21 août 2016

Initiation n°9341 à l'aven Cresp

Participants : Andréa, Bruno, Christian, Daniel, Estelle et Jérôme
TPST : 4h

En ce mois d'août léthargique et propice à la glandouille qui caractérise l'activité spéléologique dans le département des Alpes-Maritimes, le GSV se distingue une fois de plus par son dynamisme en entraînant sous terre trois invités dans le cadre d'une enième initiation aux instruments à corde.

Nous nous retrouvons tous à 10h au Col de l'Ecre. Après avoir cassé du sucre sur le dos de toutes ces feignasses de spéléo qui ont déserté le karst cet été, nous décidons qu'il est temps pour Andréa, Bruno et Estelle de passer « sous l'arbre » de l'aven Cresp pour la traditionnelle formation. Andréa ayant déjà été briefée il y a six ans, pour Estelle et Bruno, c'est une première.




L'incommensurable talent des formateurs fait qu'à 11h30, tout le monde attaque le puits d'entrée de 12m équipé en double. Estelle gémit un peu devant le vide, Andréa glousse et se gausse de sa copine et l'ineffable Bruno hoquette face à l'abîme. Les filles descendent en premier escortées de Daniel et Christian, je m'occupe de Bruno.


On se retrouve à -12 m à la vitesse de l'éclair, nos élèves ayant été particulièrement brillants. Andréa, très en verve, prend un plaisir sadique à faire sursauter Estelle avec de sonores « Oh, y a une bête là ! » ce qui, naturellement, fait couiner cette dernière et rigoler les autres empaffés.

Après s'être tapé le boyau en tirant la langue, Bruno fait remarquer poliment qu'il est déjà assoiffé et demande quand est-ce qu'on mange. 


Christian, tout aussi assoiffé, acquiesce vigoureusement, mais les filles et le Président décident qu'on déjeunera plus tard.


On s'achemine donc doucettement vers les Champs Enlisés pour le traditionnel « bizutage de greluches ». Estelle, la plus novice, est ainsi invitée à s'enfiler dans le méandre gluant et il faut reconnaître qu'elle s'y introduit avec enthousiasme, le contact de la boue épaisse devant sûrement lui rappeler des souvenirs d'enfance...


Mais le Président, magnanime (ou alors c'est qu'il devient vraiment vieux), interrompt la progression de l'intrépide jeune fille avant qu'elle n'ait de la glaise jusqu'aux sourcils. Pour la forme, celle-ci rouspète, nous traite de tout et fait demi-tour, mais l'on sent beaucoup de regrets dans son intonation de voix.

Nous remontons et nous engageons dans la Grande Galerie. Nous posons les kits au bas des puits et commençons à ripailler. Il est 12h30.


En apéritif, le père Cricri nous propose un pastis bien frais. Les filles déclinent et préfèrent passer au rouge directement. A l'issue d'un roboratif saucissonnage accompagné d'un trempage de jeunes carottes (l'alibi diététique de notre ami Bruno),


il faut déplorer deux cadavres de bouteilles de vin dont il est difficile de déterminer les assassins, tant il y a de suspects.

Le président, d'une voix pâteuse, me glisse à l'oreille son étonnement devant la descente facile de ces demoiselles.


Je lui rappelle que c'est un critère essentiel de recrutement du club (au GSV il faut savoir descendre les puits et les bouteilles !) et nous convenons qu'elles sont quasiment aptes à adhérer...


C'est donc en titubant et sautillant que nous dévalons la Grande Galerie pour visiter l'ex-labo du CERGA qui, dans les années 70, servit à mesurer les mouvements de la croûte terrestre. 


 L'auditoire pique quelque peu du nez pendant la conférence historico-scientifique du Président Dada.


Du coup, je réveille tout ce petit monde et nous nous acheminons gaiement (vraiment très gaiement) jusqu'à la base du puits d'entrée pour l'exercice final de remontée au jumard. Andréa grimpe en premier, telle une grosse araignée, accompagnée par un Président d'humeur joyeuse;


Estelle la suit, escortée du Cricri, et je me permets de la tirer (sa corde, bien sûr) afin de faciliter l'accroche de son crolle dans les premiers mètres. Estelle me fait savoir qu'elle apprécie beaucoup que je la tire et exécute impeccablement sa remontée. Du coup, je me vois aussi forcé de tirer le père Bruno pour qu'il grimpe plus facilement... Le salopiot y prend tellement goût qu'il entreprend une nouvelle descente-montée. Disons-le tout net : Bruno aime que je le tire...


A 15h30, la fine équipe est dehors, sous un beau soleil pas trop chaud, juste comme il faut. Le Cricri, venu avec son camion à pizza, propose thé et café, ce que les hommes acceptent avec plaisir. Les filles déclinent et demandent s'il reste du vin ! Il y a vraiment quelque chose à revoir du côté de leur éducation...

Jérôme

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