29 févr. 2020

Désobstruction Février 2020 (17 sorties)


SUR VENCE : 3 sorties (Dada).
-Baume qui remonte + C9 (Baou des Blancs ; 2 sorties) : le développement passe maintenant à 448m (mesurés au déca + clino + boussole vu que Christophe et son Disto+Auriga sont toujours sur Paris). Calibrage dans la N6. Et visite de la Baume Chabert (157Y2).
-Grotte du Cocon (Baou des Blancs, 1 sortie) : prise de mesures vers la 3ème entrée et passage remontant, avant la 1ere main courante. Calibrage du terminus : avancée de 1.5m!

 SUR ROQUEFORT les PINS : 2 sorties (Dada, secteur de Camptracier).

-Gorges du Loup : prospection du Lauron en remontant la rivière pour chercher une cavité trouvée en 1989, et qui n’a évidemment pas été retrouvée (cela vous étonne-t-il?).

-Aven du Nid d’Escargots : calibrage en haut du méandre vers le terminus ; déblayage ; terminus, pas de suite ! Par contre, une suite éventuelle à ouvrir sur la gauche. A la fin de la séance, petite ballade de prospection et un départ de trouvé.

SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 9 sorties.

- Craignos (68M5) : 7 sorties désob avec Choucas ; arrêt sur passage vertical remontant avec un TRES FORT ECHO ! Ça motive !

- Aven du Menhir (68S3) : 2 sorties de calibrage et rééquipement.

SUR SAINT CEZAIRE : 2 sorties (Pierre, Julien et Dada).

-Aven Yvan : sortie de Pierre et Julien C. pour visiter et calibrer l’étroiture terminale au sol. Et une autre sortie pour Dada qui bosse sur la cheminée au-dessus du terminus (passage de l’étroiture, ex- ‘trou du cul de mouette’) : remontée de 5m, avec suite à ouvrir. Calibrage de l’étroiture terminale, déblayage de la petite « bulle » derrière : entrevu suite verticale étroite.

SUR GRASSE (Sarée): 1 sortie (Dada).
-Grotte du Chemin de l’oratoire : désob et prospection.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :

-Ricounaum (68X9, Gourdon), Aven de la Baume (Ondine et Pierre, Cipières), Calernaum (Ondine, Cipières), Grotte de Paques (Rémy, St Cézaire).

Pour le club,
Christophe

16 févr. 2020

La baume qui remonte

Participants : Bernard, Daniel et François
TPST : 3h

Nous étions trois au rendez-vous : Bernard, Dada et moi-même, pour emmener le vétéran du club (Bernard) visiter la baume qui remonte, qu’il ne connaissait pas du tout. On démarre du parking face à la carrière à 9h25. Après une montée régulière avec un peu de sueur, et la redescente sur la falaise Sud-est du Baou des Blancs par un nouvel itinéraire plus facile sauf les cent derniers mètres, nous arrivons devant l’entrée de la Baume. Nous nous équipons et on rentre dans la grotte, il est alors 11h.

Notre ainé a eu droit à la visite de toutes les entrées : Entrée par la Baume de l’oignon, sortie par la Baume qui remonte, visite de tous les diverticules et petites galeries... Le Bernard était ravi, mais quand même un peu fatigué ! Pensez donc mon cher, voila-t-y pas presque un an que notre ami n’avait plus fait de pénétrations ! C’est normal à force de ne plus pratiquer, on n’a plus la condition pour de tels efforts !

Après le casse-croute à l’extérieur, nous visitons la grotte C9, dite des archéologues. Ayant du temps devant nous, Dada ayant entendu parler d’un départ intéressant à gratter, nous convie à aller voir la grotte Chabert 157 y2, qui n’est pas très loin, où un départ au bout d’une galerie orientée vers l’ouest aurait un courant alléchant. Nous l’avons cherché mais tout comme l’arlésienne nous l’avons cherché mais ne l’avons pas trouvé ! Par contre nous avons eu la visite de quelques chauves-souris et un rat qui rallait après nous car nous l'avons dérangé dans son sommeil !

Retour vers la Baume qui remonte, où nous nous changeons, et retour aux voitures vers 14h. Le temps global des visites étant de l’ordre de 3h, notre ami Bernard était content pour cette reprise, mais souhaiterait pour la prochaine tâter un peu de la corde dans des petites verticales !

François.

9 févr. 2020

Aven du Menhir élargi

Participants : Ondine, François, Jérôme, Daniel et Mathieu
TPST : 3h30 à la louche

Il semblerait que j'aie pris un peu de retard dans les compte-rendus. Nous allons donc remonter un bon mois et demi en arrière, jusqu'au 9 Février. Autant dire que c'était avant... 

Le Président avait donc décidé de tenter de mettre à la dernière minute un tout petit quelque chose dans son bilan toujours désespérément vide après près de quatre ans à la tête du CDS. Comme les élections du 14 Février approchent à grands pas, il a travaillé dur pendant la semaine pour nous offrir la visite d'un inédit que personne n'aurait eu l'idée d'aller visiter, même par naïveté.

Je me permets de citer le Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 de mai 2015 à la page 198 :
"Petite cavité complexe avec quelques beaux puits, mais qui mériterait de sérieux travaux de recalibrage...".

Vous l'aurez reconnu tout de suite, il s'agit de l'Aven Menhir. Eh bien, le Président l'a recalibré. Enfin, jusqu'en haut du P25, mais ça il ne faut pas le dire tout de suite...

Nous voici donc au matin du 9 Février. Et contrairement aux habitudes, le Président et moi ne faisons pas de co-voiturage. Comme il y a un peu de piste à faire, il faudra nos deux voitures pour trainer tout le monde. On a pris rendez-vous à Gourdon. Je fais juste un détour par la gare de Cagnes pour récupérer Ondine.

Elle a l'air d'aller un peu mieux que le dimanche précédant. Elle semble remise de son infection par un coronavirus non-identifié. Bernard qui a préféré s'abstenir de venir et préféré ne pas prendre de risque en raison de son grand âge, s'est sans-doute inquiété pour rien. C'est sûr que si elle s'amuse à contaminer les vieux du club, il n'y aura plus de club du tout...

Et de quoi discute-t-on dans la voiture un 9 Février ? Eh bien, des gilets jaunes pardi ! Etant donné sa fixation sur les vêtements noirs et ses prédispositions de casseuse, j'essaie de faire avouer à Ondine son appartenance aux Black Blocks. Elle ne dit mot. Je lui demande donc combien le gouvernement la paie pour discréditer un mouvement social légitime. Il semblerait qu'il soit un peu pingre avec ceux qui exécutent ses basses oeuvres, car elle arrive sur le champ au point Bernard-l'homme-le-plus-riche-de-France. Imprudemment, j'ai essayé d'expliquer la différence entre la valeur de liquidation du capital et le revenu, mais je n'ai pas pu finir ma phrase. Si jamais un jour elle découvre que moi-aussi je suis un ennemi de classe, elle n'hésitera pas à se balader avec ma tête au bout d'une pique. Je comprend mieux pourquoi Bernard-l'homme-le-plus-riche-du-club a jugé plus prudent de ne pas venir. C'est pourtant un excellent exemple de quelqu'un qui est obligé de faire les poubelles et de vivre au crochet de sa femme, faute de revenus...

Le 9 Février, la bourse était encore au plus haut. C'était avant...

Miraculeusement j'arrive à Gourdon toujours vivant. Tout le monde est à l'heure. J'invite François à venir veiller sur moi et je laisse le Président prendre Jérôme. Puis nous rejoignons la piste de l'Embarnier jusqu'au site de décollage de parapentes. Il n'y a plus qu'à suivre les crêtes à pied jusqu'au fameux menhir, qui est en fait parfaitement naturel. C'est juste le résultat de l'érosion.


Le 9 Février, le temps est gris, il y a du vent, et il ne fait pas très chaud. C'est bizarre, mais fin mars, il n'y a rien qui a changé...

On se change sur la crête, puis on descend jusqu'à l'entrée de la cavité.


Je laisse le Président, Ondine et Jérôme partir devant, c'est plus prudent. Jérôme a amené la caméra pour filmer un inédit. Il va pouvoir se faire plaisir.



Un peu plus tard, j'attaque la descente, suivi de François qui ferme la marche.




A première vue, le Président a bien travaillé. La progression est aisée. Il a mis des mains courantes dans le plus pur respect des normes fédérales si on ne regarde pas les broches en fer à béton. On pourrait se sentir en sécurité, sauf que la roche est vraiment pourrie et ne demande qu'à partir dès qu'on touche les parois. Il va falloir redoubler de prudence.

Après un premier P7, on retrouve tout ce beau monde en train de regarder le Président ré-équiper le P10 sur le seul côté qui a l'air a peu prêt solide.


Au P25, ses élargissements lui permettent d'équiper en direct avec un double amarrage en naturel. Il n'y a aucun endroit de sain pour planter des spits et les lames rocheuses choisies par le Président n'inspirent pas une grande confiance. A la descente, je réussi à détacher un petit caillou qui va finir pile dans la caméra de Jérôme, mais heureusement celle-ci n'aura pas de dégât.

Nous nous installons là pour manger. Jérôme nous sort la demi-bouteille des jours de sobriété et de remontée difficile. Il a dû se méfier quand-même un petit peu des belles promesses présidentielles. L'expérience peut-être ?


Le 9 Février nous avions encore droit à une demi-bouteille dominicale. C'était avant...

A la fin du repas, le Président disparait pour aller équiper le P31. Quelques minutes plus tard, Jérôme part le rejoindre à son tour. Je termine mon repas tranquillement. Je range mes affaires. Je m'approche moi-aussi. Jérôme est toujours à se demander comment il faut faire pour s'enfiler dans le passage. Il semblerait qu'il ait grossi des chevilles, ça ne veut pas rentrer.

Il me laisse la place pour que je lui montre comment faire. Il faut dire que c'est un peu en travers dans le sens de la descente, mais si on vise bien ça passe tout seul. On descend de deux mètres, puis on remonte de un de l'autre côté et on peut faire coucou à travers une lucarne.

Quelques mètres plus loin, je retrouve un Président dépité. Il a trouvé les deux spits du départ de la main courante, mais il ne trouve pas comment faire la suite. La fiche d'équipement indique une dev à -2. Il va chercher un moment. Il ne trouve qu'un pauvre béquet pour faire un nat, mais la corde frotte tant qu'elle peut sur une arrête. Après quelques coups de massette présidentielle et un raccourcissement de la dev, ça ne frotte plus mais ce n'est toujours pas engageant. L'angle de la dev n'est carrément pas fédéral, l'amarrage naturel est des plus douteux et la corde finira sur une arrête si ça lâche...

Qu'importe, le Président y va quand-même. Entre temps, Ondine a eu largement le temps de nous rejoindre et de nous annoncer que Jérôme et François sont déjà en train de remonter comme des voleurs.


Nous pouvons aussi admirer l'état de décomposition avancé des mousquetons de la vire qui était restée en place.

En dessous, le Président n'a pas trouvé le spit de -10 et s'est contenté de mettre une dernière dev à -17. Ca ne touche pas, mais on doit faire toute la descente sur une dev pas très recommandable. La prudence la plus élémentaire aurait été de s'abstenir et de faire demi-tour, mais bon, la tentation de voir le fond avant de ne plus jamais remettre les pieds dans ce trou a été la plus forte. Ondine qui est facilement influençable me suit aussi. Par contre, à la vue de la trémie du fond, je remonte illico sans demander mon reste. J'enchaine avec le P25 qui m'avait déjà inspiré une confiance toute relative à l'aller. Puis je fais une pose, pour attendre que les autres donnent signe de vie.

Fort heureusement la remontée s'est faite sans incident. Je retrouve dehors les deux plus intelligents du club après Bernard. Ondine et le Président me suivent peu de temps après.



Je me demande ce qui a pris le Président de vouloir tenir ses promesses. Ce trou aurait dû rester inaccessible. Il a juste réussi à rajouter une nouvelle source d'accidents potentiels. Avec ça, maintenant c'est bon, il est sûr d'être ré-élu !


Le 9 Février, on avait le Président le plus imprévoyant. Mais ça au moins, ça risque de durer longtemps !

Mathieu

P.S. Le 14 Février, étant le seul candidat, le Président a bien sûr été ré-élu à l'unanimité !


Le compte-rendu en images qui bougent :









2 févr. 2020

Campagne électorale au Riccounaum

Participants : Ondine, Jérôme, Daniel et Mathieu
TPST : 4h

En ce beau dimanche ensoleillé, le GSV se décide enfin à refaire une sortie à vocation spéléologique. A part une ou deux petites cachoteries par ci par là, je n'arrive plus à me souvenir de la dernière fois où j'ai fait de la corde. La seule chose dont je suis sûr, c'est que ce n'était pas cette année.

Pour cette reprise, le Président a voulu nous gâter. Il a fait appel à un ami qui a justement une cavité en cours d'exploration, un beau -166 avec quasiment que la corde. Nous le remercions très chaleureusement.

Nous avons aussi le plaisir de retrouver nos deux éclopés du genou, Ondine et Jérôme, qui sont venus faire une petite séance de ré-éducation. Ondine part avec un léger avantage. Après quelques manipulations pas reconnues par la faculté, elle n'a plus aucune douleur. Jérôme qui malheureusement ne peut pas en dire autant, laisse échapper quelques propos peu charitables sur les infortunés praticiens, que nous préférons taire par égare pour les oreilles délicates.

Tranquillement installés au bord du trou dans les bois de Gourdon, nous aurions pu continuer nos bavardages un bon moment, quand le Président nous interrompt pour nous dire de ne pas oublier que nous devons lui faire des procurations en laissant le champ vide pour dire à qui car lui ne peut en avoir que deux et disparait dans le trou. Jérôme qui a toujours le sens de la hiérarchie, lui emboite le pas aussitôt.

Ondine me regarde avec des yeux tout ronds de stupéfaction : "Notre bien-aimé Président ne serait-il pas en train de battre un peu de la casquette ?". Je lui dis que j'ai essayé de faire tout ce que j'ai pu pour lui cacher que les convocations sont arrivées par courrier électronique, mais il a fini par me demander pourquoi la sienne n'est pas encore arrivée par la poste.

"Convocations pour quoi ???". Je lui résume donc très rapidement que c'est une année élective pour le CDS, que le Président est très fâché de ne pas avoir été convoqué, mais qu'il va quand-même s'écraser car il veut absolument rester président.

"Moi, c'est hors de question que je devienne co-présidente avec lui, d'ailleurs je ne m'inscris pas à la fédé tant que les élections ne sont pas passées !". Heureusement j'ai une bonne nouvelle. Le ministère a fini par se rendre-compte que même en élisant d'office toutes les filles qui trainent encore en spéléo, on n'arriverait pas à remplir la moitié du comité directeur. Du coup, les élections restent individuelles et géronto-leucado-androcratiques.

Ayant réussi à rassurer la pauvre Ondine, celle-ci accepte finalement de rentrer dans le trou. Puis je ferme la marche. Il faut arriver à la refaire signer absolument, c'est notre dernière chance d'avoir au moins une fille au club. Car, il faut le dire, pour le moment cette année nous sommes à zéro. De là à dire que c'est de la faute aux tentatives d'élection par couple hétérosexuel, il y a un pas que je ne saurais franchir.

La descente commence par une petite pente en terre, puis quelques ressauts, et progressivement on enchaine sur de beaux puits. Ondine a filé. Je descends tranquillement en profitant du paysage. Arrivé en bas, je suis l'aval du méandre pour aller vers le fond. Ce n'est qu'au terminus que je les retrouve en train d'évaluer les travaux que s'avèreront nécessaires pour rejoindre la rivière qu'on entend pas très loin en-dessous.

Nous nous installons pour le repas. Jérôme sort une bouteille de vin du Piémont qui fera l'unanimité. J'en profite pour attaquer le Président sur ses ambitions d'instaurer une dictature à vie au CDS comme celle qu'il a instauré au GSV. Il nous dit que malheureusement, il n'a pas encore réussi à supprimer les élections, mais que comme personne n'osera se présenter contre lui, il est sûr d'être ré-élu.

Sentant bien qu'il a entièrement raison sur ce point, j'essaie de lui faire comprendre que vu qu'en quatre ans il n'a pas été foutu de faire quoique ce soit pour le CDS, c'est qu'il ne sert absolument à rien et qu'il ferait mieux de se retirer.

Ce sur quoi,  il me rétorque qu'un Président ne sert absolument à rien, qu'il le fait très bien, que c'est le secret de sa popularité et qu'il ne voit aucune raison de se retirer.

On aurait pu continuer encore longtemps ce dialogue de sourds, quand Ondine pour détourner l'attention nous demande quand ont lieu les élections. Le Président, bien que n'ayant pas été convoqué par la poste, nous déclare solennellement que c'est le vendredi 14 Février à 19h à la Ferme Bermond.

Notre petit Jérôme, qui jusqu'à présent n'avait jamais oser interrompre son Président, se met à exploser : "Ils sont fous ! C'est la Saint Valentin, ils n'auront personne !".

Avec tout le tact qu'il se doit, nous lui expliquons qu'il ne faut pas prendre son cas pour une généralité, que tout le monde n'a pas eu la chance de rencontrer une belle italienne, que en règle générale ça fait un moment que la plus part des spéléos ne sont plus amoureux que de leur perfo, et que de toute façon avec les élections municipales on aurait eu aucune chance de trouver une salle nulle part un autre jour.

Jérôme ayant trouvé pour une fois une raison valable de ne pas venir et ne risquant plus de nous interrompre, je porte la répartie contre le dernier argument présidentiel. Si il faut absolument un président qui ne sert à rien, il ne peut y avoir de meilleur choix que la charmante Ondine. Elle est classée hors catégorie et en plus elle permettrait de faire rentrer le CDS dans la modernité en élisant une femme pour la première fois.

Le Président est en difficulté, mais son fidèle Jérôme vient à son secours. Il a appris qu'en Californie le summum de la modernité c'est un homme qui s'habille en femme. Pour lui, personne d'autre que le Président ne peut mieux incarner la modernité. Je n'avais pas vu venir le coup, je suis KO debout...

Le Président prend la parole solennellement et déclare que ce ne sera pas possible... (Je respire mieux en remerciant le ciel pour cet éclair de lucidité présidentiel.) ... car dans la plus pure tradition maoïste l'uniforme spéléologique doit rester unisexe. (Je m'étais réjoui trop vite. Bonjour la modernité !)

 "La modernité est dépassée, nous sommes entrés dans l'ère de la post-modernité !". Tout le monde se tourne vers Ondine qui vient juste de parler, complètement captivé par l'oratrice. "La modernité ne peut pas aller au-delà d'une jeune fille Asperger qui sèche les cours le vendredi. Soit Elle devient Présidente du CDS, soit il n'y aura plus de CDS. Et de toute façon, on va tous mourrir !".

Certes, le Memento Mori est un horizon indépassable, mais j'ai quand-même un doute sur la personne. Elle ferait quand-même mieux de travailler à l'école plutôt que de se présenter au CDS. "Et elle ferait mieux d'arrêter de penser à l'entre-jambe des ours polaires !", s'empresse de rajouter Jérôme sous nos regards consternés.

Avant que la situation ne dégénère, je m'empresse de recadrer le débat sur un point beaucoup plus sérieux : il ne peut en aucun cas s'agir d'une Jeune Vierge car elle sévissait déjà dans les années 80 et 90. Elle aurait même pu accéder au sommet du pouvoir matriarcalo-autoritaire si elle n'avait été humiliée par un nain et délaissée par un moins que rien. On dit qu'elle prépare son retour, mais enfin elle arrive plutôt à un âge où on écrit un livre pour raconter comment on a été déshonorée par tout un troupeau d'éléphants roses à la fin des années 70. Il faut bien financer sa retraite. En ce moment, ça se vend bien.

Très calmement, Ondine me dit que je fais erreur et que je radote encore les histoires de ma jeunesse. Elle parlait bien d'une jeune fille d'aujourd'hui. Elle a du mal à comprendre comment avec tout le battage médiatique, je ne l'ai même pas remarquée car j'aurais forcément dû tomber sous le charme. Désolé, mais c'est complètement raté, je n'ai pas de télévision.

Sentant bien que la modernité ne se décline qu'en cinquante nuances de rouge et qu'on a même pas réussi à finir la bouteille, je commence à me dire que notre dictateur à vie n'est finalement pas si mal et qu'il vaut mieux remonter avant que la modernité ou la post-modernité ne nous rattrape.

Pour mieux digérer, Ondine et le Président sont partis visiter l'amont de la fracture. Malheureusement, je n'arrive pas à décider Jérôme à les suivre. Il a grossi. Il préfère remonter tout de suite. 

Je fais un petit tour rapide de l'amont que je connaissais déjà. Puis je m'empresse de remonter à mon tour avant que les deux politiciens professionnels ne salissent les cordes. Je bute assez rapidement sur Jérôme qui apparement depuis son départ n'a pas dépassé la vitesse moyenne d'un mètre par minute. 

Après un ou deux petits puits, je le retrouve allongé sur le dos à un pallier, complètement à l'agonie. Je passe par-dessus en lui disant qu'étant donné le temps depuis lequel je n'ai pas mis le nez à un entrainement secours, je ne peux décemment pas les appeler et que je vais devoir l'abandonner ici.

Ondine passe aussi par dessus en lui disant que, elle c'est encore pire, elle a trouvé moyen d'aller faire une sortie avec des gens peu recommandables lors du dernier entrainement, qu'ils ont été assez intelligents pour se garer sur le même parking et qu'ils se sont fait chopper. Elle n'a pas le choix, elle va aussi devoir l'abandonner.

Le Président ne vaut pas plus cher qu'Ondine et moi réunis point de vue participation aux secours, mais lui a absolument besoin de la procuration de Jérôme. Il se propose donc très charitablement de le tirer. Jérôme préfère décliner poliment la proposition et reprend tant bien que mal son ascension.

Emus par la grandeur d'âme du Président et rassurés sur l'état de santé de Jérôme, nous les attendons fréquemment et c'est en groupe que nous ressortons de la cavité.

La bouteille est miraculeusement ressortie avec Jérôme. Les plus assoiffé-e-s de nous quatre s'empressent de lui faire un sort.

Porté par l'euphorie, le Président déclare que si il est élu, il promet d'élargir l'Aven du Menhir. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, c'est un aven qui figure en bonne place dans le guide des trous à ne surtout pas faire, édité par le CDS, pour cause d'étroitures infernales.

Ses partisans applaudissent et poussent des hourras à l'idée d'aller faire une visite inédite. Je lui fais quand-même remarquer que maintenant plus personne ne croit aux promesses des hommes politiques et que je ne suis pas sûr que ça suffise pour remporter l'élection.

"Eh bien, j'y vais mardi et je le mettrai au bilan de mon mandat !".  Le Président a réponse à tout. Tout le monde est conquis. Il est en bonne voie d'obtenir ses procurations !

Mathieu




31 janv. 2020

Désobstruction Janvier 2020 (15 sorties)



SUR VENCE : 6 sorties (Dada).
-Baume qui remonte + C9 (Baou des Blancs ; 3 sorties, Dada) : le développement passe maintenant à 412m, mesurés au déca + clino + boussole (vu que Christophe et son Disto+Auriga sont sur Paris). Désob dans la C9
-L’Aspirateur (Colle Bertrand, 3 sorties) : désob du départ au point haut ; arrêt sur « trop étroit » et « trop craignos, ya une trémie instable ». Et puis bon, on est à 2m sous la surface, donc pas la peine de s’emmerder à trouver une 2e entrée à ce trou ! On arrête les dégâts dans ce trou. Prochaine sortie avec Christophe (et son fameux Disto) pour finir la topo commencée l’été dernier !
-Aven de la Vertèbre : désob du terminus à -3m, à suivre. Début d’ouverture de 3 autres trous trouvés, dont 1 soufflant (sortie incluse dans les 3 de Colle B).

SUR ROQUEFORT les PINS: 5 sorties (Dada, secteur Camptracier).
-Aven du nid d’Escargot (2 sorties) : dont une avec Fred. Comme écrit en décembre, un tir a suffi pour bien élargir la base du méandre. Toute la merde est tombée et nos 2 compères ont pu passer en 1ere : descente verticale du méandre sur 6m, élargissement horizontal sur 5m, désob d’un boyau remontant, petite bulle, puis petite galerie au-dessus. Pas de suite évidente, cavité terminée.
-Visites des 105-J et & 105-L3  (1 sortie) situées à droite de la Barriere Blanche.
-Prospection dans le secteur du 105J.
-Repérage de la faille du Lauron pour un futur pointage au GPS par la route. Puis prospection entre la G2 et H2 puis entre R1 et X1.

SUR GOURDON/PONT DU LOUP : 4 sorties.
- Craignos : désob avec Choucas.

SORTIES CLUB (sans forcément de CR, non comptabilisées dans le nombre de sorties du titre, en solo ou binôme si un/des noms est/sont spécifié(s)) :
-Aven du Danger (Ondine, Gourdon), Aven 37B6 et grotte 37U2 (Ondine, Caussols), Aven de la Baume (Pierre, Cipiere), Aven Yvan (sortie club, St Cézaire) ; Baume Robert (sortie club dans l’entrée naturelle de la cavité pour fêter les 23 ans de M : fondue au fromage, agrémentée de divers breuvages).

Pour le club,
Christophe

26 janv. 2020

Fondue savoyarde à la Baume Robert

Participants : Daniel, Bernard, François, Jérôme, Mathieu, Ondine, Pierre et Rémy
TPST : 4h

Comme chaque année à la même époque, Mathieu, notre savoyard de service, nous propose sa désormais traditionnelle fondue aux trois fromages et au vin d'Apremont. En 2020, l’évènement tant attendu par les goinfres et autres soiffards du GSV a lieu à la Baume Robert, au Rouret. Longtemps chasse gardée de feu Christian Verducci, le célèbre réseau est aujourd'hui fermé depuis l'entrée artificielle, et ne reste accessible que par l'entrée naturelle, et seulement jusqu'au siphon 1 si l’on n'est pas plongeur.

Pour l'occasion, le club a battu le rappel de toutes ses vieilles gloires dont le toujours fringant Bernard, le théologue-philosophe François et même l'intermittent Rémy qui, pour l'occasion, mettra ses talents de cinéaste professionnel au service de la cause spéléo-gastronomique. Nous noterons également le retour inespéré de la sémillante Ondine qui a récupéré entre-temps l'usage de ses membres inférieurs.

C'est donc chargée comme un troupeau de mulets (l'équivalent en poids et en volume de 12 kits de cordes) que la fine équipe débarque vers 10h15 dans le froid et humide vallon de Baume Robert. Le président propose dans un premier temps de festoyer dans l'anfractuosité rocheuse située quelques mètres au-dessus de l'entrée de la grotte. L'endroit est peu profond, doté certes d'un barbecue en briques (dont nous n'avons que faire), mais surtout exposé aux quatre vents et encombré de saloperies diverses et variées. Consternés, Mathieu et moi nous regardons en silence pour ne pas froisser notre omniprésident bien-aimé et envisageons derechef un plan B. Nous laissons donc là les victuailles et après nous être équipés, nous pénétrons la Baume Robert proprement dite. Cette promenade apéritive nous permet de découvrir en entrant en haut à droite les vestiges du réduit maçonné qui abrita jadis la pompe avec laquelle le découvreur put désamorcer le siphon 1 et ainsi débuter la fabuleuse exploration que l'on connait. Quelques dizaines de mètres plus loin, nous butons sur ledit siphon que les dernières pluies ont rempli jusqu'à la gueule. Une petite grimpette à l'aide d'une corde à nœuds hors d'âge nous conduit au pied d'une cheminée desservant un beau volume concrétionné. Un agrès biscornu fait de vieille corde à nœud (décidément une spécialité de la maison) et d'une improbable courroie de transmission permet aux plus téméraires d'accéder à la partie supérieure joliment décorée et de belles proportions. Le Président s'y colle, de même que le benjamin Pierre. Les six autres s'abstiennent, d'une part car non équipés de baudriers et de longes, d'autre part parce que Dada et Pierre sont obligés de se contorsionner comme des singes pour grimper là-haut et que ça fait pas vraiment envie...

Sur le chemin du retour, Mathieu et moi repérons une portion de galerie toute propre et dotée d'assises confortables qui, malgré un plafond abaissé empêchant la station debout, nous paraît bien plus accueillante et bien plus souterraine que le gourbi sale et froid du dessus. Comme nous sommes en démocratie populaire, il nous faut la majorité de 5 participants sur 8 pour pouvoir convaincre le Président de déplacer le lieu des agapes. Au fur et à mesure du retour des adhérents depuis le fond de la cavité, nous arrivons à obtenir le quorum. C'est donc vaincu et pas convaincu que Son Altesse Spéléologique Daniel Premier accepte de festoyer dans la Baume.

Après une nouvelle manutention de sacs et de glacière, il est quasiment midi quand les premiers morceaux de fromage tombent dans le caquelon. Cette année, il a été décidé de déjeuner léger, aussi les entrées seront-elles réduites au minimum : une excellente et copieuse pissaladière maison de l'ami Pierre, de la charcuterie, des olives et du foie gras. Côté boissons, même tempérance avec une bouteille de Pineau bien frais, de la bière artisanale, et un chablis de derrière les fagots. À la spatule à touiller se succèdent Mathieu, votre serviteur et Ondine, dont l'infâme Bernard fait remarquer qu'elle manie le manche à merveille. Mathieu, en rigoureux chantre de la féminixité fédérale se voit donc obligé de rappeler à l'ordre notre égrillard doyen. François est naturellement le premier à paumer son morceau de pain dans le caquelon et évite le gage du nettoyage des bottes de Mathieu, ce dernier ayant décidé de faire preuve de mansuétude le jour de son anniversaire, car oui, le secrétaire général du club entre ce dimanche dans le cercle très peu fermé des quarantenaires défraîchis.

C'est quasiment gavés que, après une petite salade verte, nous nous attaquons au baba au rhum maison apporté par Rémy. Il servira à fêter l'anniversaire de Mathieu et celui d'Ondine, passé de quelques jours. Cette dernière ayant visiblement contracté le coronavirus chinois, elle laisse à Mathieu le soin de postillonner sur les bougies qui ornent le baba. Pour le désinfecter ensuite, le garçon le noie sous un fond d'alcool de poire à 50°. Rassurés, nous faisons un sort au gâteau et calons malheureusement devant l'appétissante couronne des rois amenée par Ondine.

La verveine magique de Mathieu ne nous permettra même pas de redémarrer la machine à bouffer et aux alentours de 15h, nous décidons de lever le camp. Pendant que la plupart des convives s'égayent dans les taillis pour satisfaire des besoins divers et variés, le Président propose de terminer l'après-midi en nous conduisant à l'entrée artificielle de la Baume Robert que Christian Verducci avait creusée pour shunter le siphon 1 cité plus haut. Une structure métallique jaune canari, une armoire électrique vert feuillage et une trappe solidement cadenassée sont les seuls éléments apparents de l'accès au vaste réseau qui s'étend sous les bois de Saint-Jaume. En attendant une hypothétique réouverture du lieu, le Président Dada nous informe qu'il a déjà commencé à prospecter de nouveaux accès susceptibles de conduire au cœur de la grotte en évitant pompes et siphons. Après un bref crapahut au milieu des broussailles, il nous montre fièrement deux minuscules orifices dans le karst qui lui semblent prometteurs. Pour fayoter un peu, je les pointe au GPS en les intitulant « trou de chiotte 1 » et « trou de chiotte 2 ». Mais entre nous, c'est pas demain la veille qu'on pourra retourner contempler les merveilles souterraines de Baume Robert…

Jérôme