8 mai 2017

L’embut du Debram : balade sous un évier

Participants : Audrey, Ondine, Christophe, Daniel, Jérôme.


TPST : 5h30



Parmi les Grands Travaux entrepris par le président Dada ces dernières années figure l’exploration de l’embut du Debram à Roquefort-les-Pins (inventorié 105 - F1). La cavité est répertoriée depuis des lustres mais est restée impénétrable à -15m jusqu’en 2012, année au cours de laquelle Daniel et ses acolytes cavernicoles Fred et Christophe ont fini par aller au-delà de la cinquantaine de mètres déjà connus.


Cinq ans plus tard (donc en 2017), après de vigoureux calibrages, la grotte développe près de 400 mètres de galeries et de petits puits (pas plus de 5 m de haut) et est désormais prête à être visitée par une délégation officielle du GSV. Sa profondeur estimée est entre -65m et -70m ce qui en ferait la cavité la plus profonde (restons humbles) de Roquefort les Pins.


En ce lendemain d’élection présidentielle, nous avons donc rendez-vous à 9h30 à Roquefort Notre-Dame sous un beau soleil. Le père Christophe nous a demandé d’apporter une combinaison de plongée afin d’aller se baigner au fin fond du réseau. Il faut dire que l’embut du Debram peut être représenté comme un gigantesque évier dont les spéléologues explorent la tuyauterie : les eaux pluviales du plateau s’engouffrent dans la bonde (l’entrée du trou) puis cascadent dans de petits puits reliées par de menus boyaux (ça rappelle vaguement une enfilade de siphons) et filent à l’horizontale dans un tuyau d’écoulement (type Générale des Eaux) tout pourri, envahi de calcaire et plein d’eau : c’est cette partie-là qui nécessite l’équipement néoprène... Si j’avais détecté à temps le rictus retors qui déforma alors le visage poupin de Christophe, et bien j’aurais pas viendu ! Mais nous en reparlerons plus loin…



Ondine nous ayant rejoint aux bons soins de son chauffeur personnel David, nous filons ensuite à travers bois et nous équipons à quelques encablures du trou.


Les deux filles se pavanent dans leurs combinaisons très seyantes tandis que je m’escrime à m’introduire dans ma vieille combi de canyon. Depuis cette époque lointaine j’ai dû grossir légèrement du bide (bof) et de l’entrejambe (aaaaah) parce que j’ai un mal fou à enfiler le pantalon. Pour la partie veste, on verra sur place. Le président Dada nous observe d’un air narquois car lui n’a pas prévu d’aller explorer le tuyau d’écoulement : il connaît et de toutes façons il préfère le vin à l’eau. J’ai donc été sommé d’amener sous terre une bouteille de côtes du rhône bio. C’est en fait Audrey qui sera chargée du kit contenant le divin breuvage et le Président la met tout de suite à l’aise en lui promettant les pires représailles (dénonciation anonyme auprès du fisc, investiture comme candidate aux législatives sous les couleurs de En Marche ! etc.) si elle venait à casser le Présidentiel Flacon. C’est donc les jambes tremblantes et la peur au ventre que la pauvrette s’engouffre dans l’embut à la suite de ses congénères. Il est 10h30.


La descente s’effectue tranquillement, ce qui nous permet de découvrir le véritable travail de forçat qu’ont effectué le président et son équipe pour réaléser ce qui à l’origine n’était que fissures infâmes. Le quatre-pattes est souvent de rigueur mais les petits puits se descendent facilement en désescalade grâce aux broches métalliques artistement ancrées sous nos pas. Le sommet du pompon de la cerise sur le gâteau est la dérivation de 17 mètres entièrement creusée à la main au-dessus de l’actif pour éviter au visiteur de se contorsionner dans la flotte (on perd l'actif au sommet du petit puits à -12m; on le retrouve vers -35m). Les filles et moi complimentons Daniel et Christophe qui en rosissent comme des collégiennes prépubères.


Au niveau 'moins vingt' Daniel nous convie à remonter par un petit méandre pour découvrir la base d’un puits de 6 mètres relativement bien décoré (et au sommet duquel un boyau mène en haut du ressaut de 5m situé à proximité de l'entrée). Plus loin (et plus bas), nous traversons une petite salle ornée de belles draperies et nous enfilons dans un étroit puits de 5 m, le plus profond de ce trou. Il nous conduit à ce que le Président nous présente être l’ancien camp de base, en l’occurrence une salle encombrée de bouteilles diverses et variées dont il nous explique fièrement les usages : « ça c’est l’eau pour boire, celles-là c’est pour le pipi, et le gros bidon là-bas c’est pour le caca ». Toujours didactique, il nous désigne un trou obscur au fond d’une mare glauque : « Et voilà la perte de l’actif, l’endroit où l’eau de l’embut disparaît ». Christophe, particulièrement en verve, précise que compte tenu de la couleur de la flotte, il s’agit d’une perte jaune ! Les filles pouffent, en connaisseuses. On a de plus en plus l’impression de cheminer sous un lavabo …

La salle peu avant de rejoindre l'actif, vers -30m

Nous débouchons (normal pour un évier) finalement dans ce qui est le joyau de cette cavité : La Grande Salle. Qu’on en juge : Au moins une quinzaine de mètres de haut sur 7 à 8 mètres de large (ces mesures devant être confirmées par une prochaine et hypothétique télémétrie de Christophe) et à sa base un assortiment de petits gours dont l’un recèle des perles des cavernes. Nous sommes à la cote approximative de – 45 m (toujours à confirmer par ces deux feignasses du Disto que sont Daniel et Christophe), il est midi et nous en profitons pour casser la croûte, le tout arrosé du pinard qu’Audrey a victorieusement amené à sa destination : le gosier du Président, essentiellement. Quelques chouquettes écrasées amoureusement apportées par Ondine clôturent le festin. Un pan de la salle est richement concrétionné et à son sommet le moins élevé (8 mètres environ), le Président estime qu’une continuation existe. Derechef, il brandit le nouveau joujou de Christophe (perforateur de compétition 18 volts Bosch pour les amateurs) et se met à poser des broches pour pouvoir escalader la paroi en "artif" et avoir le fin mot de l’histoire. Pendant ce temps les aquanautes en herbe enfilent le reste de leur équipement néoprène pour explorer le « tuyau d’écoulement » terminal. J’arrive à grand peine à remonter la fermeture éclair de mon haut de combinaison et là je sais ce que ressent le malheureux qui vient de se faire plâtrer le buste. Censé faire des images de cette expédition aquatique en filmant mes petits camarades, je me tortille le premier dans le boyau surbaissé. Au bout de quelques mètres de reptation, je manque suffoquer : le moment de panique passé, je réalise que mon haut de combi trop serré me coupe en fait la respiration. En maudissant Christophe jusqu’à la cent-cinquantième génération pour m’avoir fait mettre cette sal...erie de néoprène, je dégrafe carrément le haut et récupère un peu de capacité pulmonaire. Je réalise simultanément que je me suis égaré dès la première bifurcation (en fait, je suis retourné plus en amont, quasiment au début du fameux tunnel creusé par Dada; j'ai donc barboté aller et retour dans l'infâme baignoire que Dada et Fred ont franchi en 1ere et sans combinaison); et c’est sous les quolibets des trois autres que je me retrouve en queue de convoi (après avoir retraversé cette infâme baignoire, remplie d'eau rougeâtre et de boue liquide), le nez dans les bottes d’Audrey. Je vous passe les détails de la progression pénible sous 30 à 40 centimètres de plafond, dans vingt centimètres de flotte boueuse et légèrement rougeâtre (mais heureusement non glacée) et sur environ quarante mètres (dans ce que Dada appelle avec ironie le "laminoir aquatique"). Au détour d’un boyau, je bute sur les fesses d’Audrey et entend Ondine expliquer juste devant que notre ami Christophe n’arrive pas à passer l’étroiture qui nous sépare de la galerie finale (60 mètres en marchant la tête haute !). Ondine nous fait part de son intention d’aller y voir, ce que lui autorise sa taille de guêpe, Audrey et votre serviteur déclinant son invitation. Problème : elle doit passer devant Christophe. A cet endroit, nous avons à peine la place de nous retourner et par je ne sais quel miracle de la physiologie humaine, de la gravité et de la dilatation des corps réunis, ils arrivent à permuter. Dix minutes plus tard, Ondine revient toute guillerette en déclarant qu’il y a effectivement une galerie accessible debout de l’autre côté ainsi que l’avaient dit Dada et Fred, les deux seuls êtres humains à être allé là-bas jusqu’à présent. Nous rebroussons donc chemin, moi en tête. Je vous passe les détails…

Lors d'une séance de désobstruction proche de la surface





Le dernier ressaut menant à l'ancien "camp de base"


Retour dans la grande salle et zoom sur la mine dépitée du Président qui, aussi leste qu’un ouistiti s’est hissé au sommet de sa paroi et a découvert qu’il n’y avait pas d’issue par le haut : il aura donc façonné presque dix mètres d’échelle de broches métalliques pour rien. Au moins, il n’y a pas qu’Audrey, Christophe et moi qui auront été déçus…

Au sol de la Grande Salle, des petites perles...  
Une salle de taille peu commune sous Roquefort

Il est seize heures quand le dernier d’entre nous émerge du trou dans la tiédeur ensoleillée de cet après-midi de mai. Trempés comme des soupes, nous retournons aux voitures où le père David somnole tranquillement au volant en attendant Ondine.

Finalement c’est rigolo de jouer au plombier, mais juré, la prochaine fois ce sera sans combinaison de plongée. Y a pas écrit « Cousteau », là…

Jérôme
 
NDLR: un article plus récent (Octobre 2021) raconte la désobstruction de cet embut par nos soins.

1 mai 2017

Désobstruction et Entrainement Secours ; Mai 2017 (20 Sorties)


Vence (11 sorties) :

• Trois Mille Pattes (Baou des Blancs, 1 sortie): Dada. Désobstruction du passage situé à gauche de la station 8.4.

  R1 - Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie): Christophe, Dada, Frédéric : travail dans le "nouveau réseau" du Cocon (celui trouvé fin 2016 par Dada, situé au bas du « Toboggan argileux », sur la gauche quand on monte): a/Dada est occupé sous le ressaut donnant sur (l’autre) le toboggan argileux qu’on a précédemment sablé ; il voit quelque chose -un vide- mais il y a beaucoup d’argile à enlever et beaucoup de tirs à faire b/Fred et moi faisons encore des tirs dans le passage vertical qui fait maintenant 4m de profondeur ; il y a beaucoup d’argile ; le courant d’air est toujours présent mais le fond est complètement colmaté de matériaux tombés lors des tirs précédents ; ça devient glissant quand on doit monter/descendre le puits à chaque tir ; seul le courant d’air nous motive ; c/lors d’un aller-retour pour poser un bidon de sable qui servira à saupoudrer la pente argileuse plus bas, à un moment je lève le nez et regarde au plafond ; nous n’avions jamais fait attention auparavant mais il y a un départ au plafond dans la trémie au-dessus avec un vide. J’en fait part à Fred et à Dada qui viennent confirmer « ma vision » ! Même si on ne voit pas de vierge derrière, ça a l’air intéressant ; l’avenir dira que ce passage nous permettra d’éluder pas mal de ‘?’ qu’on avait levés dans le Cocon-R1. Pendant que Dada continue de bosser sous son ressaut, je m’attaque à ce passage et commence à percer à la verticale. En fait, nous n’aurons même pas à tirer pour passer. A la massette et à la barre à mine, on arrive à ouvrir le passage en virant les blocs et l’argile au sol. Et pendant que je fais un tir dans le passage vertical 4m plus bas, Dada et Fred arrivent à passer ; j’avais en effet passé la main (du moins la massette) à mes compères. Sur leur recommandation pressante, j’arrive à passer l’étroiture sur le dos -en leur demandant d’arrêter de bouger au-dessus car l’étroiture est une sorte d’entonnoir, située à la base d’une pente faite de placages de calcite et d’argile durcie…Une fois le passage étroit franchi, on arrive dans un volume qui s’arrête 2m à droite mais qui continue de monter sur la gauche (1,3m de large par 80cm de haut au début) pour arriver dans une salle basse, de forme elliptique, fortement concrétionnée qui fait 3 à 4m de large par 5-6m de long, faite d’une grosse coulée qui rejoint le plafond quand on regarde au fond de la salle. C’est vraiment très beau. Décidemment ce passage nous offre de bien belles concrétions ! Avec la colonnette dans la galerie du bas et cette jolie salle dans la partie supérieure, ce petit réseau –à défaut d’offrir des suites intéressantes- nous montre de bien belles choses ! N’ayant pas d’appareil photo sur nous pour immortaliser ce moment, nous retournons à nos moutons après avoir regardé les possibilités de suites offertes par cette nouvelle partie : 1/la partie haute de la salle, d’où sort donc la grosse coulée sur laquelle nous progressons me semble partir dans la direction de la petite salle basse où Fred et moi avions travaillé en 2015 ; nous avions alors arrêté car la suite donnait sur une étroiture verticale descendante, semblant aboutir sur un plan horizontal à courant d’air. Or la salle dans laquelle nous nous trouvons se termine dans sa partie haute par une coulée relativement horizontale. Il faudra vérifier la communication éventuelle de ces 2 salles lors de la prochaine séance désob dans le Cocon-R1 : qu’éventuellement l’un d’entre nous reste dans cette nouvelle partie découverte aujourd’hui pendant qu’un autre irait dans la salle découverte précemment muni d’un bâton d’encens ou tout simplement à la voix. 2/ au bas du passage, juste au-dessus de l’étroiture, Fred et Dada ont vu un plan descendant dans l’argile, sous les blocs. Avant de se décider à élargir ce passage, je descends dans la galerie située 4m plus bas pour voir s’il n’y a pas de communication. On ne voit rien de probant. La suite au prochain épisode !

   Baou des Blancs (Dada, 1 sortie): prospection au-dessus du baou et au niveau des terrasses de la carrière.

   Plan des Noves (Dada, 3 sorties) : désobstruction à l’entrée du K8 ; prospection dans le coin avec 5 nouvelles cavités vues.

• La Foux (Dada, 5 sorties dont 1 avec Fred) : désob dans A9 (Grotte du chêne vert), C9 et E9, qui sont des cavités découvertes courant 2017 par le président.

Roquefort-les-Pins (3 sorties):

• 105 F1 (Embut du Debram, Camptracier) : 1/Lors d’une sortie avec Fred, le calibrage du shunt menant à la Grande Salle est terminé ; le passage est maintenant propre et large, on ne galère plus pour le franchir; donc plus la peine de se mouiller dans la 1ere baignoire pour accéder à ce beau volume, on passe directement dans le boyau creusé par Dada. Il a une suite à ouvrir dans une cheminée vue lors du percement de ce tunnel.  2/Lors d’une sortie club (où sera filmé le dernier film de notre réalisateur qui change de métier et qui sera occupé à tirer la gueuse le dimanche), tout le gratin du club se retrouve ; Dada commence sa séance de plantage de barreaux pour escalader la partie droite de la Grande Salle ; il a pour objectif d’atteindre la lucarne qu’il a vue en hauteur. Pendant que je conduis nos amis dans la partie aquatique en espérant atteindre la voute mouillante terminale (cf. CR sur ce blog), Dada entame (et boucle) son escalade sur 9m ; malheureusement, la lucarne vue d’en bas est une petite niche concrétionnée avec un orifice qui demanderait trop de travail pour être élargie. Cette 1ere escalade ne servira pas à rien car la corniche à laquelle il a accéder facilite l’accès au départ de l’autre escalade à condition de l’équiper d’une main courante. Donc il s’attèle à équiper cette main courante pour la prochaine séance. 3/ Dada commence à équiper la paroi pour cette 2nde escalade qui lui permettra de voir cette ouverture entrevue tout en haut de la Grande Salle.

Gourdon (6 sorties):

• Le Craignos (68M5, Chouca, Dada, Malika, Momo, Patrick et Pierre) : interclub ; Dada file un coup de main dans cette désob herculéenne.

•Pont du Loup (Christian, Dada et Mathieu, 1 sortie) : ASV (salle et galerie Revest)

Pour les taupes du club,

Christophe

30 avr. 2017

Aven des Chardons Bleus

Participants : Ondine, Daniel, Mathieu, François
TPST : 4h15

Rendez-vous devant la mairie de Caussols à 9h30, où nous nous retrouvons tous les quatre :  Ondine (les dames d’abord), le président bien entendu, Mathieu, puis moi qui écrit le compte rendu. Chacun m’attend car j’ai un peu de retard, devant passer par Peymeinade pour obligations familiales.
 
On s’équipe et on part pour le trou, où Dada descend le premier et commence à équiper. Il est alors 10h45. La descente se déroule sans problème. Nous admirons la beauté du trou par cette belle enfilade de puits sans pratiquement quitter la corde jusqu’au fond à -143.
 
Par ordre d’arrivée au fond, Dada, Mathieu, et Ondine commencent à manger, tandis que François pris d’une soudaine envie d’évacuer le bon repas de la veille a dû faire ses besoins en haut du dernier puits de 29 m, mais rassurez-vous, il a attendu que personne ne le voit se dévêtir ! On est bien élevé au GSV, n’est-ce pas mon petit J.. ! Après avoir soigneusement dissimulé le fruit de ses efforts sous un tas de pierre et d’argile (pour les odeurs), il rejoint les autres et casse la croute rapidement car ces messieurs/dames en bas ne l’ont pas attendu.
 
Puis on entame la remontée, Ondine d’abord, suivie de Mathieu qui s’arrête à -83 pour récupérer le kit de cordes de Dada, ensuite François qui, allégé, monte un peu plus vite !! Personne n’ayant été indisposé dans la remontée (le colmatage a bien été fait), la sortie se fait sans problème, personne n’a été blême ! Ondine sort la première, suivie de François et Mathieu, puis Dada en dernier. Les sorties s’échelonnant entre 14h15 pour Ondine et 15h pour Dada.

François.

17 avr. 2017

Sortie hyper-présidentielle au Revest

Participants : Audrey, Bernard, Claude, Daniel, Jérôme, Mathieu
TPST : 5h45

Ce 17 avril est une date qui, chaque année, marque l’anniversaire de l’arrivée sur terre du Président Dada. Comme il se doit, l’illustre dirigeant nous a convié à le fêter sous terre. Pour l’occasion, on exhume de la naphtaline la célèbre traversée Grotte du Revest-Grotte du Feu ainsi que Claude, qui a le privilège d’avoir été le premier président du GSV en 1968 ! Vous avez bien lu : cette sortie va se dérouler sous les auspices (pas les hospices, hein) de deux présidents du GSV (un périmé et l’autre proche de la péremption). Pour faire tomber la moyenne d’âge de cet aimable groupe, il est fait appel à la jeune Audrey qui, outre sa jeunesse, a apporté une bouteille de champagne. Daniel a prévu le roteux, Mathieu s’est proposé de fournir les œufs en chocolat pour une éventuelle chasse souterraine, Bernard s’est chargé de l’apéritif avec un planteur de sa fabrication et votre serviteur a écopé du café et du digestif. Claude, pour fêter sa résurrection spéléologique nous brandit fièrement une bouteille de
rouge de derrière les fagots. Bref avec tout çà, on ne risque pas de mourir de soif...

A 9h30, tout ce joli monde converge au parking en contrebas du Revest et à 10h45, après l’inévitable grimpette à travers les pierriers, chacun est équipé et prêt à attaquer la traversée. Jusque là, aucun incident n’est à déplorer hormis le fait que Claude a oublié le tire-bouchon pour déboucher sa bouteille de vin. Fort heureusement, notre vénérable Bernard (Saint-Bernard faudrait-il plutôt dire) ne se sépare jamais de son couteau suisse. Ouf, on a failli ne pas avoir de pinard au déjeuner...

Il est prévu de casser la croûte sur la plage bordant le lac à –66 mètres. Il nous faut auparavant dévaler le vaste chaos qui y conduit, soigneusement équipé par Daniel. Claude, le président (pré)-historique, s’engage à son tour dans la descente et là, grosse frayeur, il nous exécute un décrochage latéral glissé, autrement dit, il pendule involontairement, fermement et avec grâce pour aller s’aplatir comme une m... contre quelques rochers. Aucun bobo pour le grand homme, mais il m’a semblé entendre un tintement de mauvais augure lors du choc. Effectivement, une fois en bas, je constate que le pauvre Claude, bien désolé, a fracassé sa bouteille de rouge. Daniel tire la gueule, Mathieu et Audrey sont résignés et Bernard pouffe. On lui demande ce qui le fait rire et il nous répond qu’il vient de s’apercevoir qu’il a oublié le rhum pour son planteur. Daniel se renfrogne encore plus à l’idée de boire du simple jus de fruit en pré-apéritif. La situation se dégrade : out le vin rouge et out le planteur ! Il reste heureusement les deux bouteilles pétillantes d’Audrey et Daniel. La situation n’est pas encore désespérée...

Si on continue à perdre du liquide comme çà, on finira par boire l’eau du lac ! Lac que nous entreprenons de traverser grâce à la main-courante “bottes-au-sec”, direction le P25 qui nous conduira au siphon 1. Le puits se caractérise par deux passages de fractionnement qui seront une première pour notre amie Audrey, laquelle s’en tire royalement sous les conseils fédéraux de Mathieu. On jette un œil au siphon qui est bien plein et Bernard et moi, qui ressentons déjà les prémices de la soif, entamons la remontée du P25.

Je trouve notre Bernard bien guilleret tout au long de la remontée. Il a l’œil qui frise comme le gamin qui a collé des punaises sur la chaise de sa maîtresse. Le taquin doyen nous a bien eu ! Non seulement il n’a pas oublié le rhum, mais en sus, il avait prévu un petit bordeaux rouge de la tireuse soigneusement protégé dans une indestructible bouteille en plastique. Inutile de vous décrire la mine soulagée du Président Dada qui récupère d’un coup son planteur et sa quille de rouge. L’atmosphère se détend, les verres se vident et les conn... anecdotes se multiplient. Mathieu, qui est très procédurier, propose qu’un gage soit infligé à Claude pour avoir ainsi cassé sa bouteille (c’est effectivement une infraction de 5ème catégorie dans le règlement du GSV). Mais le Président en exercice souligne que tous les anciens Présidents sont protégés par leur immunité et que de fait Claude est à l’abri de toute sanction.
 
Ce point de droit éclairci, nous procédons à la chasse aux œufs en chocolats artistement disposés dans le sable. Audrey, comme à son habitude, rafle le chocolat blanc, et nous nous partageons le reste. Nous faisons un sort à la Clairette de Die présidentielle et convenons de garder le champagne d’Audrey pour le goûter. Pour rincer nos tasses de café, j’offre une tournée d’Elixir de La Grande Chartreuse à 69° pour :

a) remonter le moral de Claude, toujours traumatisé par la perte de son flacon
b) achever le Président Dada  et son sbire Mathieu qui commencent à chanter des airs paillards
c) éveiller la petite Audrey aux boissons fortes et revigorantes
d) soigner les hémorroïdes de Bernard et la crève que je me traîne depuis trois jours

Nous terminons donc gaiement ce repas de fête débuté à 13h30. Je perds ensuite la notion du temps. Tout au plus me souviens-je avoir dévalé le petit puits conduisant à la grotte du Feu, écouté Dada expliquer à Audrey la reproduction de l’Ursus Spelaeus au moyen d’une canine et d’un pénis calcifiés, et finalement poussé Claude vers la sortie de la grotte. Il est 16h30 quand je m’extrais en dernier de l’étroit orifice. Je retrouve mes compères sous le porche du Revest où nous nous déséquipons avant de redescendre vers les voitures. La seule bouteille encore intacte est le champagne d’Audrey. Tout le monde ayant décliné une dernière tournée, la demoiselle nous informe qu’elle la ramènera à la prochaine sortie. Greffier, notez...

Jérôme

12 avr. 2017

Le Président Dada en campagne

Participants : Bernard, Claude, Daniel, Jérôme, Mathieu
TPA (Temps passé Assis) : 1h30


Il flottait comme un air d’élection présidentielle en ce doux mercredi d’avril, d’autant que la salle de réunion habituellement dévolue au GSV était pavoisée avec estrade, pupitre, micro et tout et tout. Il n’en fallait pas plus pour que notre Président monte sur scène afin de nous déballer son discours de campagne. Devant un public ébahi, il s’en est d’abord pris aux membres du club qui s’étaient débinés ce soir-là (hein, François, Franck, Christian, Rémy... aaah que c’est bon de dénoncer...) et nous a détaillé son programme pour le quinquennat à venir. Il consiste en quatre points majeurs : Prospecter, Perforer, Plastiquer et Picoler, autrement dit les “4 P”. L’assistance fut d’autant plus étonnée par cette démarche démocratique que le Président Dada est, depuis 30 ans, reconduit automatiquement chaque année selon Son Bon Vouloir et qu’en bon cumulard, il est aussi depuis peu président du CDS 06. Cette tentative de démocratie est donc toute à son honneur, mais il a vite retiré les illusions du public en clôturant son discours par ces mots inoubliables : “Je suis le seul et unique candidat et vous avez intérêt à voter pour moi si vous ne voulez pas être exclus du Club, certificat médical ou pas”. Comme le disait notre bon Hollande, “Le Changement c’est pas pour Maintenant”. Il a ensuite quitté la scène sous les applaudissements frénétiques de Mathieu et le regard médusé des trois autres.

Il a ensuite été procédé à la cérémonie traditionnelle du trempage de biscuits, en l’occurrence du Rose de Reims (provenant d’un stock périmé de Mathieu) dans du Crémant de Limoux (provenant d’un fond de cave poussiéreux de votre serviteur). Le Président ayant communiqué ses dernières découvertes (une flopée de trous pleins de ronces du côté du col de Vence), il a ensuite ordonné par décret une sortie le lundi de Pâques à la Grotte du Revest (avec évacuation par la grotte du Feu) pour fêter son anniversaire. Il a naturellement menacé de sévices corporels douloureux toutes celles et ceux qui ne viendraient pas trinquer avec lui.

Sur ces aimables et festives promesses, la séance fut levée vers 22h30.

Jérôme

9 avr. 2017

[SSF06] Entrainement évacuation

Participants : Virginie, Jean, Adrien, Christophe, Pascal, Momo, et Mathieu
TPE (Temps de parole effectif) : 10h45 ou plus

En cette belle journée de printemps, comme il y avait beaucoup de choses beaucoup plus intéressantes à faire, nous nous retrouvons en effectif assez réduit à l'entrainement aux techniques d'évacuation. Mais qu'à cela ne tienne, avec tous les absents dont il faut dire du mal, nous n'allons pas nous ennuyer !

Le rendez-vous étant fixé à 9h, j'arrive avec cinq petites minutes d'avance au Col de l'Ecre. Pascal est déjà là et est quasiment déjà équipé. Les autres arrivent au fur et à mesure.

En guise d'échauffement, nous commençons par le brancardage avec une civière remplie de kits. Sur le chemin ça pourrait paraitre simple, mais encore faudrait-il qu'on apprenne à marcher au pas, ce qui n'est pas gagné. Puis, pour rajouter un peu de piment, nous partons avec notre civière à la recherche de la doline à travers le lapiaz et les bois. C'est fou le nombre de dolines qu'il y a dans le coin !

Comme quand on aime, on ne compte pas, une fois arrivé à la bonne doline, nous voyons comment faire passer une civière sur le dos des équipiers dans les endroits étroits. Heureusement l'arrivée de Momo marque le début de la pose café.

La première étape du montage d'un atelier est le plantage de spit. A coup de répartiteurs trois points, les comptes vont vites. Et les problèmes rencontrés en secours sont souvent dus à un spit mal planté. C'est sujet à maitriser. En ce qui me concerne, j'en suis au niveau débutant. Je m'applique autant que je peux. Alors que j'arrive à la fin, je me laisse déconcentrer et le coup de marteau sera pour mon pouce... Je termine sans rien dire. Nous examinons les résultats de nos travaux respectifs. Pour ce qui est du spit, ça peut aller. Pour le pouce, le sang commence à passer à travers le gant, je n'ai pas fait semblant.

La seconde étape est l'installation du répartiteur. Je n'écoute plus grand-chose, le temps de reprendre mes esprits. Mais comme c'est quelque chose dont je me souviens plutôt bien, je peux attaquer directement la pratique.

Nous voyons ensuite les montages de palan. Même si le principe est simple, avec la diversité du matériel pouvant être utilisé, le palan représente beaucoup de choses à retenir. Maintenant, il est principalement utilisé pour les sorties de puits.

Le dernier sujet est le balancier avec contre-poids. Là aussi, pour moi il s'agit d'une révision. Malheureusement avec une main pas trop valide, aujourd'hui je vais surtout pouvoir faire la victime.

Après l'entrainement dans la doline, nous rejoignions le Cresp pour une mise en pratique, justement au moment où l'orage nous arrive dessus. Je me retrouve à installer le palan sous la pluie pendant que les autres installent la suite à l'abri. Dès que j'ai fini, je courre les rejoindre.

Nous descendons tous en bas du puits d'entrée pour voir la mise en civière. Adrien sert de cobaye et une fois bien sanglé, on lui annonce qu'au point où il en est, il est prêt à être remonté, mais c'est uniquement si il veut... La réponse étant positive, chacun file à son poste. Au passage, j'en profite pour suggérer l'installation d'une poulie largable pour pouvoir passer la porte. Ça tombe bien, c'était justement un truc que je voulais voir.

Le résultat de la mise en pratique est plutôt concluant. Pour vérifier que ce n'est pas un coup de bol, on le refait une deuxième fois avec Christophe.

Après avoir tout rangé, nous rentrons aux voitures pour se changer et faire un débriefing. Comme il commence quand-même à se faire un peu tard et que ça n'en finit plus, je suis l'exemple des deux premiers qui se sont éclipsés discrètement. Il est quand-même 19h45 et tout le monde n'est pas pressé de rentrer.

On a quasiment décidé que la prochaine fois, il faudrait faire un weekend complet avec un bivouac sur place !

Mathieu




 

2 avr. 2017

Repas dominical à la Grotte de la Mescla

Participants : Audrey, Jérôme, Daniel et Mathieu
Excusés : Ondine, Rémy, François et Bernard
TPST : 3h

Ne pouvant luter contre les puissances de la nature qui commandent aux pluies de façon impitoyable, dès samedi matin, je déclenche le plan B. Nous devons nous occuper sans retard de la bouteille de champagne qui visite les cavités et retourne au frigo. Il est hors de question de lui accorder encore une semaine de répit alors qu'elle nous nargue depuis fin janvier. L'opération s’effectuera donc à la Mescla, même en cas de déluge.

Pour une mission aussi critique, seuls les spéléos les plus vaillants répondent présents. Je vous passe les excuses qu'il m'a fallu entendre, la peine n'en serait que trop douloureuse. Mais fort heureusement, du sang neuf s'est joint à la fine fleur du GSV pour l'occasion. M. Jérôme, le responsable de la commission Rajeunissement et Féminisation, en est tout surpris. Le Président est confiant sur la réussite de l'objectif de la journée. Cette bouteille ne nous résistera pas !

Effectivement, nous avons tout prévu. Je constate avec satisfaction que la combinaison et la sous-combinaison que j'avais achetées d'occasion quand j'avais commencé la spéléo et qui m'arrivent au milieu du mollet, sont par contre à la taille d'Audrey. Tout est trop bien organisé. Ce n'est pas normal.

Le temps que je termine de m'habiller, le Président part en reconnaissance. Il revient quelques instants plus tard, fort contrarié. Nous allons devoir faire face à une difficulté inattendue ! Depuis que le Président du CDS a passé un savon à tout le département pour que ceux qui font la visite pensent à refermer après leur passage, la porte est justement fermée et il n'a pas pensé à prendre la clef de 19...

A mon tour, je vais examiner la situation. La petite pince présidentielle ne nous est d'aucune aide. Le boulon est bien bloqué. Jérôme revient de la voiture avec la clef de 21 de la roue de secours. Elle tourne dans le vide. Alors que tout le monde a déjà fait demi-tour, je tente l'opération de la dernière chance : je bourre un mouchoir en papier usagé dans la tête de la clef et j'enfonce le tout sur le boulon de 19. Deux épaisseurs, raté... Trois épaisseurs, ça tourne ! La porte est ouverte. Il est 11h.

Nous déposons les affaires pour le repas au carrefour. Nous allons faire le réseau supérieur pour nous mettre en appétit. Daniel pensait s'en tirer avec un arrêt forcé à l'ancien siphon Spada ou à la voute mouillante, mais le niveau est désespérément normal. Nous continuons la progression. Tout pourrait aller pour le mieux si ce n'est que ma botte gauche est trouée, ce qui est assez désagréable.

Nous allons jusqu'au lac suspendu qui lui, est bien rempli. Il reste 10 cm pour passer de l'autre côté. Autant dire que ce ne sera pas pour aujourd'hui. Nous faisons demi-tour.

A 12h20, nous sommes de retour à la salle du carrefour. Nous attaquons les choses sérieuses. Une bouteille pour quatre, le repas se fera au Champagne. Avec un peu de modération, on réussi à aller jusqu'au dessert, M. Jérôme se devant de sacrifier à la tradition du trempage du biscuit de Reims (il semblerait même qu'il a converti deux nouveaux adeptes). Quelques chocolats (malheureusement pas des vrais, mais des trucs pour les filles) et le café terminent nos agapes.

En guise de promenade digestive, nous allons faire un petit tour jusqu'au siphon. Personne ne veut ressortir par la rivière cette fois-ci. Nous en avons assez pour aujourd'hui. Je referme la porte consciencieusement pour ne pas m'attirer les foudres du Président du CDS. Nous retrouvons une petite pluie dehors vers 14h.

Nous pouvons rentrer à la maison avec la satisfaction du devoir accompli. Il ne fallait pas désespérer. Mais, si on m'avait dit qu'un jour je fêterai mon anniversaire en Avril, je ne l'aurais jamais cru...

Mathieu

1 avr. 2017

Désobstruction Avril 2017 (12 sorties)

Vence (8 sorties):

• 3 Mille Pattes (Baou des Blancs, Dada, 1 sortie).

Calibrage du passage entre les points topo 7.7 et 7.8. Puis ensuite ouverture du passage à gauche de 7.7: 1ère sur 3,5m. Jonction en lucarne à droite avec 8.1. Puis désob du passage à gauche de 8.4, au niveau de la salle du Théatre: 1ère sur 15 à 20m avec suites possibles à ouvrir.

• R1 - Cocon (Baou des Blancs, Dada et Fred, 1 sortie).

Chantiers en cours dans le boyau de terre puis ouverture du passage à côté de la colonnette (vue sur petite salle) puis en haut de la cheminée, située au bas du ressaut de la 2ème salle.

• Petit Nicolas (Mangiapan, Dada, 2 sorties):

Désobstruction aux 1er niveau. Suites à ouvrir.

• Cavité située dans la zone de la Foux (Christophe, Dada et Fred, 3 sorties) :

Grotte des chênes verts: désobstruction et topographie.

• Aven des Nonos 157 M8 (Christophe, Dada, 2 sorties) :

Calibrage et topographie.

Roquefort-les-Pins (3 sorties):

• Embut du Debram (105 F1, Camptracier, Dada):

Dada continue le calibrage du shunt vers la salle.

• Gourdon (1 sortie):

Désob au Craignos (68M5) avec Choucas (Pont du Loup).

Voilà, c'en est tout pour la désob! Le reste, ce sont des sorties 'visite' qui ont fait l'objet d'un article pour la majeure partie d'entre elles.

Pour les taupes du club,

Christophe