouettes lorsque le Président sort en dernier du Kéops.


Comme il est encore tôt, il nous propose d’aller visiter le 37U2, à une centaine de mètres de là, cavité répertoriée dans le Créach’ comme «Grotte des trépassés». Cette inter-strate dotée de deux entrées porte d’autant bien son nom qu’elle recèle des ossements humains préhistoriques.


Nous nous enfilons à quatre pattes dans l’entrée nord et après un court crapahut nous débouchons dans une salle surbaissée d’une vingtaine de mètres carrés.


François et Dada se mettent alors à fureter dans tous les coins tels deux vieux clébards voulant déterrer des os dont ils ont oublié l’emplacement.


Au bout d’un quart d’heure, ils ont réussi à entasser fémurs, omoplates, côtes et calottes craniennes ainsi que quelques tessons de poterie.


Leur minute de folie passée, ils remettent tout en place et nous rejoignent, Bernard et moi, à l’extérieur. 

Il n’est pas loin de 16h lorsque nous atteignons les voitures. Pendant que nous nous changeons, nous voyons revenir les initiés de l’ASMPG au grand complet dont nous apprenons qu’ils ont fait un petit barbecue pour fêter leur dépucelage spéléologique à l’aven Cresp. Le Président marmonne dans sa barbe que c’est pas une heure pour manger des saucisses et qu’à quatre heures on goûte avec des biscuits et que pour déjeuner la bonne heure c’est midi, épicétou et scrogneugneu. Décidément cet homme ne badine pas avec les horaires des repas…

Jérôme


Le compte-rendu en images qui bougent :



29 févr. 2020

Désobstruction Février 2020 (17 sorties)


SUR VENCE : 3 sorties (Dada).
-Baume qui remonte + C9 (Baou des Blancs ; 2 sorties) : le développement passe maintenant à 448m (mesurés au déca + clino + boussole vu que Christophe et son Disto+Auriga sont toujours sur Paris). Calibrage dans la N6. Et visite de la Baume Chabert (157Y2).
-Grotte du Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie) : prise de mesures vers la 3ème entrée et passage remontant, avant la 1ere main courante. Calibrage du terminus : avancée de 1.5m!

 SUR ROQUEFORT les PINS : 2 sorties (Dada, secteur de Camptracier).

-Gorges du Loup : prospection du Lauron en remontant la rivière pour chercher une cavité trouvée en 1989, et qui n’a évidemment pas été retrouvée (cela vous étonne-t-il?).

-Aven du Nid d’Escargots : calibrage en haut du méandre vers le terminus ; déblayage ; terminus, pas de suite ! Par contre, une suite éventuelle à ouvrir sur la gauche. A la fin de la séance, petite ballade de prospection et un départ de trouvé.

SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 9 sorties.

- Craignos (68M5) : 7 sorties désob avec Choucas ; arrêt sur passage vertical remontant avec un TRES FORT ECHO ! Ça motive !

- Aven du Menhir (68S3) : 2 sorties de calibrage et rééquipement.

SUR SAINT CEZAIRE : 2 sorties (Pierre, Julien et Dada).

-Aven Yvan : sortie de Pierre et Julien C. pour visiter et calibrer l’étroiture terminale au sol. Et une autre sortie pour Dada qui bosse sur la cheminée au-dessus du terminus (passage de l’étroiture, ex- ‘trou du cul de mouette’) : remontée de 5m, avec suite à ouvrir. Calibrage de l’étroiture terminale, déblayage de la petite « bulle » derrière : entrevu suite verticale étroite.

SUR GRASSE (Sarée): 1 sortie (Dada).
-Grotte du Chemin de l’oratoire : désob et prospection.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :

-Ricounaum (68X9, Gourdon), Aven de la Baume (Ondine et Pierre, Cipières), Calernaum (Ondine, Cipières), Grotte de Paques (Rémy, St Cézaire).

Pour le club,
Christophe

16 févr. 2020

La baume qui remonte

Participants : Bernard, Daniel et François
TPST : 3h

Nous étions trois au rendez-vous : Bernard, Dada et moi-même, pour emmener le vétéran du club (Bernard) visiter la baume qui remonte, qu’il ne connaissait pas du tout. On démarre du parking face à la carrière à 9h25. Après une montée régulière avec un peu de sueur, et la redescente sur la falaise Sud-est du Baou des Blancs par un nouvel itinéraire plus facile sauf les cent derniers mètres, nous arrivons devant l’entrée de la Baume. Nous nous équipons et on rentre dans la grotte, il est alors 11h.

Notre ainé a eu droit à la visite de toutes les entrées : Entrée par la Baume de l’oignon, sortie par la Baume qui remonte, visite de tous les diverticules et petites galeries... Le Bernard était ravi, mais quand même un peu fatigué ! Pensez donc mon cher, voila-t-y pas presque un an que notre ami n’avait plus fait de pénétrations ! C’est normal à force de ne plus pratiquer, on n’a plus la condition pour de tels efforts !

Après le casse-croute à l’extérieur, nous visitons la grotte C9, dite des archéologues. Ayant du temps devant nous, Dada ayant entendu parler d’un départ intéressant à gratter, nous convie à aller voir la grotte Chabert 157 y2, qui n’est pas très loin, où un départ au bout d’une galerie orientée vers l’ouest aurait un courant alléchant. Nous l’avons cherché mais tout comme l’arlésienne nous l’avons cherché mais ne l’avons pas trouvé ! Par contre nous avons eu la visite de quelques chauves-souris et un rat qui rallait après nous car nous l'avons dérangé dans son sommeil !

Retour vers la Baume qui remonte, où nous nous changeons, et retour aux voitures vers 14h. Le temps global des visites étant de l’ordre de 3h, notre ami Bernard était content pour cette reprise, mais souhaiterait pour la prochaine tâter un peu de la corde dans des petites verticales !

François.

9 févr. 2020

Aven du Menhir élargi

Participants : Ondine, François, Jérôme, Daniel et Mathieu
TPST : 3h30 à la louche

Il semblerait que j'aie pris un peu de retard dans les compte-rendus. Nous allons donc remonter un bon mois et demi en arrière, jusqu'au 9 Février. Autant dire que c'était avant... 

Le Président avait donc décidé de tenter de mettre à la dernière minute un tout petit quelque chose dans son bilan toujours désespérément vide après près de quatre ans à la tête du CDS. Comme les élections du 14 Février approchent à grands pas, il a travaillé dur pendant la semaine pour nous offrir la visite d'un inédit que personne n'aurait eu l'idée d'aller visiter, même par naïveté.

Je me permets de citer le Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 de mai 2015 à la page 198 :
"Petite cavité complexe avec quelques beaux puits, mais qui mériterait de sérieux travaux de recalibrage...".

Vous l'aurez reconnu tout de suite, il s'agit de l'Aven Menhir. Eh bien, le Président l'a recalibré. Enfin, jusqu'en haut du P25, mais ça il ne faut pas le dire tout de suite...

Nous voici donc au matin du 9 Février. Et contrairement aux habitudes, le Président et moi ne faisons pas de co-voiturage. Comme il y a un peu de piste à faire, il faudra nos deux voitures pour trainer tout le monde. On a pris rendez-vous à Gourdon. Je fais juste un détour par la gare de Cagnes pour récupérer Ondine.

Elle a l'air d'aller un peu mieux que le dimanche précédant. Elle semble remise de son infection par un coronavirus non-identifié. Bernard qui a préféré s'abstenir de venir et préféré ne pas prendre de risque en raison de son grand âge, s'est sans-doute inquiété pour rien. C'est sûr que si elle s'amuse à contaminer les vieux du club, il n'y aura plus de club du tout...

Et de quoi discute-t-on dans la voiture un 9 Février ? Eh bien, des gilets jaunes pardi ! Etant donné sa fixation sur les vêtements noirs et ses prédispositions de casseuse, j'essaie de faire avouer à Ondine son appartenance aux Black Blocks. Elle ne dit mot. Je lui demande donc combien le gouvernement la paie pour discréditer un mouvement social légitime. Il semblerait qu'il soit un peu pingre avec ceux qui exécutent ses basses oeuvres, car elle arrive sur le champ au point Bernard-l'homme-le-plus-riche-de-France. Imprudemment, j'ai essayé d'expliquer la différence entre la valeur de liquidation du capital et le revenu, mais je n'ai pas pu finir ma phrase. Si jamais un jour elle découvre que moi-aussi je suis un ennemi de classe, elle n'hésitera pas à se balader avec ma tête au bout d'une pique. Je comprend mieux pourquoi Bernard-l'homme-le-plus-riche-du-club a jugé plus prudent de ne pas venir. C'est pourtant un excellent exemple de quelqu'un qui est obligé de faire les poubelles et de vivre au crochet de sa femme, faute de revenus...

Le 9 Février, la bourse était encore au plus haut. C'était avant...

Miraculeusement j'arrive à Gourdon toujours vivant. Tout le monde est à l'heure. J'invite François à venir veiller sur moi et je laisse le Président prendre Jérôme. Puis nous rejoignons la piste de l'Embarnier jusqu'au site de décollage de parapentes. Il n'y a plus qu'à suivre les crêtes à pied jusqu'au fameux menhir, qui est en fait parfaitement naturel. C'est juste le résultat de l'érosion.


Le 9 Février, le temps est gris, il y a du vent, et il ne fait pas très chaud. C'est bizarre, mais fin mars, il n'y a rien qui a changé...

On se change sur la crête, puis on descend jusqu'à l'entrée de la cavité.


Je laisse le Président, Ondine et Jérôme partir devant, c'est plus prudent. Jérôme a amené la caméra pour filmer un inédit. Il va pouvoir se faire plaisir.



Un peu plus tard, j'attaque la descente, suivi de François qui ferme la marche.




A première vue, le Président a bien travaillé. La progression est aisée. Il a mis des mains courantes dans le plus pur respect des normes fédérales si on ne regarde pas les broches en fer à béton. On pourrait se sentir en sécurité, sauf que la roche est vraiment pourrie et ne demande qu'à partir dès qu'on touche les parois. Il va falloir redoubler de prudence.

Après un premier P7, on retrouve tout ce beau monde en train de regarder le Président ré-équiper le P10 sur le seul côté qui a l'air a peu prêt solide.


Au P25, ses élargissements lui permettent d'équiper en direct avec un double amarrage en naturel. Il n'y a aucun endroit de sain pour planter des spits et les lames rocheuses choisies par le Président n'inspirent pas une grande confiance. A la descente, je réussi à détacher un petit caillou qui va finir pile dans la caméra de Jérôme, mais heureusement celle-ci n'aura pas de dégât.

Nous nous installons là pour manger. Jérôme nous sort la demi-bouteille des jours de sobriété et de remontée difficile. Il a dû se méfier quand-même un petit peu des belles promesses présidentielles. L'expérience peut-être ?


Le 9 Février nous avions encore droit à une demi-bouteille dominicale. C'était avant...

A la fin du repas, le Président disparait pour aller équiper le P31. Quelques minutes plus tard, Jérôme part le rejoindre à son tour. Je termine mon repas tranquillement. Je range mes affaires. Je m'approche moi-aussi. Jérôme est toujours à se demander comment il faut faire pour s'enfiler dans le passage. Il semblerait qu'il ait grossi des chevilles, ça ne veut pas rentrer.

Il me laisse la place pour que je lui montre comment faire. Il faut dire que c'est un peu en travers dans le sens de la descente, mais si on vise bien ça passe tout seul. On descend de deux mètres, puis on remonte de un de l'autre côté et on peut faire coucou à travers une lucarne.

Quelques mètres plus loin, je retrouve un Président dépité. Il a trouvé les deux spits du départ de la main courante, mais il ne trouve pas comment faire la suite. La fiche d'équipement indique une dev à -2. Il va chercher un moment. Il ne trouve qu'un pauvre béquet pour faire un nat, mais la corde frotte tant qu'elle peut sur une arrête. Après quelques coups de massette présidentielle et un raccourcissement de la dev, ça ne frotte plus mais ce n'est toujours pas engageant. L'angle de la dev n'est carrément pas fédéral, l'amarrage naturel est des plus douteux et la corde finira sur une arrête si ça lâche...

Qu'importe, le Président y va quand-même. Entre temps, Ondine a eu largement le temps de nous rejoindre et de nous annoncer que Jérôme et François sont déjà en train de remonter comme des voleurs.


Nous pouvons aussi admirer l'état de décomposition avancé des mousquetons de la vire qui était restée en place.

En dessous, le Président n'a pas trouvé le spit de -10 et s'est contenté de mettre une dernière dev à -17. Ca ne touche pas, mais on doit faire toute la descente sur une dev pas très recommandable. La prudence la plus élémentaire aurait été de s'abstenir et de faire demi-tour, mais bon, la tentation de voir le fond avant de ne plus jamais remettre les pieds dans ce trou a été la plus forte. Ondine qui est facilement influençable me suit aussi. Par contre, à la vue de la trémie du fond, je remonte illico sans demander mon reste. J'enchaine avec le P25 qui m'avait déjà inspiré une confiance toute relative à l'aller. Puis je fais une pose, pour attendre que les autres donnent signe de vie.

Fort heureusement la remontée s'est faite sans incident. Je retrouve dehors les deux plus intelligents du club après Bernard. Ondine et le Président me suivent peu de temps après.



Je me demande ce qui a pris le Président de vouloir tenir ses promesses. Ce trou aurait dû rester inaccessible. Il a juste réussi à rajouter une nouvelle source d'accidents potentiels. Avec ça, maintenant c'est bon, il est sûr d'être ré-élu !


Le 9 Février, on avait le Président le plus imprévoyant. Mais ça au moins, ça risque de durer longtemps !

Mathieu

P.S. Le 14 Février, étant le seul candidat, le Président a bien sûr été ré-élu à l'unanimité !


Le compte-rendu en images qui bougent :