7 juil. 2017

Initiation dans la Grotte des 3 Mille Pattes

Participants: Audrey, Benoît, Daniel, Christophe et Sophie.
TPST: 4h

On rappelle à celles et ceux désireux de mieux connaître les 3MP : n’hésitez pas dans un 1er temps à lire l’historique de la découverte de cette grotte sur ce blog à l'adresse suivante (si le lien ne fonctionne pas, allez voir les sorties du mois d'octobre 2016):

Pour les personnes qui voudraient aller plus loin et la visiter, vous devez savoir que cette grotte est toujours en cours d’exploration par nos soins; que c’est une cavité très complexe avec des risques d’égarement; et que c’est aussi une gigantesque trémie donc par définition très instable, avec tous les risques inhérents à ce genre de cavité. Il est donc plus que très recommandé voire impératif d’être accompagné par l’un des membres du GSV. C’est gratuit pour un fédéré déjà assuré ! Un secours spéléo organisé pour aller récupérer des ‘’touristes’’ perdus ou blessés dans cette cavité risquerait de coûter ‘cher’ au club dans la mesure où la grotte des 3MP pourrait être définitivement fermée sur décision des autorités.

Donc par ce beau jour estival du mois de Juillet 2017, nous allons emmener dans notre grotte ma femme Sophie, sa nièce Audrey (déjà pratiquante assidue du GSV) et mon petit cousin Benoît. Ils ont tous déjà fait un peu de spéléo : Baume des Caranques et petits trous sur Roquefort les Pins pour Sophie et Benoît ; trous plus techniques pour Audrey comme le Beaulieu à la Moulière. Mais ils ne se doutent pas de ce qu’ils vont trouver sous le Baou (du moins j'ose l'imaginer).

C’est donc rendez-vous au parking avec Dada à 8h30 avant que le soleil ne tape vraiment, car nous avons environs 25 minutes de montée pour atteindre l’entrée de la cavité. On monte léger pour une fois, équipés seulement de kits contenant du matériel de progression et les casse-croute. Les perfos, les batteries et les mèches sont restés au placard ; 10 kg en moins sur le dos, ce n’est pas du luxe ! Du moins je le pense tant que ma chérie (100m après avoir quitté le parking et 10m de dénivelé plus haut) ne me regarde pas avec des yeux des biche, me poussant inconsciemment à lui proposer de porter son sac à dos en plus du mien…

Tout transpirants, nous arrivons à l’entrée du trou ; rituel de l’équipement où je distribue à Sophie et Benoit mes fringues de spéléo chaudes et pratiques avec en plus un bleu de travail chacun, histoire de leur éviter une sortie spéléo en jean, t-shirt et baskets (ce qui les dégoutterait surement de revenir avec nous). Audrey en grande connaisseuse a réussi à dévaliser Mathieu de son matos. Ma combinaison AV rouge passé, déchirée et recousue, encore sale de la sortie au F1 deux jours plus tôt fait pâle figure à côté de sa combinaison rouge vif toute propre et quasi neuve. Mais bon, faire de la désob, ça a son prix, en plus des coups de massette sur les doigts.

Pour revenir à nos moutons, c’est un fort courant d’air frais sortant  de la cavité qui nous accompagne pendant qu’on se dévêtit et que l’on ressent même quand on est à 3m de l’entrée ; c’est bien plus agréable que l’air chaud et lourd ambiant (mais qu’une certaine va vite regretter). La progression dans la 1ere partie de la cavité est surtout à 4 pattes voire allongés. Je ferme la marche derrière Sophie (qui avance à reculons), lui indiquant par où aller car Dada, Audrey et Benoît sont plus loin devant. Dada nous attend dans la 1ere salle ; nous nous engageons ensuite dans la partie basse de la 2eme salle puis dans sa partie supérieure, où nous pouvons enfin voir les 1eres belles concrétions multicolores de cette cavité. Pas de chiroptères en vue.

Nous partons ensuite vers le 1er ressaut donnant sur la salle en U. Aucune difficulté à descendre malgré l’aspect peu engageant. Sophie rechigne à s’y engager les pieds et le cul en avant ; mais Dada la réceptionne, lui indiquant où mettre les pieds. Une fois dans la salle en U, Dada explique un peu à nos 3 amis. Puis nous continuons la progression et nous débouchons dans la salle du Carrefour. Nous laissons nos kits quelques minutes, le temps de monter en haut de la salle, pour admirer une petite niche dans laquelle j’étais venu faire des photos au tout début de la découverte avec Florian, un des découvreurs de la cavité. Les gours ne sont plus très actifs mais il faut dire qu’il n’a pas plu depuis pas mal de temps. Seul le gour juste à l’entrée de la niche contient de l’eau.
Audrey et Dada (salle du Théâtre)
On quitte la salle du Carrefour pour descendre dans la salle dite du « puits salle ». Le passage n’est pas évident. Je sens que Sophie commence à en avoir déjà assez et qu’elle se demande pourquoi elle est venue (ah, l’amour !). Une fois arrivés dans la salle, on laisse les kits et nous partons vers le réseau des champignons. Dada en profite pour me montrer l’endroit où il a pu jonctionner avec la salle du Théâtre. On repassera par là quand on complètera la topo faite durant l’été 2016 (pour information : nous en sommes à 1280m de développement avec -42m et +21m, soit 63m de dénivelé).

Retour dans le Puits Salle, où nous récupérons nos kits ; on prend le passage d’une quinzaine de mètres sous la trémie pour arriver dans la salle du Théâtre. Je précise ici que dans cette grotte, nous passons alternativement de parties situées dans le calcaire massif à des parties situées dans la trémie. A ce jour, nous n’avons pas encore vu de miroir de faille, de stries ou autres. Nous laissons à nouveau nos kits remplis de bouffe dans le haut de la salle et on s’engage entre les concrétions multicolores vers la partie basse pour faire admirer les coulées et le « château » à nos invités. On y fait quelques photos rapides. On ne descend pas jusqu’au point bas de la cavité, situé 10m plus bas car cela ne présente pas d’intérêts visuel. On remonte manger dans le haut de la salle. Je sens que ma chérie en a ras le bol. Nous ne sommes pourtant dans la cavité « que » depuis 2 heures ! Une fois le repas expédié (10 minutes plus tard), Dada me montre l’endroit où il  a bossé et a réussi à jonctionner avec le réseau des Champignons (vu précédemment depuis le réseau des champignons). Il me montre aussi une suite potentielle qu’il a ouverte ; je lui propose alors de retourner dans la salle du Théâtre et de tenter de jonctionner avec lui par la voix depuis l’endroit où il se trouve, afin de déterminer si ce passage se dirige vers nous ou bien vers une partie inconnue de la grotte. Manque de chance, on s’entend très bien et le conduit qu’il a remarqué se dirige vers le haut de la salle du Théâtre. Cela fera une boucle de plus pour la topographie.
Sophie, Benoit et Dada (salle du Théâtre)
On décide de quitter la salle du Théâtre et de monter voir la salle du Cierge Blanc car 10 minutes de pause ont suffi à nous refroidir. Ce coup-ci, nous n’avons pas pris de thermos d’eau chaude pour le café (réservé uniquement aux sorties désob avec Fred). En y pensant maintenant, nous n’avons même pas apporté de vin à boire ! Il faut dire que les principaux poivrots du club sont soit en vacance soit déjà affalé au bar-tabac. Et que donc nous n’avons pas aujourd’hui à subir leur influence alcoolisée.


Audrey (salle du Théâtre)
Sophie se demandant ce qu'elle fait là (salle du Théâtre)
Benoît, heureux... (salle du Théâtre)
Le petit groupe sous le château (salle du Théâtre)
Le massif -stalagmitique- central (salle du Théâtre)

C’est donc tantôt en râlant -et me maudissant- pour certaines tantôt de bonne humeur pour d’autres que notre petit groupe reprend l’étroiture en sens inverse, celle donnant sur le passage sous la trémie qui mène au Puits Salle. On remonte tranquillement ensuite vers la partie supérieure du réseau. C’est au moment où nous sommes à la base d’un des 2 ressauts menant à la SCB, à proximité de ce que la grotte a de plus beau à nous offrir  que l’une des initiées -dont je tairais le nom par pudeur- me fait le coup non pas du tunnel (car on est déjà dans le tunnel), mais de la panne sèche. Il nous restait à peine 15m à faire et non, non, elle n’a plus voulu redémarrer. J’ai donc cédé, par peur des représailles. Nous avons laissé Dada avec nos 2 autres initiés grimper dans la salle et nous nous sommes dirigés vers la sortie. La chaleur nous a accueillis (plutôt assaillis, devrais-je dire) vingt minutes plus tard.

Casse croûte selon Benoît
Puis selon Dada (évitons de se bouffer la dent du côté droit)

Puis selon Sophie

Et enfin selon Audrey
Dans les 5 minutes qui ont suivi notre sortie, Dada passe l’étroiture d’entrée. Le tour de la salle a été rapide, la reptation jusqu’à la sortie aussi. Tout le monde est content, ma chérie encore plus j’imagine maintenant qu’elle est à l’air libre, au chaud, en train d’ôter les fringues humides et déchirées. Elle est néanmoins contente d’avoir vu ce que je voulais lui montrer depuis des mois ; et même si elle continue de penser que nous ne sommes que des psychopathes, je compte la ramener dans les mois prochains pour voir ce qu’elle n’a pas pu voir dans la salle du Cierge Blanc. Audrey est contente elle aussi, je pense qu’on pourra l’embarquer pour des séances de topo de 11 ou 12h d’affilées. La combinaison de Mathieu quant à elle tire un peu la gueule mais bon…

Ouf, heureuse de sortir!!
J’espère que quand nos initiés regarderont notre Baou d'en bas, ils le verront d’un œil vraiment différents de ceux qui ne le voient que comme une jolie colline qui domine Vence!

Une fois tous changés, notre petit groupe entame la descente vers la voiture, tantôt toujours en râlant et me maudissant pour certaine, tantôt contents pour d’autres.

Nous arrivons à la voiture 20 minutes, quelques bleus et gamelles et une cheville tordue plus tard.

Benoit et ma Sophie, oui, c’est maintenant après en avoir chié qu’on apprécie le plus une petite bière fraiche et un petit coca zéro frais, n’est-ce pas ??? Audrey,  j’espère que ni le chauffeur du bus ni le passager assis à côté de toi n’ont eu à se plaindre de l’odeur que tu dégageais !!


Christophe

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