25 juin 2017

Sortie Présidentielle au Fourchu

Participants : Ondine, Bernard, Daniel et Mathieu
TPST : Entre 4 et 6h

En ces temps de fortes chaleurs, Le Président et moi-même avions convenu d'aller visiter une cavité correctement climatisée. La logique aurait voulu que l'on aille faire un petit tour à la Moulière, mais on oublie trop souvent qu'une cavité répond parfaitement à nos attentes, tout en étant à proximité et ne nécessitant que très peu de cordes, ce qui la place en très haute estime auprès de Sa Fainéantise. Vous l'aurez bien sûr deviné, il s'agit de l'Aven du Fourchu. Qui saura résister à la tentation sans savoir que Satan l'habite ?

Ainsi, en ce beau dimanche 25 Juin au matin, Bernard monte à Vence pour prendre Dada et moi je descends à Cagne prendre Ondine à la gare, toujours à 9h05.

A ma grande surprise, Ondine n'est pas habillée en noir. J'en ai du mal la reconnaître. Après un examen minutieux, je finis par me rendre compte qu'il s'agit de sa tenue de travail d'archéologue. Il faut dire que pour l’appâter, je lui avais promis qu'il y aurait des vieux os. J'avais juste omis de lui dire qu'ils sont toujours utilisés par leur propriétaire depuis plus de 969 ans ! Car c'est en effet aujourd'hui le grand retour du Vénérable Bernard, qui comme chacun sait, est plus vieux que Mathusalem. Ondine devra attendre encore un petit peu avant de les étudier en détails...

Durant le trajet, j'essaie quand-même d'en savoir un peu plus sur sa manie de tout le temps s'habiller en noir, mais ses explications m'ont laissé assez dans la confusion. Il parait que ça vient de sa passion pour l'Art Gothique. Moi qui en était resté dans l'idée que c'était plutôt une débauche de lumière et de couleurs pour l'époque, je ne vois pas le rapport. Mettez-vous cinq minutes dans la peau du Roi en train de prier Dieu dans la Sainte Chapelle et vous aurez une idée de ce à quoi je pense. Puis la confusion est allée toujours grandissante quand elle s'est mise à dire qu'il ne faut pas la confondre avec les sidérurgistes qui pourtant s'habillent en bleu ! Je veux bien que la Pucelle d'Orléans soit originaire de Lorraine, mais ça fait un peu maigre comme rapport entre la pierre et l'acier. Heureusement, elle affirme vigoureusement qu'elle n'est en aucun cas Sataniste, comme la Sainte devant Cauchon !

Je finis par retrouver le fil quand elle essaie de m'expliquer que son drame existentiel vient du fait qu'à cette époque il n'y a quasiment plus de production en Art Gothique. En effet, je dois reconnaître que même si la période a duré du XIIe au XVIe siècle, l'essentiel a été construit au XIIIe. La Guère de Cent Ans n'a effectivement pas aidé.

Bon, bref elle se prend pour Jeanne d'Arc alors que ça fait longtemps que les pucelles n'existent plus...

Peu importe, nous arrivons sur place où Bernard est déjà en train de faire l'exhibitionniste au bord de la route. Dès les salutations faites, j'attaque tout de suite le sujet important : Ondine ne veut pas équiper car Dada est trop méchant !

Qu'à cela ne tienne, très pragmatiquement et très Présidentiellement Daniel lui propose que ce soit moi qui m'occupe d'elle pendant qu'il restera derrière avec Bernard. Comme l'autorité Présidentielle ne souffre aucune contestation, elle ne peut refuser.

Des fois, j'arrive à me demander comment on peut faire du féminisme avec des gonzesses. Si la Commission Féminisation et Rajeunissement investit dans sa formation, ce n'est pas pour qu'elle équipe uniquement quand elle est avec Audrey et moi ! Que d'efforts et de stratagèmes, il m'a fallu pour la forcer un peu...

Pour la peine, elle porte le kit de cordes et son kit personnel et passe devant pour retrouver le trou ! Normalement c'est assez simple, il n'y a qu'un seul chemin pour descendre dans le vallon. Il faut juste le trouver. Daniel lui fait remarquer que le chemin commence juste à l'endroit où la glissière de sécurité est sale. On se demande pourquoi ?

A force de pousser Ondine sur le chemin, elle finit par arriver à l'entrée du trou et s'exclame : "C'est ça ? Je ne m'en souvenais plus !". C'est normal, on refoule toujours les souvenirs traumatisants...

En été, le Fourchu souffle un air froid assez fort et dès qu'on s'approche, la température tombe d'un nombre considérable de degrés. Ondine aurait donné cher pour dormir ici cette nuit !

Après avoir mis fin aux bavardages, je fais comprendre à la demoiselle que si c'est elle qui équipe, c'est à elle de passer devant. Pour l'équipement, elle n'a pas à s’inquiéter, avec le Président tout est réduit au strict nécessaire : pas de main de courante quand il y a un pallier, un seul spit pour un ressaut, etc... C'est considérablement plus simple que les règles fédérales et surtout beaucoup moins lourd à porter ! Avec ces deux kits, elle fait ridicule à côté de mon kit photo !

D'ailleurs, ayant perdu ma poignée en bas du 2e puits, Daniel me fait remarquer qu'en fait celle-ci, tout comme le crolle, ne sert absolument à rien car tout se monte en opposition, et que lui-même ne les a pas pris, ce qui est encore un gain de poids appréciable.

Nous arrivons sans encombre à la lucarne au début du P25. Ondine a équipé très correctement et dans un temps acceptable pour une débutante. Nous laissons le matériel sur place et nous prenons la direction de la Rivière Noire. Je prend soin d'indiquer à Ondine tous les passages à repérer pour le retour. Puis une fois dans la galerie, tout le monde me double car mon kit photo n'avance pas vite. Il faut dire qu'il est un peu volumineux et qu'il pèse un âne mort.

En tout cas, je fais de mon mieux pour ne pas me laisser distancer. J'arrive à temps au lac pour interdire à tout le monde de toucher l'eau avant que je n'aie terminé de faire des photos. Du coup plus personne ne bouge pendant que je déballe le matériel et que j'installe les flashs. Une fois prêt, il faut encore que je vire Bernard qui a commencé à manger juste en surplomb du lac. Je me doutais bien que je ne pourrais pas compter sur lui, mais de là à imaginer qu'en plus je l'aurais dans les pattes, ce garçon fait tout ce qu'il peut pour être désagréable...

Une fois la place libérée pour une vraie taupe modèle, je peux enfin terminer les réglages et attaquer la séance de prise de vues. A la fin, je fais encore quelques images avec Daniel, puis même avec Bernard qui s'est dit qu'il pourrait faire le pitre sur les photos. Et comme Ondine lorgne avec envie mon gros appareil, je lui confie et je prend à mon tour la pose pour satisfaire ses moindres désirs.

Quand je finis de ranger, au moment où je m’apprêtais à commencer le repas, Bernard décide de rentrer car il a trop froid. Daniel le suit pour ne pas le laisser tout seul et surtout pour ne pas que je vois comment il va remonter les puits sans poignée ni crolle. J'ai eu beau lui dire que j'ai toujours ma poulie micro-traction, il préfère déclarer qu'il n'a pas envie de se faire tirer et qu'il se débrouillera tout seul !

Du coup, vu que les deux anciens risquent déjà de nous attendre un bon moment dehors, je préfère renoncer à la deuxième séance de prise de vue dans la Rivière Noire. Je me contenterai d'un petit arrêt dans la galerie au seul endroit où elle n'est pas pourrie du sol au plafond.

Au retour, Ondine passe devant pour essayer de retrouver le chemin vu que je n'avance toujours pas assez vite. C'est là que je comprend enfin pourquoi elle n'avait pas sa combinaison la semaine dernière. Comme à son age, elle ne peut pas continuer à poser nue éternellement, aujourd'hui à son grand regret elle a dû se résoudre à la prendre quand-même, malgré une déchirure troublante à l'arrière train.

En effet, les conclusions sont sans appel. Malgré ses dénégations, la pauvre petite a visiblement été victime d'une agression contre nature à l'Embut du Debram. Et coïncidence troublante, les deux présumés coupables ont étrangement disparu du club : Sanctus Hieronymus s'est mis en congé sous un prétexte fallacieux et Tonton Cristobald aurait déjà dû être revenu. Mais encore une fois, la victime refuse de porter plainte, ce qui prive injustement les représentants de la justice d'une histoire salasse à se délecter. Elle préfère s'accrocher obstinément à son honneur perdu plutôt que d'en faire profiter les autres. J'ai eu beau lui dire que les deux affreux personnages pourraient recommencer avec une autre, rien n'y fait. L'impunité a de beaux jours devant elle. Et surtout elle les prive d'une excellente occasion de se faire châtrer afin de devenir des femmes comme les autres !

Pour ce qui est de retrouver de la sortie, Ondine y était presque. Elle a bien repéré l'embranchement dans la galerie, mais pas la remontée dans la trémie un peu plus loin et je dois la rappeler pour lui demander où elle va. Puis pour le retour vers la lucarne, elle s'enfonce dans le premier boyau qu'elle trouve alors que le bon était un mètre plus loin. A la fin, elle ne reconnaît plus rien et commence à paniquer. Pour la rassurer, je lui annonce que dans cinq minutes je nous considérerai comme définitivement perdus et que je devrai lui prendre la main comme son moniteur de plongée préféré. Elle pousse alors des cris de désespoir et s'enfonce encore plus rapidement dans le boyau pour retarder le plus possible le moment où je vais la rattraper.

Que les âmes sensibles se rassurent, son agonie sera de courte durée. Elle arrive du coup plus que rapidement à l'endroit où on avait laissé le matériel, et soulagée, elle reconnaît sa méprise en me disant "ah oui, tu avais raison !"... Je ne sais si j'ai eu raison de me moquer d'elle, mais je n'ai su résister à la tentation. Décidément, le Fourchu, Satan l'habite...

Pour la remontée, je passe en premier et je la laisse déséquiper. Nous sortons vers 16h30, Dada étant redescendu à l'entrée pour surveiller notre arrivée. Comme les deux frileux sont à crever de chaud depuis deux heures, il commençait à s'impatienter et a voulu savoir ce qu'on a bien pu faire pendant tout ce temps. La vieille légende spéléologique va reprendre de la vigueur !

Mathieu

P.S. Comme d'habitude, les photos seront pour plus tard...





 
 

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