22 avr. 2018

Aven Léo

Participants : Ondine, Daniel, Mathieu et François
TPST : 4h55

En ce très beau dimanche ensoleillé, nous avons décidé de ne pas profiter du beau temps, et de nous mettre au frais et dans la boue de l’aven Léo à St Cézaire que Dada a décidé de déséquiper du fond jusqu’à -30. Dans cette tâche ingrate pour certains, mais nécessaire pour d’autres, nous sommes quatre, certains considérant mieux de se prélasser au soleil plutôt que se foutre minable dans un trou de m…, à cela je répond : « d’aller faire du roller sur la prom se serait plus cool, mais faut savoir ce qu’on veut dans la vie !! ». Tant pis pour les efféminés, aussi sommes-nous (Ondine, Mathieu, Dada et moi) sur place pour 10 h.


Dada comme d’habitude part le premier, il est alors 10h50, et pourtant nous avons le temps, mais il est comme ça notre cher "prezzi", une fois équipé il faut qu’il rentre dans le trou ! les préliminaires ne l’intéressent pas, il lui faut donner tout de suite, petit coquin ! On gardera ça pour nous, on ne dira rien !

Les puits de l’aven Léo sont de toute beauté, aux départs quelque peu aériens mais bien équipés. Par contre le fond à partir de -100 quelle horreur ! quelle boue ! quel dommage que ça s’arrête ainsi, car effectivement cela dissuade d’aller y travailler pour pouvoir passer. NPJ dirait : « mais il faut être maso pour bosser la dedans », à moins qu’un courant d’air de fous vous y attire. Pourtant le collecteur du fond de l’Air Chaud de -287 passe sous nos pieds à quelques 70 m plus bas ! Et file droit sur les siphons de la grotte de Pâques !





En descendant Mathieu et moi faisons des photos pour immortaliser cette sortie, lui dans l’artiste de l’art photographique et moi dans la starlette qui prend la pose. Pourquoi riez-vous, on peut bien rêver de temps en temps !
Dada et Ondine vont au fin fond du trou du !!! où Dada s’arrête au fractio du dernier p7, et enlève la corde. Quant à Ondine, très courageuse (elle est bien cette petite, on la garde), elle nous rejoint en riant de se voir en tas de boue, pour casser la croûte avec nous à -100.




Après ce repas tout simple, nous entamons la remontée. Alors les kit commencent à être bourrés jusqu’à la garde. Mathieu en sait quelque chose puisqu’il part du bas du P22, avec pendu entre les jambes un kit bien lourd ! Ondine et  moi suivons avec quelques fou-rires, car dans un passage étroit où je portais un kit à bout de bras, elle me dit calmement « je t’aime ! », j’en étais tout retourné, mais aussitôt elle me repris en  me disant « je t’aide », maudite boue dans mes oreilles, j’avais mal compris ! fou-rire garantie après cet intermède !

La remontée se poursuit avec les kit qui se remplissent, ondine a voulu en  prendre un, elle a compris ce qu’il en était, mais elle ne l’a pas lâché jusqu’à la sortie, la classe !





Nous sortons tous l'un derrière l’autre de 14h 15 pour Mathieu à 14h 45 pour Dada. Ensuite Dada nous montre un trou à une cinquantaine de mètres à l’est du Léo, qu’Alain Gomes a trouvé : entrée sympa, et surtout derrière les pierres jetées tombent sur au moins 25 à 30 m !! ça c’est intéressant, si Alain nous le prête !
Sur le chemin du retour Ondine s’est fait un plaisir de cueillir des asperges , moi de l’aider, et Dada de râler parce qu’il avait chaud. Au final une sortie bien agréable, exit la boue du fond.


François.
(Avec les photos de Mathieu)

15 avr. 2018

Aven Obscure au féminin

Participants-Es : Audrey, Bernard, Daniel et Mathieu
Absents-Es : Ondine, Jérôme et François
TPST : Le temps de faire deux trois photos et de manger

Sortie "Descendre sous terre au féminin"

Suivant les instructions du ministère le petit doigt sur la couture du pantalon, et dans le cadre de son plan de féminisation, le GSV organise ce dimanche 15 Avril une sortie de spéléologie axé principalement sur la pratique féminine. Les hommes qui souhaitent participer sont les bienvenus.

La cavité choisie est un petit bijou pour plaire aux dames : l'Aven Obscure. Elle présente un concrétionnement unique dans la région. Elle est restée secrète pendant très longtemps, mais maintenant que tout le monde la connaît, chacun est très inquiet pour sa préservation.

Hélas le sujet est malheureusement encore très clivant. Ondine et Jérôme ont sèchement décliné l'invitation pour marquer leur désapprobation et François nous a sorti une de ces meilleures excuses pour ne pas venir.

Heureusement la présence féminine sera assuré par Audrey qui ne se formalise pas pour si peu. Elle est contente de pouvoir sortir un peu avant d'attaquer les examens. Aucune propagande ne saurait gâcher son plaisir. Il y a aussi Bernard qui a répondu présent. Cela réconforte un peu les deux pauvres organisateurs, Daniel et Mathieu, qui voyaient arriver l'annulation de la sortie à grands pas...

Nous nous retrouvons tous au cimetière de Saint Vallier ce dimanche matin. De façon quasi miraculeuse, il ne pleut pas. Après le déluge de la semaine, personne n'y aurait crû. La sortie "Descendre sous terre au féminin" aura bien lieu.

Contre toute attente, Bernard a pour une fois pris le sujet au sujet au sérieux. Il s'est équipé d'un smartphone spécialement pour l'occasion. Malgré son grand âge, il a parfaitement remarqué que c'est devenu l'accessoire indispensable du savoir-vivre au féminin. Mais celui-ci doit néanmoins  confesser son inexpérience. Audrey s'empresse alors de venir à secours pour lui expliquer les rudiments de l'engin.  Cinq minutes plus tard, on aurait dit deux collégiennes inséparables.


Il faut cependant se décider à s'équiper pour aller faire la visite. Bernard est le premier prêt, tant il est excité par le sujet de la sortie. Il arbore fièrement le sac de dame qu'il a récupéré dans les poubelles et compte bien s'en servir pour descendre son repas sous terre. Aussi, comme la bouteille de 33 cl qu'il a remplie avec du pinard ne rentre pas dedans, il me la refile sans me demander mon avis, comme toute dame qui se respecte. Devant déjà porter les affaires d'Audrey en plus des miennes, ça ne fera effectivement pas une grosse différence...


Pour retrouver la cavité, Daniel décide d'expérimenter l'orientation au féminin. Il file à fond la caisse sur le premier chemin qu'il croise et je dois le rappeler avant qu'on ne le perde définitivement dans la forêt. Il nous avait habitués à avoir le flair d'un chien de race, il ferait mieux d'arrêter les expérimentations.

Il aurait aussi dû se douter que pour pratiquer l'orientation au féminin, il faut être une femme. Audrey décide lui en faire la démonstration. Elle va nous conduire bien qu'elle ne connaisse pas la cavité. Telle une belle jument sûre de son cavalier, elle avance confiante sur le chemin qui serpente à travers les bois. Dans une complicité parfaite, elle bifurque à droite et stoppe quelques mètres plus loin. Elle peut alors fièrement déclarer : "le trou est là !". Tout le monde est stupéfait.

Pour l'équipement au féminin, on repassera. J'ai beau dire à Audrey que cette année, il faut absolument qu'elle apprenne, elle n'a pas l'air d'être très convaincue. Mais comme elle est plutôt sage et obéissante, je garde encore un tout petit peu d'espoir.







C'est donc Daniel qui équipe, suivi de Bernard, puis d'Audrey et de votre serviteur. Quand j'arrive dans la salle, tout le monde a déjà tout vu, ce qui m'étonne beaucoup. Il reste cependant une bonne demi heure avant le repas, que je compte bien mettre à profit pour faire quelques photos. Comme à son habitude, Audrey essaie de négocier  pour la forme avant de se plier à ma volonté.








Une fois la séance terminée, je me rends compte subitement que j'ai complètement oublié d'aborder la photographie souterraine au féminin. C'est assez bête de ma part, je dois le reconnaître. J'essaie de sonder discrètement Audrey sur le sujet pour savoir si ça aurait éventuellement une petite chance de l'intéresser. Elle me répond qu'elle n'a pas les moyens de s'acheter un appareil. A première vue, ce n'était pas la réponse à la question, mais en logique féminine, ça veut dire qu'elle en a très très envie. Ça me rappelle qu'une fois je l'avais laissée jouer avec mon gros appareil et que ça lui avait beaucoup plu. Il faudra renouveler l'expérience et oser l'inversion des rôles.

Le repas est assez sage. Personne ne s'amuse à sortir la moindre grossièreté en présence de chastes oreilles. Le terrorisme intellectuel au féminin semble régner en maître. MPJ, "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"...

Pour terminer ce repas monacal, j'offre à Audrey la rituelle tablette de chocolat blanc. Celle-ci retrouve alors son naturel enjoué en envoyant sur moi un torrent furieux de reproches : "Je suis grosse !", "Je suis moche !", "En spéléo, on ne fait que bouffer !", "C'est de ta faute !!!!!!!!!", avant de conclure ce débordement d'affection au féminin par : "Juste un carré, je viendrais en spéléo rien que pour ça !!!!!", visiblement réjouie, puis me rend la tablette pour que je la fasse passer aux autres.

Bon public, je suis définitivement sous le charme. Il est totalement superflu de lui dire qu'elle est très bien comme ça, car il suffit de lui laisser le dernier mot pour qu'elle le comprenne.

Bernard, qui n'est ni grosse ni moche, ne fait pas de manières. Il nous avoue sa préférence et sa faiblesse pour le chocolat blanc, comme toute petite fille qui se respecte. Il est tout-à-fait partant pour faire des sorties féminines plus souvent. Deux carrés plus tard, il est fin prêt à attaquer la remontée. Audrey le suit une fois la corde libérée, puis votre serviteur et enfin Dada qui déséquipe.

Nous sommes dehors relativement de bonne heure. Daniel veut en profiter pour aller à la recherche du Tintin. Hélas pour lui, il n'aura pas non-plus le flair de Milou. Heureusement, on ne l'a pas définitivement perdu pour autant, il est toujours capable de revenir vers nous dans un temps acceptable.

En résumé, les échanges de cette sortie d'étude ont montré que la spéléologie est parfaitement compatible avec la féminité moyennant quelques petits ajustements et un minimum de présence masculine. Nous pouvons donc préconiser de passer à la féminisation et rajeunissement massifs du GSV.

Mathieu

8 avr. 2018

Aven du Petit Renard à Mobylette

Participants : Audrey, Jérôme, Daniel, Mathieu et François
TPST : 5h15

En ce premier dimanche d’avril après Pâques, nous décidons après quelques concertations, soit de faire une sortie d’initiation, soit de faire une sortie un peu plus technique. Faute de gens courageux à initier nous prîmes la seconde option. Nous  nous retrouvons ainsi sur le plateau de Saint Vallier pour faire l’Aven du Petit Renard à Mobylette. En cette belle journée un peu venteuse nous sommes cinq à répondre présent à l’appel.

Honneur aux dames, Audrey la plus jeune et la plus sympa, et je pèse mes mots !!  puis par ordre institutionnel : Dada le "prézi", Mathieu le secrétaire, Jérôme le gai luron (spécialisé pour la remontée des troupes et autres situations..), puis enfin François chargé de rédiger le compte rendu et de surveiller les écarts de langage de certains, mais pas à l’abri quant à lui de quelques écarts, mais sous contrôle par crainte de représailles !

Si nous n’avons pas la quantité dans l’effectif, nous avons la qualité ! Ben oui, mes très chers, il n’y a pas de mal  à se faire du bien. Je retourne avec plaisir faire ce trou car cela faisait 13 années que je ne l’avais plus visité, mon Dieu comme le temps passe vite !

Dada ayant digéré le manque d’effectif de la précédente sortie au Cappuccino, s’empressa de partir devant équiper le trou. Nous nous enfilons dans le trou (sans arrières pensées MPJ) je ferme la marche et entre, il est alors 11h.



Nous attendons beaucoup de temps aux départ des différents puits, car soit Dada a perdu la main, soit les amarrages sont foireux et il faudrait bien au cours d’une de ces sorties, rééquiper convenablement les différents trous que nous avons visités, certains seraient même conseillés surtout quand on est court sur patte et j’en sait quelque chose !! Donc nous comprenons bien le temps passé par le "prézi" pour équiper et lui pardonnons, car il n’a pas perdu la main, loin de nous cette pensée.

Le grands puits de 68m est très beau, surtout la partie plein vide de 52m. Mais effectivement comme nous l’avons constaté, il manquait un amarrage vers -35, que nous n’avons pas vu à l’aller mais que Dada a retrouvé à la remontée et situé dans un creux de la paroi très propice aux frottements ! mais qui est allé équiper ici comme cela, c’est vraiment en dépits du bon sens, il y avait excusez moi du peu, 33m en dessous ! Mais avec beaucoup d’attention et nous écartant de la paroi nous sommes tous en bas.




Le trou est un peu arrosé et après une série d’étroitures dans les deux dimensions nous arrivons au pallier du dernier puits de 25m où nous cassons la croûte, avec d’une mini bouteille de vin de notre cher J… Et oui les temps sont durs, ne riez pas, c’est un copain du club ! Pour  se faire pardonner J… nous sort de derrière les fagots un divin élixir de quelques 69°, on a eu chaud d’un coup, mais cela ne s'est pas trop ressenti dans la remontée, ouuuuuf !







Jérôme est parti devant, suivi d’Audrey qui est montée comme une flèche, et n’en revenait  pas une fois dehors, elle a fait des progrès cette petite. Je suivis ensuite, puis Dada, qui laissa le soin à Mathieu de déséquiper. Mathieu sortit en dernier, il était alors 15h45.

Dehors nous fûmes accueillis par un vent violent à décorner les c … on se changea vite, et chacun repartit avec des sensations et des images à renouveler. C’est quand qu’on y retourne !

François.
(Avec les photos de Mathieu)

1 avr. 2018

Désobstruction Avril 2018 (11 sorties)


SUR VENCE (Baou des Blancs, Dada): 3 sorties.

-157 E ( ?)

SUR TOURRETTES: 5 sorties (Courmettes & Georges du Loup, rive gauche ; Dada):

-Sous le Pic de Courmettes : pointage de diverses cavités. Désob à l’aven Faille (+topo), à la grotte des sceaux (sans nom) et à la grotte du Surplomb.
-Dans les gorges du Loup : prospection entre le vallon de Pescaressa et les falaises du 148G. Visite du 148E. Trouvé 2 grottes. Dans la Grotte du site d’Escalade, développement de 9m, avec suite à ouvrir…

SUR ROQUEFORT les PINS: 1 sortie.

-Gorges du Loup : prospection depuis la résurgence du Lauron en remontant vers l’amant du Loup. Cavité 157R repérée. Topo petites grottes vers le site d’escalade mais en rive droite.

SUR PONT DU LOUP: 1 sortie (Dada & co).

-Visite des sources et du barrage avec Choucas. Vu grande faille intéressante dans la descente par les échelles.

SORTIES CLUB (en vrac et sans forcément de CR et non comptées dans le titre !):

Col de Cavillore (Gourdon), Aven du Petit Renard et aven Obscur (St Vallier), aven Léo (St Cézaire, déséquipement), Aven Tagada (Siou Blanc, Var, Ondine), Coume-Ouarnede/Félix Trombe Henne Morte, PDG, Penne Blanque (Hte Garonne, Ondine).

Pour le club,
Christophe

25 mars 2018

Cappuccino avec crème

Participants : Ondine, Daniel, Jérôme et Mathieu
TPST : 4h45

La crème du GSV avait rendez-vous au Col de l'Ecre en ce beau dimanche de mars pour une promenade de santé en direction du fond de l'aven Cappuccino. Il s'agit donc bien d'un Cappuccino avec la crème, sachant que les habituels tire-au-cul que sont Bernard, François et tous les autres ont imaginé les prétextes les plus fallacieux pour ne pas venir, le plus utilisé étant : «Je me suis fait avoir par le changement d'heure, du coup je me suis pas réveillé ».

Le président Dada qui voulait faire une « grosse » sortie pour changer un peu des escapades habituelles au réseau « moins 100 » nous avait ordonné d'être au rendez-vous à 9h35 pétantes. Mathieu et votre serviteur ayant fait valoir que le passage à l'heure d'été allait nous amputer d'une heure de sommeil bien précieuse pour une sortie spéléo tonique, le sage homme transigea à 10h. C'était sans compter le retard du train d'Ondine qui fit que la troupe s'ébranla vers le trou aux alentours de 10h30. Alors que nous faisions remarquer à notre amie qu'elle avait l'air d'avoir la tête dans le cul, elle nous répondit qu'avec trois heures de dodo dans le cornet, elle était moins que fraîche et qu'on allait devoir se la traîner comme un boulet. Le très fédéral Mathieu la rassura en invoquant la nouvelle « Charte d'Ethique et de Déontologie » de la FFS qui proscrit fermement de se traîner un spéléologue de sexe féminin comme un boulet, justement. Rassurée de n'être plus considérée comme un poids mort conformément aux textes officiels, voilà notre Ondine gambadant allègrement parmi les genêts direction le Cappuccino. Je demande au Président pour quelle raison obscure le gouffre a été ainsi baptisé. Selon lui, les découvreurs avaient bu des cappuccino au bar du coin, soit avant soit après l'invention de l'aven, et l'ont ainsi nommé pour les fichiers du CDS. Je fais finement remarquer que s'ils étaient allé déféquer plutôt que boire un café, le nom du trou aurait été plus trivial. Dada lève les yeux au ciel et nous enjoint aimablement de nous manier le fion si on ne veut pas ressortir à 22h.

Le soleil brille mais une petite bise de crête bien perfide nous incite à nous préparer en quatrième vitesse. Le Président, en charge de l'équipement de la cavité, est le premier à y pénétrer vers 11h15. 



Si le Cappuccino est l'un des trous les plus appréciés et les plus fréquentés du coin, c'est aussi celui dont la topographie est la plus fantaisiste. Les spéléologues successifs qui s'y sont essayé ont estimé les profondeurs et développements au pifomètre ou en jetant des cailloux, et ont visiblement dessiné les plans et coupes du réseau en état d'ébriété ou sous l'effet de substances interdites. La preuve : aux dernières nouvelles le gouffre n'afficherait plus les 400 mètres de dénivelé indiqués dans les guides spéléo-touristiques mais plutôt moins 320 mètres... La fiche d'équipement de l'aven provoque également l'ire présidentielle, Dada maugréant tout au long de la descente contre la longueur excessive des cordes préconisées par la fiche pour les différents puits et ressauts. « Ils se rendent pas compte, c'est pas eux qui lavent les cordes, et patati et patata... ».


Fort heureusement, nous voici déjà arrivés au bas de ce que les guides appellent un P80 mais qui, aux yeux d'aigle de Notre Président, ne doit pas dépasser 63 mètres. En tous cas, il s'agit d'un très beau tube fractionné en trois fois qui à lui seul justifie la visite du gouffre. Pour calmer l'Irritation Présidentielle, il n'existe qu'un seul remède : il titre 13 degrés, vient du Languedoc-Roussillon, et affiche une belle robe grenat trahissant la présence de tanins excellents pour le cœur. Le déjeuner expédié, nous nous glissons dans un boyau conduisant à quelques ressauts précédant eux-mêmes le P25 au bas duquel le Président s'aperçoit qu'il n'a pas assez de corde pour aller plus loin. Il aurait fallu pour cela un kit supplémentaire mais comme il nous manquait un porteur, le père Dada s'en prend à nouveau aux dégonflés qui ont préféré rester sous la couette ce dimanche... Nous entamons donc une remontée tranquille, Mathieu en tête suivi de votre serviteur et de la sémillante Ondine dont le babillage incessant prouve, si besoin était, qu'elle n'a plus du tout la tête dans le cul. Dada ferme la marche en déséquipant. En repassant sur le lieu du casse-croûte, nous finissons la bouteille de pinard (deux doigts pour les hommes, un doigt pour Ondine) et attaquons ensuite le P80. Grand seigneur, et suivant scrupuleusement la Charte d'Ethique et de Déontologie de la FFS, Mathieu récupère le lourd kit de cordes qui devait normalement échoir à Ondine. A la sortie, celle-ci décide de redescendre le puits d'entrée et de le remonter chargée dudit kit afin d'évaluer la difficulté de l'opération. Mathieu et moi ricanons, tandis que plus bas, le Président braille en demandant à notre amie ce qu'elle trafique avec son kit. Rouge comme une tomate, Ondine reconnaît en ressortant que « se coltiner un sac de cordes trempées c'est pas de la tarte ».






Il est 16h quand Dada se heurte à la lourde grille que votre serviteur a espièglement refermé sur le trou. Il se remet naturellement à brailler, ce qui nous rassure sur son excellente capacité pulmonaire. C'est qu'il doit nous faire de l'usage encore longtemps, notre bon Président !


Jérôme
(Avec les photos de Mathieu)

18 mars 2018

[SSF] Entraînement évacuation au Vigneron

Participants : Ondine, Mathieu (GSV) sur environ 25 personnes
TPST : 7h environ

En règle générale, les spéléologues du département sont plutôt frileux. Il ne leur viendrait pas à l'idée de marcher dans la neige et de ressortir sur le plateau de Calern de nuit en plein hiver. Malheureusement le bon sens appartient au passer. Notre petit Florian nous revient de région Rhône-Alpes et il n'a pas tardé à se faire remarquer pour son endurance au froid, son insouciance et son respect des horaires. Dire qu'il nous avait presque manqué...

Face à de nouveaux challenges auxquels il n'a jamais été confronté, le SSF06 a de suite programmé un entraînement en conditions hivernales. Nous nous retrouvons donc le dimanche 18 Mars à la Moullière sous la neige pour un entraînement évacuation dans l'Aven Vigneron.

Ayant laissé le Président au chaud et ayant laissé Florian récupéré Ondine en guise de punition, j'arrive donc seul sur place à 9h précises sous une petite neige. Je m'approche le plus possible du trou avec la voiture. A première vue, il n'y a pas âme qui vive, ni dehors, ni dedans. Comme cela est quand-même un peu louche, je vais faire un tour à pied. Je les retrouve tous sous l'abri de la buvette qui est désespérément fermée. Vu le temps qu'il fait, je dois reconnaître que c'est une bonne idée, quitte à devoir marcher un peu.

A la composition des équipes, Paul qui n'a pas oublié que Florian n'est pas frileux, en profite pour lui confier le puits d'entrée. Pour ma part, je me retrouve avec Alex, Sylvain et Jean-Michel sur le P25 du font. Ondine, pour sa première participation au SSF, sera au P10 juste au-dessus, avec les gonzesses que Pascal s'est gardées pour lui.



Alex et Sylvain se dépêchent de partir équiper le trou en nous laissant une corde de 60 et de quoi faire un répartiteur. A première vue, ça semble assez minimaliste. Bien que personne n'ait prévu de planter un spit aujourd'hui, je réclame quand-même une trousse à Serge au cas où. Au passage, Serge fait vider à Jean-Michel tout le matériel personnel qu'il voulait emporter sous-terre pour ne pas le mélanger avec celui du SSF. Il faut dire que Jean-Michel est un ancien du PGHM qui a appris à être prévoyant.

Une fois prêts, nous partons tous les deux rejoindre le trou. On retrouve Alex et Sylvain en bas du plan incliné, au départ du P10. Sylvain équipe et Alex lui enseigne les bonnes pratiques fédérales. Une fois en bas de celui-ci, Alex nous demande si on a pas une sangle de rab pour faire une main courante afin de stocker toute l'équipe sur le petit pallier. Comme le rab est en opposition frontale avec le minimalisme, je lui réponds donc par la négative. Mais heureusement, Jean-Michel a réussi à cacher un peu de matériel personnel à l’œil inquisiteur de Serge et à le faire passer en fraude. Pour la sangle, il suffisait de demander. On n'a plus qu'à grappiller un ou deux mètres de corde sur l'équipement et le tour est joué.

Pour le positionnement du répartiteur, ce serait bien de planter un autre spit. Cette fois, on ne discute pas, je sors directement la trousse à spit. Tout le monde est content de devoir faire un peu de tamponnoir. Jean-Michel commence. A mi-course, je prends le relai. Comme on plante dans la calcite et que j'ai fait une petite ébréchure, je laisse Sylvain vérifier et écraser le cône.


Après, j'installe le répartiteur et la corde de traction, histoire de vérifier que je sais encore faire. Pour la reprise de traction, vu que nous n'avons rien prévu, nous en concluons que c'est le problème de l'équipe du dessus. Mais encore une fois, Jean-Michel nous sort de son kit de quoi faire une déviation largable pour la corde du dessus. Avec tout ce qu'il a laissé dehors, j'ai comme l'impression qu'au départ il devait avoir un plein kit de matériel personnel en rab.

On fait ensuite un premier exercice avec Sylvain en victime, moi en contre-poids et Jean-Michel en régulateur pour se mettre en appétit. Une fois en bas, je n'ai plus qu'à remonter par la corde de progression pour rejoindre les autres qui ont attaqué le repas.

Vu la taille du pallier, le repas est assez intimiste. Je n'ai pas encore fini de manger que des gens des équipes de dessus arrivent pour visiter le trou. Du coup, Sylvain descend avec eux pour finir d'équiper le ressaut qui permet l'accès à la galerie. Une fois le repas terminé, je les rejoins à mon tour pour aller faire la visite.








Au retour, je ferme la marche, je déséquipe le ressaut, et je remonte. J'arrive juste à l'heure au pallier où je croise Michel qui va faire la victime, Virginie son ange gardien, et José qui supervise l'opération.

L'évacuation démarre dans la foulée. Avec Jean-Michel nous réceptionnons la civière sur le pallier pour l'accompagner avec délicatesse jusqu'à son décollage dans le puits suivant.




Nous remontons ensuite rapidement car il y a besoin de personnel pour le plan incliné. Pour ma part, comme je fais parti des grands, je sers à boucher un petit puits de mon corps. Il n'y a plus qu'à laisser la civière glisser sur mon dos. Une fois celle-ci passée, nous montons tous la récupérer plus haut et ainsi de suite, jusqu'à arriver en haut du plan incliné.

Ensuite, comme le déséquipement est encore une affaire de grand, je me porte volontaire et personne ne s'en plaint. Mélanie qui a aussi son atelier à déséquiper, vient avec moi. Celui-ci est encore plus aérien que la progression, j'ose alors une petite touche de galanterie française d'un autre siècle pour devancer l'embarras devant lequel elle se trouvait. Contrairement à ses habitudes de féminisme militant, elle accepte de bon coeur et me laisse faire une exception à la règle. Il ne me reste plus qu'à éviter de faire un vol au dessus de 35 mètres de vide (P10+P25) sous le regard de la belle...

Je finis tant bien que mal à m'acquitter de la tâche et à revenir sain et sauf. Ressentant une grande soif après cet exercice, c'est à mon tour de me trouver dans l'embarras car mon kit personnel a été embarqué par quelqu'un. Elle m'offre avec bienveillance de quoi me désaltérer. Elle ne voit pas d'inconvénient à ce que nous partagions nos microbes. J'accepte avec reconnaissance et beaucoup de fierté.

Puisque nous sommes partis pour tout partager et que nous ne sommes plus que tous les deux, elle exprime alors le désir que nous partagions aussi le déséquipement. Il en sera bien-sûr fait selon son désir : elle me laisse terminer de remplir mon kit, puis elle prend le relai. Je n'ai absolument rien à redire. Je suis même sur le point de concéder que le féminisme a du bon quand celui-ci est pratiqué par une fille compétente, ce qui mine de rien revient à remettre en cause des années d'expérimentations scientifiques...

Arrivé en bas du petit puits, je trouve Paul qui désespère de trouver un kit à remonter. Sensible à sa détresse, je lui cède le mien dans un élan de générosité. Il a aussi remarqué qu'il y a une fille avec moi qui déséquipe. Il est persuadé qu'il s'agit d'Ondine et il aurait aimé pouvoir la féliciter, mais à sa question je réponds du font du coeur : "Mais non, c'est Mel !", sur un ton d'étonnement face à une telle méprise. Je n'ai pas le temps de lui dire qu'il n'y a aucune chance qu'Ondine soit volontaire pour ça et qu'en plus vu le savon que je lui ai passé pour avoir pris part aux imprudences de Florian, elle ne risque pas de s'approcher trop près aujourd'hui, que Paul ayant noté l'utilisation d'un diminutif affectif, s'exclame : "Mel ?",  "Vous êtes intimes ???" et de perfidement rajouter : "C'est dommage, elle part bientôt...", avant de disparaitre comme un voleur de kit SSF.

Mélanie nous ayant entendu, je me permets de l'interroger lorsque elle me rejoint. Elle part dans quelques jours au Québec pour préparer une thèse. Autant dire qu'on ne la reverra pas avant plusieurs années. Le coup aurait pu être rude, mais c'était oublier mes années de pratiques du stoïcisme. Je relance la conversation. Après tout, c'est le dernier moment pour lui poser des questions sur elle...

Du haut du puits, Paul nous annonce qu'il nous laisse (enfin) tranquilles, et nous recommande de ne pas trop trainer quand-même. Il n'en faut pas plus pour que Mélanie déclare qu'elle se ferait un plaisir de le contrarier, mais qu'elle a peur que les autres repartent sans elle. Je la rassure comme je peux en lui disant que j'ai une voiture. Elle me rétorque qu'il lui faut aussi ses affaires pour se changer. Je lui dit qu'ayant déjà été abandonné par des personnes peu recommandables de mon club, j'avais trouvé mon sac sous une voiture. Il y a même eu une fois où j'ai trouvé des clefs de voiture accrochées en bas de la corde d'un puits d'entrée... A défaut d'être rassurée, elle note au moins : "Dis donc, ça craint dans ton club !", ce qui est d'ailleurs assez vrai...

Enfin, notre discussion est restée purement théorique car nous retrouvons la civière dans la première salle. Michel a vraiment une patience d'ange car ça doit faire un bon moment qu'il est stocké ici. Mélanie se rend compte tout de suite que quelque chose d'anormal s'est produit. Elle interroge quelqu'un et file précipitamment à l'autre bout de la salle. Je pose la question à mon tour. Je comprends mieux sa précipitation : Virginie, sa complice, a reçu un bloc sur le casque et elle est un peu sonnée. J'ai comme l'impression que Mélanie doit ressentir de la culpabilité de ne pas avoir été là pour elle et d'avoir pris autant son temps...





Un moment plus tard, Virginie remonte les quelques mètres du puits d'entrée par ses propres moyens. Nous pouvons alors terminer l'exercice et finir d'évacuer la civière de Michel.




Chacun remonte l'un après l'autre. Dehors il ne neige plus, le paysage est tout blanc.



Il fait encore jour, mais ça ne durera pas longtemps. Je retourne me changer sans trop tarder. A 19h15, je salue tout le monde et je rentre avant qu'ils ne prennent l'idée de faire un débriefing. Comme, il y a de la neige sur la route, je roule prudemment. Sur la route entre Andon et Gréolière, la chaussée est de nouveau au noir. Deux biches prennent peur et se jettent devant ma voiture juste à quelques mètres. J'en tape une avec amour et délicatesse au niveau de l'arrière train. Elle se relève et repart. Je me demande encore comment j'ai pu freiner suffisamment pour qu'elle soit encore vivante. Les dégâts sont relativement minimes, je peux reprendre la route.

Mathieu