TPST: 4h
On rappelle à celles et ceux désireux de mieux connaître les 3MP : n’hésitez pas dans un 1er temps à lire l’historique de la découverte de cette grotte sur ce blog à l'adresse suivante (si le lien ne fonctionne pas, allez voir les sorties du mois d'octobre 2016):
Pour les personnes qui voudraient aller plus loin et la visiter, vous devez
savoir que cette grotte est toujours en cours d’exploration par nos soins; que c’est
une cavité très complexe avec des risques d’égarement; et que c’est aussi une
gigantesque trémie donc par définition très instable, avec tous les risques
inhérents à ce genre de cavité. Il est donc plus que très recommandé voire impératif
d’être accompagné par l’un des membres du GSV. C’est gratuit pour un fédéré
déjà assuré ! Un secours spéléo organisé pour aller récupérer des
‘’touristes’’ perdus ou blessés dans cette cavité risquerait de coûter ‘cher’
au club dans la mesure où la grotte des 3MP pourrait être définitivement fermée sur
décision des autorités.
Donc par ce beau jour estival du mois de Juillet 2017, nous allons emmener dans notre grotte ma
femme Sophie, sa nièce Audrey (déjà pratiquante assidue du GSV) et mon petit cousin
Benoît. Ils ont tous déjà fait un peu de spéléo : Baume des Caranques et
petits trous sur Roquefort les Pins pour Sophie et Benoît ; trous plus
techniques pour Audrey comme le Beaulieu à la Moulière. Mais ils ne se doutent
pas de ce qu’ils vont trouver sous le Baou (du moins j'ose l'imaginer).
C’est donc rendez-vous au parking avec Dada à 8h30 avant que le soleil ne
tape vraiment, car nous avons environs 25 minutes de montée pour atteindre
l’entrée de la cavité. On monte léger pour une fois, équipés seulement de kits contenant du
matériel de progression et les casse-croute. Les perfos, les batteries et les
mèches sont restés au placard ; 10 kg en moins sur le dos, ce n’est pas du
luxe ! Du moins je le pense tant que ma chérie (100m après avoir quitté le parking et
10m de dénivelé plus haut) ne me regarde pas avec des yeux des biche, me
poussant inconsciemment à lui proposer de porter son sac à dos en plus du mien…
Tout transpirants, nous arrivons à l’entrée du trou ; rituel de
l’équipement où je distribue à Sophie et Benoit mes fringues de spéléo chaudes
et pratiques avec en plus un bleu de travail chacun, histoire de leur éviter une sortie
spéléo en jean, t-shirt et baskets (ce qui les dégoutterait surement de
revenir avec nous). Audrey en grande connaisseuse a réussi à dévaliser Mathieu de son matos. Ma
combinaison AV rouge passé, déchirée et recousue, encore sale de la sortie au
F1 deux jours plus tôt fait pâle figure à côté de sa combinaison rouge vif toute propre et quasi neuve. Mais bon, faire de la désob, ça a son prix, en plus des coups de massette sur les doigts.
Pour revenir à nos moutons, c’est un fort courant d’air frais sortant de la cavité qui nous
accompagne pendant qu’on se dévêtit et que l’on ressent même quand on est à 3m de
l’entrée ; c’est bien plus agréable que l’air chaud et lourd ambiant (mais
qu’une certaine va vite regretter). La progression dans la 1ere partie de la
cavité est surtout à 4 pattes voire allongés. Je ferme la marche derrière
Sophie (qui avance à reculons), lui indiquant par où aller car Dada, Audrey et
Benoît sont plus loin devant. Dada nous attend dans la 1ere salle ; nous
nous engageons ensuite dans la partie basse de la 2eme salle puis dans sa
partie supérieure, où nous pouvons enfin voir les 1eres belles concrétions
multicolores de cette cavité. Pas de chiroptères en vue.
Nous partons ensuite vers le 1er ressaut donnant sur la salle en
U. Aucune difficulté à descendre malgré l’aspect peu engageant. Sophie rechigne
à s’y engager les pieds et le cul en avant ; mais Dada la réceptionne, lui
indiquant où mettre les pieds. Une fois dans la salle en U, Dada explique un
peu à nos 3 amis. Puis nous continuons la progression et nous débouchons dans
la salle du Carrefour. Nous laissons nos kits quelques minutes, le temps de
monter en haut de la salle, pour admirer une petite niche dans laquelle j’étais
venu faire des photos au tout début de la découverte avec Florian, un des
découvreurs de la cavité. Les gours ne sont plus très actifs mais il faut dire
qu’il n’a pas plu depuis pas mal de temps. Seul le gour juste à l’entrée de la
niche contient de l’eau.
Audrey et Dada (salle du Théâtre) |
Retour dans le Puits Salle, où nous récupérons nos kits ; on prend le passage
d’une quinzaine de mètres sous la trémie pour arriver dans la salle du Théâtre.
Je précise ici que dans cette grotte, nous passons alternativement de parties
situées dans le calcaire massif à des parties situées dans la trémie. A ce
jour, nous n’avons pas encore vu de miroir de faille, de stries ou autres. Nous
laissons à nouveau nos kits remplis de bouffe dans le haut de la salle et on
s’engage entre les concrétions multicolores vers la partie basse pour faire
admirer les coulées et le « château » à nos invités. On y fait
quelques photos rapides. On ne descend pas jusqu’au point bas de la cavité,
situé 10m plus bas car cela ne présente pas d’intérêts visuel. On remonte
manger dans le haut de la salle. Je sens que ma chérie en a ras le bol. Nous ne
sommes pourtant dans la cavité « que » depuis 2 heures ! Une
fois le repas expédié (10 minutes plus tard), Dada me montre l’endroit où
il a bossé et a réussi à jonctionner
avec le réseau des Champignons (vu précédemment depuis le réseau des
champignons). Il me montre aussi une suite potentielle qu’il a ouverte ;
je lui propose alors de retourner dans la salle du Théâtre et de tenter de
jonctionner avec lui par la voix depuis l’endroit où il se trouve, afin de
déterminer si ce passage se dirige vers nous ou bien vers une partie inconnue
de la grotte. Manque de chance, on s’entend très bien et le conduit qu’il a
remarqué se dirige vers le haut de la salle du Théâtre. Cela fera une boucle de
plus pour la topographie.
Sophie, Benoit et Dada (salle du Théâtre) |
Audrey (salle du Théâtre) |
Sophie se demandant ce qu'elle fait là (salle du Théâtre) |
Benoît, heureux... (salle du Théâtre) |
Le petit groupe sous le château (salle du Théâtre) |
Le massif -stalagmitique- central (salle du Théâtre) |
C’est donc tantôt en râlant -et me maudissant- pour certaines tantôt de bonne humeur pour d’autres que notre petit groupe reprend l’étroiture en sens inverse, celle donnant sur le passage sous la trémie qui mène au Puits Salle. On remonte tranquillement ensuite vers la partie supérieure du réseau. C’est au moment où nous sommes à la base d’un des 2 ressauts menant à la SCB, à proximité de ce que la grotte a de plus beau à nous offrir que l’une des initiées -dont je tairais le nom par pudeur- me fait le coup non pas du tunnel (car on est déjà dans le tunnel), mais de la panne sèche. Il nous restait à peine 15m à faire et non, non, elle n’a plus voulu redémarrer. J’ai donc cédé, par peur des représailles. Nous avons laissé Dada avec nos 2 autres initiés grimper dans la salle et nous nous sommes dirigés vers la sortie. La chaleur nous a accueillis (plutôt assaillis, devrais-je dire) vingt minutes plus tard.
Casse croûte selon Benoît |
Puis selon Dada (évitons de se bouffer la dent du côté droit) |
Puis selon Sophie |
Et enfin selon Audrey |
Ouf, heureuse de sortir!! |
Une fois tous changés, notre petit groupe entame la descente vers la
voiture, tantôt toujours en râlant et me maudissant pour certaine, tantôt
contents pour d’autres.
Nous arrivons à la voiture 20 minutes, quelques bleus et gamelles et une
cheville tordue plus tard.
Benoit et ma Sophie, oui, c’est maintenant après en avoir chié qu’on apprécie le
plus une petite bière fraiche et un petit coca zéro frais, n’est-ce pas ???
Audrey, j’espère que ni le chauffeur du
bus ni le passager assis à côté de toi n’ont eu à se plaindre de l’odeur que tu
dégageais !!
Christophe
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